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SUR LE FIL
Ne pas être aveuglement avec eux, c’est être consciemment contre eux ?
Par Karim Guellaty
12/06/2021 | 16:43
6 min
Ne pas être aveuglement avec eux, c’est être consciemment contre eux ?

 

L’actualité hebdomadaire a ceci de particulier qu’elle permet une mise en perspective de ce qui jalonne une semaine, et le temps de l’analyse peut prendre le pas sur la réaction intuitive d’une information immédiate. Distance et hauteur deviennent alors les deux mamelles d’une réflexion nuancée par un corpus de valeurs universelles. Transcender la matière pour faire dominer l’esprit. Ainsi panse-t-on le Monde, disent les penseurs.

 

Cette semaine s’est réuni le G7, le club très fermé des dirigeants allemands, français, britanniques, canadiens, italiens, japonais et américains qui souhaitent influer sur le monde. Et le monde pour ce club, c’est le G20, même club, mais plus élargi.

Ce club de ce qui pourrait paraitre comme celui de l’entre-soi, tolère quelques invités pour chacune de ses éditions. Il s’agira cette fois-ci de l’Australie, de l’Inde, de la Corée du Sud et de l’Union européenne.

Et tout ce beau monde va donc prendre photos et repas, langues et positions, pour dégager des intentions communes sur ce qui restera des positions, car la réalité du quotidien du monde est très loin des story Instagram, fusse-t-elle de nos puissants.

 

A l’ordre du jour cette année, d’abord une meilleure répartition des vaccins sur la planète. Après s’être copieusement servi pour certains, un regard jeté dans le rétroviseur de sa conscience nous fait apercevoir une Afrique par exemple, qui n’a bénéficié que de 2% de la production mondiale de vaccins, alors que sa population (1,3 milliards d’individus) représente plus de 15% de la population mondiale (7,8 milliards d’individus). Le G7 propose donc de fournir à l’Afrique un milliard de dose, soit 500 millions de personnes vaccinées, un tiers de la population, là où on commence à parler d’immunité à partir de 60% de la population totale vaccinée, et 80% si les jeunes sont exclus. Posons le hashtag #tropeu

 

Comme le terrorisme, on pense arrêter une pandémie en fermant ses frontières. Parce que de la même manière qu’on imagine qu’une idéologie meurtrière va s’arrêter à nos frontières gardées, on croit qu’un virus ne migre que par avion. A l’heure de la mondialisation, le véhicule de la pensée terroriste s’est dématérialisé, alors que dans le même temps, les virus s’accrochent à tout ce qui s’exporte. On vaccine son corps en lui apprenant à reconnaitre le mal. Pour ce faire, on étudie le mal pour en connaitre, les ressorts, les forces et les faiblesses.  Il en va de même pour le vaccin de l’esprit. Or étudier les genèses de ce qui peut le corrompre est parfois un débat interdit. Proposons le hashtag #penseeradicale

 

Posons la réflexion avec des mots. Comment se fait-il qu’un continent entier qui représente un sixième de la population mondiale n’a accès qu’à 2% de l’antidote d’un virus assassin ? Peut-on lutter contre l’islam politique radical en se contentant de le dénoncer, certes pour ce qu’il est, un mal absolu ? Pourquoi ce continent entier n’a pas accès à plus de doses vaccinales ? Pourquoi la pensée islamiste radicale trouve-t-elle autant de cerveaux à infecter ? Tentons le hashtag #metaphore

Certains blâmeront avec force courage et conviction, parfois au péril même de leurs vies les pays riches de laisser mourir les pays pauvres. D’autres s’opposeront aux projets noirs de l’islam politique avec la même force, le même courage, et la même conviction et aux mêmes périls de leurs vies. Mais dans les deux cas, tous ceux qui diront que cette opposition est nécessaire mais pas suffisante, que d’une réflexion posée nécessaire doit naitre des actions complémentaires indispensables, ceux-là se feront vilipendés, conspués, insultés, marginalisés, parce que ne pas être aveuglement avec eux, c’est être consciemment contre eux. Osons le hashtag #lesholligansdeAbirmoussi

 

Revenons au G7 après cette allégorie qui n’a rien de caverneuse, ces réalités n’étant pas des ombres qu’on aperçoit, mais des faits qu’on observe. Il souhaite un engagement ferme pour le climat. On parle même d’un plan Marshall. Et là encore cette intention est à l’adresse des pays qu’on appelait anciennement les pays en voie de développement. Les grands de ce monde veulent aider les pays pauvres à « décarboniser » leurs économies, quand ces mêmes pays se demandent comment ils vont maintenir une économie asphyxiée. Les préoccupations d’un air pur des uns se confronte à la nécessité de pouvoir respirer un quelconque air pour les autres.  Affirmons le hashtag #ondoittousrespirer

Ici encore, une métaphore pourrait être faite entre ceux qui ont le luxe de vouloir purifier l’air ambiant, quand la préoccupation des autres, du plus grand nombre, est de pouvoir simplement respirer. Ici encore force est de constater que les attentions climatiques sont louables, qu’il convient de les appuyer, de les soutenir, dans un monde qu’on sacrifie. Mais ces actions doivent s’accompagner d’autres mesures, concomitantes, à l’adresse des plus faibles dont la nécessité première est la survie. Ne pas le faire, c’est accentuer un fossé déjà large entre les impératifs vitaux des uns et des autres. Suggérons le hashtag #globalitédescombats

Se débarrasser de l’air nauséabond d’un islam politique radical est une nécessité qui profitera à tous et c’est un combat louable qu’il faut appuyer et soutenir. Concomitamment, il faut proposer, imposer, agir pour que les questions vitales quotidiennes des moins bien lotis, nombreux, trouvent des réponses. Osons le hashtag #oppositioneclairée

Ces réflexions posées sur le G7 et grâce au G7, balayons le reste pêle-mêle.

 

La Hongrie s’enfonce désormais un peu plus dans le conservatisme politique en interdisant « la promotion de l’homosexualité auprès des mineurs », là où la sexualité des mineurs ne devrait être qu’une préoccupation de santé publique et de morale universelle. Les tendances sexuelles, hétérosexuelles ou homosexuelles, relevant du domaine privé de chacun. Cette nouvelle loi empêcherait par exemple, Coca Cola de faire ses publicités annuelles pour la tolérance, comme celle de 2019, pour laquelle le même Président hongrois avait appelé au boycott de la marque dont les affiches du Coca zéro avaient pour slogan « zéro sucre, zéro préjugé ». Rappelons qu’il a fallu attendre le 17 mai 1990 pour que l’OMS considère que l’homosexualité n’est pas une maladie mentale. Certains le pensent encore, mais ceux-là ne sont toujours pas sur la liste de l’OMS.

 

Les Président Macron et Erdogan vont se rencontrer la semaine prochaine juste avant le sommet pour l’OTAN dont leurs pays sont tous deux membres. Quatre dossiers sont à l’origines de la dégradation, c’est un euphémisme, de la relation Franco-Turque. Le conflit syrien, la guerre en Lybie, les affrontements entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, et les provocations turques à l’adresse de la Grèce.  Erdogan est depuis devenu un commentateur assidu de la politique française, allant jusqu’à douter de la santé mentale du président Macron quand ce dernier a défendu le droit à caricaturer. Un affront diplomatique qui faute de réaction était resté un coup d’épée dans l’eau, ou pour coller à l’actualité, une claque qui a raté sa cible.

 

C’est la fin de la semaine, c’est la fin de ce trip, vous pouvez éteindre vos smartphones.

 

Par Karim Guellaty
12/06/2021 | 16:43
6 min
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Commentaires
TAW TCHOUFOU
OPINION STERILE ET DERISION FUTILE !
a posté le 13-06-2021 à 17:58
Pas besoin d'intelligence artificielle pour décrypter cette " chronique " !
Jusqu'à présent je ne lisais les chroniques de Mr Guellaty que de temps à autre et pour passer le temps . Il passe du coq à l'âne avec le ton ravi de celui qui sait tout et classe les infos selon les hashtags qu'il affectionne .... !
Bon , c'est son style ..... , mais on apprend rien sur le fond !
Mais voilà qu'aujourd'hui il se surpasse , en traitant les sympathisants de Mme Moussi de ... " voyous " ( hooligans ! ). Rien que ça !
Que fait donc le modérateur de BN , qui laisse passer cette insulte flagrante ?
Ce Mr Guellaty a voulu soutenir son ami Mr Behloul , c'est honorable !
Mais pourquoi l'insulte ? Ne sait-il pas que l'insulte est la raison de celui qui a tort ?
S'il s'était rendu compte à quel point ce qu'il vient d'écrire est ridicule , il ne l'aurait jamais dit !
Tout cela me fait penser à un certain Serge July ( julie ? ) , ex-patron du journal Libération , qui avait fait campagne pour le oui au référendum sur le traité constitutionnel de 2005 , et qui au lendemain du résultat ( un non ) , a écrit un violent éditorial pour .... insulter ses lecteurs , en traitant tout ceux qui ne pensaient pas comme lui de menteurs , d'incompétents et d'incultes !
Oui , il a insulté ses propres lecteurs , dont certains se sont désabonnés en masse , obligeant les actionnaires a montrer la sortie à ce " grand penseur et démocrate " !
Mr Bahloul veut être " bienveillant " avec le chef d'Ennahdha , c'est son droit ! Les sympathisants de Mme Moussi la soutiennent , c'est leur droit également !
Les insultes sont donc de trop !
Proposons le hashtag#vulgaire et tellement facile, donc NUL !

La semaine commence demain , allumez vos smartphones , écoutez la radio et analysez vous-mêmes les infos !
Gg
Dubitatif
a posté le 12-06-2021 à 19:06
Ce texte me laisse bien dubitatif.
Récemment, je m'étais adressé directement à M. Bahloul, lui reprochant son manque de clarté (doux euphémisme) dans ses positions politiques. Il avait bien voulu me répondre, disant, grosso modo, qu'il n'était pour personne, mais pour la Tunisie.
Trop simple, trop facile, cette pirouette ne me satisfait pas. Quand deux projets aussi radicalement antinomiques que celui de Mme Moussi et celui de votre désormais cher Rached s'opposent, choisir est le minimum qu'un journal puisse et doive faire.
Vous parlez aussi du terrible manque de vaccins covid pour l'Afrique, dont bien sûr les riches profiteurs de la planète sont responsables. Mais est ce si simple? Je connais un pays d'Afrique, la Tunisie, qui a reçu en dons d'argent et de matériel de quoi vacciner au moins les 60% de sa population au delà desquels l'épidémie devrait disparaître. Pourquoi ce pays ne l'a t-il pas fait? Est ce de la faute des G20?
Au sujet du G20, vous soulignez que la Corée du Sud est partie prenante. Mais ce pays a travaillé dur pour être au niveau. Il y a 60 ans, la CdS et la Tunisie étaient au même niveau.
Si vous aviez autant bossé, vous seriez au même niveau qu'elle.
Et juste un mot encore au sujet de l'islam politique, je suppose que vous avez lu le coran, il y est écrit noir sur blanc que le but suprême est d'éradiquer tout ce qui ne fait pas allégeance à The religion. Désolé, je n'adhère pas!
Et c'est mon droit.
Bref, à trop vouloir dire en trop peu de mots, on ne dit rien. C'est pourquoi j'arrête ici mon commentaire, et pourquoi vous auriez dû vous abstenir d'écrire votre article.
Choisissez 1 sujet, et traitez le, mais evitez le butinage tous azimuts qui ne mène à rien, surtout lorsqu'il est teinté d'un ton victimaire dénué d'objectivité.
Bonne semaine!
ben hassine ferid
vacins
a posté le à 11:26
Monsieur GG,

Le probleme des vaccins en Afrique n'est pas l'argent. Vous prenez l'exemple de la Tunisie, son souci est de se fournir en vaccins, pas de les payer, elle en a les moyens. vous feignez d'ignorer que les labos ont servi d'abord les pays occidentaux et les puissants. La Tunisie n'a pas vacciné 60% de sa population parce que les labos ne lui livrent pas de vaccins. La France elle meme a eu des difficultés à se fournir en vaccins je vous rappelle, alors imaginez la Tunisie.
takilas
On ne sait pas jusqu'à quand va durer le massacré de la Tunisie cause par nahdha ?
a posté le 12-06-2021 à 17:24
Cela devient chronique et irréversible.
Et tout le monde regarde tout bêtement comme si rien n'était ; Abir Moussi se bat toute seule et se fait violenter chaque jour par les bandits à L'ARP à commencer par ghanouchi, nahdha et karama.
Voldemort
Le conflit d'intérêts est le propre de l'homme
a posté le 12-06-2021 à 17:17
La notion de conflit d'intérêts est l'objet, depuis quelques années, d'une inflation verbale. La première difficulté d'une telle notion réside dans sa définition même. Le conflit, renvoie « à l'antagonisme, à la conflagration, à la discorde, à la lutte, à l'opposition ou au tiraillement ». Les intérêts en conflit, quant à eux, sont multiples : individuels, collectifs, catégoriels, publics, locaux, régionaux, généraux, mondiaux... Ces conflits d'intérêts relevaient un temps du simple fait divers, de l'anecdote. Ils deviennent, notamment par le relais des médias et en raison d'un sentiment général de défiance à l'égard des décideurs politiques, économiques et juridiques, une question de société monopolisant l'espace public de discussion. Les affaires de corruptions des islamistes des RCD istes du parlement , constituent de tristes illustrations d'un phénomène plus large de prise de distance progressive et dangereuse entre les gouvernants et les gouvernés, entre les producteurs de la norme et leurs destinataires'?'.
La lutte contre les conflits d'intérêts est devenue une nécessité devant la confusion de plus en plus fréquente des intérêts publics et privés. Cependant, la fin ne justifie pas n'importe quels moyens. Pour que la lutte contre les mauvais conflits d'intérêts soit efficace, encore faut-il choisir les moyens les plus adaptés afin d'éviter l'instauration d'une « société de défiance » et de favoriser la mise en place d'une « société de confiance ».