L'expert-comptable Nabil Abdellatif a déploré, mardi 18 janvier 2022, le manque de communication des autorités tunisiennes, notamment en ce qui concerne l’avancement des négociations avec le Fonds Monétaire International (FMI).

Au micro de La Matinale de Myriam Belkadhi sur Shems FM, M. Abdellatif a noté dans ce cadre que les Tunisiens sont informés via les communiqués publiés suite aux missions étrangères dans notre pays. Et de plaider pour la nomination d’une personne responsable des négociations avec l’institution financière et qui assumera les résultats quels qu’ils soient, surtout que pour la première fois dans l’histoire de la Tunisie, la Loi de finances 2022 table sur un accord avec le fonds. Mieux, pour lui, toute une équipe de négociation doit être désignée et connue des Tunisiens, afin que les parties prenantes puissent la contacter et lui apporter leur aide.

En ce qui concerne les affirmations du représentant permanent du Fonds monétaire international (FMI) en Tunisie, Jérôme Vacher, et selon lesquelles la masse salariale est la plus élevée au monde, Nabil Abdellatif a estimé qu’il faut contextualiser la chose. Il a expliqué que le salaire d’un fonctionnaire en Tunisie est l’équivalent d’une allocation chômage dans les pays européens.

L’expert-comptable a indiqué qu’on n’a pas travaillé sur l’élaboration d’un contrat de travail au sein de la fonction publique, de façon à permettre à ceux qui travaillent plus de gagner plus, ce qui tue toute initiative, les primes de rendement étant les mêmes pour tous et n’est pas corrélé au volume de travail, à la présence et aux performances. Et de marteler que l’Etat, l’UGTT et les syndicats ne veulent pas aborder ce sujet.

Autre fait important, il a rappelé que la masse salariale dépend du PIB, or le calcul de ce dernier est faux, un pan entier de l’économie, l’économie parallèle, n’étant pas comptabilisé. Pour lui, un calcul juste du PIB permettrait de la voir la situation sous un nouveau jour, plusieurs indicateurs passant au vert, dont la proportion de masse salariale dans le PIB. Ceci dit, il a souligné la nécessité d’intégrer cette économie dans l’économie officielle du pays.

I.N