« Je n’ai pas encore officiellement annoncé ma candidature à la présidentielle mais quand je le ferai j’aurai déjà récolté le soutien des députés de tous bords, car c’est à tous les Tunisiens que je m’adresse » a indiqué ce vendredi 2 août 2019, l’ancien président de l’ANC, Mustapha Ben Jaâfar, sur Express FM.

« Un président doit être consensuel et pour mettre de côté tous les différends futiles et se concentrer sur les vraies priorités des Tunisiens, je m’adresserai donc à tous les députés, du moins ceux qui n’ont pas encore soutenu un candidat. J’ai adressé un appel à tous et certains m’ont déjà contacté. Je pense à ce que je vais faire à partir du jour où j’arriverai à Carthage, je ne suis pas focalisé sur le moyen d’y arriver. Si les conditions ne sont pas réunies, ça n’aura aucun sens. Je ne veux pas faire comme le président défunt, installer toute une machine pour arriver à Carthage. Pendant 5 ans, il ne s’est rien passé… » a-t-il ajouté.

Au sujet de la campagne appelant le ministre de la Défense Abdelkrim Zbidi à se présenter, Mustapha Ben Jaâfar a estimé qu’une telle ampleur ne peut être spontanée et qu’il est clair que la machine était prête avant même que ne décède Béji Caïd Essebsi. « C’est une affaire fomentée. Abdelkrim Zbidi est un ami et si je voyais en lui les aptitudes à assurer le poste de président, si j’en étais sûr, je l'aurais supplié de se présenter. Dans tous ceux que je vois se présenter d’ailleurs, je ne vois pas cette personne capable de fédérer pour rapprocher les points de vue et désamorcer les crises » a-t-il précisé.

Mustapha Ben Jaâfar a enfin répondu au chef du gouvernement Youssef Chahed, qui a estimé dans son interview d’hier que le nouveau président doit être jeune. « Je peux concurrencer Youssef Chahed dans un sprint s’il veut. Sinon je pense que le plus important pour un président c’est l’expérience, on peut être jeune et avoir de l'expérience, ce n’est pas impossible et puis je ne veux pas rentrer dans les bilans, ils sont clairs. Qu’a-t-il fait depuis 3 ans? Oui il dit qu’il a hérité d’une situation difficile mais Habib Essid qui l’a précédé est aussi issu de son parti… la jeunesse est dans l’esprit, il n'est pas question d’âge, il doit sans doute parler des sexagénaires qui lui mettent des bâtons dans les roues… » a souligné l’ancien président de l’Assemblée nationale constituante. 

M.B.Z