Commentant la publication du mouvement partiel dans le corps des magistrats, le président de l’Association tunisienne des jeunes magistrats (ATJM), Mourad Messaoudi, a qualifié, jeudi 31 août 2023, la situation des juges révoqués de « tragique ».
Un mouvement partiel des magistrats pour l'année 2023-2024 a été publié, mercredi 30 août 2023 au Journal officiel de la République tunisienne. Le mouvement ne concerne que les juges judiciaires et n’inclut pas les magistrats révoqués en juin 2021 par le président de la République Kaïs Saïed.
Invité de Wassim Ben Larbi dans la matinale d’Express Fm, Mourad Messaoudi a rappelé l’injustice commise contre les juges révoqués. Au total 57 juges ont été démis de leurs fonctions par le chef de l’État, mais 49 ont obtenu un jugement en leur faveur du Tribunal administratif. Pourtant, aucun n’a pu réintégrer son poste. Le ministère de la Justice avait, alors, refusé d'appliquer la décision du Tribunal administratif. Le département de Leila Jaffel assure, en effet, que les juges révoqués font l’objet de poursuites pénales.
Dénonçant le fait que les juges révoqués l’aient été pour avoir refusé d’exécuter des instructions ou pour avoir exprimé une opinion, le magistrat a fustigé le président de la République. « Ce n’est pas parce que tu n’as pas réussi à développer l’économie et que le pays est en faillite que tu vas prétendre à l’intégrité et à une réforme de la justice et de l’administration alors que, dans les faits, tu ne fais que remplir cette administration de ceux qui te sont inféodés », a-t-il cinglé. « Le président de la République nomme et désigne comme bon lui semble au quotidien. Qui est venu lui demander des comptes ? », a-t-il ajouté.
Signalant l’opacité du processus adopté pour effectuer le mouvement dans le corps des magistrats, Mourad Messaoudi a avancé que les juges resteraient muets face à la décision du président de la République et accepteraient le fait accompli par crainte.
Selon le juge, l’exécutif traite avec mépris la justice alors que les tribunaux sont des institutions économiques. A son sens, si le ministère accorde les moyens nécessaires aux différentes juridictions, cela suffirait à payer les juges et réhabiliter les tribunaux. « Nous avons les pires tribunaux en termes d’infrastructures. Nous n’avons pas de toilettes, les juges sont entassés dans un seul et même bureau et n’ont même pas de chaises », a-t-il dénoncé notant l’importance de développer le corps des magistrats. « Que faut-il attendre d’une justice avec trois mille juges sur treize ou douze millions d’habitants ? ».
N.J.
C'est vrai que nos juges sont habitués à traiter le justiciable comme on traite un débile, un subalterne, c'est une coutume.
Monsieur, vous devez rester à votre place, et respecter les institutions pour être crédible dans vos réclamations.
Vous êtes un agent de l'Etat, au service des lois du pays qu'on vous charge d'appliquer. Non point pour faire votre Loi.
Quel culot !
N'importe quel sous-fifre se voit pousser des ailes depuis que certains croient être la norme.
Il la ramenait pas quand les barbus faisaient et défaisaient juges, ministres, gouvernements, et menaçaient qui leur déplaît, sinon le pays tout entier.
Institutions économiques, peut être bien.
Mais n'oublions surtout pas que dans celles-ci, la corruption et les malversations étaient bien plus nombreuses qu'une colonie de termites !!!