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Mohsen Marzouk, le nouvel homme fort de Nidaa Tounes
13/05/2015 | 19:59
5 min
Mohsen Marzouk, le nouvel homme fort de Nidaa Tounes

Comme le laissaient entendre les bruits insistants au sein du parti Nidaa Tounes, la nouvelle a fini par être officialisée. Il s’agit, bien entendu de l’élection-nomination par consensus de Mohsen Marzouk en tant que secrétaire général de ce parti, ce qui laisse supposer sa démission de son poste de conseiller politique auprès du président de la République et son acceptation par Béji Caïd Essebsi.

 

Cette nouvelle donne va avoir, selon les analystes, des méga-répercussions et des impacts significatifs sur l’avenir de Nidaa et sur le paysage partisan et politique en Tunisie, au vu du poids et de l’influence du parti créé par BCE il y a un peu plus de deux ans.

 

En effet, Mohsen Marzouk a été nommé, aujourd’hui mercredi 13 mai 2015, en tant que secrétaire général de Nidaa Tounes, par son bureau politique qui a décidé, par ailleurs, suite à un consensus, la désignation d'un trio de dirigeants bien en vue, en l’occurrence Taïeb Baccouche, Hafedh Caïd Essebsi et Faouzi Elloumi, en tant que vice-présidents du mouvement. Une décision prise en attendant la désignation, en fin de semaine prochaine, des secrétaires généraux adjoints et du porte-parole du parti.

 

En sacrifiant le prestigieux poste de conseiller politique auprès du président de la République, Mohsen Marzouk a, certainement, un plan de carrière qu’il voudrait préparer et construire dès à présent. Une carrière politique, bien évidemment, qui passe par un leadership du premier parti en Tunisie.

Cette décision prouve, si besoin est, que M. Marzouk se présente comme étant l’homme fort du parti. Les observateurs avertis estiment qu’il quitte le Palais de Carthage avec l’ambition d'incarner le rassemblement au sein d'un mouvement où les clans sont nombreux. De quoi, en tout cas s'il réussit son pari, prendre une longueur d'avance pour succéder, un jour, à son « maître », l'actuel chef de l'Etat.

 

Une première réussite est à mettre à l’actif de Mohsen Marzouk puisque sa prise des rênes de Nidaa Tounès a été accompagnée d’une réconciliation de fait entre les différents clans ou courants représentés par trois figures de proue, à savoir, Taïeb Baccouche, Hafedh Caïd Essebsi et Faouzi Elloumi, dont les dernières querelles ont failli faire partir le mouvement en lambeaux.

Homme cultivé, bel orateur, « séducteur », ayant une présence remarquable lui permettant de dominer tous les débats auxquels il avait pris part et bénéficiant d’un crédit de militantisme certain, M. Marzouk se présente, indéniablement, comme étant le successeur à BCE. Un statut que lui collaient tous les observateurs et qui est devenu, dès aujourd’hui officiel.

 

La première tâche, difficile et ardue, qu’il aura à mener, est sans aucun conteste celle de rassembler, de nouveau, les grosses têtes du parti. On désignera, par là, les Khemaïs Ksila, Abdelaziz Kotti, Abdessattar Messaoudi, etc. Mais avec le retour de Hafedh Caïd Essebsi et Faouzi Elloumi à de meilleurs sentiments pour agir de concert à la tête du mouvement, Mohsen Marzouk aura réussi, d’entrée, un premier coup de maître.

 

Il faut dire que M. Marzouk a déjà fait ses preuves en tant que directeur de la campagne électorale et de Nidaa pour les législatives, puis de Béji Caïd Essebsi pour la présidentielle. Il avait réussi la gageure de remporter deux victoires de taille malgré la rude concurrence du parti islamiste d’Ennahdha et du bouillant Moncef Marzouki qui avait pourtant le vent en poupe, grâce à l’apport tacite et déterminant de l’électorat du parti de Rached Ghannouchi.

 

Tout le monde se rappellera le rôle décisif qu’il avait joué lors du sit-in d’Errahil au Bardo durant l’été 2013 ayant conduit à la chute du gouvernement de la troïka bis d’Ali Laârayedh. Tout le monde se rappellera qu’il était le premier à dénoncer le « putsch » mené par Ennahdha dès décembre 2011 en reniant ses engagements au décret d’août 2011 stipulant l’élection d’une Assemblée nationale constituante pour un maximum d’un an pour mener des actions et des missions bien spécifiques.

C’est donc Mohsen Marzouk qui a eu la présence d’esprit et l’audace de dire tout haut et d’argumenter le fait qu’Ennahdha et la troïka n’étaient pas légitimes, voire carrément des putschistes.

 

Compagnon de militants aguerris et déclarés contre le régime de Ben Ali, tels les Chawki Tabib, Nedir Ben Yedder et Kamel Jendoubi, Mohsen Marzouk a fait une longue carrière dans la vie associative et au sein des ONG, notamment internationales, où il s’était familiarisé avec les principes et les situations de transition démocratique.

 

En bon spécialiste de la transition démocratique, Mohsen Marzouk lance, dès le 21 janvier 2011, un appel à l’adoption d’un pacte républicain, un classique des périodes de transition déjà mis en œuvre en Amérique Latine et en Europe de l’Est lorsque ces régions sont passées de la dictature vers la démocratie.

C’est alors que ses détracteurs, assez nombreux du reste, lancent contre lui une campagne orchestrée de lynchage. Loin de valoriser son expérience dans des instances internationales spécialisées dans la transition démocratique, plusieurs personnes remettent en cause son militantisme et l’accusent, carrément, d’être à la solde des Américains.

 

Cet homme à la carrière, limpide pour certains, controversée pour d’autres, se pose désormais en véritable patron de Nidaa Tounes à un moment crucial de son parcours. Il aura eu le mérite et le courage d’avoir accepté de prendre en charge un parti politique en pleine tempête. Il aura la délicate mission d’y introduire une véritable restructuration en vue de le préparer aux prochaines échéances électorales dont celle déterminante des municipales qui auront lieu d’ici un an et qui serviront d’un vrai baromètre de la carte géopolitique dans le pays.

 

Mohsen Marzouk aura la lourde mission de réussir à ressouder les rangs d’un parti en détresse et le mener en bon état de remporter les prochaines législatives sans oublier qu’il joue son propre avenir en tant que probable candidat potentiel à la magistrature suprême lorsque les circonstances l’exigeront.

Mohsen Marzouk en a les moyens et les atouts avec un passé « avantageux », un présent brillant et un futur qu’il veut rayonnant.

Et avec le brin de charisme que personne ne peut lui nier, il se présente, d’ores et déjà, comme étant un homme qui pourrait marquer l’histoire de la Tunisie. En tous les cas, il se pose comme l’homme fort de Nidaa Tounes.

13/05/2015 | 19:59
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Commentaires (28)

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SLIM
| 31-07-2015 00:30
Un Pro Israéliens ,un Sioniste,un ami des Ripoublicains Français et Sarkozy assassin de Maamar El Kadafi, ce Sarkozy tueur d'enfants et de femmes en Libye et en Syrie,Destructeur de Pays comme la Lybie et la Syrie,c'est bien dommage un Sioniste Mohssen Marzouk Secrétaire général du Parti RCD Bis ou Nida Tounes.

riyadh
| 17-05-2015 11:29
Hafedh Caïd Essebsi est désormais le chef de fait de Nida Tounes. Ce changement couronne la politique d'héritage, rejetée par le pays. La démission de Hafedh Caïd Essebsi s'impose

Amazigh Tunisien
| 15-05-2015 22:03
BN vous commencez les caresses sur Mohsen Marzouk dés maintenant, bravo vous avez tous compris, vive la liberté d'expressions vive ETBENDIR ETTOUNISSI.

Amazigh Tunisien
| 15-05-2015 22:01
Compagnon de militants aguerris et déclarés contre le régime de Ben Ali, tels les Chawki Tabib, Nedir Ben Yedder et Kamel Jendoubi, Mohsen Marzouk .
BN à calssé les militants anti BEN ALI,et les autres sont de faux ???

abdessattar jerbia
| 15-05-2015 11:07
Après que les généraux se seront partagé les postes du haut de la pyramide, ils risqueront fort probablement de trouver des casernés désertées des soldats mais bien gardées par des sous officiers:quelques-uns doux comme des agneaux au milieu de hordes de loups enragés et indomptables....

Pressing
| 14-05-2015 20:42
... que BN veut transformer en présidentiable !!!

Kairouan
| 14-05-2015 19:27
J'ai hesite hier a elaborer sur votre commentaire: Salade niçoise...Mustapha STAMBOULI| 13-05-2015 17:56. Mais, vous lisant aujourd'hui je me suis decidee de le faire. D'abord j'espere vivement que aurez raison quand vous dites: 'Pour ceux qui anticipent le retour des islamistes au pouvoir, ils se trempent beaucoup'. Cependant, l'idee que je voudrais passer concerne ce que vous exprimiez dans votre commentaire 'Salade niçoise...' , le necessaire 'éclatement de Nidaa Tounès pour restructurer le paysage politique dans pays notre' (Sic). Je pense, en l'occurrence, que ceci serait une arme a double tranchant. Je m'explique:

Dans cette alliance que j'appellerais plutot 'Nidaa Ennahdha', et ou tous les partis participants ont verouille le jeu politique entre ces deux larges partis (aux depens meme des petits partis qui y figurent) , le parti Islamiste a moins a perdre que Nidaa Tounis; Si les gouvernements issus des elections de 2014 reussissaient, Ennahda reclamerait haut et fort sa part du success, et resterait ainsi un serieux concurrent qu'il faudra toujours composer avec.
Mais si par contre ils (les gouvernements) echouaiouent, tout l'echec incomberait a Nidaa, et pour leur primaute electorale et pour leur choix d'alliances contre nature' sans parler de la dimension immorale des mensonges qu'ils ont faits aux electeurs sur l'impossibilite d'alliance avec Ennahdha,; des mensonges qui ponctuaient comme un leitmotiv leur banniere du 'Vote Utile'. Ceci ne defavoriserait pas non plus les Islamistes dans le cas echeant.'bien au contraire! Et en attendant cette eventualite, les Islamistes n'ont meme pas besoin de se fatiquer a jouer les rebelles ou les opposants!

Ceci dit, il est de plus en plus clair qu'en invitant TOUS les partis a une coalition, Nidaa esperait (1) neutraliser toute opposition, et (2) affaiblir eventuellement les partis qui acceptent l'alliance sur le moyen/long terme en entamant leur credibilite, . . or ceci est sans compter sur le capital institutionnel dont les Islamistes se sont deja dotes et qu'ils ne sont pas prets a lacher, ainsi que sur le capital 'sympathie inconditionnelle' qu'ils ont dans le pays (un Capital Culturel - plus que politique - qui n'est pas facilement tarissable- justment parce qu'il est culturel). Il va sans dire que la force d'opposition qui est (tres) reduite maintenant au seul FP, fait tout autant le bonheur de Nidaa que celui d'Ennahdha (encore un point pour Ennahdha!)
Quant aux petits partis qui sont tombes dans le panneau de la coalition 'Nidaa Ennahdha', ils (i.e. leurs membres) n'auront de continuite politique qu'en se fondant completement avec l'actuel Nidaa, ou alternativement aller rejoinder les rangs de l'opposition pour equilibrer l'ARP, ce qui serait tout a leur honneur. Ils savent bien que Nidaa et Ennahdha peuvent gouverner le pays sans leur recours, mais bon leur calcul n'est pas poltique, il est presentement attache au positionnement personnel.

Tout ca pour dire qu'en l'avenement d'un eclatement au sein de Nidaa, et avant qu'une recomposition - homogene - du paysage politique ne devienne une realite dans le pays, Ennahdha aura largement le temps de se repositionner aux premieres loges de la vie politique tunisienne.

Ceci dit et au dela de tout ca: Oui, je vous l'accorde, logiquement le parti mosaique de Nidaa ne devrait pas tenir ... sauf s'il est maintenu sous perfusion diplomatique et ... Securitaire! Ce qui serait une autre histoire.
Effectivement, on peut penser que l'eclatement de Nidaa presente, pour la Tunisie, beacoup plus de riques que d'ouvertures politiques. Et ainsi Le Vote qui fut, un jour, justifie Utile pour un parti (i.e. Nidaa) pourrait se transformer - et se rejustifier - en le Maintien Utile de ce meme parti '. simplement et j'ai envie de dire 'betement'!

Respectueusements.
Imen de Kairouan

Larabe
| 14-05-2015 19:17
Les marques de leur piété paraissent sur leur front.

Abou Ellotf
| 14-05-2015 17:42
J'ai lu les commentaires critiques de certains lecteurs et ils sont libres d'avoir l'opinion qu'ils veulent, mais tous, sans exception n'ont eu aucune objectivité et n'ont rien argumenté. Au contraire, ils n'ont fait que diffamer et dénigrer gratuitement. J'avais l'impression de lire un des tartours du CPR. A tous les détracteurs sans arguments, je vous dis comme a dit BCE.....

Mustapha STAMBOULI
| 14-05-2015 16:33
BCE a su comment se débarrasser d'un homme inutile et incapable de jouer son rôle de conseiller à la présidence. Ce big bang à l'intérieur de Nidaa Tounès est l''uvre d'un seul homme : BCE. D'un seul coup, il se débarrasse de TB, en tant manager de Nidaa Tounès et le place au même titre que HCS dans la hiérarchie du parti. En gardant Mohamed Ennaceur à la tête du parti, l'ex-patron de Nidaa Tounès laisse la porte ouverte pour placer au bon moment opportun son fils à la tête de ce mouvement-mosaïque.
Par ailleurs, Il est certain que Nidaa Tounès subira les mêmes déboires que le CPR et Ettakatol ... Pour ceux qui anticipent le retour des islamistes au pouvoir, ils se trempent beaucoup. Les bourguibistes à l'intérieur et à l'extérieur de Nidaa Tounès auront le temps pour s'organiser avec des partenaires sérieux pour créer un mouvement solide avec une stratégie innovante capable d'anéantir les ennemis de la Nation et de la République.