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Maintenant, c’est au tour de l’UGTT d’être dans le viseur de Kaïs Saïed
Par Sofiene Ben Hamida
21/08/2022 | 15:59
4 min
Maintenant, c’est au tour de l’UGTT d’être dans le viseur de Kaïs Saïed

 

La réunion qui devait se tenir le vendredi 19 août dernier entre la présidence du gouvernement et la direction de la centrale syndicale n’a pas eu lieu. La veille, le gouvernement avait demandé son report sine die. Des supputations ont bien été entendues ici et là, certaines des plus farfelues, pour tenter d’expliquer ce report surprise de cette réunion tant attendue. Mais dans l’esprit de tous, il était clair que le président de la République était derrière cette décision. Après avoir écrasé le parlement, les partis, la classe politique, les instances constitutionnelles, les médias du secteur public et même le pouvoir judiciaire, Kaïs Saïed ne peut désormais tolérer la présence d’une UGTT forte, indépendante de son autorité et qui joue le rôle de contrepoids à son pouvoir personnel absolu.

 

Il était clair depuis le début que les rapports de l’UGTT avec le gouvernement de Najla Bouden étaient poussifs pour des raisons objectives et d’autres qui le sont moins. Le contact entre les deux parties n’a pu reprendre que le 12 août dernier grâce à une médiation de l’Organisation internationale du travail. La situation économique du pays est certes catastrophique. La situation sociale est désolante. Le gouvernement a pratiquement les mains et les pieds liés. La direction syndicale était consciente de ces difficultés et avait même annoncé sa volonté de trouver des solutions négociées à tous les dossiers afin de préserver une paix sociale déjà fragilisée par un contexte politique effervescent. Mais pour le syndicat des travailleurs, il était exclu d’accepter la position du gouvernement concernant trois points essentiels.

Le premier point est en rapport avec le principe de la continuité de l’Etat. Ce principe doit être constant à l’intérieur du pays comme dans les relations internationales de la Tunisie. Il ne doit pas être remis en cause avec les partenaires sociaux concernant les anciens accords conclus avec les gouvernements précédents alors qu’il est appliqué scrupuleusement quand il s’agit de payer les échéances des dettes, quitte à racler les fonds des caisses de l’Etat et laisser en rade, pour plusieurs jours, des cargos de produis de première nécessité faute de liquidités financières.

Le second point concerne la note circulaire N° 20 qui interdit aux ministères ainsi qu’aux entreprises publiques d’entamer des négociations avec leurs syndicats sans accord préalable de la présidence du gouvernement. En plus de son caractère liberticide et anti démocratique, cette note circulaire est une violation flagrante des conventions internationales sur le dialogue social et le droit syndical ratifiées par la Tunisie. Elle met surtout la paix sociale en péril.

Enfin le troisième point concerne l’attitude du gouvernement envers le Fonds monétaire international. En effet, le gouvernement donne l’impression d’être un élève studieux du FMI, de vouloir appliquer ses recommandations et ses consignes à la lettre au détriment des classes sociales populaires. Mais comme ce gouvernement n’a pas d’assise populaire et n’est pas issu d’un suffrage quelconque, il n’a que faire des ressentiments des couches populaires ou même du peuple. Son seul vis-à-vis est le président de la République.

 

Ce dernier se garde bien, pour le moment, d’aborder la question sociale ou économique. Mais il est impensable qu’il ne soit pas au courant ou qu’il ne cautionne pas les positions et les décisions de son gouvernement. C’est pourquoi le conflit social et économique se situe en réalité entre l’UGTT et Kaïs Saïed, le gouvernement étant un simple fusible qui sautera à la première occasion. Ce conflit est inévitable car le président de la République en a besoin pour asseoir définitivement, sans partage son pouvoir, alors que l’UGTT sera contrainte d’entrer dans ce conflit qui lui a été imposé.

Le mode opératoire du président de la République étant statique et immuable, les étapes du conflit entre Kaïs Saïed et l’UGTT sont prévisibles. Il a commencé par déclarer sa volonté de refondre le dialogue national non sur la base des intérêts sectoriels mais sur la base de l’intérêt national c'est-à-dire des négociations sociales globales et centralisées qui recalent au rôle de figurants les structures syndicales intermédiaires ou de base. Il y aura ensuite la réactivation de la plainte contre la direction syndicale actuelle contestant la légitimité du dernier congrès de l’UGTT. Il y aura aussi le montage très médiatisé de dossiers de corruption contre quelques brebis galeuses au sein du monde syndical, il y en a sûrement, afin de discréditer les syndicalistes et donner à la centrale syndicale l’image d’une organisation de malfrats. Enfin, et bien entendu, il y aura la suspension de la cotisation directe des salariés du secteur public.

 

Toutes ces manœuvres ont déjà été utilisées contre l’UGTT dans le passé. Dans les années 80, l’Etat avait même parrainé un putsch syndical. Rien ne permet de supposer que la démarche actuelle de Kaïs Saïed connaitra un sort meilleur.   

 

Par Sofiene Ben Hamida
21/08/2022 | 15:59
4 min
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Commentaires
Angel
quel galimatias!!!
a posté le 22-08-2022 à 16:39
Incroyable SBH dont les arguties, les phrases alambiquées, les arguments spécieux veulent nous laisser croire tout et son contraire dans un méli-mélo incompréhensible!
La seule partie valable de son discours, SBH la met dans "Il a commencé par déclarer sa volonté de refondre le dialogue national non sur la base des intérêts sectoriels mais sur la base de l'intérêt national c'est-à-dire des négociations sociales globales et centralisées qui recalent au rôle de figurants les structures syndicales intermédiaires ou de base. Il y aura ensuite la réactivation de la plainte contre la direction syndicale actuelle contestant la légitimité du dernier congrès de l'UGTT. Il y aura aussi le montage très médiatisé de dossiers de corruption contre quelques brebis galeuses au sein du monde syndical, il y en a sûrement, afin de discréditer les syndicalistes et donner à la centrale syndicale l'image d'une organisation de malfrats. Enfin, et bien entendu, il y aura la suspension de la cotisation directe des salariés du secteur public."
Eh oui, il est grand temps pour KS de mettre toutes ces "anomalies" à plat !!!
L'UGTT et ses dirigeants corrompus ne sont pas des intouchables!!!
Citoyen_H
@Naim | 22-08-2022 à 06:39 TOUT à FAIT EXACT
a posté le 22-08-2022 à 16:05
et encore, vous êtes bien en deçà de la vérité et de la réalité.

Les proches des membres de la direction de l'association de malfaiteurs qu'est l'ugtt, sont ceux qui ont profité le plus de l'anarchie qui régna de 2011 au 25/07/2021 béni.
Quant aux preuves que certains crétins du même bord probablement, réclament, il suffit de comparer le rythme de vie de ces escrocs, avant et après 2011.

Soub7ane Rabbi, ils ont tous découvert en même temps que les chléyék bagla-liha benou hillal, le secret de la pierre philosophale.

Tous des ripoux, tous des opportunistes, tous des escrocs, tous des parvenus, tous des charognards affamés .................

éttfou8 3ala hél z'nouss wél rassa él kalba



Abidi
Proverbe
a posté le 22-08-2022 à 12:43
Comme disaient nos ancêtres : ya t il quelqu'un d'autre pour cracher avant que je me couvre le visage,ce qui veut dire qu'il n'y a plus que les minus qui se prennent au président de la République
Mansour Lahyani
Ouh là : il s'engagerait sur un terrain miné...
a posté le 22-08-2022 à 09:13
Jusqu'ici, il n'a fait que gesticuler, souvent même de façon ridicule voire perverse, comme dans le cas de sa "guerre" contre les islamistes dont il est un membre éminent... rien que du fichouch sans véritables conséquences, cf. le cas de Bhiri, ou du maudit gourou maudit ! Si le titre de cet artcle dit vrai, alos il s'engage sur un terrain plus miné encore que les Jbel Sammama et autres : il ne s'en tirerait pas avec une explosion très locale, mais ce serait vraiment le cataclysme le plus incontrôlé !!!
Belhadj ali hichem
Le frankeistein tunisien
a posté le 22-08-2022 à 08:52
Cet organisme hors la loi et qui fait le beau et surtout le mauvais temps en Tunisie ,tel un char de la première guerre mondiale qui ne fait jamais marche arrière, fourre son nez partout, sème la zizanie dans tous les secteurs, transports, éducation, santé, c'est un des responsables de la décennie marron toute pleine de merde qu'à vécu notre pays,donc de grâce, on demande au président d'arrêter cette mascarade
Naim
Monsieur Sofiane.
a posté le 22-08-2022 à 06:39
Citez moi le nom d'un seul responsable ugtt dont les enfants, cousins ou connaissances est sans emplois. M. Sofiane, citez moi le nom d'un seul responsable ugtt qui ne possède pas deux logements au moins. M. Sofiane, citez moi le nom d'un seul responsable ugtt qui ne paye pas des études à l'étranger pour, au moins, à un de ses enfants. M. Sofiane vous avez admis que de nombreux fauts diplômes ont été émis par l'ugtt...que de nombreuses sociétés étatiques ont vu le nombre de leurs employés triplé ou quadruplé. M. Sofiane comment expliquez-vous que dix ans durant, on n'a ni entendu ni vu l'ugtt se soulever contre les dépassements au sus de tout le monde des khwamjias sinon que l'ugtt était complice des ces derniers prédateurs qui ont détruit le pays. Voyez-vous M. Sofiane, on ne peut pas effacer d'un simple coup de torchon ce que l'ugtt et les khwamjias ont commis comme crimes envers l'état et le peuple tunisien. Ils doivent rendre des comptes et le President Saïed est tenu à ce que tous ceux qui ont fauté doivent être jugés pour rétablir une paix sociale durable.
Mansour Lahyani
Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose !
a posté le à 09:24
Très fin, très subtil, ce Naim qui se berce du naïm eddonia le moins subtil qui soit : vous devez avoir fait le tour de tout ce que possèdent les syndicalistes - et leurs beaufs pour pouvoir prétendre détenir ce genre de vérités, naturellement absolues !! Vous n'êtes en fait qu'un peigne-cul occupé à peigner le cul des vaches, ce qui ne vous empêche aucunement de vous féliciter de votre ignorance - et de le clamer haut et fort !
Angel
beurkkkkkkkkk
a posté le à 16:42
Ce ne sont pas vos insultes qui donneront tort à Naim!!!
Des Naim (s) il y en a plein en Tunisie !!!
Mansour Lahyani
Réponse au très opportun Angel
a posté le à 10:52
beurkkkkkkkkk, je n'aurais pas pu dire mieux...
Nephentes
Maintenant, c'est au tour de la population tunisienne d'être dans le viseur de Kaïs Saïed
a posté le 21-08-2022 à 22:35
En fait la confrontation va se faire de manière naturelle et globale; elle dépassera évidement le cadre Gouvernement/UGTT

L'ampleur et les conséquences a moyen terme de la crise socio-économique sont très largement sous-estimées; la majorité du bon peuple n'arrive pas a comprendre la spirale en cours de paupérisation et de restrictions budgétaires;

Or le Tunisien fonctionne essentiellement selon ses instincts et ses besoins primaires; ventre affamé n'a point d'oreilles et encore moins d'intelligence.

Les dizaines de morts qui vont marquer la répression massive actuellement en phase de pré-lancement ne constitueront pas une solution mais plutôt l'amorce d'une guerre civile inédite depuis la révolte de Beni Ghanem
Massinissa
Commentaire
a posté le 21-08-2022 à 21:49
Le gouvernement tunisien doit mettre fin à l'ingérence de l'UGTT dans les affaires de l'?tat, et l'inviter à se limiter au seul rôle de médiateur social, comme dans tous les pays du monde !!
VIAN
N'EST PAS LECH WALESA QUI VEUT... MEME MOUSTACHU
a posté le 21-08-2022 à 19:50
Il faut arrêter de considérer l'UGTT actuelle comme étant l'héritier du grand mouvement social anti colonial crée par Hachad et qui a joué un rôle important dans l'indépendance , dans la construction de l'Etat et la défense des droits des travailleurs et leurs préservations. Cet organe s'est transformé en courant idéologique politisé. et ce depuis que des panarabistes nationalistes mâtinés d'opportunistes et corrompus ont mis la main sur ses instances. Désormais, il fonctionne comme un régime baathiste. D'ailleurs, le changement de mode de fonctionnement qui rappellent ces régimes en est une preuve incontestable. Sa stratégie à peine masquée commence à être mise en '?uvre: Faire chuter les institutions officielles, créer le chaos et pendre le pouvoir afin d'instaurer un régime panarabiste en vue de faire chuter tous les régimes arabes et réaliser l'union. Personne ne s'offusque qu'un syndicat propose une constitution au référendum ! Les leaders n'hésitent plus à donner leurs avis sur la politique étrangère du pays, les orientations stratégiques de défense, de coopération, etc;; en opposant leurs refus et mécontentements quand ils jugent que les démarches ne sont pas en accord avec leur idiologie. Afin de parvenir à leur but, ils instrumentalisent la cause des travailleurs et des prolétaires ce qui est facile pendant pendant les temps de crises auxquelles ils ne sont pas étrangers voir même complices. Ils n'hésitent pas non plus à attiser le feu avec des revendications sciemment suicidaires en déployant des actions destructrices de l'économie et de la paix sociale. Toute proportion gardée, on peut faire le parallèle avec le mouvement Solidarnosc que selon son fondateur Lech Walesa qualifie de monstre qu'il a crée lui même et avec qui il a pris ses distances. Ce conglomérat de syndicats qui contribué à la chute du communisme et la chute du bloc soviétique, s'est transformé en parti politique participant aux élections. Le résultat est que ce parti est devenu corrompu, d'extrême droite antisémite. Il est devenu le porte standards des mouvements d'extrême droite européenne proche de 'église dentaire. Il s'est distingué par son soutien à Le Pen et à Zemmour c'est ce que lui a valu la demande des principaux syndicats Français et européens de sa radiation de toutes les instances syndicales internationales. Les squatteurs moustachus jouent avec le feu s'ils ne sont pas raisonnés par les vrais syndicalistes, et il y en a en Tunisie.
Angel
bravo pour votre commentaire
a posté le à 16:49
Enfin on reprend plaisir a lire la pertinence des commentateurs sur BN qui était depuis quelques temps déserté de toute intelligence
SAM53
EN EFFET
a posté le à 22:05
Entièrement d'accord avec l'analyse de VIAN Depuis éà&& cette centrale n'a cessé de s'immiscer dans les affaires de tous les gouvernements Rien qu' à voir la valse des ambassadeurs auprès du boucher et vous comprendrez tout
VIO
Cher/e @VIAN : Bon Commentaire !
a posté le à 20:24
Peut-on imaginer que des consuls et des ambassadeurs étrangers s'entretiennent avec des syndicats en Allemagne ou en France et négocient le sort du pays ?
Au moins en Allemagne, c'est tout simplement impensable !

AN
M. le Président Kaiis Saied : Un décret s'impose pour arrêter ce vrai DANGER imminent !
a posté le 21-08-2022 à 19:15
La Tunisie doit enfin être débarrassée de ce club de mafieux de ce qu´on appelle UGTT.

La Tunisie s'est laissée trop longtemps traîner par cette association mafieuse et c´est dépuis le temps de Bourguiba.

L´UGTT représente un vrai DANGER imminent pour l´économie, la sécurité et la paix sociale du pays.

Combien de temps encore devrons-nous tolérer et accepter ces parasites, c'est pourquoi M. le Président Kaiis Saied, s'il vous plaît, interdisez immédiatement ce bordel (par un DECRET du siècle!).
Notre pauvre pays ne peut plus se permettre le luxe de tolerer ces monstres BenouHilèliens non civilisés !

S'il vous plaît, une Interdiction immediate, serait un salut pour notre pays !
Il est temps ou jamais de le faire, car je ne crois pas que le prochain ARP en soit capable un jour !

Allah Yar7èm Waldik! Vous n´avez absolument rien à perdre mais tout à gagner !