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SUR LE FIL
L’heure de vérité pour Ennahdha
Par Synda Tajine
23/02/2021 | 20:30
4 min
L’heure de vérité pour Ennahdha

 

Les partisans islamistes fanfaronnent déjà à l’approche de la manifestation « millionième » du 27 février. Aucune surprise, elle le sera sans aucun doute. C’est que le parti islamiste n’est pas grand amateur d’improvisation et ne verse pas dans les pratiques des politiciens de la 25ème heure. « Laisser faire les choses », « compter sur la chance » ou « improviser en faisant confiance au peuple…ou à sa popularité », jamais !

Ennahdha, fidèle au principe qui veut que la politique est une opération commerciale et que tout s’achète, met les bouchées doubles pour faire réussir sa manifestation. L’enjeu est, en effet, de taille et tous les moyens sont déployés pour faire réussir ce tour de force. Des appels à la mobilisation, des bases gonflées à bloc, des affiches placardées et une tentative de louer un train pour transporter « les honnêtes citoyens venus spontanément prêter allégeance au mouvement ». Qui irait jusque-là ? Certainement pas une personne sure de gagner la partie.

 

Le 27 février, Ennahdha annonce une manifestation « pour défendre les institutions de l’Etat », mais qui peut croire que sortir manifester dans la rue pour soutenir un Etat et un régime politique a le moindre sens ? Ceci est inédit dans un régime démocratique qui se respecte et dont la seule manière de « mesurer » le poids d’une force politique reste le seul et unique passage par les urnes.

En vrai, c’est lui-même que le parti cherche à défendre, ainsi que sa place sur la scène politique…mais aussi (surtout ?) la place de son leader, plus que jamais contesté. Jamais un président de Parlement n’a été aussi critiqué que Rached Ghannouchi. Alors que l’étau se resserre, chaque jour un peu plus, sur de lui, le leader islamiste ne perd pas le nord et continue à employer les bonnes vieilles méthodes de 2012-2013.

 

Alors qu’il est à l’origine de la crise, Ennahdha veut montrer qu’il détient la solution, ou plutôt la légitimité nécessaire pour imposer SA solution. Si, en l’absence d’une cour constitutionnelle, la solution ne peut être que politique, il faut s’assurer du pouvoir nécessaire pour prendre les devants.

Le fait est que, dans la crise politique actuelle, la clé est entre les mains d’Ennahdha. Le parti constitue, pourtant, une des sources du problème puisqu’il a envenimé la crise entre le Parlement et Carthage mais aussi entre la Kasbah et Carthage en isolant encore plus un chef de gouvernement qui patauge.

 

Par cette marche, qui divise déjà avant son début les membres du mouvement, Rached Ghannouchi souhaite restaurer une popularité plus que jamais en berne. « Vous souhaitez me destituer au moyen d’une motion de censure, mais le peuple est avec moi », tel sera le message (subliminal) qu’il essayera de faire passer par ce roulement de mécaniques. Comprenez par-là que ceux qui appellent à la destitution du tout puissant Ghannouchi s’élèvent, donc, contre la volonté même du peuple et sa légitimité conférée par les urnes.

 

Cette manifestation – ou plutôt démonstration de force – n’a pour unique but que de montrer aux Tunisiens que le parti n’a pas perdu de sa superbe et qu’il est capable de faire mieux que les « hurluberlus qui sont sortis ces dernières semaines défendre les libertés et – ô terreur ! – appeler à la chute du régime ». Mais c’est aussi une réponse à la manifestation – massive aussi – de leur ennemi juré le PDL de Abir Moussi, organisée samedi à Sousse. Une façon de dire que, quoi qu’on en dise, eux restent les plus forts et que les résultats des élections de 2019 ( !) le prouvent donc.

Mais cette manifestation est aussi un pied de nez à Kaïs Saïed, une façon de lui dire que la rue ne lui appartient pas uniquement à lui et que « le peuple veut Ennahdha aussi », empruntant le slogan si cher au chef de l’Etat. Histoire de battre le locataire de Carthage à son propre jeu, lui qui fait des émules à chacune de ses sorties.

 

Encore une tentative de diviser pour celui qui ne cesse de clamer à qui veut l’entendre qu’il prône l’union et le rassemblement. Mais ceci est tout sauf étonnant de la part du chef de file des hypocrites  « Ibn Saloul », comme aime bien le surnommer le chef de l’Etat…

 

En attendant, l'agence de notation Moody's annoncera, dans les heures à venir, qu'elle dégrade la note souveraine de la Tunisie à B3 avec perspective négative prouvant qu'en marge des petites guerres politiques surréalistes, nous sommes vraiment dans la merde. Mais je ne vous apprends rien...

 

Par Synda Tajine
23/02/2021 | 20:30
4 min
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Commentaires
Alya
oui on veut rire
a posté le 24-02-2021 à 14:10
Oui on veut rire!!!on veut voir qui participera à cette marche. Les tunisiens qui supportent le pdl ont assumé et ont manifesté!! POUR LA NAHDHA, CERTAINS TENORS ONT POUR DU RIDICULE ET N ONT QU A SE RETIRER!!!!!NOUS AVONS HATE DE VOIR LES PRONAHDHA DEFILER
DHEJ
B3 perspectives négatives
a posté le 24-02-2021 à 12:43
La triste vérité!
Welles
Et après
a posté le 24-02-2021 à 09:44
Discours mielleux sans perspectives, qui se contente de décrire les faits sans s'attaquer à la racine du mal. Madame Tajine devient virulente quand elle parle de Mme Moussi et du PDL, là, elle n'hésite pas à les traiter de faschistes.
L'aveuglement est pire que la cécité.
Barberousse
Pas démocratique?
a posté le 24-02-2021 à 07:34
Pourquoi n'avez vous pas réagi quand le PDL est descendu dans la rue (c'est son droit), même avec un discours haineux ?
Pourquoi n'avez vous pas donné de leçons lorsque des partis minoritaires manifestent pour dissoudre un parlement élu ? Comme si c'était une affaire banale....
Ou est votre éditorial pour relever le danger des mises en scène par un président qui filme des figurants venus réclamer la dissolution d'un parlement élu! Vous qui êtes experte en démocratie, pourquoi n'avez vous pas relevé cet usage scandaleux de la TV nationale par exemple ?
Ou est le mal a manifester pacifiquement,? et oui à mobiliser sa base?
Vous pouvez les détester. C'est votre droit le plus absolu. Mais faites votre travail de journaliste et, pitié, ne transformez pas ce journal et un torchon partisan qui raconte du vent, juste pour souffler sur les braises....
DIEHK
@ Barbe blanche comme le sel.....
a posté le à 10:27
Je réponds seulement à ton pseudo d'1 islamiste complexé et on le voit à longueur d'années sur ce site:
Vous courez derrière votre queue comme les chats à "mal vous défendre" à cause de votre inculture "primaire"!
Personnellement, je m'en bas les 2 c.....avec ta barbe mal teinte avec du "henné" turc!
Vous n'êtes pas 1 vrai nationaliste Tunisien, tu es 1 enfant de l'épicière de l'IVG ou IVD pour les C...
Vous avez de la chance que BN & NB vous laissent vous exprimer car vous devez être
à Borj .... en train de payer pour la destruction de la Tunisie et tu as le courage de nous reprocher de reprocher et critiquer ton Calife terroriste qui se comporte en doublure de l'autre Robocop!
Vous êtes maléfique à éradiquer comme on éradique les "rats, une sauterelles....
DIEHK
Si Si ( ST) tu nous apprends que....
a posté le 23-02-2021 à 22:40
Si ( ST) tu nous apprends que nous sommes dans la mouise avec ces fous d'allah!
Mais le Tunisien à force de se droguer avec le "lablabi" est devenu amorphe, je dirai même plus inculte qu'avant et même les bacs +1234567, sont devenus plus incultes que jamais et notre "Combattant doit se retourner dans sa tombe plus de 100 fois par jour!
C quoi la liberté de la presse, la démocratie chez un peuple "bi" le jour il insulte les barbus et la nuit il va leur lécher les........ disons les bottes pour être correct!
Il est vrai aussi qu'un peuple qui a subi (Marzouki,hannouchi, Jebali, Layrayed et autres énergumènes rats des prisons tunes, on peut les excuser mais pas d'excuse pour les collabos et autres traitres de la patrie.
takilas
Ils sont incorrigibles ces nahdhas en soudoyant les milices
a posté le 23-02-2021 à 21:39
Ils poursuivent leurs arnaques en vue de soudoyer et se moquer des tunisiens.