La rencontre entre le candidat à la présidence du gouvernement proposé par Ennahdha, Habib Jamli et Youssef Chahed, chef du gouvernement sortant chargé de la gestion des affaires courantes, tenue ce lundi 18 novembre 2019, s’est déroulée sans couverture médiatique.

A l’issue de cette réunion, aucune déclaration n’a été accordée aux médias. Les journalistes sur place ont même été interdits de prendre des photos de la rencontre ayant eu lieu à Dar Dhiafa à Carthage.

Une interdiction qui enfreint les pratiques démocratiques et porte atteinte aux principes de la presse ainsi qu’au droit d’accès à l’information des citoyens.

Parmi les journalistes interdits de filmer figure notre consœur, Khaoula Sliti de Shems FM qui, contactée par Business News, a livré sa version des faits.

« Nous avons eu l’information que la réunion entre Habib Jamli et Youssef Chahed se tiendra à 18h aujourd’hui. Quand nous nous sommes rendus à Dar Dhiafa à Carthage, on n'a pas arrêté de nous détourner pour ne pas nous laisser entrer. Quand nous voulions prendre un plan de coupe de l’extérieur de Dar Dhiafa- un espace public où il y avait même quelques personnes- les agents de la sécurité présidentielle nous ont empêchés de filmer en prétextant des directives. Quand nous avons protesté, les agents nous ont assuré que Habib Jamli nous accordera une déclaration. Toutefois, Habib Jamli et Youssef Chahed ont quitté les lieux sans donner de déclaration et ceci est leur droit. Mais agresser les journalistes et entraver leur travail ne l’est pas ! », assure Khaoula Sliti dans une déclaration accordée à Business News.

Rappelons que Habib Jamli avait accordé sa première interview à Al Jazeera, chaîne qatarie financée par le régime et soutenant Ennahdha, à peine 24 heures après sa désignation pour former le nouveau gouvernement.

Quant aux médias tunisiens, il n’avait ce jour-là accordé qu’une déclaration d’à peine 4 minutes à nos confrères de Shems FM. Déclaration qui ne peut, en aucun cas, être considérée comme étant une interview.

B.L