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Chroniques
Les influenceurs à gages quittent toujours le navire en premier
Par Ikhlas Latif
10/01/2025 | 16:00
4 min
Les influenceurs à gages quittent toujours le navire en premier

 

Des générations de marins ont constaté le phénomène et nous ont transmis l’expression : les rats quittent toujours le navire en premier quand celui-ci commence à couler. Ces petites bêtes, considérées comme de la vermine, le font par instinct de survie et non par calcul. Cependant, dans le monde de la politique, nombreux sont les politiciens à avoir éprouvé cet adage en constatant la défection des plus opportunistes de leurs soutiens au moment où ça commence à sentir mauvais pour eux.

Des défections révélatrices d’un déclin

Les petites frappes qui tournent autour des sphères du pouvoir et vendent leurs bas services au plus offrant ou au plus puissant du moment, ça a toujours existé. Souvent, ils retournent leur veste quand ils ne trouvent pas leur compte et surtout quand ils sentent le navire tanguer dangereusement. Ils sautent les premiers par instinct de survie, comme pour les rats, mais essentiellement pour se garantir une porte de sortie le plus rapidement possible et retomber sur leurs jambes.

Quand ils font le saut, ils s’attèlent couramment à déballer les basses manœuvres du camp qu’ils servaient par esprit de vengeance et par espoir de s’assurer une place dans le camp adverse. Les réseaux sociaux aidant, ce genre de personnage a acquis une force de nuisance considérable. Si auparavant, cela restait circonscrit au cercle politique et médiatique, maintenant ces nuisibles s’adressent directement à la population, l’abreuvant d’indiscrétions nauséabondes, sans qu’on puisse y mettre un terme. Lorsqu’une vermine échappe au cercle d’influence de son maître, les conséquences sont moches, très moches. J’aimerais autant dire, bien fait pour le politicien ou le pouvoir qui emploie les services de tels individus. Au final, ils ne valent pas mieux que leurs serviteurs inconséquents et roublards. De plus, ils font montre d’un benêt amateurisme, se pensant intouchables au point d’omettre de calculer les risques de telles fréquentations.

Propagande et manipulation : les réseaux sociaux en armes politiques

Depuis l’avènement des réseaux sociaux en Tunisie, une caste bien particulière a vu le jour. Un type d’influenceurs-mercenaires, qui entre en contact avec les cercles du pouvoir, et joue à la propagande pour les servir. Par intérêt, par conviction ou les deux à la fois ? Peu importe puisque le résultat est le même. Avec le temps, une machinerie bien huilée s’est mise en place. Ce que le dirigeant ne pouvait décemment dire, était repris de la manière la plus ignoble possible par ces énergumènes. Lancer des rumeurs, diffamer, porter atteinte à la vie privée des opposants, proférer des menaces, diffuser des documents confidentiels pour leur nuire, mener des campagnes de dénigrement, fabriquer des histoires à dormir debout… tout est permis.

Pour sauver les apparences, ces influenceurs-mercenaires assurent qu’ils œuvrent gracieusement, qu’ils n’ont aucun contact avec le pouvoir et qu’ils ne font que s’inscrire dans une guerre pour l’intérêt suprême de la nation. Leurs magouilles marchent puisqu’ils sont suivis par des milliers d’internautes qui gobent leurs messages. La sphère politico-médiatique se retrouve également acculée à scruter leurs sorties qui donnent malheureusement le ton de ce qui se trame au plus haut niveau.

Un pouvoir gangrené par ses propres pratiques

Forcément, leur pouvoir grandit et, avec, leur appétit jusqu’à ce qu’ils deviennent incontrôlables ou se transforment en maîtres chanteurs ; ou comme ce qui s’est passé tout récemment déballer sans retenue les dessous et les scandales du pouvoir. Quand l’arme se retourne contre son ancien commanditaire, il faut s’attendre à du déballage du même acabit que celui qui visait les adversaires ; bien abjecte et bas. Et afin de sortir de ce bourbier, la partie trahie lâche les autres influenceurs à gages encore dans son giron, pour discréditer le retourneur de veste, pourtant encensé et intouchable jusque-là.

On assiste à un affligeant spectacle. En plus du fait que ça ne vole pas très haut, on observe la mise en branle de la machinerie de lynchage où l’on s’entretue publiquement et où tous les coups sont permis. Le niveau est bien bas, et c’est tout autant affligeant quand on suppose d’où sont tirées les ficelles.

Le président de la République avait récemment affirmé que « l’État n’est pas dirigé par les pages des réseaux sociaux », en évoquant des pages qui s’opposent vraisemblablement à son projet. Il semble toutefois omettre toutes ces pages acquises à sa cause qui font la pluie et le beau temps et qui donnent l’impression que les affaires de l’État se font effectivement sur les réseaux sociaux.

 

Pour ce qui est de ceux qui commencent à quitter le navire, ce n’est qu’un indicateur suggérant qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark.

 

Par Ikhlas Latif
10/01/2025 | 16:00
4 min
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Commentaires
Riri
Hein?
a posté le 11-01-2025 à 12:43
Je vais pour une fois critiquer BN pour un article.

'?a a l air très intéressant '?' et je suis sur que ceux qui savent ont compris'?'

Mais moi qui ne vais pas sur Facebook, je n ai aucune idée de ce dont parle l article, je ne tire aucune information alors que ça a l air important, je ne suis éclairé en rien sur ce « sujet ».
WTF
What The..F
a posté le 11-01-2025 à 03:33
Les piliers de la dictature en Tunisie sont bien ses journalistes, qui accompagnent tous le temps les gouvernements despotiques en place avec beaucoup de complaisances et de caresses.
Wahid
WTOE
a posté le à 11:51
C'est pour cela que plusieurs journalistes sont en prison en ce moment parceque leurs critiques ne plaisaient pas au Sieur. Le régime a éliminer les émissions politiques pour libérer le chemin à ses mercenaires facebookiens qui passent leurs journées à insulter.
Juan
Internet n'aime pas la censure ......
a posté le 10-01-2025 à 20:05
qd la radio fut inventée, l'état s'est accaparé le monopole des ondes ...
et les radio amateurs : autorisation et controle strict.
avec Internet, ceux qui veulent censurer, sont perdus.
du temps de Ali Baba, une horde d'informaticiens de ATI, passent le temps à bloquer. Ammar 404.
ils ont installé un software, conçu en isra-HELL, par Checkpoint Software. à l'origine pour protéger une entreprise de ses concurrents. ce qui est légitime.
Ali Baba l'a installé pour verrouiller tout le pays. d'où les lenteurs .... et Ammar 404.

bref, on ne peut pas censurer les influenceurs. on peut demander aux lecteurs de laisser une opinion, une note ...
zakaria
Les rats du capitaine ivre
a posté le 10-01-2025 à 19:05
Depuis quand les rats sont dotés de morale ou de loyauté? Certains commencent à avoir peur puisque leurs noms circulent sur les réseaux sociaux sur les pages de la résistance. D'autres, ont fini par réaliser après plusieurs remaniement qu'ils n'obtiendront rien de ks et s'ils obtiennent un poste ça sera uniquement pour quelques mois. Vu le risque qu'ils encourent en soutenant cette dictature qui sera remplacée un jour de toute façon, ils réalisent que le jeu ne vaut vraiment pas la chandelle. Certains ont commencé à se procurer du DDT pour désinfecter la Tunisie.
Chelbi
Il faut tout révéler sur ce phénomène surtout son exploitation par Nadia Akacha
a posté le 10-01-2025 à 16:48
Mais quel plaisir de lire cet article et enfin quelqu'un a pointé le doigt sur ce phénomène. Juste pour rappeler aussi que ces soi-disant influenceurs étaient en contact direct avec l'ancienne cheffe du cabinet du « créateur du bonheur brut ». Ils étaient la a son service pour attaquer chaque individu qui ose affronter le projet diabolique de son maître et j'avoue qu'ils ont fait du « bon travail » pour téléguider la masse a accepter une violation en plein soleil de notre constitution. Ils les ont meme fait croire que « le créateur du bonheur brut » serait un ange dans un océan de vilains. Déjà le fait que la plus haute institution de l'Etat tombe a cette bassesse est largement suffisant pour la discréditer devant l'opinion publique et pour exiger soit une démission collective soit un recours à une destitution immédiate selon la loi. Richard Nixon a perdu son poste de président suite à un comportement pareil.

Le plus triste dans tout ça c'est que des medias officiels et règlementes, supposes avoir un niveau élevé de déontologie et de compétence, relayent les mensonges et les délires de ces influenceurs sans aucune réserve. Exemple: Zouhair El Jiss et Jawhra FM
********
L'?re numérique et réseaux sociaux
a posté le 10-01-2025 à 16:21
Le monde contemporain ne cesse d'être confronté aux enjeux de l'information de masse. elle est plus présente et plus efficace que jamais. Chaque jour apporte ainsi son lot de désinformation, de manipulation, de rumeurs et de théories du complot.
On ne sait plus qui est notre ami et qui est notre ennemi. Des arrivistes en masse, très doués.... malheureusement

"Yalan abou" les réseaux sociaux hahahahahaha