
Par Sofiene Ben Hamida
Un projet de loi portant sur la révision de la loi électorale a été adopté au sein de l’une des commissions de l’ARP. Tout porte à croire, compte tenu des équilibres politiques actuels, qu’il sera adopté en plénière. Cette révision prévoit de hausser le seuil permettant aux listes électorales de bénéficier du partage des sièges sur la base des plus forts restes, de 3% actuellement à 5% des voix exprimées.
Bien entendu, des voix s’élèvent contre ce projet de révision de loi électorale estimant qu’il est anti-démocratique, qu’il vise à éliminer les petites formations politiques au profit des grands partis et qu’il anéantit la diversité au sein du parlement, au profit d’une uniformité dangereuse pour le pays. En fait, tous les modes de scrutins et toutes les lois électorales se valent selon les spécialistes. Le débat est donc politique, mais pose néanmoins, quelques questions d’ordre éthique.
En effet, en Tunisie et ailleurs, ce sont les instances législatives qui promulguent les lois électorales. Seulement ailleurs, il est d’usage, ce qui relève de l’éthique politique, que ces lois n’ont pas un effet immédiat pour ne pas profiter à ceux qui les font. Sous d’autres cieux aussi, dans des systèmes réellement démocratiques, ce sont les majorités qui sont les plus soucieuses de préserver la diversité, d’aménager des espaces d’expression et d’action à l’opposition et aux formations minoritaires.
Ailleurs, les majorités d’aujourd’hui savent, que dans un système d’alternance effectif et non biaisé, elles peuvent passer demain, dans le camp de l’opposition, au gré de la volonté des électeurs. Le projet de révision de la loi électorale laisse donc transparaitre que la majorité actuelle au pouvoir chez nous, empiète gravement sur l’éthique politique, qu’elle écarte totalement l’idée de l’alternance démocratique et qu’elle cherche par tous les moyens dont elle dispose, à façonner un système politique garantissant son immuabilité au pouvoir.
La semaine dernière, des énergumènes qui ont le statut de représentants du peuple ont saccagé des installations anti-feu à l’intérieur des bureaux de l’ARP. Ils ont pris ces installations pour des caméras de surveillance installées à leur insu.
Cette situation ubuesque montre l’étendue de l’ignorance doublée de lâcheté, qui distingue une frange de nos députés. D’abord, ils ne sont pas payés pour colporter des échelles dans les couloirs du parlement, allant d’un bureau à l’autre pour saccager des installations de sécurité. Ils auraient pu demander des explications tout simplement. Ensuite, ils montrent qu’ils sont ignorants par excellence, incapables de faire la différence entre une alarme anti-incendie et une caméra de surveillance. A croire qu’ils sont toujours dans une position de tête baissée, les yeux dans les souliers et qu’ils n’ont jamais regardé au dessus de leurs têtes en entrant dans une administration ou un quelconque lieu public.
A cette ignorance, on pourrait ajouter une lâcheté caractérisée. En effet, leur acte de vandalisme qui fait d’eux des malfrats et des hors-la-loi, est motivé par une phobie qui s’est emparée d’eux à la suite de la diffusion d’une information concernant l’existence au sein de l’ARP, d’une cellule parallèle chargée d’épier les députés et surveiller leurs faits et gestes. L’administration du parlement ainsi que la garde républicaine chargée de la protection de l’ARP ont bel et bien nié l’existence de cette cellule parallèle. Mais ils n’ont pu dissiper toutes les craintes chez ces députés-casseurs, qui ont naturellement lié la révélation au grand jour de l’existence d’une organisation sécuritaire clandestine au sein du parti islamiste Ennahdha, à la rumeur de l’existence d’une cellule sécuritaire parallèle au sein du parlement et ont intériorisé, sans résistance, la domination et la puissance du parti islamiste. Au passage, ils ont omis, sans résistance aussi, qu’ils représentent le peuple, qu’ils jouissent d’une immunité en contrepartie d’un devoir à assumer.
Demain, la plénière en présence des ministres de l’intérieur et de la justice sera longue. Elle ne nous privera pas, à coup sûr, comme à l’accoutumée, de séquences de manquement à l’éthique et d’un étalage d’opportunisme, d’ignorance et de lâcheté chez ceux qui sont censés nous représenter. Elle nous convaincra, s’il y a encore besoin de nous convaincre, que la Tunisie est un bien trop précieux pour le laisser entre les mains de ces députés de misère.




Commentaires (8)
CommenterDELIRIUM
Que faire?
Partie civile...
Peuple de misère =députés de misère
Misère !
Ils n'excellent que dans un domaine: celui de la destruction !
Mais la faute revient aux électeurs qui les ont choisis !!!
Le scandale des riches députés et classe politique qui obtiennent tout ce qu'ils veulent
VOT'? ABIR MOUSSI PR'?SIDENTE
VIVE LA TUNISIE LIBRE ET IND'?PENDANTE
VIVE ABIR MOUSSI
Que faire ?
-des énergumènes ,
- l'étendue de l'ignorance doublée de lâcheté,
-ignorants par excellence,
-une lâcheté caractérisée,
-acte de vandalisme,
-des malfrats ,
-des hors-la-loi,
-ces députés-casseurs,
-de séquences de manquement à l'éthique,
-d'un étalage d'opportunisme, d'ignorance et de lâcheté ,
Après avoir lu et relu cet article ,j'ai eu le mal de mer !et je n'arrête pas de poser cette question :
Que faire ?


