Les résultats de la 2ème édition du baromètre "Climat des affaires 2.0" relatif aux PME industrielles en Tunisie réalisé par l'Agence de promotion de l'industrie et de l'innovation (Apii) ont été présentés lors d’une conférence de presse tenue mercredi 17 juillet 2019 à l’Utica.
Etaient notamment présents le secrétaire d’Etat chargé des PME Habib Debbabi, le membre du bureau exécutif de l’Utica Khaled Sallemi, le président du CJD Moez El Ghali et le directeur général de l’Apii Omar Bouzouada.
L’enquête a touché 367 entreprises industrielles stratifiées sur la base des secteurs, tranches d’emplois et gouvernorats, à partir du fichier Apii comprenant 5.400 entreprises. Elle a été conduite par la technique de l’interview directe auprès des gérants et chefs d’entreprises, avec un taux de réponse de 80% et une marge d’erreur de 5%.
A ce sondage, 78% des répondants ont affirmé que le chiffre d’affaires réalisé a été le même qu’une année auparavant. 50% parmi eux indiquent qu’il a augmenté contre 22% de baisse. 64% des interviewés précisent que l’appareil de production n’a pas enregistré d’arrêts fréquents.
53% des entreprises ont déclaré avoir eu de nouveaux clients alors que 35% notent avoir perdu des clients importants. Les secteurs les plus agressifs en termes de sauvegarde et de renouvellement des clients sont les industries agroalimentaires (IAA), les industries chimiques (ICH) et les industries mécaniques et électriques (IME).
Autre constat important, 33% des entreprises sont majoritairement tributaires de la clientèle de l’Union européenne, 32% du marché local, 12% des marchés arabes et africains et 6% des marchés asiatiques et américains.
7 entreprises sur 10 affirment avoir recruté du personnel durant l’année 2018, les secteurs qui ont recruté le plus sont les industries textiles et habillement (ITH), les IME et les ICH sous l’effet de la branche pharmaceutique. 65% des interviewés n’ont pas invoqué une inadéquation de profil lors de l’opération de recrutement.55% des entreprises enquêtées ont consenti un effort de formation, ce ratio monte aux 80% dans les ICH et 70% dans les IAA. La majorité des recrutements a porté sur les ouvriers et les techniciens. Seulement 30% affirment avoir renforcé leurs effectifs par des ingénieurs ou équivalents.
4 entreprises sur 10 affirment avoir lancé un nouveau produit. Ce taux passe à 60% pour les ICH et à plus de 50% pour les IME.
Les facteurs jugés attractifs par les promoteurs sont la qualification de la main d'œuvre (30%), le cadre de vie et la proximité des facteurs de production (28%), la proximité des zones logistiques (25%) et à un degré moindre les avantages du développement régional (17%).
En ce concerne les entraves, 84% des enquêtés dénoncent la corruption. Plus de 77% jugent que l’augmentation du taux d’inflation et du TMM a eu un effet préjudiciable sur l’investissement.
S’agissant de la fiscalité, 54% évoquent une pression fiscale lourde, 13% parlent d’inégalité fiscale entre les secteurs, 23% pointent une insuffisance des encouragements de l'Etat. Seulement 10% pensent que la pression fiscale est acceptable.
Autre chose, 92,2% des sondés ne sont pas satisfaits par la nouvelle loi de l’investissement, particulièrement ils jugent qu’elle ne répond pas aux attentes des investisseurs.
En ce qui concerne les perspectives, 39% des entreprises participantes pensent qu’il n’y aura pas de changement, 16% sont optimistes et estiment que la situation va s’améliorer. 45% sont pessimistes et prévoient une régression de leurs chiffres d’affaires.
Globalement, 53% des interviewés considèrent que le climat des affaires s’est amélioré en 2019 en comparaison à 2018.
