Par Saoud Maherzi*
L’ère des transformations nous submerge tranquillement. Elle n’est pas spécifiquement tunisienne. Elle est universelle. Doucement, comme les vaguelettes bouffant de plus en plus la superficie du sable, elle se déploie. Les ordres vacillent, les institutions sont contestées, les incertitudes augmentent. La gêne habite les communautés humaines sans qu’elles saisissent véritablement le fond du malaise. La première impression est négative, presque néfaste. Car l’Homme n’aime pas le chaos des périodes de transition. En même temps, il veut que sa condition change, il ressent l’ineffable mouvement de l’Histoire. Paradoxe révolutionnaire.
Il n’y a ni tort, ni raison dans ces émotions inévitables. Plutôt, il y a tort et raison. Souvent, aussi, le tort précède la raison. Les impulsions violentes, criardes sont immédiates comme une irruption dans un aéroport, une insulte dans un parlement; la construction, au contraire, est un travail de longue haleine.
En ce moment qui dure, semblant ne jamais finir, l’Inédit surgit.
L’Inédit, c’est ce qui n’était pas là auparavant, à l’époque des ordres incontestés. Les appellations communes, dans l’Inédit, perdent leur immobilité. Islamisme, nationalisme, libéralisme, progressisme ne sont plus des idéologies précises auxquelles souscrivent aveuglément les masses. Ces écueils de l’ancien monde forment plutôt des points d’appui pour positionner le monde nouveau, ses nouvelles oppositions, ses synthèses surtout.
Chez nous, l’Inédit prend forme symboliquement, maladroitement. Dans le cinéma, dans le rap, dans le sentiment d’injustice d’une jeunesse essoufflée, dans le populisme de Kais Saied, ß aussi. Il balbutie encore, mais l’Inédit est la force du Progrès dans l’Histoire.
Il n’en sortira pas forcément victorieux. La réaction qui promet le retour au bon vieux temps, l’immobilisme des vieilles divisions, le pourrissement des âmes amères, les ingérences déracinées lui disputent la place au gouvernail de la société.
Face aux adversités, l’Inédit refuse les solutions préconçues. Il est enraciné sans être immobile. Quand il vise le futur, ce n’est pas un futur importé, vidé de sa substance, mais un avenir déterminé, imaginé sur les fondements culturels et historiques qui nous réunissent.
Fort de ce bagage, il veut penser les réponses aux grands problèmes, plutôt que de ressasser les anciennes formules.
Pour cela, et pour d’autres raisons encore, demain sera inédit ou sera vain.
*Saoud Maherzi : Conseiller en stratégie et transformation organisationnelle
Le capitalisme mondialisé est prolixe en inventions langagières trompeuses.
On se gargarise de notions au contenu nomade. Le volapuk managerial colonise les esprits et fabrique des mimes juste capables d'en réciter la liturgie.
Il faut penser, et pour ce faire inventer ses vocables au plus près des faits.
Les meneurs fabriquent les programmes scolaires, sont à la tête d'institutions domestiquées et commandent aux peuples et au monde.
Ce sont eux qui désignent le juste, le vrai, imposant à autrui leurs critères et leurs normes.
Dès lors, penser c'est mettre à la question ce qui se donne, ce qu'ils donnent comme allant de soi.
On ne recherche pas les choses parce qu'elles sont bonnes, mais parce que nous les désirons qu'elles sont bonnes.
Difficile d'accomplir une telle conversion, lorsqu'on est assis sur quantité de certitudes.
Le combat contre soi, avec ses élans et ses emportements nous offre ce possible détour.
Ce retournement.
Sans doute, parce qu'il est à lui seul la cause et le motif de nos immobilismes.
La régression abyssale est d'une autre gravité et ses auteurs et responsables du camp de ceux qui vous foutent la trouille.
Dans les moments où le destin vacille, il y a toujours des gens qui décident d'affronter le péril.
Sans hésiter, ni trembler, et sans crainte de l'ennemi, ils se lèvent pour dire l'inacceptable.
Les suiveurs ne voient pas clair. Ils marchent dans les pas de leur guide.
Nous sommes de plus en plus nombreux à tracer un nouveau chemin. Parce qu'on a décidé.
Nous n'acceptons pas.
Nous créons de l'inédit, là où certains pensent choisir pour nous.
Mais Si tu parles de la langue bâtarde heritee de Notre proximité occidentale c est que la langue arabe ne porte plus ,,
Alors il faut en inventer une propre à nous!! '?a serait un pu
.. De nom de dieu d inedit!!
Fallait Le dire!!!
C un beau programme !
Mais,
Vous pensez sérieusement que vous réussirez à transformer 1 société qui a subi en 62 ans :
2 dictatures
Et en 10 ans elle a changé de religion en choisissant une religion venue d'ailleurs ?
Comme dirait "Coluche" :
Circuler y a rien à voir, rien à boire et rien à transformer une société qui a détruit un pays et surtout détruit sa population avec ses niveaux et anciens islamistes!
Votre proposition est saine , mais les gens d'en face n'aime le changement et peut être proposer un changement dans la continuité de l'existant ?
Et ça n'engage que moi.
Merci d'ouvrir les yeux d'1 peuplade qui a 1 retard moral, intellectuel, philosophique de 14 siècles!
Voire préparer le futur par le passé...
C'est la science de l'inédit pour une organisationfructueuse!