Ce serait romanesque voire romantique d’affirmer que la Tunisie aime les voleurs si ce n’était pas aussi triste en même temps. Il existe une sympathie bizarre de notre gouvernement et de notre Etat envers les voleurs, et la fameuse rigueur prônée par Hichem Mechichi n’existe pas dans ce genre d’affaires. On préfère plutôt gazer et agresser les personnes qui travaillent la nuit, artistes, cuisiniers, serveurs musiciens, mais on libère en même temps un contrebandier à Tataouine.
Un homme accusé d’avoir attaqué un poste douanier pour récupérer deux camionnettes remplies de cigarettes de contrebande se trouve soudain élevé au rang de prisonnier politique à cause de son activisme dans la tristement célèbre coordination du Kamour. Pour le récupérer, ses amis ont bloqué une rue à Tataouine et brûlé des pneus. Cela a suffi pour que le pantalon ne tienne plus en place, lui qui était déjà très chancelant, et le monsieur a été libéré. Peu importe qu’il ait volé, l’Etat va oublier, puisque ce dernier a signé un accord comprenant l’arrêt total des poursuites contre les membres de la coordination.
La Tunisie aime aussi, contrairement à ce qui est clamé ici et là, les voleurs économiques. L’Etat tunisien se perd en contorsions diverses pour essayer d’intégrer le secteur parallèle dans l’économie formelle, sans succès. A coups d’amnisties diverses, les différents gouvernements auraient pu supplier les voleurs de bien vouloir se conformer à la loi et de se faire une patente. Sous des appellations savantes comme « élargissement de l’assiette fiscale », on ferme les yeux sur des années de vol manifeste des ressources de l’Etat et de l’argent des Tunisiens. Les réglos, quant à eux, sont spoliés car entretenir ce petit monde coûte de l’argent. Les réglos font face à une grande pression fiscale que ni la crise, ni le Covid-19 ne sauraient atténuer car pour prendre son argent, l’Etat fait preuve d’une réelle rigueur. Les entreprises et les citoyens honnêtes avec le fisc se retrouvent donc à payer la route empruntée par les contrebandiers ou le coût du racket opéré par El Kamour par exemple.
Il y a aussi les voleurs de la politique. Eux sont élevés au grade de députés à l’Assemblée ou de chefs de partis qu’il est obligatoire de consulter. Des voleurs épinglés par le rapport de la Cour des comptes avec force preuves et détails. Des élus qui aujourd’hui, sans aucune vergogne, discutent de loi de finances complémentaire, de gestion des ressources de l’Etat et d’intérêt du peuple. Comble de la mauvaise foi et du mensonge, un Safi Saïd qui déclare vivre avec 272 dinars par mois ! Tout en donnant des leçons à tout le monde, en plus. Ces criminels-là sont élus, parce que la Tunisie aime les voleurs. On aura beau présenter des preuves, ouvrir des enquêtes et même fournir des enregistrements sonores sur les intentions de certains politiciens. On continuera quand même à les élire car on cherche une contrepartie pour leurs vols. « Tu peux te servir et voler, mais en contrepartie qu’est-ce que tu auras fait pour nous ? », voilà comment la « transaction » s’organise, il n’est aucunement question de condamnation de principe, tout est négociable.
C’est la même dynamique qui était en place du temps de Ben Ali et des Trabelsi. Mis à part quelques exceptions, on ne condamnait pas le principe de voler ou de se trouver favorisé grâce à une certaine proximité avec le palais de Carthage. Si l’on trouve un moyen de se rapprocher de la famille, si l’on a un ou deux numéros de téléphone ou si l’on est en affaires avec eux, il n’y avait plus rien à dire et tout allait bien. Combien de petits chefs du RCD ont fait leur beurre de cette manière, combien de RCDistes locaux ont soutiré de l’argent à des familles pour trouver du travail à leurs enfants, car monsieur est introduit là où vous savez. Combien se sont servis sur les aides destinées aux pauvres gens. Mais tout cela est aujourd’hui oublié. Il est d’ailleurs étrange de constater que ces parasites qui vivaient au crochet des voleurs de plus grande envergure sont devenus par la suite les pires des « révolutionnistes » et les plus enragés des anti-régime. Une recherche bruyante d’un nouveau mac qui les prendrait en charge.
Dans une grande majorité, on ne dénonce pas le vol ou le crime sur une base intellectuelle. Nous cherchons en fait à faire pareil, et le voleur qui ne se fait pas attraper est un héros. C’est la jalousie qui nous anime et non la colère de s’être fait voler. L’Etat est un butin que l’on s’arrache depuis dix ans, de manière un peu plus éhontée qu’auparavant. Nous avons aujourd’hui des contrebandiers notoires au Parlement. Nous avons des évadés fiscaux qui nous donnent des leçons de probité et d’honneur. Nous avons des dizaines d’élus qui ont vécu et subvenu à leurs besoins grâce au régime de Ben Ali et qui aujourd’hui nous donnent des leçons en honnêteté intellectuelle et en vertu philosophique. Nous avons des voleurs qui débattent de l’administration des fonds publics. Il n’y a aucun doute : la Tunisie aime les voleurs.
.
2. Les médias qui sont sensés disséminer de l'optimisme sont ceux de l'Etat, dans le cadre d'une politique patriote et réfléchie, et non dans le but d'arnaquer les citoyens. Les médias privés sont libres, sans tomber dans la subjectivité et les agendas douteux des investisseurs, d'où le besoins d'un organe régulateur.
On est dans une situation où une partie notable des tunisiens est nettement plus intelligente que les symboles de la deuxième république, elle est entrain de voir, tristement, comment les élus et leur chefs, les CDG, et les présidents de la république, surtout à l'heure actuelle, sont entrain de détruire ce pays et de torturer les tunisiens, bêtement, vers la catastrophe totale.
Leur seul enseignement, ou plutôt lavage de cerveau, c'est de devenir des exécuteurs d'ordres, appelés communément terrorisme, puisque le terrorisme s'est avéré un diplôme lucratif.
S'il est vrai que la fonction première des médias est de (bien) informer, de clarifier et décortiquer les événements, d'éveiller les consciences, et si personnellement je ne conteste pas le bien-fondé de certaines analyses, il me semble toutefois que ce genre de message est inopportun dans une conjoncture caractérisée par le développement à grande échelle du pessimisme et du défaitisme.
Les organes de presse, et ceux qui les animent, remplissent auprès du leur public deux fonctions importantes : une fonction dite "distractive" et une autre éducative. Dans les moments de crise, et c'est hélas le cas, d'anxiété et de craintes, elles acquièrent une dimension essentielle, presque vitale. Elles participent à l'abaissement du niveau de stress, à la clarification des phénomènes pour une meilleure compréhension, et à l'instauration d'une plus grande détente et d'une meilleure confiance.
S'attaquer aux fondements mêmes de notre société, à nos valeurs, à nos repères et à nos constantes, c'est saper davantage un moral déjà en berne et instiller un doute dévastateur dans des esprits par ailleurs ébranlés par l'énormité et la singularités des changements que nous vivons. C'est aussi faire le jeu de ceux qui comptent sur une démobilisation généralisée, la dissémination de l'abattement et de l'amertume, afin de mieux déstructurer une communauté affaiblie et désabusée.
J'aurais personnellement souhaité que l'on mette plus en exergue certaines réalisations marquantes de nos jeunes, de nos scientifiques, de nos médecins ou de nos entreprises, que l'on explore davantage les voies de l'avenir, et que l'on mette plus nettement l'accent sur des avancées dans la recherche, préludes à un quelconque espoir pour l'humanité, comme celles qui concernent la lutte contre ce terrible fléau !
Arrêtons de crier constamment haro sur le baudet, cessons ces geignements ininterrompus, halte à l'auto-flagellation permanente.
Je ne veux plus payer pour tout ça, je rentre dans le noir.
Je l'ai lu hier et j'étais étonné que le nombre de commentaires n'ai pas grimpé depuis.
Comment comprendre cela?
Ne sommes nous pas dans un patelin (sommes nous réllement un pays?) où tout le monde vole tout le monde à commencer par l'état lui même qui est depuis des siècles le père, plutôt le parrain, de tous les voleurs? Le gardien de la "iyala ettounissia"?
A voleurs j'ajouterai hypocrites, tricheurs, menteurs, voyeurs, amnésiques, bluffeurs et déstructeurs...
Lisez notre histoire, la vraie pas celle des 3000 ans...n'avons nous pas été gouvernés par un Mustapha khaznadar, un voleur notoire, par Mustapha Ben Smaïl, un autre voleur notoire et bien d'autres choses dégoutantes... jusqu'au "7 familles qui ont pillé la Tunisie"? N'avons nous pas renvoyé chez ses ancêtres le réformateur Khaireddine dès qu'il avait tenté de mettre un peu d'ordre dans la gabégie qui était un ordre établi?
Ce que nous vivons aujourd'hui n'est que la continuité tout à fait naturelle de ce que nous avons été depuis des siècles: des Voleurs...
NB. Je demande sincèrement pardon à l'infime minorité de Tunisiens honorables qui se sentent offusqués...ceux qui tiennent encore à la loyauté, l'honnêteté et l'intégrité...ceux qui se battent et souffrent tous les jours dans l'anonymat pour que les mots HONNEUR, PATRIE et DIGNITE signifient encore quelque chose en Tunisie).
Tu nous ramène encore du Ben Ali et de la révolution, je dis que tu n'est pas honnête, que tu chauffe les foules que tu redonne de l'essence a un programme de guerre qui a visé l'ensemble de la Tunisie !
La révolution a visé tous les tunisiens et n'ont pas juste Ben Ali et ses Trabelsi.
Car la révolution en vérité a abattu la république dans son ensemble ! de A jusqu'a Z ! elle a visé toutes les structures de la Tunisie, toutes ses composantes, sans exception, elle a démolit l'ensemble du pays méthodiquement pour l'amener a une chute et un effondrement total et irréversible !
Ce programme de guerre soutenu par les structures de guerre du monde a l'instar du pentagone qui a soutenu le djihadisme en Syrie ! (prouvé par les mail d'Hillarry Clinton)
Cher journaliste très honnête, dis nous est ce que l'ensemble du peuple syrien était de la famille des trabelsi ? est ce que Bachar el Assad c'est le frère de Ben Ali ? car la Tunisie révolutionné a envoyé en Syrie des milliers de djihadistes pour assasiner et détruire l'ensemble de la Syrie dans une guerre totale et sans précédant !
La révolution est un programme de guerre, bien organisé, soutenu de l'étranger ! Et toi tu nous parle comme a des petits enfants croyant au père noel ! Et tu ose t'afficher en tant que personne honnête ?
Tu nous dis que la Tunisie aime les voleurs ? mais tu n'en ai pas un ?
Regarde ce que tu as volé la d'un coup, tu as volé la vérité sur ce qui s'est passé en Syrie et en Tunisie sans parler des autres pays !
Mais vasy je t'en prie continue de nous parler de ce programme de guerre nommé révolution qui a semé la mort et l'effondrement en nous disant que la démocratie a été installé.
Continue de nous raconter tes mensonges sur une révolution hypothétique qui cache une guerre bien établie !
Merci pour cette chronique oh combien réaliste , juste et bien écrite !
Un vrai travail de journaliste !
Marouane Mabrouk n'est toujours pas en prison avec ses frères.
Et ça date depuis longtemps
Ca s'appelle Fisc, administration, ministère de la justice...
D'ailleurs c'est critère de recrutement dans la fonction publique.
Oui, l'envie, les jalousies sont les moteurs de leurs passions. Passions tristes, dirait le spinoziste.
Ce pays mérite le sort qui est le sien. Du fait de ses citoyens au verbiage suffisant et aux m'?urs si futiles. La probité a déserté ses terres devenues terrain de jeu pour les marchands d'illusions.
Nous avions la vanité et la morgue des suppôts de Ben Ali, désormais le pire agit à visage découvert.
Les tribunaux sont devenues des chambres d'enregistrement et les ordres viennent d'ailleurs. Les voyous bombent le torse et menacent car ils sont assurés de l'impunité promise par les donneurs d'ordre.
Alors, je vous l'accorde, les gens de ce pays ont le complexe du nain. Ils veulent jouer dans la cour des grands sans en avoir l'envergure.
J'espère ne jamais me compter du nombre. Et, si par hasard l'on me contamine, je me soignerais. J'y ai songé et connaît la recette.
Avec mes compliments pour avoir osé.
-Nous avons aujourd'hui des contrebandiers notoires au Parlement.
-Nous avons des évadés fiscaux qui nous donnent des leçons d'honneur.
-Nous avons des dizaines d'élus qui ont subvenu à leurs besoins grâce au régime de Ben Ali et qui aujourd'hui nous donnent des leçons en honnêteté intellectuelle et en vertu philosophique.
D'accord nous avons tout ça, mais en 2020 ! Est-ce que cela fait de la Tunisie une amoureuse de voleurs ? Certainement pas ! C'est les gouvernements qui aiment les voleurs.
Un petit flashback Si Achouri :
Hédi Nouira, Mohamed Masmoudi, Taïeb Mehiri, Abdallah Farhat, Abderrazak Rassaâ, Lassaad Ben Osman, Sadok Mokaddem, Tahar Belkhodja, Hassib Ben Ammar, Bahi Ladgham,Sadok Ben Jemâa, Mohamed Ghedira, Hmed Mestiri, Hmed Ben Salah, Mustapha Filali etc.
C'est les fils qui ont bâtis cette Tunisie, qui n'a jamais aimé les voleurs, sauf après Bourguiba, le père et le bâtisseur de cette nation, que ça plaise ou pas à celui ou celle qui le lire.
C'est l'histoire de la Tunisie.
Ma Tunisie n'a jamais été amoureuse es voleurs, c'est plutôt le contraire qui est vrai, la Tunisie est TOUJOURS en mode "Enceinte" voir le polygone sur la carte géographique, c'est pour cela qu'on dit toujours "Tounes 7ibla" (Enceinte), elle donnera TOUJOURS naissance à d'honnêtes hommes et femmes. Vive la Tunisie Mr. Achouri et sans voleurs.
Seulement, à Palerme c'était pratiquement restreint et limité géographiquement, et puis tout a été remédié dans un laps de tems réciproquement court, alors qu'en Tunisie la gangrène s'est propagée sur tout le territoire et s'est prolongée.