La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) a exprimé, dans un communiqué daté de ce mardi 19 mai 2020, son inquiétude face à l'escalade de la violence, la haine et le takfir (accusations dapostasie) dans le discours politique chez certains partis politiques représentés au Parlement contre les instances, les associations civiles et des voix libres qui ont refusé de se soumettre aux pressions du banditisme financier et politique.
Après avoir démontré les violations constitutionnelles et légales de l’initiative législative d’Al Karama relative à l’amendement de l’article 116 de 2011, l’instance a constaté la multiplication des violations de la loi pour atteindre la liberté d’expression et de presse via l’atteinte à la dignité des journalistes et les tentatives de les terroriser. Elle a exprimé dans ce cadre son soutien au journaliste et chroniqueur Haythem El Mekki suite aux insultes portant atteinte à la dignité humaine proférées par le député et leader de la coalition Al Karama Seif Eddine Makhlouf. Elle a également exprimé sa solidarité avec les médias, les journalistes et tous ceux qui travaillent dans le secteur.
La Haica a en outre invité les médias à la prudence en traitant avec certaines personnes connues par leurs discours de haine et d’incitation à la violence pour qu’ils ne deviennent pas une tribune pour les véhiculer. Elle a appelé les journalistes à contrer ce genre de message sans porter atteinte au principe de la liberté d’expression, de pluralité politique et du droit d’accès à l’information. Elle les a appelés à s'accrocher à leur indépendance et à leur liberté d'exercer leurs fonctions et leur rôle selon les règles professionnelles et éthiques et à la solidarité afin de faire face à ces plans suspects qui visent leur rôle central dans la gestion du débat public.
L’instance a souligné l’importance de fournir une protection aux journalistes visés par ce discours haineux et appelé à l’ouverture en urgence d’une enquête au sein de l’Assemblée des représentants du peuple sur les circonstances légales et procédurales qui ont entouré le retrait de l’initiative présentée au Parlement à la date du 3 janvier 2018 et relative à la liberté de communication audiovisuelle.
La Haica a appelé le président de la République et le chef du gouvernement à préciser leurs positions concernant les tentatives de revenir sur les instances constitutionnelles indépendante à travers les initiatives législatives anticonstitutionnelles, et souligne l’importance d’accélérer la mise en place de la Cour constitutionnelle, vu ce qu’a laissé son absence comme vide exploité par certaines parties pour violer la constitution.
I.N
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