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La goutte qui a fait déborder le vase…
14/08/2019 | 20:09
5 min
La goutte qui a fait déborder le vase…

 

Loin de la polémique de l’élection présidentielle et au-delà des pronostics autour des chances des différents candidats, les Tunisiens ont été préoccupés ces derniers jours par la célébration de l’Aïd El Idha. Une célébration qui a viré au cauchemar pour plusieurs familles qui se sont trouvées sans eau potable. Retour sur une situation, pour le moins, désastreuse.

 

Des protestations à Ennahli, des routes coupées et des manifestations. Pour cause, la coupure d’eau dans cette région très proche de la capitale le jour de l’Aïd. Plus de 400 familles se sont trouvées sans eau potable le jour où elles en ont eu le plus besoin pour les rituels de l’Aïd, en terme de nettoyage et de préparations. Les citoyens pris de colère ont manifesté, et ont coupé les routes engendrant des embouteillages monstres et de longues files d’attente.

Sauf que les perturbations n’étaient pas limitées à une zone restreinte. Elles ont touché plusieurs régions, notamment, le gouvernorat de Sfax, plusieurs villes au Sud et au Nord-Ouest. Un disfonctionnement qui a affecté de près le quotidien des citoyens, engendrant un ras-le-bol général et plusieurs manifestations.

 

La polémique a nécessité l’intervention des hauts responsables de la Sonede qui ont tenté tant bien que mal d’absorber la colère générale et d’expliquer la réalité des faits. Dans ce contexte, le PDG de la Sonede, Mosbah Helali a indiqué que la Tunisie a connu un pic de consommation exceptionnel dû à la vague de chaleur, qui fût accentuée par la grande demande le premier jour de l’Aïd. « Dans tous les cas, la Sonede regrette les coupures d’eau, mais ceci est dû à des circonstances qui échappent à notre contrôle », a-t-il dit.

Il a ajouté que les coupures n’ont pas touché toutes les régions. « En effet, il y a plusieurs facteurs à prendre en considération. Les villes situées sur les hauteurs subissent, par exemple, les coupures en premier. Le débit de l'eau dépend aussi de l’offre et de la demande, dans certains cas la demande dépasse largement l’offre. Cela dit, nous avons augmenté les réserves en eau de 20% par rapport à la même période de l’année dernière ».

Mosbah Helali a affirmé qu’il faut prendre en considération les changements climatiques, soulignant les efforts déployés par la Sonede malgré les grandes difficultés rencontrées sur le plan logistique et naturel.

 

Quant au directeur central d’exploitation à la Sonede, Abdessalem Saidi, il a, lui aussi, réitéré que les perturbations ont été enregistrées à la suite des pics de consommation, ayant coïncidé avec le jour de l’Aïd et la grande vague de chaleur qui, elle, dure depuis plusieurs semaines. « Il y a des gens qui pensent que la Sonede procède à la coupure de l’eau. Or, ce n’est pas vrai. Il y a une rupture d’approvisionnement à cause de la pression et la grande demande. C’est en dehors de notre volonté ».

Le responsable a précisé que des perturbations sont enregistrées chaque année le jour de l’Aïd, soulignant que ces perturbations auraient pu être plus graves s’il n’y avait pas eu une prévision préalable de la Sonede. Et d’ajouter que la Sonede a, déjà, publié un communiqué pour mettre en garde les citoyens contre les éventuelles perturbations, assurant que plusieurs d’entre eux ont pris leurs précautions puisqu’un pic de consommation a été enregistré la veille de l’Aïd. Il affirme, également, que les perturbations seront constatées les prochaines années puisque l’Aïd El Idha coïncidera, encore, avec les grandes vagues de chaleur.

 

Sauf qu’en pleine période électorale, cette crise ne pouvait passer inaperçue. C’est dire que certains candidats à la présidentielle, à l’instar de Mohsen Marzouk, ou encore  Saïd Aïdi ont fermement critiqué la gestion de la crise des coupures d’eau, qui a concerné de nombreuses régions du pays ces deux derniers jours, en mettant l’accent sur échec et la défaillance du gouvernement et de sa gouvernance.

« Les coupures d’eau dans de nombreuses régions du pays pendant l’aïd dénotent d’un échec de planification, de préparation et d’anticipation. Les responsables doivent être identifiés et des mesures doivent être prises à leur encontre. Toutes les excuses pour justifier cela sont inacceptables… c’est pour cela que nous avons inclus dans nos programmes électoraux les sujets de l’eau et des énergies alternatives », a déclaré Mohsen Marzouk, candidat et président de Machroû Tounes.

 

Le parti Afek Tounes a, également, dénoncé les coupures d’eau potable appelant les autorités de tutelle à intervenir d’urgence et à recourir à tous les moyens possibles pour rétablir l’eau potable dans les régions concernées. Le parti a, également, demandé des explications à propos les circonstances ayant conduit à ces coupures, tout en appelant à déterminer les responsabilités et à poursuivre les personnes impliquées dans ce manquement. Le parti a fait porter la responsabilité au gouvernement « à cause de la déficience de ses politiques » l'accusant d'être « préoccupé par la campagne électorale au lieu de concentrer ses efforts sur le service public ».

 

Il va sans dire que la crise enregistrée au niveau de l’approvisionnement en eau potable a touché de près le quotidien du citoyen, sauf qu’elle nous renvoie vers la réalité et la nécessité de réviser la gestion des ressources hydriques. Les changements climatiques, et la politique adoptée par la Sonede doivent être revues, outre la nécessité d’accélérer les projets en cours. Toutefois, la récupération et l’exploitation politique de ce genre de crise sont inévitables en ces temps précis, en pleine période électorale.

 

Sarra HLAOUI

14/08/2019 | 20:09
5 min
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Commentaires (7)

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lechef
| 15-08-2019 10:25
Nous analysons la situation.des réserves d'eau telle qu'elle se présente aujourd'hui . La pénurie d'eau qui va affecter la planète pour les années à venir est un autre problème.
Les prévisions et les bonnes études ainsi que les réalisations pourraient retarder leurs conséquences en fonction des efforts sonede-état et de son sérieux.
Aujourd'hui avec les inondations observées l' année dernière il n'est plus question de voir ces défaillances énormes.
Aussi les arguments présentés par le PDG et son DC comme quoi ce phénomène est hors leurs volonté et s'ils n'ont pas anticipé par des prévisions la situation aurait été plus difficile,sont très faibles et ne peuvent pas convaincre les citoyens attentionnés.
En fait, les causes principales de ces ruptures ne pourraient pas être dues à des fautes de prévisions comme le fait entendre ce DC en présence d'une armada d'ingénieurs compétents en Génie hydraulique . En réalité, ces coupures sont hors la volonté non pasde la sonede mais des départements d'exploitation car les réalisations ne suivent pas les études faites par les ingénieurs des bureaux d'études.
Donc cette catastrophe était prévu par n'importe quel technicien de l a sonede qui dispose de quelques chiffres.Comment dire alors de la Direction qui présente des faux arguments en connaissance des causes.
Dans le cas actuels et si on ne dépoussière pas dans les meilleurs délais les études archivés dans les étagères et les tiroirs de la DG la situation deviendrait incontrôlable dans quelques années. Donc, la solution est simple et claire et se trouve à la sonede dans les bureaux d'ingenieurs.Toute est question de volonté de la DG et de l'état.

Dr. Jamel Tazarki
| 15-08-2019 10:02
Je vais essayer d'analyser les coupures d'eau et les causalités de ces histoires de pics.

Dans l'article ci-dessus on peut lire: "Le responsable a précisé que des perturbations sont enregistrées chaque année le jour de l'Aïd, soulignant que ces perturbations auraient pu être plus graves s'il n'y avait pas eu une prévision préalable de la Sonede. Et d'ajouter que la Sonede a, déjà, publié un communiqué pour mettre en garde les citoyens contre les éventuelles perturbations, assurant que plusieurs d'entre eux ont pris leurs précautions puisqu'un pic de consommation a été enregistré la veille de l'Aïd. Il affirme, également, que les perturbations seront constatées les prochaines années puisque l'Aïd El Idha coïncidera, encore, avec les grandes vagues de chaleur."

Le directeur central d'exploitation à la Sonede, Abdessalem Saidi nous affirme ainsi:
1) " les perturbations ont été enregistrées à la suite des pics de consommation, ayant coïncidé avec le jour de l'Aïd et la grande vague de chaleur"
2) "la Sonede a, déjà, publié un communiqué pour mettre en garde les citoyens contre les éventuelles perturbations, assurant que plusieurs d'entre eux ont pris leurs précautions puisqu'un pic de consommation a été enregistré la veille de l'Aïd."
3) "il y a une rupture d'approvisionnement à cause de la pression et la grande demande. C'est en dehors de notre volonté"

voir aussi:
https://www.businessnews.com.tn/abdessalem-saidi--les-perturbations-deau-seront-constatees-les-proains-aid,520,90136,3

==>
Voilà, Mr. Abdessalem Saidi se permet de mettre 13 Millions de Tunisiens et toute la Tunisie simultanément (je dis bien simultanément) en panique et dans une situation d'hystérie et vient par la suite nous dire qu'il n'est pour rien,...

@Mr. Abdessalem Saidi: C'est normal que 13 Millions de Tunisiens ouvrent au même temps leurs robinets afin d'avoir des réserves d'au moins un m3 d'eau, si vous les mettez dans une situation de panique à travers vos communiqués dans les journaux, à la télé et sur le web... Il y a quand-même une causalité qui vous rend responsable de cette situation désagréable. Il fallait agir autrement. ==> Si j'étais le Premier Ministre, vous ne garderiez pas votre poste de directeur central d'exploitation à notre Sonede.

1ère conclusion: La Tunisie va mal car elle est dirigée partiellement (pour ne pas dire autre chose) par des incompétents


Puis, je dois dire et je suis désolé de le dire que Mr. Mohsen Marzouk de Machroû Tounes et Mr. Yassine Ibrahim d'Afek Tounes n'ont rien de constructif. Je m'explique: c'est simple de dire que la faute est aux autres mais il faut aussi faire un effort mental afin de trouver les causalités et de faire des propositions constructives et positives.


2ème conclusion:
Il faut comprendre enfin que la Tunisie n'a pas les moyens de logistique, d'infrastructure, et nutritionnels afin de satisfaire les besoins de 13 millions de Tunisiens.

Et tous ceux qui se vendent pour des Bourguibistes (/Bourguibiens) n'ont rien compris au bouguibisme. Oui, Bourguiba a encouragé le Le planning familial alors que la Tunisie ne comptait que 3,3 Millions d'habitants (et l'Afrique ne comptait que 210 Millions d'habitants). ==> Et c'est là que l'on découvre la grandeur de la pensée bourguibienne. Oui, Bourguiba était en particulier un visionnaire et le temps lui donne raison dans tous les domaines: politique national et international et socio-économiques. Je suis désolé de le dire, même BCE n'a pas compris grand chose aux visions de Bourguiba!


Jamel Tazarki

Sa Cooke - A Change Is Gonna Come:
https://www.youtube.com/watch?v=wEBlaMOmKV4

Dr. Jamel Tazarki
| 15-08-2019 09:44
Il faut comprendre enfin que la Tunisie n'a pas les moyens/ressources afin de nourrir et de satisfaire les besoins de 12 ou 13 millions d'habitants. Voilà un exemple où on a dépassé de loin nos limites:
http://www.businessnews.com.tn/nouveau-record-de-consommation-delectricite-la-steg-rappelle-les-consignes-de-consommation,520,74145,3


La croissance démographique excessive en Tunisie a causé beaucoup de problème dans les domaines de l'emploi, de l'éducation, des transports, du logement, des soins médicaux et de la protection de l'environnement.

Je donne d'abord une explication non mathématique simple et très approximative de la poussée démographique. Comme nous le savons, chaque couple peut avoir zéro ou plusieurs enfants. Quand ce nombre d'enfants par couple est égal à 2, la population tend vers un état final stable (elle n'augmente pas et elle ne diminue pas). Ce qui fait que les parents (un couple) vont mourir un jour et vont laisser exactement deux descendants. On a donc un système en équilibre permanent. Quand le nombre d'enfants par couple est inférieur à 2, alors la population va diminuer. C'est-à-dire deux personnes (un couple) vont disparaitre un jour et vont laisser un seul ou zéro descendant. Mais à partir de 2.1 enfants en moyenne par couple, cela se complique: le nombre d'individus par génération se met à augmenter sans fin. Et cette croissance qui peut paraître lente, est en fait véritablement explosive puisqu'elle a entraîné un quadruplement de la population tunisienne en 60 ans (entre les années 1956 et 2017). Or, un demi-siècle est très vite passé! On ne peut pas continuer à ce rythme.

Ce qui aggrave encore la situation, ce sont les mariages à 16 ans ou même à 15 ans: dans ce cas particulier même une fécondité de 1,6 enfants par couple ne peut pas freiner la croissance explosive de la population tunisienne'

Ignorer la poussée démographique en Tunisie c'est reporter les problèmes à plus tard, à la période où il faudra trouver les moyens à la fois d'arrêter cette croissance et de résoudre autrement cette difficulté restée un temps camouflée

La récolte céréalière tunisienne n'a pas cessé d'augmenter, mais la quantité de grain par tunisien n'a pas cessé de se réduire à cause de la poussée démographique. Un grand pourcentage de l'accroissement annuel du revenu national est absorbé par l'accroissement de la population, ce qui absorbe une grande partie de nos fonds et freine le développement économique et social.

En 1956 la Tunisie comptait 3,3 Millions d'habitants, en 2017 elle compte 11à 13 millions d'habitant et d'après mes calculs statistiques la Tunisie aura 28 millions d'habitants en 2045. Où allons-nous et qu'elles seront les conséquences pour l'environnement?

L'équilibre à long terme entre croissance démographique et approvisionnement alimentaire est indispensable, Il faut s'attendre à ce que le taux annuel de croissance de la production alimentaire par habitant en Tunisie continue de baisser.

La croissance démographique doit diminuer afin de stabiliser la population tunisienne autour de 10 Millions d'habitants. En effet, à un état stationnaire de la productivité il nous faut aussi un état stationnaire de la croissance démographique.

Puis, je rappelle que la fermeture de plusieurs écoles primaires ou la baisse du nombre d'élève en Tunisie n'est pas un signe de la baisse des naissances comme nous le racontent certains pseudo-scientifiques, mais elle est plutôt la conséquence du fait que le nombre d'enfants âgés de 6 à 15 ans n'ayant jamais été à l'école ou l'ayant quittée avant la fin de la scolarité obligatoire s'élève à plus d'un million en Tunisie. L'écart est plus accentué selon le genre, l'âge, le milieu de résidence, ou l'activité des enfants. 67.6% des enfants non scolarisés ou déscolarisés, sont des filles. 60% des enfants concernés habitent les zones rurales et 40% sont en situation de travail.

Nous avons le choix de laisser la nature ajuster la poussée démographique en Tunisie par les catastrophes et les épidémies ou de prendre notre destin en main pour ajuster le nombre des naissances afin de garantir un équilibre entre la poussée démographique et nos ressources naturelles limitées.

Jamel Tazarki

Des Idées socio-économiques pour une Tunisie meilleure (sous forme de commentaires):
https://www.businessnews.com.tn/video--abdelkrim-zbidi-president-de-la-republique,539,89783,4

Mansour Lahyani
| 15-08-2019 09:13
Sarra, vous êtes bien trop indulgente ! Moi, j'aurais plutôt titré mon papier sur cette goutte qui N'A PAS FAIT déborder le vase, ni même le verre d'eau...

Nephentes
| 15-08-2019 03:37
Le probleme de la rarefaction rapide des quantites d eau disponibles en Tunisie d ici 2030 est soigneusement dissimule ; il est pourtant inevitable avec des consequences radicales sur nos modes de vie

Selon le rapport du GIEC 2018 la hausse quasi-certaine de 2 degres de la temperature va entrainer la diminution du quart - 23% - de nos ressources en eau disponible d ici 2030 avec epuisement des nappes aquariferes profondes d ici 2045.

Les regions du Centre et du Sud seront les plus touchees

Cette evolution certaine n est pas anticipee. Malgre les boulversements que cela va produire
Aximum de fond
Les hauts responsables gerent la situation en detournant le maximum de fonds pour assurer a leur progreniture et a eux meme un exil dore

Voila au dela de tous les clivzges ideologiques la realite de la Tunisie de 2020


Pas vrai
| 14-08-2019 22:45
Saïd Aïdi ne fessait que critiquer depuis qu'il a été écarté du gouvernement, alors qu'il n'était pas efficace.
Ce n'est pas honnête de sa part de reprocher le gouvernement les coupures de l'eau alors qu'il sait pertinemment que cela est causé par des gens (probablement il est parmi eux) qui voulaient saboter YC pendant cette période électorale vu que sa chance est élevée .
El Aidi cause des faux problèmes gratuitement , quoi qu'il en soit, il n'a plus de chances pour gagner la présidence, je dirais, heureusement, parce qu'il est loin en terme de compétence, à l'instar de la majorité des candidats qui savent que maximum trois ont la chance de l'emporter, à savoir : Zebidi , Mehdi Jomâa et Y.Chahed .
Aïdi, abstiens - toi et essaies de t'occuper de tes oignons , ce n'est pas digne de fausser l'opinion public.
Ne sois pas jaloux des compétents .

DHEJ
| 14-08-2019 20:50
Dans un état dit de droit ?

Le pire nous guette... donc faut-il majorer le salaire des magistrats ?