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La bonne gouvernance, un impératif !
26/03/2019 | 19:59
5 min
La bonne gouvernance, un impératif !

 

La lutte contre la corruption et le financement du terrorisme est l’affaire de tous. Le secteur financier s’y est attelé et continue ses efforts pour la mise en place, outre l’arsenal législatif, de process et de bonnes pratiques capables de détecter des délits ou pratiques frauduleuses et les dénoncer aux autorités. L’objectif final étant d’endiguer ce fléau pour l’intérêt suprême de la Tunisie.

 

C’est dans ce cadre que l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (APTBEF) a organisé ce mardi 26 mars 2019 à l’hôtel Acropole, en partenariat avec l'Instance nationale de lutte contre la corruption (Inluc), une conférence sur le thème «Bonne gouvernance et lutte contre la corruption dans le secteur financier tunisien». Y étaient notamment présents le ministre des Finances Mohamed Ridha Chalghoum, et le président de l’APTBEF Ahmed El Karm, ainsi que divers hauts cadres du secteur.

 

 

La Tunisie fait face depuis quelques années à de nouveaux défis : lutter contre la corruption et le financement du terrorisme. Avec la révolution, une grande partie de l’économie a basculé vers l’informel et le marché parallèle, apportant son lot de nouveaux risques sur le pays. La monnaie qui était en circulation hors du circuit bancaire était de 5 milliards de dinars en 2010, elle est passée à 13 milliards de dinars fin 2018. Cette masse monétaire non contrôlée représente un danger pour le pays en devenant une plaque tournante pour le blanchiment d’argent. Et il faut dire que les sanctions n’ont pas tardé à venir, la Tunisie ayant été placé successivement sur la liste noire du Gafi puis celle de l’Union européenne, en la matière. Il faut dire que si la Tunisie a réussi à mettre en place assez rapidement une batterie de lois contre ce fléau, côté pratique, on reste loin du compte. D’ailleurs, c’est l’un des points pour lesquels la Tunisie a été épinglée.

Ceci dit et pour contrer le blanchiment d’argent, il y a un moyen infaillible appliqué partout dans le monde : dénoncer les suspicions de fraudes et les opérations suspectes.

Si les professions financières y ont adhéré et redoublent d’effort pour atteindre les standards internationaux pour que rien ne filtre, ce n’est pas le cas des métiers non-financiers qui ont entravé la mise en place de la loi sous couvert du secret professionnel et de l’inconstitutionnalité de loi. En outre, aucun engagement n’a été pris de leur part pour aller dans ce sens.

Un fait qui a été pointé par le ministre des Finances. En effet, Ridha Chalghoum a rappelé le rôle du secteur financier dans l’édification de la nation, en soulignant qu’il a démontré sa résilience, notamment avec la mise en place des réformes qui s’imposaient au moment opportun. Cette fois-ci aussi, le secteur s’est investi dans la mise en place de mesures pour lutter contre la corruption et instaurer une bonne gouvernance. Il en a profité pour mettre en relief le rôle important des métiers non-financiers, pour dénoncer le financement illicite sous toutes ses formes.

 

 

Il faut dire que de l’autre côté de la place, c’est tout un secteur qui œuvre ensemble pour lutter contre la corruption et le blanchiment d’argent. D’ailleurs, l’événement a été une occasion pour que plusieurs institutions financières signent un accord avec l’Inlucc, à savoir : Bourse des valeurs mobilières de Tunis, Association des intermédiaires en bourse, Tunisie Clearing, Comité général des assurances, Fédération tunisienne des sociétés d’assurances et l’Office national des postes, ministère des Finances, Banque centrale, Commission tunisienne des analyses financières, APTBEF. L’objectif étant, selon Chawki Tabib, de contrer les crimes financiers notamment à travers l’échange d’informations entre structures et l’enquête sur les suspicions de corruption entourant certains cadres.

 

Ainsi, l’ensemble des intervenants ont souligné l’importance de la vigilance, de repérer les opérations non-habituelles et de travailler ensemble et échanger des informations pour avancer dans les réformes à entreprendre dans le cadre de mise en place de systèmes efficaces contre un fléau mondial.

 

Ahmed El Karm a estimé que la base du métier de banquier est le respect de l’éthique, d’où l’importance de mettre en place une architecture qui empêche de déviatier de ce principe.

C’est dans ce cadre qu’une batterie de mesures a été mise en place, notamment la séparation entre la direction générale et le conseil d’administration, avec l’entrée d’administrateurs indépendants dans ce dernier et la création des comités d’audit et de gestion de risque. Les banques ont renforcé les organes de contrôle ainsi que leur vision de la gestion de risque, le tout avec la mise en place d’une logistique forte et une digitalisation de l’appareil.

Maher Bouheni, représentant de la Ctaf, a évoqué, pour sa part, plusieurs sujets, dont notamment l’élaboration d’une nouvelle plateforme sous le nom de Hannibal, qui vise la coordination entre le privé et le public, notamment en matière de contrôle frontalier de devises.

 

Intervenant dans le cadre du débat, Mme Ben Mustapha, directeur conformité à la Banque de l’Habitat, a indiqué que l’inspection opérée par la BCT à certaines banques a été une opportunité pour se mettre en conformité d’une part et pour justement avoir les moyens nécessaires à cet effet. Elle a noté que cette année est une année électorale et qu’il y aura de l’argent qui coule à flot et a donc appelé ses collègues à respecter la déontologie, à ne pas céder aux pressions et à être solidaires, vu les enjeux pour la Tunisie.

 

Tous les efforts consentis, ou pas, doivent avoir un seul objectif, le rayonnement de la Tunisie, pour qu’elle ne soit jamais plus dans aucune liste noire. Notre pays est connu pour être une référence dans l’ensemble de la région. Certes la révolution et la transition démocratique ont retardé certains chantiers, mais l’heure est grave. Si nous voulons que le pays s’en sorte, il faudra reprendre le travail et engager les réformes qui s’imposent pour que la Tunisie retrouve sa place d’antan. Pour cela, il faudra joindre tous les efforts.

 

Imen Nouira

26/03/2019 | 19:59
5 min
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Commentaires (2)

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Nephentes
| 27-03-2019 11:37
la censure de mon commentaire démontre à mon avis que le temps d'un BN impartial et crédible est révolu.

et arrêter d'insulter l'intelligence de vos lecteurs en leur ressassant vos règles de modérations à géométrie variable.

DHEJ
| 26-03-2019 20:54
Mais de quoi?

De l'écoulement... de qui par rapport à qui?

BERNOULLI est méconnu à ce pannnel de xxx!