L’universitaire Karim Ben Kahla a publié un statut, mercredi 8 février 2023, pour crier au scandale, accusant l’Institut tunisien de la Compétitivité et des Études quantitatives (ITCEQ), d’avoir publié sur son site le modèle d’une étude portant sur l'enseignement supérieur datée de février 2016 lui appartenant.
“Bonsoir, halte aux voleurs. Est-ce que quelqu'un connait les responsables de l'ITCEQ? Cette honorable institution publique se permet de diffuser du vol. En effet, une étude portant sur l'enseignement supérieur datée de février 2016 est encore publiée sur le site de l'ITCEQ. L'auteur de cette étude (un certain Iyad Dhaoui) s'est permis de voler un modèle que j'avais développé et publié il y a quelques années et qui représente "la trappe de la gouvernance universitaire en Tunisie".
Un vol qualifié et ce monsieur présente ce modèle comme étant le fruit de son travail (il ne me cite pas, fait du copier-coller de mon travail et ose dire que c'est sa construction). Comment est-ce que l'ITCEQ se permet de colporter du plagiat et de donner un espace à des voleurs et de publier du vol?
Je me suis manifesté il y a quelque temps et ils m'avaient promis qu'ils allaient retirer cette publication de leur site. Honte à l'ITCEQ et honte à ce Iadh Dhaoui qui se permettent de voler et de faire du recel. Y en a marre de cette médiocrité et de cette malhonnêteté institutionnalisées.
N.B. : je ne vais pas retirer cette publication et je vais la republier chaque semaine tant que l'ITCEQ, institution publique dépendante du ministère de l'Économie et de la Planification, ne retire pas ce torchon de voleurs de son site et ne présente pas ses excuses”, indique l’universitaire dans son statut.
S.H
Je suis chercheur et spécialiste en économie de l'éducation. Heureusement, j'ai une copie de l'Etude concernée. J'aimerai bien clarifier certains points. Une lecture attentive de cette étude publié en 2016 m'a permis de dégager les points suivants :
-Il s'agit d'une excellente étude et jusqu'au aujourd'hui il n'y a pas une étude aussi riche et exhaustive qu'elle. Cette étude comportait 153 pages, 9 tableaux,55 graphiques, encadrés, 50 références bibliographiques, et 15 annexes statistiques. Par ailleurs, l'étude comportait une batterie de données et de recommandations très intéressante et très utile pour les chercheurs et décideurs.
- A travers cette étude, l'auteur a essayé d'analyser la dynamique de l'enseignement supérieur dans le pays en utilisant des statistiques descriptives. La démarche au niveau de cette étude est comme suit : données, interprétation, recommandations. A partir de ce constat, le fait d'appliquer un modèle ou l'utiliser n'est ni l'objectif ni le propos de cette étude.
Dans le résumé, l'auteur a précisé clairement « ... L'étude met en évidence les principales évolutions états des lieux et indicateurs de performance) en explorant les efforts engagés et les progrès restant à accomplir. Elle propose ainsi quelques recommandations servant comme outils de pilotage '?' ».
La partie qui était l'objet de ce débat concerne seulement environ une page. Au niveau de cette partie il y a un schéma et non plus un modèle. Si on considère ceci comme un modèle alors ou sont les hypothèses, la validation, etc. Les éléments cités dans cette partie peuvent être valable dans le temps mais franchement dans l'état actuel des choses, cette partie n'est plus valable. En plus, (une phrase au niveau de cette page dit : « une université en manque d'intelligence » ). J'ai pas de commentaire franchement à propos cette phrase qui est hors sujet.
-Par ailleurs, j'ai des interrogations : si vraiment on veut préserver et développer la qualité de recherche et la réputation des instituons publiques, pourquoi alors recourir aux réseaux sociaux si on parle du moral, pourquoi nommer les gens, pourquoi tous ses accusations gratuits (on dit qu'il s'agit d'un problème au niveau de l'informatique)
Finalement, j'aimerai bien féliciter l'ITCEQ pour son 50ème anniversaires et la qualité de ses travaux. L'Institut est en cours de développer son programme d'activité. Le staff de l'institut ne souffrait pas de crise morale. Le fait de mettre le bâton dans la roue n'est plus acte moral.
Bonjour, Précision : l'ITCEQ est une grande institution et j'ai toujours beaucoup de plaisir à lire ses analyses et ses rapports. Une grande institution qui a beaucoup apporté à l'Etat tunisien et à l'analyse des réalités économiques et sociales du pays.
Comme beaucoup d'autres institutions publiques, l'ITCEQ souffre du contexte actuel où la crise matérielle se combine à une crise morale. Après les excuses que j'ai reçues de la part d'une responsable de cette institution ' que je ne vais pas nommer pour ne pas prendre le risque de la froisser ou de la gêner -, je me devais d'apporter ces précisions et de m'excuser à mon tour pour mon cri de colère.
La personne qui m'a contacté m'a assuré que l'étude comportant un plagiat de mon travail a définitivement été effacée de l'internet et que le monsieur qui s'est permis de voler les idées des autres ne fait plus partie de leur staff.
L'incident est clos, je respecte tous les chercheurs de l'ITCEQ, je les encourage à continuer à nous livrer des analyses de qualité et je suis certain que le plagiat ne fait pas partie de la culture de la maison. Que Dieu préserve notre université et nos centres de réflexion du plagiat et que Dieu (ou l'Etat) leur vienne en aide pour poursuivre leur noble mission.
Néanmoins, notre équipe technique est intervenue pour que ladite étude n'apparaisse plus dans les navigateurs web.
Toutefois, l'ITCEQ aurait souhaité en même temps être informé directement par tous les moyens de contact possible (téléphone, mail....) sans partager des accusations sur les réseaux sociaux et qui touchent à l'image de marque et à la pérennité d'une institution qui fête cette année son 50ème anniversaire et qui est reconnue aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale par son honnêteté et son professionnalisme.
Pour l'ITCEQ,
Mme Safia Elheni
Chargée de la communication