alexametrics
mardi 23 avril 2024
Heure de Tunis : 12:08
A la Une
Kamel Ben Messaoud : Si Kaïs Saïed campe sur sa position, nous serons face à une crise
28/01/2021 | 09:47 , mis à jour à 10:00
3 min
Kamel Ben Messaoud : Si Kaïs Saïed campe sur sa position, nous serons face à une crise
Le constitutionnaliste Kamel Ben Messaoud est revenu, jeudi 28 janvier 2021, sur le rejet du président de la République, Kaïs Saïed, de la prestation de serment des nouveaux ministres désignés dans le cadre du remaniement ministériel décidé par le chef du gouvernement Hichem Mechichi et approuvé par le Parlement lors de la plénière du mardi 26 janvier.  

Invité de la Matinale de Hamza Belloumi sur Shems FM, l’expert a affirmé, sans équivoque, que le locataire de Carthage était en cas de compétence liée et n’avait d’autre choix que de se plier à son devoir et recevoir les nouveaux ministres pour la cérémonie de prestation de serment, une étape nécessaire avant la prise de fonction. 

Lundi, lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale, le président de la République avait jugé « inconstitutionnel » le remaniement opéré par Hichem Mechichi après tout juste quatre mois d’exercice et a signifié qu’il rejetterait la prestation de serment à Carthage de par les suspicions de corruption qui planent sur certains des ministres désignés. 

La déclaration de Kaïs Saïed a relancé le débat sur les prérogatives du président de la République. En l’absence d’une Cour constitutionnelle, les avis ont divergé. Certains spécialistes du droit constitutionnel ont estimé que le locataire de Carthage était dans son tort alors que d’autres lui ont donné raison affirmant qu’il avait tout à fait le droit de rejeter la prestation de serment des nouveaux ministres. 

Kamel Ben Messaoud a, lui, rappelé, dans ce sens, que le vide laissé par la Constitution de 2014 au sujet du remaniement ministériel, a été partiellement rattrapé par les articles 142 à 144 du règlement intérieur du Parlement et que, depuis, une tradition s’était instaurée impliquant le vote de confiance à l’Assemblée des représentants du peuple puis la prestation de serment à Carthage afin que les ministres puissent s’acquitter de la mission pour laquelle ils ont été désignés.

 

« Si Kaïs Saïed disposait d’un pouvoir discrétionnaire, il aurait été face à trois alternatives : rejeter la totalité de la composition, approuver quelques-uns et rejeter certains ou encore approuver l’ensemble des ministres désignés », a expliqué l’expert notant qu’à son sens, le président de la République est plutôt dans un cas de compétence liée et ne dispose d’aucun pouvoir discrétionnaire. 

« Dans ce cas de figure, il n’a d’autre choix que de fixer un rendez-vous et recevoir les ministres pour la prestation de serment », a-t-il indiqué soulignant qu’au cas où Kaïs Saïed camperait sur sa position, le pays serait confronté à une véritable crise.

 

N.J. 

28/01/2021 | 09:47 , mis à jour à 10:00
3 min
Suivez-nous
Commentaires
souilem
Le devoir du Président de la République
a posté le 01-02-2021 à 11:22
Le devoir du Président de la République, ce n'est pas de se plier et de recevoir les nouveaux ministres pour le serment comme prétendait Ben Messaoud qui me déçoit, son devoir c'est de respecter la constitution et de veiller à la protéger contre les intrus, les mauvaises interprétations d'intérêt et les méchants en l'absence de la cour constitutionnelle. Le Président a le droit de lancer la constultation nationale (pour ou contre) et comme ça, on résoud le problème. L'idéal c'est de dissoudre l'assemblée et procéder à des élections anticipées pour nettoyer le pays et partir sur des bases solides et propres. Ennahdha, kleb Tounes et Al Karama ont peur de cette éventalité car le peuple est devenu conscient de leur jeu.
aldo
==== cher maitre BEN MESSAOUD ====
a posté le 01-02-2021 à 02:06
voila 10 ans que la TUNISIE - non seulement en crise mais TITKHABAT ya OUSTEDH ! svp merci de parler pour solutionner ou alors faites de sorte de bien entretenir votre cabinet et surtout devant et derrière les portes ; LE COVID 19 - 20 - 21 22 23 -_-_-_-_-_ ne changera rien à la ((( INAHILIK AYNIK ET TOUT CE QUE TU POSSEDES SI T ' AS BESOIN DE MOI en tant que ton avocat !!!!!! )))
électron libre
défilé de constitutionnalistes
a posté le 31-01-2021 à 15:49
Ce monsieur fait le tour des médias depuis lundi dernier pour vendre l idée que Kaiss Said a tord et nahdha a raison. Je me demande si ses sorties quotidiennes en ce moment dans les médias ne sont pas par hasard.
DHEJ
Monsieur l'expert
a posté le 28-01-2021 à 20:02
Ou trouves-tu dans la constitution que le président convoque une partie des membres du gouvernement pour prêter serment ?
Houcine
Rien de surprenant.
a posté le 28-01-2021 à 14:17
Les interprétations et autres conflits d'interprétation ne définissent plus la situation.
Laissons à cet expert le soin de professer son art, et regardons ce qui a lieu depuis des années.
Une mouvance s'est emparée du pouvoir, de presque tous les pouvoirs indûment, et en use et abuse à son gré imposant ses vues et choix à tout le monde, hormis quelques personnages qui osent lui résister.
Si l'on regarde les faits tels quels, ceux qui ne respectent rien ni personne, ce sont ceux qui se réclament du droit, des lois et des règles.
Ils ne le font que dans les cas où cela leur imposerait des limites, gêne leurs élans de puissance, eux qui ont noyauté toutes les institutions ou presque, et les utilisent à leur seul profit.
Enfin, puisqu'il n'y a pas de Cour constitutionnelle de leur fait, car leur ambition est de garroter toute autre puissance en plaçant leurs obligés, affidés qui détiendraient la Parole juste en matière d'interprétations. Alors, plus rien ni personne ne serait légitime à disputer cette Parole et par conséquent les actes, choix, décisions de ceux qui les auront placés.
Il est dit que Jadis, l'église de Rome, la catholique qui veut dire universelle, avait inventé cette formule admirable pour dire les papes infaillibles: le pape tient Le Livre en sa poitrine.
Je propose que le conseil de la choura déclare le gourou infaillible et crée cardinaux tous les membres de cet honorable aréopage afin que Tous sachent où réside La Vrair Parole.
Ainsi, leurs menaces auraient leur fondement et leurs paroles et actes s'imposeront. De fait.
ourwa
Le bâton ou la carotte ?
a posté le à 20:15
" ...au cas où Kaïs Saïed camperait sur sa position, le pays serait confronté à une véritable crise." ( sic Kamel Ben Messaoud ) C'est peut-être ce que cherche K.S. pour pouvoir dissoudre l'ARP et appeler à des élections législatives anticipées et ce en vertu de l'article 77 alinéa 2, mais aussi en vertu de l'article 120 de la Constitution concernant la Cour Constitutionnelle, inexistante (article 120 alinéa 5). Il y a quelque chose de pourri dans la Constitution de 2014, où le règlement de l'ARP, sous forme de règles ou d'arrêtés, décide de la nomination et de l'intronisation d'un gouvernement ou de quelques ministres en obligeant la président de la république de les avaliser. Selon la Constitution, qui est garant de celle-ci? l'ARP ou le Président de la République ? ( article 72). K.S. se trouve à présent dans dans un cul de sac kafkaïen, où il serait obligé de faire le choix entre ces 3 options, comme l'a signalé Kamel Ben Messaoud :1- rejeter la totalité de la composition, 2- approuver quelques-uns et rejeter certains ou encore 3- approuver l'ensemble des ministres désignés ». Les choix 1 et 2 seraient dans le camp de l'ARP-nahdha; comment les islamo-fascistes vont-ils réagir dans ces cas? S'ils refusent, ce serait la dissolution, c'est ce que nous souhaitons...sans que cela résolve le problème constitutionnel de l'absence de la cour constitutionnelle... Cette tambouille constitutionnelle, nullement la première du genre, pointe très clairement les contradictions et les ambiguïtés flagrantes de la constitution de 2014, nullement civile, mais religieuse et où le parlement s'arroge injustement le droit constitutionnel de s'accaparer la totalité des pouvoirs, y compris celui, constitutionnel, du président de la république... Nous attendons de savoir comment K.S. va gérer cette merde...

Tunisino
Le même problème
a posté le 28-01-2021 à 12:05
Le problème des juridiques et ceux de formations qui ne demandent pas une intelligence particulière ou ne favorisent pas une élasticité mentale est toujours le même, incapacité de se projeter dans le futur. Leurs décisions sont toujours a une seule dimension, valable uniquement pour le présent, en omettant tous les futurs, proche, moyen, et lointain. Ainsi, il ne faut pas s'étonner de la faillite de la deuxième république, une république établie et entretenue par des catastrophes qui ne savent conjuguer qu'au présent, et même pas le passé, qui conduit à ne pas refaire les erreurs des autres.