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SUR LE FIL
Kaïs Saïed ne sait pas faire de politique
Achouri Marouen
07/09/2022 | 1
min
Kaïs Saïed ne sait pas faire de politique
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Il est une règle de gouvernance simple dont la validité a largement été démontrée au cours de l’histoire humaine. Elle tient en quelques mots : diviser pour mieux régner. Une règle aussi basique est, semble-t-il, ignorée par le lider maximo à la sauce tunisienne, Kaïs Saïed.

Cette fois, le pouvoir en place a décidé de se frotter aux syndicats sécuritaires et de leur déclarer la guerre par l’intermédiaire du fidèle ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine. Mais n’allons pas croire que cette petite vendetta a été déclenchée pour mettre, par exemple, fin à l’impunité des policiers protégés par leurs syndicats ou pour couper avec les prises de position parfois loufoques exprimées par ces mêmes syndicats. Non, le ministre Taoufik Charfeddine a débuté cette croisade quand son propre nom a été souillé et quand sa propre famille a fait l’objet de railleries sur les réseaux sociaux. Tout cela s’est fait sous l’impulsion du président de la République, Kaïs Saïed, qui a, comme à chaque fois, pris le parti de son ministre.

 

En guerre contre la majorité de la classe politique tunisienne et contre les magistrats notamment, Kaïs Saïed a choisi d’ouvrir un autre front contre les syndicats sécuritaires. Il a même formulé le vœu pieux de les voir tous unis dans une seule et même structure tout en les cantonnant à un rôle social. Il semble être sur la bonne voie pour réaliser ce qu’il dit, mais pas dans le sens qu’il souhaite. En agissant ainsi, le pouvoir en place aura réussi à réaliser la performance d’unir contre lui l’ensemble des syndicats sécuritaires. Ces derniers ont passé des années à être déchirés par les luttes de pouvoir et d’influence. A un moment on parlait même du syndicat de telle ou telle personnalité politique ou lobbyiste influent. Aujourd’hui, ces désaccords et ces luttes intestines pourraient être relégués au second plan puisque les syndicats de police vont se concentrer et s’entraider pour lutter contre leurs autorités de tutelle.

Lors d’une assemblée générale extraordinaire organisée le 6 septembre 2022, les syndicalistes sécuritaires ont même scandé des slogans hostiles au ministre de l’Intérieur. Le côté amusant et ironique provoqué par le fait de voir des policiers dénoncer « l’atteinte au droit syndical » et évoquer « une pratique caractéristique des dictatures » est vite éclipsé par la gravité des propos tenus.

 

Une fois de plus, Kaïs Saïed ne sait pas comment mener sa barque et choisit la confrontation musclée. Les images qui ont parcouru les réseaux tunisiens montrant des sit-in de policiers démantelés par d’autres policiers ont eu un lourd impact. A tort ou à raison, plusieurs représentants des policiers estiment que le régime ne tient qu’à leur capacité de faire respecter l’ordre établi. De vieux réflexes avaient également fait leur apparition notamment vis-à-vis des manifestations organisées par l’opposition. Aujourd’hui, ils se révoltent par rapport à ce qu’ils considèrent comme une trahison venant de leurs autorités de tutelle. Le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, devrait savoir que la situation actuelle du pays ne supporte pas l’ouverture d’un autre front qui va rajouter de la tension et alimenter la controverse. Le président de la République devrait mesurer l’impact et la gravité du fait de placer les forces de police en opposition au pouvoir ne serait-ce que par la particularité de leur travail. Si prompt à se déplacer au siège du ministère de l’Intérieur pour annoncer ce qu’il estime être de grandes décisions stratégiques, le chef de l’exécutif ne devrait pas, en même temps, provoquer des remous et des tensions au sein du bâtiment gris de l’avenue Habib Bourguiba. Il faudrait être un fin politicien pour pouvoir sortir de cet écueil et calmer les esprits sans pour autant que l’autorité de tutelle ne soit décrédibilisée. Il est clair que Kaïs Saïed n’en est pas un.

 

Le président de la République répète souvent que ses adversaires politiques, qu’il ne nomme jamais, provoquent des crises à répétition pour déstabiliser le pouvoir et pour faire payer au peuple ses choix électoraux. Il met toutes les pénuries et toutes les difficultés financières du pays sur le compte de cet argument qui est pour le moins faible. Pourtant, force est de constater qu’il s’agit d’une description assez fidèle de la politique employée par le président de la République qui n’hésite pas à prendre à partie des secteurs entiers de la société ou des professions. Il est certain que le fait de s’attaquer aux policiers et à leur impunité pourrait se révéler fructueux en termes de popularité et alimenter le populisme qui fait aujourd’hui office de politique d’Etat. Toutefois, à jouer avec le feu on peut se brûler surtout qu’une issue honorable à ce conflit ne sera pas facile à trouver. Depuis son accession au pouvoir, Kaïs Saïed a montré qu’il était un homme de confrontation et de conflit et qu’il n’était pas enclin au dialogue et au règlement pacifiste. Il s’est basé en cela, notamment, sur la force de l’Etat représentée par ses forces de l’ordre. Aujourd’hui, c’est avec ces mêmes forces qu’il se trouve en conflit, avec des conséquences qui peuvent être lourdes.

Achouri Marouen
07/09/2022 | 1
min
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Commentaires
Farao
il confond tout , ce despote absolu qui se prend pour un dieu ................................. ...........................................
a posté le 08-09-2022 à 18:11
la constitution aurait du ètre écrite ainsi:
La Tunise, un état souverain, démocratique, à régime parlementaire, son peuple appartient à la nation arabe, la religion du peuple islam, sa langue arabe.
ainsi le peuple a une religion , pas l'état.
Djodjo
Scorpio aka farao
a posté le à 19:35
Mais le peuple n'est pas arabe, il y a eu les phéniciens, les français, les romains, les turcs, les berbères dont le nom remonte à la Grèce antique (barbarus qui veut dire : peuple dont on comprend pas la langue en grec ancien), le tunisien est un mélange de toutes ces civilisations.

Les arabes sont sémites, rien à voir avec nous.

La religion du peuple ça veut rien dire non plus, l'islam est la religion d'une majorité des citoyens du pays ok? Les autres sont aussi tunisien même s'il sont pas musulman et minoritaires.

Et puis l'islam n'est pas appliqué pareil partout, à Singapour par ex, la présidente est voilée, ça ne les a pas empêché de décriminaliser l'homosexualité par ex. En Tunisie tu as des salafistes, des modérés, des « je ne pratique pas » et des « je ne pratique pas du tout », on le place ou le curseur ds la constitution.

Du reste, tu veux un régime parlementaire, c'est pas très islamique comme proposition, l'islam prône un califa et une majlisse al choura comme système politique, pas un régime parlementaire, tu ne connais pas très bien ta religion.

Fondamentalement, on utilise l'alphabet arabe, mais beaucoup (peut-être même la majorité d'entre nous) ne le comprenons pas et ne le parlons jamais.

Scorpio, ce n'est pas parce que tu change de pseudo, que tu deviendras plus convaincant.
Rationnel
Des decisions necessaires, courageuses et importantes
a posté le 08-09-2022 à 12:59
Un autre diction dit: Il ne peut y avoir deux capitaines pour un même bateau, sans prendre le risque de le voir s'échouer.
Kais Saies doit asseoir son pouvoir donc confronter ceux qui se croient maîtres du pays est une nécessite. A quoi sert de concentrer tous les pouvoirs si on ne peut rien réaliser vu qu'une organisation met les bâtons dans les roues dans toutes initiatives.
'?à rappelle l'Algérie du temps de Bouteflika, quand un général se prenait comme le maître du pays et fut limoge par une simple décision du Président sans conséquence aucune.
La décision du Ministre de l'Intérieur Taoufik Charfeddine de suspendre la retenue des salaires pour les syndicats la est l'une des meilleures décisions des dix dernières années. C'est une décision courageuse qui doit être émuler par les autres ministres.
Le ministre a pris une deuxième décision nécessaire, courageuse et importante: ordonner aux agents qui se consacraient au travail syndical à reprendre leurs postes initiaux.
L'UGTT en Tunisie est un géant aux pieds d'argile.
L'UGTT bloque tout, c'est un obstacle a toute reforme. Si le Président ne met pas fin aux pouvoirs nocifs de l'UGTT la Tunisie ne pourra jamais émerger de la prochaine faillite devenue inévitable par le sabotage de l'UGTT.
L'UGTT est contre les énergies renouvelables et bloque la connexion de projets réalises au réseau de la STEG pour des années ce qui fait fuir les investisseurs dans ce secteur.
L'UGTT est contre la reforme des entreprises étatiques qui coûte plusieurs milliards a l'état.
L'UGTT exige des augmentations des salaires a un gouvernement dont le déficit budgétaire dépasse les 9% et qui ne trouve aucun bailleur de fonds pour aider a combler le trou budgétaire.
L'UGTT est contre la réduction des effectifs de la fonction publique qui est passe de 400 a 800 milles en l'espace de dix ans.
L'UGTT est contre l'amelioration du rendement des ports et protège le syndicat qui croit être le propriétaire de ces ports.
EL OUAFI
Mr Marouane Achouri
a posté le 07-09-2022 à 21:09
Bonsoir Mr Achouri, vous intitulez dans votre chronique que Kais Saied, ne sait pas faire de la politique, vous auriez dû écrire, Kais Saied, ne sait "MENTIR" Certes la politique est basée sur sur la roublardise, le mensonge, l'hypocrisie toutes sortes de contre-vérités, naviguez à géométrie variable, suivant les circonstances.
Dommage Notre cher Président Kais Saied doté de beaucoup de qualités de bonnes intentions, une droiture,et un comportement exemplaire .
Oui Kais Saied, ne peut pas fréquenter les voyous, d'ailleurs c'est un homme intègre, ne peut trahir, aimant son pays son peuple.
Qu'on l'admette depuis l'ère de Bourguiba, beaucoup de nos dirigeants, bien-pensants l'intérêt du pays passerait avant toutes autres considérations, la politique celle que beaucoup de pays s'inscrivaient pour une sorte d'équilibre entre,les différents entre Amis,
L'accueil réservé aux dirigeants du Sahara Occidental, n'aurait dû jamais être traitée de cette façon,les Sahraouis n'ont pas de représentation diplomatique, donc il est hors de question de les recevoir ainsi.
La discrétion et la retenue sont des facteurs essentiels pour mener toutes démarches, diplomatiques.
Un faux-pas imputé à la diplomatie tunisienne.
Les conseillers ont une grande responsabilité.
Tenir les belligérants à égale distance, pour sauvegarder notre amitié à tout le monde.
PS : le bon voisinage avec l'Algérie ne veut pas dire répondre tête baissée aux aléas qui peuvent surgir intempestivement.
Djodjo
Un texte de sous-fifre
a posté le à 14:52
C'est un homme honnête, youpi, mais aux niveaux de ses compétences ? Merci de nous éclairer
TAHAR
Cela se vérifie de plus en plus aussi chez nous:
a posté le 07-09-2022 à 20:55
"L'Etat s'appelle le plus froid des monstres froids. Il ment froidement aussi ; et ce mensonge rampe de sa bouche : "Moi, l'Etat, je suis le peuple"". - Friedrich Nietzsche
Rappel
Roi Soleil
a posté le à 04:10
Un autre, monarque de son état, dit un jour, "l'Etat, c'est moi".
Le nôtre, ne le dit pas en ces termes. Il le démontre chaque jour qui passe.
Il devrait se rappeler cette "passe d'armes" entre un monarque et un seigneur :
"Qui t'a fait comte ?"
"Qui t'a fait roi ? "
Farao
le Roi Obscurité .......................
a posté le à 14:36
il disait l'état c'est moi, le peuple c'est moi, les ministres c'est moi, les femmes c'est moi: je les dévoile de force, comme si c'étaient mes esclaves ...
Djodjo
Et il a fini guillotiné.
a posté le à 14:59
Depuis l'entré de l'humanité ds l'ère moderne (220 ans environs) les pouvoirs personnel finissent mal en général (exception pour les royautés qui se maintiennent plus facilement).

Celui-là a mon avis n'échappera pas à la règle, à suivre'?'.
Rappel
Précision
a posté le à 01:46
Celui qui finit raccourci avec sa reine était Louis le XVIème. Celui qui se disait l'incarnation de l'Etat
était Louis le XlVème. Tout Roi Soleil qu'il fût, cela ne l'empêcha pas de mourir la chair pourrie de gangrène sénile dans des souffrances atrocement insupportables.
Comme quoi...
Des monarques au rôle symbolique, honorifique de représentation, qui règnent en paix sans gouverner, vous en trouvez essentiellement dans les démocraties parlementaires d'Europe du Nord, en Espagne, au Japon etc... Ils sont souvent acceptés et respectés par leurs peuples qui ne songent point à changer de régime. Les rois et roitelets, sans limites d'aucune sorte, vous les trouvez beaucoup chez nos arabes, du Maroc au Moyen Orient. Les quelques présidents intercalés dans cet espace rétif à la démocratie n'en différent en rien. Accros au pouvoir Ils ne le quittent, le plus souvent que les pieds devant. Les autres finissent mal, Bourguiba, Ben Ali, Bouteflika, Kadhafi, Sadate, son successeur, Morsi, Saddam, Omar El Béchir...
Allez savoir le prochain nom sur la liste.
Hussem
Au contraire!
a posté le 07-09-2022 à 19:46
Kaeies Saied est en effet en guerre contre la majorite de la classe politique, mais il a le soutien ferme de la grande majorite du peuple tunisien, qui deteste cette classe politique. Sans le soutien ferme et suivi du peuple tunisien, cette classe politique corrompue aurait avec l aide des americains et de l UE reussi a deboulonner Kaeies Saeied. Ce dernier excelle a faire de la politique puisqu il a reussi malgre toute les manoeuvres des oligarchies de la dictature et leur allies islamistes ainsi que leur soutien de la part de l Occident, lui, il a reussi a survivre politique men , et a imposer systematiquement son agenda. L avenir de Kaeies Saied ne depend pas des hurlements de la classe politique des ghettos embourgoises du grand Tunis, ni du mic mac des ambassades etrangeres mais de sa reussite ou non a satisfaire les aspirations du peuple tunisien.
Hassine
Hors sujet
a posté le à 21:54
L'article parle des syndicats sécuritaires pas de la classe politiques
Djodjo
C'est un gourou, pas un homme d'état
a posté le 07-09-2022 à 18:25
A part manipuler son monde, je ne vois pas trop en quoi il est bon ce monsieur.
DHEJ
Hein ...
a posté le 07-09-2022 à 18:07
Mais la politique a une source qui s'appelle la constitution.


Or la constitution est en total conflit avec les lois de la République...


ROBOCOP gouverné en pays turbulent...
Un Tunisien.
Tu n'as rien compris!
a posté le 07-09-2022 à 17:46
Il s'est avéré le politicien le plus fin!

Il s'est joué de tout le monde, il les a tous mis KO, et tu n'as rien vu!

Regardes, il n'as pas de concurrent, aucun, personne ne fait le poids parce que tout simplement ce ne sont pas des politiciens mais des escrocs, des arnaqueurs, des voleurs, des opportunistes !
Tout le monde ne peut pas être politicien, ce n'est pas en gueulant à longueur de journée qu'on se dit politicien!
Et le 24 janvier, c'est le peuple qui a renversé le pouvoir, et non les pantins tunisiens !
Hassine
((il les a tous mis KO ))
a posté le à 21:59
T'as oublié le pays.?
EL OUAFI
De votre avis
a posté le à 21:18
Effectivement,ils les a mis hors-jeu.
Comme des chiens errants, aboiements quotidiens.
Les soient disant politiciens des escrocs, des opportunistes, des voleurs,ils ont adopté les qualités de la pègre,des charognards, pensants qu'à leurs intérêts, des voyous de pire espèce.
Le problème de Kais Saied, le seule il ne sait pas mentir, qui ne peut pas s'accorder avec l'intégrité qui est sa qualité Essentielle.
Yemna
Celui qui ment comme il respire
a posté le à 01:00
Il ment tellement bien qu'il semble dire la vérité