Jacob Walles : la Troïka a joué un rôle dans la prolifération du terrorisme
L’ancien ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie Jacob Walles est intervenu, aux côtés d’autres experts, lors d’une conférence organisée par le Washington Institute sur les raisons qui poussent des milliers de jeunes jihadistes tunisiens à partir pour le jihad en Irak et en Syrie.
Jacob Walles a énuméré plusieurs facteurs qui font qu’un important nombre de Tunisiens combattent aux côté des jihadistes en Irak et en Syrie. L’ancien ambassadeur explique que la situation politique en Tunisie, en pleine transition démocratique, est derrière l’émergence de jihadistes étrangers en provenance de Tunisie mais aussi le phénomène de radicalisation constaté dans le pays. « L’amnistie de 2011 a permis de libérer plusieurs prisonniers politiques et, parmi eux, d’anciens jihadistes dangereux. En même temps, les importants changements qui ont touché les forces de sécurité après le départ de Ben Ali ont réduit la capacité de l'État à faire face à ces jihadistes », a-t-il noté. Par ailleurs, « le gouvernement de la Troïka, qui a gouverné le pays entre 2012 et 2013, a initialement toléré les activités jihadistes [...] Ennahdha a parlé de dialogue avec les jihadistes [...] estimant qu’il fallait intégrer ces gens-là au sein de la société ».
« Ces facteurs ont créé une sorte de tempête qui a permis la formation de groupes extrémistes et au recrutement et à la facilitation de nouvelles recrues pour se rendre en Libye, en Syrie et en Irak mais aussi d'organiser des attaques en Tunisie », a ajouté Jacob Walles.
S.T