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Ibrahim Debache : Ce n’est pas le moment de taxer davantage, il faut rendre la confiance aux investisseurs
27/10/2020 | 10:37
3 min
Ibrahim Debache : Ce n’est pas le moment de taxer davantage, il faut rendre la confiance aux investisseurs

 

Les chambres tuniso-étrangères en Tunisie ont exprimé leur mécontentement face à la nouvelle disposition du projet de la Loi de finances 2021 qui prévoit, si elle est adoptée, une hausse de l’IS à 18%.

 

Dans ce cadre, le président de la Chambre tuniso-allemande de l'industrie et du commerce (AHK) et président du Conseil des chambres mixtes Ibrahim Debache, a tenu à faire part de l’incompréhension de ses adhérents à cette nouvelle hausse dont le moment est inopportun. Et pour cause, beaucoup de sociétés européennes sont en train de relocaliser leurs activités industrielles, ce qui représentait une opportunité à saisir en Tunisie. Or, cette nouvelle augmentation de l’IS fera fuir les intéressés par le site Tunisie.

Invité de Anis Morai dans l’émission "Dans le vif du sujet" sur RTCI, M. Debache a commencé par rappeler plusieurs faits. Tout d’abord, le Conseil des chambres mixtes réunit 18 chambres et plus de 90% des investissements étrangers en Tunisie.

Le projet de LF 2021 prévoit une nouvelle augmentation de l’IS à 18%, sachant qu’en 2010, il était à 0% et qu’il est passé à 10% puis devait passer à 13,5% en 2021. Cette hausse intervenait dans le cadre de la sortie de la Tunisie de la liste noire de paradis fiscaux et l’objectif était de trouver le taux adéquat pour que le pays soit retiré de cette liste, selon le propre aveu de Ridha Chalghoum, ministre des Finances de l’époque, a-t-il indiqué.

 

 

Le président du Conseil des chambres mixtes a souligné qu’il ne s’agit pas uniquement de l’aspect fiscal de la chose mais surtout d’investisseurs étrangers et d’IDE. Et de noter que selon les derniers chiffres communiqués par la Fipa, les investissements étrangers ont baissé de 26% au cours de neuf premiers mois de 2020.

« Nous sommes dans un contexte très particulier de crise sanitaire qui touche le monde entier qui a débouché sur une baisse sensible des activités d’exportations. Nous sommes dans un contexte où le climat des affaires s’est détérioré ces dernières années, en se référant à une étude réalisée par un cabinet suisse sur plus de 500 dirigeants européens. L’augmentation de la corruption et la lourdeur administrative étant des éléments négatifs qui contrebalancent des avantages compétitifs (localisation et main d’œuvre qualifiée) », a soutenu Ibrahim Debache.

Et d’ajouter : « Il y a des opportunités d’investissement à travers la relocalisation d’activités industrielles, et c’est pour ça que nous avons exprimé notre colère. Etait-ce le moment, de faire une nouvelle augmentation, qui fait qu’en l’espace de quelques années l'IS passe de zéro à 18% ? ».

Dans ce cadre, l’animateur a rappelé que le poids fiscal pour les entreprises exportatrices est passé de 0% en 2014 à 24,4% en 2019 et il atteindra 29% en 2021.

 

« L’investisseur fait un rapide comparatif et nous sommes l’un des sites les plus imposés », a affirmé M. Debache qui a mis en lumière une perte de confiance des investisseurs, à cause de l’imprévisibilité fiscale permanente qui s‘ajoute à une instabilité politique, économique et sociale.

Et de poursuivre : « On doit espérer ne pas perdre les investisseurs présents en Tunisie. Mais, il y a des possibilités de relocalisation à saisir », d’où l’importance de ne pas adopter cette disposition.

 

S’agissant de ce que prévoit le Conseil des chambres mixtes, son président a expliqué qu’il comptait s’adresser au chef du gouvernement Hichem Mechichi mais aussi au ministre l'Economie, des Finances et de l'Investissement, Ali Kooli. Il ira voir aussi la commission des finances, de la planification et du développement au sein de l’Assemblée des représentants du peuple.

Et de soutenir que le taux idéal estimé était de 13,5%. « Il ne faut pas oublier les avantages de l’export, qui apporte un transfert know-how, des standards internationaux, etc. Ce n’est pas le moment de taxer plus : il faut de la stabilité et rendre la confiance aux investisseurs », a-t-il martelé.

 

I.N

27/10/2020 | 10:37
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