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Chroniques
Ghannouchi, l’anthropophage politique
Par Sofiene Ben Hamida
12/01/2020 | 16:29
3 min
Ghannouchi, l’anthropophage politique

On le savait déjà. On savait que le monde politique est un monde de requins qui s’entredéchirent. On savait aussi que le microcosme politique tunisien n’est pas une exception et que ses acteurs ne s’offrent pas de cadeaux, loin s’en faut. Mais en être des témoins en direct, comme l’ont été les Tunisiens, scotchés devant leurs postes de télévision, à l’occasion de la plénière du parlement consacrée au vote de confiance au gouvernement est tout simplement ahurissant, traumatisant même. La palme de l’anthropophagie  est revenue, sans conteste, au chef des islamistes Rached Ghannouchi.

C’était une scène hallucinante en cette soirée de vendredi 10 janvier dans le hall du palais du Bardo, siège de l’Assemblée des représentants du peuple. Il n’y avait que quelques minutes à peine après le vote massif qui a éconduit le chef de gouvernement désigné Habib Jamli et l’ensemble des membres de son cabinet. Il n’y avait que quelques instants après le revers cinglant essuyé par les islamistes. Rached Ghannouchi, le président de l’ARP, président du parti islamiste Ennahdha et principal instigateur de l’émergence surprise de Jamli sur l’échiquier politique durant les deux derniers mois était imperturbable en présence des journalistes, ne montrant aucune empathie envers celui qui l’a jeté en pâture, un quelconque signe de contrariété à cause du vote sanction essuyé des deux tiers des députés  ou même un simple regret.

Sans sourciller, le chef des islamistes a déclaré aux journalistes présents que l’échec de Jamli à faire passer son gouvernement est dû au fait que le chef de gouvernement désigné a trahi les termes de l’accord qui a conduit à sa désignation. Il a ajouté, sur son ton monotone légendaire, que Jamli ne s’est pas conformé à la politique du parti Ennahdha. C’est à peine s’il n’avait pas dit qu’Habib Jamli mérite ce qui lui est arrivé.

 Et les islamistes dans tout cela ? Quelle est la part de responsabilité des islamistes et de leur chef dans ce qui s’est passé durant les deux derniers mois et qui a aboutit au vote de vendredi dernier ? Rien à en croire Rached Ghannouchi et les siens. Comme s’ils n’avaient pas choisi Habib Jamli pour former un gouvernement et l’ont présenté, contre toute évidence, comme une compétence indépendante. Comme s’ils ne se sont pas rebiffés à la dernière minute pour refuser une alliance gouvernementale avec Attayar, Echâab et Tahya sur initiative du président de la République Kais Saïed. Pourquoi n’ont-ils pas révoqué Jamli dans les délais et accepté sa démarche en faveur d’un gouvernement de compétences indépendantes ? Pour toute réponse, les islamistes martèlent, pour qui veut l’entendre, que ce sont eux les victimes, qu’ils ont fait toutes les concessions pour que le nouveau gouvernement soit accepté par la majorité des députés, qu’ils ont été trahis par Habib Jamli et par tous les autres partis politiques dont et surtout Attayar. Pour les islamistes, comme toujours, à chaque fois qu’ils doivent s’expliquer, la carte de la victimisation est mise en exergue. Les bons sont eux et les méchants sont les autres.

Maintenant que vont faire les islamistes et leur chef ? Rien, ou plutôt ils vont faire comme si de rien n’était. Ils vont marcher sur les cadavres de leurs victimes et passer allégrement à autre chose. Le lendemain du vote au parlement, Rached Ghannouchi était à Carthage, le samedi matin, pour rencontrer le président de la République. A l’issue de cette entrevue, il déclare que son parti soutient un gouvernement d’unité nationale composé de personnalités politiques. En clair, il accepte une coalition qu’il a refusée il y a à peine deux semaines. Dit-il vrai ? Seul l’avenir dira si c’est une position sincère ou simplement une énième entourloupe de la part du leader islamiste qui vise à amadouer ses adversaires avant de les avaler crus. N’a-t-il pas avoué que du temps de son alliance avec Nida, tel un boxeur, il ne faisait qu’étreindre son adversaire pour mieux l’étouffer. Belle leçon d’anthropophagie politique.    

Par Sofiene Ben Hamida
12/01/2020 | 16:29
3 min
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Commentaires
Candide né
Candide né à Picasso et aux pinailleurs
a posté le 13-01-2020 à 13:43
Je corrige une omission,pour éviter les malentendus,la phrase exacte est;
Vous n'êtes pas obligé de reprendre à "votre compte" les âneries des crétins!
Re-salutations
Candide né
Candide né à Picasso
a posté le 13-01-2020 à 11:42
Mon pauvre Picasso!Vous n'êtes pas obligé de reprendre à votre les âneries d'un crétin!
Mon bon Sofiene Ben Hamida,,vous venez de démontrer que vous êtes un grrrrand amateur de Boxe,ah ha ha ha MDR!!!
Dites-moi,mon bon sofiene,sur quel ring avez-vous vu un boxeur étreindre l'autre,au point de l'étouffer(vous confondez le boxeur avec un boa?)!
Mon pauvre Picasso,lorsqu'un boxeur accroche son adversaire,rien que quelques secondes,l'arbitre intervient,et souvent réprimande le tricheur!!
Autre chose,même dans les combats de catch cette ânerie n'existe pas!
Mon bon Sofiene,la prochaine fois évitez de relayer les métaphores des crétins!Demandez au connaisseur qu'est bibi !
Salutations,et sans rancune,mon bon Sofiene
cesarios
Aprés le non vote du gouvernement d'ennahdha, une lueur d'espoir est .................
a posté le 13-01-2020 à 11:24
mème si les nahdhaouis reculent aux élections et leur hégémonie se détériore d'une année à une autre, je crois qu'ils sont arrivés à atteindre la réalisation de leurs ignobles desseins durant ces neuf dernières années , puisqu'ils ils ont tout confisqué, ils ont laissé les caisses vides, ils ont casé leurs adhérents et leurs sympathisants par force et sans aucune égalité des chances à la fonction publique, ce qui a obligé tous les gouvernements successifs de puis 2011 d'arrèter tout recrutement, et encore maintes marasmes et catastrophes sont survenus à cause d'un choix à l'unanimité de la maudite assemblée constituante et d'une loi d'élections chapeautées et imposées sur mesure par ce parti soit disant élu démocratiquement , heureusement le non vote du gouvernement de Mr jemli a donné un début de souffle d' un éventuel ajustement de notre transition démocratique et une lueur d'espoir de la continuer dans le bon sens et dans l'intérét de notre chére TUNISIE ET NON D'UN PARTI qui n'a aucun souci de gouverner selon les régles de l'art de la répartition des richesses , de combattre réellement sans relache et avec persévérance les fléaux de la corruption et du népotisme et de la mauvaise gestion des deniers publics surtout concernant les emprunts et des dons contractés avec les pays fréres et amis
fethia
!!!!!!!!
a posté le 13-01-2020 à 11:20
si, après tout ça, les partis continuent à s'allier à ce malade c'est qu'ils méritent ce qu'il va leur arriver. Il n' y a que Abir Moussi qui connaît la tromperie de cet ikhwani.
MH
Nahdha dans tous les cas est gagnante
a posté le 13-01-2020 à 09:46
Si le gvt Jamli passait ils auraient eu un gvt nahdhaoui. S'il n'a pas passé ce n'est pas un problème non plus, ils laisseront les autres faire car au fond d'eux mêmes ça leur arrange, ils n'ont pas la compétence pour gouverner et ils le savent bien. Ce qui compte pour eux c'est de rester au pouvoir à défaut pas très loin comme ils l'ont fait d'ailleurs tout au long de cette décennie. C'est pourquoi RG n'a pas montré auccun signe d'inquiétude, il a même prévu cette défaite à en croire sa declaration la veille du vote.
Ahmed
Parions sur son avenir. Va t il terminé sa carrière politique comme BCE ou Ben Ali ou Ceausescu?
a posté le 13-01-2020 à 08:17
L'hypothèse la moins probable la première.
Be zen
Sofiene Ben Hamida
a posté le 12-01-2020 à 22:38
J'ajoute, que la majorité écrasante des tunisiens ont un avis éclairé et bien précis sur ce personnage hypocrite et infréquentable, un parasite qui a envahi et violé leur quotidien depuis son malheureux retour dans notre pays.
Et je suis persuadé que vous aussi, vous avez une opinion bien précise sur ce sujet.
Je comprends que votre nom et votre position exigent de vous la plus grande prudence. Vous avez une déontologie et des règles à respecter. Ce qui n'est pas le cas d'intervenants (dont je fais partie) qui se cachent derrière un pseudo.
Be zen
Sofiene Ben Hamida
a posté le 12-01-2020 à 22:08
"Dit-il vrai ? Seul l'avenir dira si c'est une position sincère ou simplement une énième entourloupe de la part du leader islamiste".
Vous semblez ne toujours pas connaitre le personnage !
Cela m'étonne venant d'un journaliste de votre trempe.
Que faudrait-il de plus pour que vous soyez ENFIN convaincu de la fourberie, de l'hypocrisie et de la mauvaise foi de ce caméléon ?
Xept
Mensonges et faussetés
a posté le 12-01-2020 à 19:43
La plupart des nahdhaouis ont érigé le mensonge, la fausseté et le rejet de toute responsabilité sur les autres en règle de travail en politique. Qu'ils continuent ainsi et ils finiront par connaître le sort de ceux qu'ils prétendaient combattre ! Ils ne perdent rien pour attendre, ils finiront par être évacués pour avoir trompé les tunisiens.
Alya
Oui le lynchage du bhim ilksair
a posté le 12-01-2020 à 19:31
Oui tous les tunisiens ont assisté à l echec d un monsieur qui m a fait pitié mais il n'avait pas a s s'acquoquiner avec eux d autant qu il savait pas que la fonction n etait pas de ressort c est un opportuniste et il s en relevera
Mohamed
La victimisation
a posté le 12-01-2020 à 18:22
Les islamaouites et les sionistes ont un point commun : la victimisation. Ils sont aussi capables de tuer leurs adversaires et marcher dans leurs funérailles.