L’économiste et ancien membre du Conseil d’Administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Fethi Nouri a affirmé, jeudi 28 janvier 2022, que l’autorité bancaire n’a fait tourner la planche à billet qu’a une seule occasion, fin 2020, pour boucler le budget. Elle avait été obligée par le parlement à accorder à l’Etat 2,8 milliards de dinars sur cinq ans et sans intérêts et sans contrepartie.
Et de rappeler que faire tourner la planche à billets signifie émettre de la monnaie ex nihilo, c'est-à-dire que la monnaie créée ne correspondra pas à une création de richesse.
Invité sur le plateau de l'émission Rendez-vous 9 sur Attessia Tv, M. Nouri a assuré que cela ne s’est pas reproduit, même s’il a admis que la BCT a avancé le montant du crédit garanti par les Etats-Unis et payé en juillet et août 2021. Pour lui, cela ne correspond pas à faire marcher la planche à billets vu qu’il s’agit d’une avance juste sur trois semaines et que l’Etat avait une contrepartie. Et de souligner que l’autorité monétaire ne pouvait refuser d’aider l’Etat en ces circonstances exceptionnelles, car la Tunisie aurait été en cessation de paiement.
L’économiste a démenti que la BCT ait exercé des pressions sur les banques pour financer l’Etat. Par contre, Fethi Nouri a mis en garde contre la hausse des crédits accordés au secteur public depuis 2015 en moyenne de 17% annuellement lors que ceux accordés au secteur privé croissent de 7,8% et ceux allant aux ménages de 8%. Le secteur bancaire finançant de plus en plus le secteur public au dépend du secteur privé, causant un effet d’éviction qui représente une menace pour notre économie.
Il a également attiré l’attention sur un fait plus grave assimilable à avoir recours à la planche à billets. En effet, la BCT, dans ses politiques monétaires, régule le marché, notamment lorsque l’Etat a besoin de financement en achetant les bons de trésor des banques de la place pour qu’elle puisse financer l’Etat. Le problème étant qu’on est en train d’accorder des crédits à l’Etat alors qu’il ne produit rien, la croissance étant en baisse, ce qui représente pour lui un vrai danger pour le pays. « Le recours intensif du secteur public au marché bancaire est inquiétant », a-t-il martelé.
I.N
Ou est-ce entre autre la TVA?
Il est même obligatoire et urgent pour @BN de poser ces questions à la BCT ou mieux de solliciter un entretien avec M. Marouane Abbassi ..
Singularité, l'endettement est domestique.
Et, personne ne s'alarme outre mesure de son importance.
Mieux vaut financer par des emprunts locaux que de recourir au FMI dont la marque de fabrique est d'imposer une seule et même politique.