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Exclusif - Le manuscrit de Chokri Belaïd à Chawki Tabib à propos des menaces de mort

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Un an avant son assassinat, le martyr Chokri Belaïd savait qu’il était menacé et étroitement surveillé. Le 25 janvier 2012, il avertit par une lettre manuscrite le tout nouveau bâtonnier de l’époque Chawki Tabib. Cette information est connue, mais la lettre en question n’a jamais été montrée au public. Business News a réussi à l’obtenir et on y découvre que feu Belaïd connaissait même de visu la personne qui le surveillait. Il en informa alors Me Tabib en lui précisant que l’agent qui le surveillait avant le 14 janvier 2011 est le même qui le surveille en cette période de janvier 2012. « Face aux différentes menaces de mort que je reçois ces derniers temps de la part de plusieurs parties, il m’intéresse de vous tenir informé », écrit feu Belaïd dans cette lettre manuscrite.
Chawki Tabib a pris les choses au sérieux et a réagi le jour même, soit le 25 janvier 2012, en ordonnant à ses équipes de l’Ordre des avocats d’envoyer une lettre au ministre de l’Intérieur.
Il aura fallu attendre 15 jours pour que le bâtonnier obtienne une réponse de la part du directeur général de la Sûreté publique. Elle arrive le 8 février 2012, d’après le cachet du bureau d’ordre de l’Ordre. Le représentant du ministère de l’Intérieur rejette totalement les « prétentions de l’avocat en question ». Quant aux menaces de mort, il écrit : « Quant à ses déclarations relatives aux menaces de mort, il a déjà déclaré à ses proches que ces menaces sont liées à son opposition à Ennahdha et parce qu’il qualifiait ses dirigeants de rétrogrades. Les enquêtes dans ce sens n’ont pas confirmé la véracité de ces propos », écrit le représentant du ministère de l’Intérieur.
Il y a lieu de rappeler que le ministère de l’Intérieur était, en janvier 2012, dirigé par Ali Laârayedh qui était, alors, à son deuxième mois d’exercice.
Le fait que Chokri Belaïd mentionne que le même agent qui le surveillait avant la révolution et en janvier 2012 laisse entendre que c’est la police politique qui est derrière lui. Le fait qu’il parle de menaces de mort dans le même document avec ce lien de surveillance policière, Chokri Belaïd n’exclut pas, entre les lignes, un crime d’Etat.
Chawki Tabib a pris les choses au sérieux et a réagi le jour même, soit le 25 janvier 2012, en ordonnant à ses équipes de l’Ordre des avocats d’envoyer une lettre au ministre de l’Intérieur.
Il aura fallu attendre 15 jours pour que le bâtonnier obtienne une réponse de la part du directeur général de la Sûreté publique. Elle arrive le 8 février 2012, d’après le cachet du bureau d’ordre de l’Ordre. Le représentant du ministère de l’Intérieur rejette totalement les « prétentions de l’avocat en question ». Quant aux menaces de mort, il écrit : « Quant à ses déclarations relatives aux menaces de mort, il a déjà déclaré à ses proches que ces menaces sont liées à son opposition à Ennahdha et parce qu’il qualifiait ses dirigeants de rétrogrades. Les enquêtes dans ce sens n’ont pas confirmé la véracité de ces propos », écrit le représentant du ministère de l’Intérieur.
Il y a lieu de rappeler que le ministère de l’Intérieur était, en janvier 2012, dirigé par Ali Laârayedh qui était, alors, à son deuxième mois d’exercice.
Le fait que Chokri Belaïd mentionne que le même agent qui le surveillait avant la révolution et en janvier 2012 laisse entendre que c’est la police politique qui est derrière lui. Le fait qu’il parle de menaces de mort dans le même document avec ce lien de surveillance policière, Chokri Belaïd n’exclut pas, entre les lignes, un crime d’Etat.
M.G.
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