alexametrics
jeudi 18 avril 2024
Heure de Tunis : 20:22
Chroniques
Être chef du gouvernement, c’est bien ; être Premier ministre, c’est mieux !
Par Nizar Bahloul
27/01/2020 | 15:59
7 min
Être chef du gouvernement, c’est bien ; être Premier ministre, c’est mieux !

 

Il a fallu moins d’une semaine pour le chef du gouvernement désigné Elyes Fakhfakh pour créer la controverse. Son prédécesseur, Habib Jamli, a mis près d’un mois pour comprendre ce qui lui arrive et près d’un autre mois pour choisir les familles politiques et les personnalités avec qui il va travailler. Elyes Fakhfakh n’a pas perdu son temps, il est allé de suite au fond du sujet pour nous dire le fond de sa pensée.

Avec 0,34% à la présidentielle et zéro siège au parlement pour son parti Ettakatol, Elyes Fakhfakh n’a aucune légitimité populaire pour être là où il sera, à la tête du futur gouvernement. Sa seule légitimité, il la tire de celle du président de la République, Kaïs Saïed et, à degré moindre, de l’actuel chef du gouvernement Youssef Chahed, dont le parti Tahya Tounes a été le seul à le proposer pour le poste. Ces deux désignations (ainsi que le « sans objection » d’Attayar) lui donnent la légalité requise, certes, mais il faut qu’il se réveille de bonne heure pour obtenir la légitimité minima aux yeux du public.

Avant même de commencer à travailler, Elyes Fakhfakh est déjà redevable à Kaïs Saïed, à Youssef Chahed et à Mohamed Abbou. Sans eux, il aura continué à n’être qu’un petit politicien crédité de 0,34% de popularité. Ce n’est pas nouveau pour lui, il y a huit ans, Elyes Fakhfakh était redevable à Mustapha Ben Jaâfar sans qui il ne serait jamais devenu ministre et politicien. 

 

En général, les politiciens ramènent avec eux un historique, une expérience, un programme, des promesses, une vision, un savoir-faire, un carnet d’adresses… Elyes Fakhfakh, lui, ramène avec lui une créance, une « redevabilité ».

En 2012, et parce qu’il a été nommé par Ben Jaâfar, lui-même nommé par Ennahdha, M. Fakhfakh en sa qualité de ministre des Finances, a cru nécessaire d’offrir aux islamistes ce que son prédécesseur Houcine Dimassi a refusé catégoriquement de donner. Ainsi est né l’article 32 de la Loi de finances 2013 (JORT du 1er janvier 2013) octroyant aux anciens terroristes, fuyards et condamnés par l’ancien régime, le montant des contributions salariales et patronales durant leurs décennies de prison et de chômage. Cela nous coûte et nous coûtera des milliards de dinars et un déficit abyssal des caisses sociales, mais peu importe. Elyes Fakhfakh se devait d’offrir aux islamistes ce qu’ils voulaient, puisque sans eux, il n’aurait jamais pu être ce qu’il a été.

En 2020, bis repetita. Kaïs Saïed lui a offert le poste de chef du gouvernement et, à ce titre, il va se considérer redevable. Et si Kaïs Saïed lui a demandé d’exclure Qalb Tounes (QT) et le Parti destourien libre (PDL) du gouvernement, eh bien Elyes Fakhfakh va s’exécuter et écarter QT et le PDL du gouvernement, quitte à se démentir et se discréditer !

 

Il y a de quoi s’interroger parfois si nos hommes politiques ont lu les bibles de la littérature politique rédigées par les grands philosophes grecs, tel Aristote ? Ont-ils lu l’Histoire des grandes nations et ce qu’ont réalisé les pères fondateurs, tel George Washington ? Est-ce qu’ils connaissent le Prince de Machiavel ? Restons terre à terre, ont-ils au moins regardé des séries Netflix comme « House of Cards » ou «Designated Survivor » que tout politicien qui se respecte se doit de regarder ? Pour le cas d’Elyes Fakhfakh, le doute est permis,  car son comportement des tous premiers jours démontre qu’il n’a rien lu ou vu de tout cela. J’espère me tromper.

Son comportement est digne d’un véritable néophyte. Pour le confrère Borhen Bsaïes, « Elyes Fakhfak a commis une erreur tactique quand il a abattu les cartes de sa stratégie pour composer son gouvernement en excluant clairement QT. Le sort de son gouvernement est désormais entre les mains d’Ennahdha. L’exclusion en politique est possible et légitime. Mais c’est une chose qu’on pratique et qu’on tait. Que dire alors quand on en parle avant même d’avoir commencé la rencontre ?! »

Il est presque certain que Kaïs Saïed a conditionné la nomination d’Elyes Fakhfakh à la Kasbah par l’exclusion de QT. Ceci est légitime, mais suicidaire. De prime abord, et avant même d’avoir commencé quoi que ce soit, M. Fakhfakh se prive des 38 députés de QT. Le bon sens exige d’un homme politique néophyte qu’il rencontre les dirigeants de ces partis, leur montre son programme et sa vision, écoute ce qu’ils ont à dire puis décide. Le bon sens exige d’un homme politique avisé de laisser la porte ouverte à tous ses éventuels détracteurs et opposants. Le bon sens exige d’un homme politique chevronné de dire à Kaïs Saïed qu’il ne peut pas conditionner sa nomination par l’exclusion de X et Y, car ce n’est dans l’intérêt de personne de donner cette image et que cette exclusion déclarée risque de mener vers l’impasse.

 

L’image qu’a réussi à donner Elyes Fakhfakh, à peine quatre jours après sa nomination, est qu’il a accepté d’être un Premier ministre chez Kaïs Saïed. Qu’il a accepté d’être redevable à celui qui fera de lui un chef du gouvernement, quitte à tourner le dos à ses propres principes, à son propre programme et à ses propres déclarations.

Rappelez-vous septembre 2019, en pleine campagne électorale. Économiquement, Elyes Fakhfakh regarde à droite et parle privatisation, libéralisation et hautes technologies. Kaïs Saïed regarde à gauche, parle de gouvernance locale populaire. Il n’a même pas Facebook et il s’en vantait. Socialement, Elyes Fakhfakh s’est prononcé pour l’égalité de l’héritage, la légalisation du cannabis, les libertés et contre la peine de mort. Il a été juste aux antipodes de Kaïs Saïed, conservateur déclaré qui s’assume. L’un et l’autre n’ont quasiment aucun point commun.

Rappelez-vous lundi dernier quand il a été désigné. Elyes Fakhfakh a lui-même promis qu’il va travailler à obtenir le plus grand soutien politique et qu’il ne va exclure personne. Quatre jours après, il a exclu 25% de l’Assemblée, au moins !

En choisissant une personne non proposée par la majorité des partis, qui a été fortement rejetée par les urnes, Kaïs Saïed a juste tendu un gros piège à Elyes Fakhfakh. Un piège deviné et évité par les deux personnalités les plus choisies par les partis, Fadhel Abdelkefi et Hakim Ben Hammouda.

 

Devant sa propre carrière et ses propres intérêts, Elyes Fakhfakh n’a pas vu ou a refusé de voir le piège du président de la République. Il a tout de suite accepté la condition de sa nomination, tout comme hier il a accepté les conditions dictées par son premier mentor Mustapha Ben Jaâfar.


A 47 ans, encore jeune politiquement, Elyes Fakhfakh donne l’impression qu’il ne veut pas être maitre de sa décision et qu’il préfère écouter ses aînés qui l’ont désigné pour lui soumettre le travail qu’ils ne peuvent pas accomplir eux-mêmes. Il s’est comporté avec Kaïs Saïed comme il s’est comporté avec Mustapha Ben Jaâfar par le passé. Alors qu’il peut être un général responsable, il préfère être soldat aux ordres. Alors qu’il peut être un chef du gouvernement, il préfère être un Premier ministre.

Pourquoi se comporte-t-il ainsi ? Elyes Fakhfakh est conscient et convaincu qu’il n’a pas de légitimité. Il n’en avait pas en 2011, puisque sans historique militant, et il ne doit son poste qu’à Mustapha Ben Jaâfar qu’il a réussi à séduire et convaincre.

En 2020, pareil. Entre 2013 et 2019, personne n’a plus entendu parler d’Elyes Fakhfakh. Une fois sa mission au gouvernement de la troïka achevée, il s’est inscrit aux abonnés absents évitant toute exposition et tout positionnement par rapport aux différentes crises et différentes problématiques rencontrées durant ces années. Il a pensé, tout comme son parti, que le fait de ne rien faire était le meilleur moyen de ne pas se tromper. Sans cet historique politique durant ces années, sans légitimité des urnes avec son 0,34%, sans aval d’une majorité de partis parlementaires (36/217 députés le proposent théoriquement),  Elyes Fakhfakh sait qu’il ne pèse absolument rien sans son nouveau mentor.

Quand on sait la « redevabilité » du futur chef du gouvernement au président de la République, quand on connait sa disposition à l’obéissance, quand on sait que son propre programme politique est aux antipodes de celui de son nouveau mentor et quand on sait que cette nomination est juste antidémocratique et contraire à la devise présidentielle de « le peuple veut », il est difficile de maintenir la confiance et de préserver l’apriori positif accordés à Elyes Fakhfakh. Difficile d’accepter quelqu’un de faible qui ne sait pas dire non à ses bienfaiteurs et qui préfère son intérêt propre à l’intérêt collectif. Pourvu que je me trompe !

Par Nizar Bahloul
27/01/2020 | 15:59
7 min
Suivez-nous
Commentaires
Justinia
Boutheina Bouslama.
a posté le 31-01-2020 à 18:48
Vous connaissez sûrement Boutheina Bouslama qui a réalisé le film "A la recherche d'un ami de jeunesse".qui a remporté lors du festival du film Suisse le prix de Soleure.
Toutes mes félicitations.
Tunisino
@Maxula
a posté le 31-01-2020 à 10:32
Fachel au sens incompétent pour le poste de président de la république. Gagner des élections ne signifie pas qu'on a assez de compétence pour exercer le poste cible, c'est malheureux mais c'est ainsi en Tunisie.
DIEHK
Si NB
a posté le 31-01-2020 à 09:50
J'ai des doutes.
Il ne peut ou pourrait être Nida l'un Nida l'autre!!!!!!
Et vous êtes très gentil de lui montré "çes tares génétiques d'incompétences, de morales bien qu'il soit en France (Lyon)...
Vous savez les dégâts collatéraux existent dans tout corps de métiers et sont acceptés mais l'opportunisme n'a jamais donné qqch de concret en politique et de toute les façons,il n'est pas intelligent ce comploteur inconscient avec ses amis du genre Hamdi et Abbou!!!!
Ils participent à 1 forme de detricotage au profit d'autrui et je me permets de crier haut et fort que vous les médias aurez 1 part de responsabilité dans cet état qui dure depuis 2011.
Et nous autres Nationalistes cueilleront le fruit pourri de façon à régler nos comptes avec tout un chacun en Tunisie et surtout qu'on vient pas après nous reprocher 1 new dictature.
Ainsi soit il.
Justinia
"La volonté du peuple" et son exclusion...
a posté le 28-01-2020 à 18:15
" Les critères basés sur la symbolique du deuxième tour de l'élection présidentielle et la volonté du peuple" Dixit E.FF.Je suis mort de rire...car il prend les gens pour des imbéciles.Encore un...
Admirez: "la volonté du peuple" et il en exclut un petit million.Quant "au deuxième tour et sa symbolique",les chiffres parlent d'eux même:
E.F,0,34% et 0,00 député.
Qalb,38 députés.
Sa mauvaise foi va devenir légendaire.
Je reprends la citation de Voltaire:
"La politique a sa source dans la perversité plus que dans la grandeur de l'esprit humain". (Voltaire)
Zarbout
Un vieux crocodile ne dort que d 'un seul '?il
a posté le 28-01-2020 à 16:40
Il ne s´agit pas de chercher la légitimité du nouveau premier ministre désigné en se basant sur des critères insignifiants (0,00) ou autres choses. De deux je ne pense pas que l´actuel premier ministre désigné soit aussi faible que l´on pense, bien au contraire.

On est actuellement dans un virage constitutionnel. On oublie assez souvent l´essentiel, je veux dire dés l´élaboration de cette « belle » constitution la Nakba et son Gourou étaient d´emblée contre un régime présidentiel et ils ont opté pour un régime parlementaire chaotique à l´italienne. Et la réalité est là pour prouver où nous en sommes.

En fait, on a deux équations à résoudre
1. l´équation Carthage-Kasba synonyme harmonisation des décisions entre le premier ministre et le Président de la République ce qui entraine une marginalisation potentielle de la ARP et surtout de donner la possibilité à la formation d´une opposition libérale plus forte et plus durable ce qui entraine à son tour la marginalisation de la Nakba !

2. la deuxième équation est ARP-Kasba synonyme d´une harmonisation entre la majorité parlementaire (actuellement La Nakba) et le premier ministre ce qui signifie de facto la marginalisation du rôle du Président de la République. D´ailleurs El Harouni n´pas mâché ses mots envers le nouveau premier ministre désigné en disant que ce dernier «doit chercher la légitimité de son gouvernement dans le Parlement et non pas au Palais de Carthage». La Nakba est pour un gouvernement d´union nationale où elle dicte tout en tirant toutes ficelles

Aussi bien Kais Saied que el Fakhfakh, ils sont conscient de tous les choix á faire. Le dilemme actuel est : La Nakba veut que rien n´échappe à elle de l´autre coté un président et un premier ministre qui essaient de l´empêcher ou de la contourner. Il s´agit bien ici de la tactique et de la stratégie de Mao Tsé Toung durant la grande marche. En d´autres termes : 1 contre 10 ou 10 contre 1

En attendant le vieux crocodile ne dort que d 'un seul '?il !
MFH
Tout est calcul chez le Président.
a posté le 28-01-2020 à 14:15
Bravo Monsieur pour cette analyse. L'essentiel est dit. Non, vous ne vous êtes pas trompé. Le Président, non sans arrière pensée, a choisi quelqu'un de faible qui ne risque pas d'aller au delà de la limite préalablement fixée.
Justinia
Qui veut gagner un million?
a posté le 28-01-2020 à 13:58
Le Président a le droit de désigner le chef de gouvernement qu'il veut.Sauf que ce président a donné la consigne à celui qu'il a nommé d'exclure un parti qui ne lui plait apparemment pas.Ceci est très grave dans le sens que ce président exclut un petit million de ses concitoyens qui ont adhéré à ce parti que certains appellent "klébistes".Traiter de chiens un million d'adhérents à un parti est d'une rare inélégance.Un lecteur de B.N.a voulu interdire le terme péjoratifs de "klébistes".Cela ne me gêne pas,il faut laisser les Klébards s'extérioriser.
L'intérêt du pays ? oui,mais moins un million.
Le respect du pays ? oui mais moins un million.
L'attente des citoyens ? oui mais moins un million.
Je n'ai jamais compris et je ne suis pas le seul comment un président de la République ose éjecter un million de ses sujets.
Demandez au président :La constitution,vous connaissez? La démocratie,vous connaissez?
okba
Meskina Tounes
a posté le 28-01-2020 à 13:23
Analyse très judicieuse , grand bravo M. Nizar Bahloul
Nazou de la chameliere
Non mais oohhh je proteste !!!
a posté le 28-01-2020 à 12:59
Maxulette nous dit n'importe quoi!!!
Bajbouj était arrivé en tête a la présidentielle et aux législatives en 2014 .
Donc il était tout a fait légitime de nommer son chef de gouvernement a l'époque !!!
Alors que la les vainqueurs des législatives n'ont pas leur mot a dire
Et ils sont capables de vous regarder dans les yeux pourvvous dire que c'est tout a fait démocratique !!!
Je proteste !!!
mansour
la légitimité formelle de la désignation de Elyes Fakhfakh
a posté le 28-01-2020 à 09:28
ne donne à Elyes Fakhfakh+Ettakatol aucune légitimité pour jouer un rôle politique seulement se soumettre aux ordres de Kais Said comme il s'est soumis à la troika islamiste des freres musulmans d'Ennahdha
AH
koun al awal mouch ethani
a posté le 28-01-2020 à 08:58
Ifhim lem3ani koun al awal mouch ethani

icha3b i3ani fa9r jahl wa mhani

koun al awal mouch ethani
Mamout
@Maxula
a posté le 27-01-2020 à 22:22
Nombreuses sont les actions entreprises lors du dernier mandat présidentiel et législatif qui se caractérisent par une absence totale de légitimité, de bon sens et de loyauté aux électeurs. Pire encore, la pseudo union nationale entre Nidaa et Nahdha s'est avérée n'être qu'une escroquerie qui nous a conduit à l'immobilisme.et la régression.

C'est pourquoi, nous nous attendions de la part du Président de la république à des choix en harmonie avec le choc qu'à provoqué son élection. Je n'ai rien contre la personne de M. Fakhfakh, mais, même s'il s'avère être "la personne la plus apte" à former le gouvernement, et même s'il réussit à le former, le choix du Président de lui confier la mission reste controversé et douteux concernant la légitimité (populaire, électorale et même constitutionnelle) de ce choix. Ce choix est il rationnel, cohérent et repond-t-il aux attentes des Tunisiens et aux défis majeurs qui les attendent? A votre bon sens...
JT
Wow, quel article!
a posté le 27-01-2020 à 21:45
Un sujet important implanté d'une façon très intelligente à sensibiliser les lecteurs et lectrices avec des faits et rien que des faits.

@Si Nizar: J'adore votre article pour ses points pertinents qui nous font réfléchir et pour sa fluidité qui me fait oublier sa longueur.

@Si Nizar: quand je serai à Tunis en vacances, je passerai vous voir pour un café.
takilas
Larayafh qui fuit la justice.
a posté le 27-01-2020 à 21:41
C'est bien de celui-là qu'il sagit?
El moujrim. Sahha lih wild....
Maxula
@ lambda (suite)
a posté le 27-01-2020 à 21:24
"la LF 2013 c'est bien lui"

Non !
Fakhfakh n'a été nommé ministre des Finances que le 19 décembre 2012.
La Loi de finances 2013 fut publiée au JORT le 1er Janvier 2013, c'est à dire, une dizaine de jours après la prise de fonction de EF !
Croyez-vous possible qu'il soit suffisant (ou humainement possible) de "travailler" une loi de finances pendant seulement dix jours avant sa publication officielle ?
Quant à la légitimité de EF, vous pouvez toujours la tourner dans tous les sens, il restera toujours que c'est le PR qui la lui confère !
Maxula.
Maxula
@ lambda
a posté le 27-01-2020 à 20:57
"sous Jebali et non Laarayedh"

Oui, c'est vrai, mais entre le prétendant au 6ème califat et l'ami de Abou Mihadh, je ne vois aucune différence, d'où la confusion.
Quant à la légitimité de NB en tant que journaliste, ce n'est pas moi qui la lui contesterai. . .
Celle de dénier toute légitimité à tel ou tel homme politique nommé par le Président de la République, c'est tout à fait différent !
C'est "pour le moins", aller trop vite en besogne et décréter l'incapacité du maçon avant de l'avoir vu à l'oeuvre !
Maxula.
Maxula
@ Mamout 27-01-2020 19:35
a posté le 27-01-2020 à 20:40
De la légitimité (bis).

"Que représente M. Fakhfakh sur l'échiquier politique national? 0,3% du corps électoral."

Et que représentait (selon vos critères) Samir Taieb (ministre de l'agriculture) quand il fut nommé en août 2016 dans le gouvernement de Youssef Chahed, avec la bénédiction de BCE président de la République ?
Il n'avait même pas la légitimité des urnes ! Et son parti (Massar) n'a pas eu UN SEUL élu à l'Assemblée !

Et Chahed lui-même ! Quelle était (le degré de) sa légitimité quand il fut nommé par BCE ?

Et même Habib Essid !
De quelle légitimité jouissait-il donc ? A part celle d'avoir été nommé par BCE ?
'?tait-il élu ? Avait-il une assise politique ?

Comme vous voyez, nous pouvons aller très loin avec des questions qui n'ont AUCUNE portée si ce n'est celle d'essayer d'introduire un coin dans le futur gouvernement. . .
Ce gouvernement qui passera comme une lettre à la poste. . . si certains partis (et certains députés) ne veulent pas faire face à une dissolution de l'Assemblée !
Maxula.

Lambda
@maxula
a posté le 27-01-2020 à 20:32
Tu lâches l'essentiel et tu cherches à contredire Nizar Bahloul avec des arguments fallacieux.
Fakhfakh est bien légal dans son poste mais il n'a pas de légitimité.
Fakhfakh a été nommé ministre par intérim juste après la démission de Dimassi. Et la LF 2013 c'est bien lui et c'était sous Jebali et non Laarayedh. Vérifie tes infos avant de contredire juste pour contredire.
Pour la légitimité de NB, il la tire de nous, ses lecteurs et commentateurs, toi en premier.
nazou de la chameliere
savez vous pourquoi
a posté le 27-01-2020 à 19:39
Jemli était l'homme de la situation ?
Parce qu'il avait envoyé bouler tous les partis politiques ,et leurs kk nerveux !!!
Il a du caractere pour dire m.... a tous !!
Maintenant ,c'est trop tard !
Curieux cette capacité des laicards a ne pas voir l'évidence !!
com dab quoi !!!
Mamout
Incompétence, médiocrité et mensonge...
a posté le 27-01-2020 à 19:35
Mon cher Si Nizar, le mot clé de votre édito est légitimité. Est ce que la décision du Président de la république de confier la mission de former le gouvernement à Elyes Fakhfakh est légitime? C'est à dire conforme à l'esprit de la constitution et à la justice comme norme de droit, et fondée sur le respect de l'intêret du pays, des attentes des citoyens et des engagements pris par le Président KS lors de la campagne électorale...

Que représente M. Fakhfakh sur l'échiquier politique national? 0,3% du corps électoral. Que représente son parti à l'assemblée? 0% de sièges. Quel est le poids de son mentor Dr Ben Jaafar, l'artisan de la "meilleure constitution au monde"? 0,6% lors du premier tour de la présidentielle de 2014. Quelles sont les réalisations reconnues à mettre au crédit de M. Fakhfakh depuis qu'ils s'est engagé en politique? 0

Il est donc tout à fait légitime de notre part de demander à Monsieur le Président de la République si, comme le stipule le paragraphe 3 de l'article 89 de la constitution, M.Elyes El Fakhfakh est "la personnalité jugée la plus apte, en vue de former un gouvernement dans un délai maximum d'un mois"?

Monsieur le Président de la République, avec tout le respect du à votre personne et votre fonction, ne pensez vous pas que vous devez aux Tunisiens, au moins ceux d'entre eux qui vous ont porté à la magistrature suprême, des explications? N'est il pas de votre devoir et de votre responsabilité de nous éclairer, de nous diriger et de nous informer? Parce que vos choix, vos décisions et vos actions engagent la Nation tout entière et surtout l'avenir de nos enfants..et des vôtres Monsieur le Président.

Le Général De Gaulle que vous citez souvent à un jour décrit les radicaux de gauche comme des "pisse vinaigre". M.Fakhfakh et son mentor Dr Ben Jaafar appartiennent à cette même école des radicaux socialistes...

Or notre pays à aujourd'hui besoin de dirigeants qui pissent leur sang...tellement les charges, les difficultés et les défis qui les attendent, qui nous attendent et nous accablent tous, sont pénibles et écrasants.

Monsieur le Président, on vous à cru fondamentalement différent de tous ces politiciens sans principes ni loyauté, sans foi ni loi...ceux qui ont, depuis des décennies, conduit notre pays à la dérive, au bord du précipice. C'est pourquoi les Tunisiens vous ont massivement élu, pour échapper à la médiocrité, à l'incompétence, au mensonge..et au mauvais sort.

Malheureusement, avec votre choix de confier la formation du Gouvernement à quelqu'un sans aucune assise, sans aucun crédit et sans aucune légitimité (populaire, électorale et même politique...), on ne peut que constater que vous avez cédé à la logique des partis que vous avez toujours dénigré et à des calculs absurdes sans fondement et sans lendemain. C'est très malheureux pour notre pays. Plus grave encore, c'est très dangereux.
Maxula
Tunisino no ?
a posté le 27-01-2020 à 19:27
"KS est un perdant (Fachel)"

Un perdant. . .qui vient d'être élu Président de la République ?
C'est une logique. . . par l'absurde !
Maxula.
Maxula
De la légitimité !
a posté le 27-01-2020 à 19:22
Nizar Bahloul nous donne là un bel exemple de parti-pris, aux antipodes de ce que l'on est en droit d'attendre d'un journaliste censé éclairer ses lecteurs en quête d'une analyse impartiale, propre à nous sortir du maquis des opinions à courte vue et du gloubi-boulga des concepts téléphonés et/ou tirés par les cheveux de la tonsure !

Florilège :
"Sa seule légitimité, il la tire de celle du président de la République". . . et c'est amplement suffisant, figurez-vous !

"il faut qu'il se réveille de bonne heure pour obtenir la légitimité minima aux yeux du public"

Et Nizar Bahloul est-il lui-même, assez légitime pour mesurer en toute impartialité celle que le peuple voudra bien reconnaître (même à minima) au futur chef du gouvernement ?
Et puis, s'il est question de légitimité, on ne tient jamais la sienne que par les urnes ou par le fait d'avoir été désigné par celui qui tient la sienne par les mêmes urnes.
Quant à l'article 32 de la Loi de Finances 2013(*), ce n'est que la traduction dans les faits du Décret-Loi n° 2011-1 du 19 Février 2011.
Que je sache, Fakhfakh ne faisait pas partie en février 2011 du gouvernement "coupable de la forfaiture" d'avoir pris ce décret-là, le premier ministre d'alors étant un certain BCE, non ?
Je rappelle que EF ne fut nommé au Tourisme qu'en décembre 2011, pour ne prendre le ministère des finances qu'à partir du 19 décembre 2012.
Et si Nizar Bahloul lui attribue "abusivement" la confection de la Loi de Finances 2013, ce n'est jamais que sur ordre et sous l'autorité du chef du gouvernement d'alors, à savoir un certain Laarayedh de triste mémoire...que ladite loi fut publiée au JORT.
J'attends alors de Nizar Bahloul, si ce n'est pas trop lui demander, qu'il nous explique quel est LE VRAI degré de résponsabilité (total, partiel. . .) de EF dans la prise de décision de cette "Régularisation des situations des bénéficiaires de l'amnistie vis-à-vis des caisses sociales" ?
Maxula.
(*)
http://www.droit-afrique.com/upload/doc/tunisie/Tunisie-LF-2013.pdf
double-rhum
Duel
a posté le 27-01-2020 à 19:07
Président-président arp. Le Premier Ministre, comme l'eau, prend la forme et la couleur du conteneur.
Le marseillais
Le suppôt de nahda
a posté le 27-01-2020 à 17:41
Avant de devenir chef de gouvernement, ils faut le traduire devant la justice car il a aucune dignité sans inhibition, le vrai politicien après 2011 grande gueule et il ne sert à rien, le bourricot qui dit oui
Abir
Wahdek y'a NizarB
a posté le 27-01-2020 à 17:26
@ NB quand vous parlez, rien à ajouter,on ne peut mieux commenter ! Bravo
Tunisino
Ce qui n'a pas été dit dans ce bon article
a posté le 27-01-2020 à 16:49
1. EF a été retenu parce qu'il est esclavable, avant et maintenant, tout comme son ami YC.
2. KS est un perdant (Fachel) et EF est un arriviste, tous les deux sont des irresponsables.