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Chroniques
Et si Khemaïes Chammari avait été président de l'IVD ?
28/03/2018 | 15:59
4 min

Par Marouen Achouri

 

Il serait tout simplement ridicule d’être opposé à une forme, quelle qu’elle soit, de justice transitionnelle en Tunisie. Les blessures du passé, à défaut de disparaitre, doivent être soignées par un processus honnête basé sur le rétablissement des vérités et le dédommagement, au moins moral, des victimes de l’ancien régime.

 

C’est dans cet esprit qu’avait émergé  l’idée d’une instance qui s’attellerait à cette tâche difficile, compliquée mais ô combien essentielle dans tout processus transitoire. Cette instance aurait permis de casser la division entre « suppôts de l’ancien régime » et « révolutionnaires ». Elle aurait permis de panser cette blessure entre bourguibistes et youssefistes, entre destouriens et gauchistes et islamistes. Elle aurait surtout permis d’aider, par des enquêtes objectives, à aider à l’écriture de l’Histoire moderne de la Tunisie. In fine, cette instance aurait permis de préparer le terrain à un nouveau départ pour tout un peuple qui serait réconcilié avec son Histoire. C’est pour toutes ces raisons que nous avions tous applaudi (ou presque) le fait qu’une telle instance existe. 

 

Malheureusement, il s’est avéré utopique de penser qu’une telle instance ne serait pas l’enjeu de batailles politiques intenses. La première de ces batailles, et probablement la plus déterminante, a été celle de la présidence de ladite instance. Il y avait deux prétendants, l’un soutenu par les progressistes et l’autre par les islamistes, Khemaïes Chammari et Sihem Ben Sedrine. Profitant de leur majorité à l’assemblée et de l’éparpillement criminel des progressistes, les islamistes ont réussi à offrir la présidence de l’Instance vérité et dignité à Sihem Ben Sedrine.

 

C’est alors que l’ensemble des médias sérieux et des observateurs avérés de la scène politique tunisienne ont tiré le signal d’alarme. Tous nourrissaient des inquiétudes sincères quant à l’influence qu’exercerait un tel personnage sur le bon déroulement de la justice transitionnelle. La moindre des précautions eut été de ne pas placer à la tête d’une telle instance une personne pétrie de vindicte et de haine. C’est loin d’être une simple impression puisque les témoignages se suivent et se ressemblent, allant de ses anciens compagnons de lutte jusqu’à ses employés de la radio Kalima, sans parler de ses déclarations publiques sur des conteneurs remplis de fausses barbes qui auraient servi à discréditer les islamistes. Donc, elle était loin d’être la personne idoine pour une telle responsabilité.

C’est là que Khemaïes Chammari aurait été un bien meilleur choix indépendamment de toute influence politicienne. Il s’agit d’un militant sincère qui s’est lui-même débarrassé des fantômes du passé et qui est réconcilié avec lui-même. Il s’agit d’un militant qui possède la grandeur nécessaire pour aller au-delà de sa petite personne et de ses petits intérêts. Il s’agit surtout de quelqu’un qui ne cherche pas, à travers cette instance, à voir du pays et à s’assurer un avenir.

 

Cette nuance est restée indéchiffrable pour les soutiens et les fans de Sihem Ben Sedrine. Ils ont interprété toutes ces critiques comme les premières tentatives d’entrave du processus de la justice transitionnelle. Eux qui mettent en garde contre la personnification, ne se rendent pas compte que c’est Sihem Ben Sedrine qui l’a instaurée quand elle refuse de se remettre en question et quand elle met toutes les critiques dans le même sac pour les déverser sur le processus. Critiquer Sihem Ben Sedrine revient à occulter les vérités, quand on dit qu’elle n’est pas apte à présider une telle instance c’est qu’on a peur de voir ses méfaits exposés.

 

Quatre ans plus tard, la situation est telle qu’on l’avait craint. Le processus de la justice transitionnelle est trébuchant, la présidente de l’IVD ignore superbement toute forme d’autorité, y compris judiciaire, et a commis d’autres méfaits qu’il serait inutile d’exposer. La question que l’on peut aujourd’hui se poser est la suivante : Et si Khemaïes Chammari avait été président de l’IVD ? La justice transitionnelle serait-elle dans cet état ? Aurait-il fait virer au moins trois membres de l’instance ? Aurait-il adopté cette attitude de défiance et d’arrogance ?

Nous ne le saurons probablement jamais. Ce qui est sûr par contre, c’est que l’IVD aurait pu être une formidable occasion pour rassembler le peuple tunisien autour de cette volonté de savoir, de comprendre, et de passer à autre chose. Une opportunité pour nous réconcilier avec notre passé, au lieu de cela on se fâche avec notre présent.

 

28/03/2018 | 15:59
4 min
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Commentaires (9)

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Raad
| 04-04-2018 15:11
Il faut arrêter toutes ces institutions qui ne servent à rien comme l'IVD et tant d'autres.
Quand on fait de la politique, il faut s'attendre à des vertes et des pas mûrs. C'est à dire â toutes les conséquences de la vie.
L'exemple est encore présent parmi nous, l'histoire des indemnisations à des semblants politicards ou autres à fait que le pays aujourd'hui est à genoux.
Un soldat quand il part à la guerre il ne se pose pas de questions, à savoir s'il va revenir vivant ou mort ou pas du tout.
Les sois disants politicards de tout bord n'arrêtent pas de demander des compensations, se sont des sangsues jusqu'à la fin de leurs jours, et encore.
Ce qui m'intrigue le plus, ce sont ces mesquins de religieux, ces donneurs de leçons ainsi soit-il. Ils n'arrêtent pas de dire que les intérêts bancaires c'est péché, que l'argent mal acquis c'est encore péché, ce sont les plus grands escrocs sur terre et n'allez pas me dire le contraire.
Alors, avec ou sans le résultat est catastrophique, prenant les bons exemples tel celui de l'Afrique du Sud ou des pays du Nord de l'Europe.
Quand on veut servir son pays on le fait avec honneur et dignité.

Imad
| 04-04-2018 08:54
La verite,toute la verite et rien que la verite....c est tout ce que nous voulons savoir afin que cela ne se reproduise plus.quitte a pardonner par la suite....connaitre la verite entiere sans aucune manipulation est le fondement qui ouvrira la porte d une veritable reconciliation permanente et durable dans le temps.Le probleme n est ni Chemmari ni Ben Sedrine,les deux sont connus pour leur militantisme sincere et leur lutte contre la tyrannie,le probleme sont ceux par qui tous les malheurs du pays ont trouve leurs sources, les corrompus,les mafias et les opportunistes des regimes dictatoriaux et ceux qui profitent des situations de chaos que nous vivons,c est ceux memes qui ont votes la loi de reconciliation de Beji Caied Essebsi,c est ceux memes qui dressent les obstacles et renient l existence meme du processus de reconciliations nationales a l issue des travaux de L IVD.....En un mot il sont contre la verite, contre la justice independante,ils sont pour le chaos et la liberte de corrompre,de manipuler et la fraude fiscale.point barre.

babamomes
| 01-04-2018 13:31
si chammari avait été designé à la tête de l´IVD, il se serait suicidé le jour ou les pressions de nidaa tounes ont commencé à mettre les batons dans les roues por detourner l instance de sa mission et la faire echouer. Chammari

Forza
| 29-03-2018 21:05
Si Mr. Chamari montre le même courage que SBS, il sera lui aussi la cible des attaques. Ce n'est pas une question de personnes. Ils ne veulent pas que la vérité éclate.

hamidouche
| 29-03-2018 08:15
Comment nous faire croire que certains ne veulent pas de justice transitionnelle! En fait, la finalité de cette justice est la réconciliation nationale , qui n'en veut pas! On nous dit que cette instance va dévoiler la vérité! qui ne connait pas cette vérité ; même les islamistes d'une chaine TV qui a diffusé beaucoup de témoignages. Les archives de la présidence de la république était sous le contrôle de Moncef Marzoouki , qui aurait certainement analysé les documents et probablement en faire des copies ; ceux du ministère de l'intérieur étaient à la disposition de Ali Laariadh . Donc, de quoi parle -t-on en disant qu'on veut cacher la vérité!!!!

Khneji
| 28-03-2018 22:51
Si Mr Chammari avait ete'president il reussira a 100% tant qu il ne s approche pas des TABAOUS que les destouriens,les Nidaisres et les Rcidistes les considerent comme lignes rouges.SBS a choisi le chemin le plus difficile elle aurait pu etre tres apprecie' par ceux cite' ci dessus mais elle ne peut pas le faire car tous simplement elle est fidele a ses principes

HatemC
| 28-03-2018 19:51
Mon dernier post ... non RBH mais Marouen l'auteur de l'article... désolé ... mais bon c'est BN ... HC

HatemC
| 28-03-2018 19:41
Avec des si on coupe du bois mon cher ...

SI l'IVD est indispensable ... la benmachin ne l'est pas ...
Elle est animé d'une haine qui altère son jugement et l'IVD doit revenir à une autre personnalité ..

Cette benmachin est une haineuse ... une Youssefiste tout comme les HARKIS du CpR et de Tayyar ...
Ils veulent salir la mémoire du MOUVEMENT NATIONALISTE TUNISIEN .... des REVISIONISTES

- Rappelez vous les allégations colportés par cette vipère sur COTUSAL en incriminant directement Bourguiba ...
- Rappelez vous l'épisode des archives qu'elle a voulu s'approprier

Savez vous pourquoi ?
Savez vous pourquoi ?

Pour effacer toute trace de l'implication de ses proches et de ses alliés yousséfistes dans la trahison contre la Tunisie ...
Effacer la trahison de la famille marzouki le HARKi mais aussi de sa famille @ elle ...

Je n'invente rien ... son père Ahmed BEN SEDRINE un youssefiste était un corrompu et a été jugé par Feu Mohamed FARHAT, alors Procureur Général de la République Tunisienne et en cette qualité il était le patron fort de toute la magistrature tunisienne

Mohamed Farhat un militant nationaliste ... avait muté par mesure disciplinaire ce "Ahmed Ben Sédrine" un Juge jugé corrompu, jusqu'à la date du Conseil Disciplinaire en vue de le démettre de ses fonctions, ce qui fut fait fin 1976 ...

On comprend la HAINE de cette bensedrine pour salir Bourguiba et la Tunisie, quitte à semer le doute sur les évènements de l'indépendance.

Son but essentiel est de venger son père, le yousséfiste corrompu en s'appuyant sur les islamistes ennemis viscéral de Bourguiba qui les a pourchassé ... mais aussi de venger son oncle Ridha Ben Ammar un autre Youssefiste putschiste ....

Après la ratification des accords franco-tunisiens octroyant à la Tunisie une autonomie interne, en 1955, le Néo-Destour demande à partir du 20 novembre de la même année aux groupes de résistants d'arrêter leurs opérations militaires ... qu'on peut qualifier de terrorisme ...

Ben ammar et Benyoussef en exil au Moyen Orient ont refusé de rendre les armes voulant continuer la lutte et saboter l'indépendance Tunisienne ... et renverser Bourguiba avec l'aide de Nasser le panarabe ennemi juré de Bourguiba ...

Ben Ammar fut jugé puis amnistié par Bourguiba en 1966 ...

Cette vipère a la RAGE contre Bourguiba ... l'IVD est devenu son bras armé pour salir et calomnier ...

Elle est animé d'une haine qui altère son jugement et l'IVD doit revenir à une autre personnalité ...

Les Historiens ne laisseront cette révisionniste réécrire l'Histoire ....
Bensedrine est un danger pour la Tunisie ... l'IVD oui mais sans cette haineuse ... HC

Zohra
| 28-03-2018 17:44
'?a servait que de mettre de la poudre aux yeux au peuple c'est lui le pauvre, mais la maj9orité de ces gens victimes du pouvoir de Ben Ali soir disant, ils se sont rendus juste eux mêmes en vidant les caisses de l'état. Tout ça c'est de la mascarade, le peuple n'a rien vu que des charges en plus sur son dos, des salaires, des voitures, des voyages ect... ce peuple n'a récolté que l'amertume et de la haine en plus.