
S’attaquer à la défense des mœurs. Il fallait avoir le luxe de le faire. En pleine crise politique et sociale, le pouvoir préfère regarder ailleurs. Très loin même de là où on lui avait demandé de jeter un œil.
L’étau sur les moralités se resserre. L’étau sur les libertés se fait plus oppressant. On avait demandé au pouvoir de regarder l’état de nos écoles, de nos hôpitaux, de nos routes et de notre portefeuille, lui a préféré s’immiscer dans celui de nos smartphones. Drôle de sens des priorités…
Alors que la Libye voisine se dote d’une police des mœurs, que le paysage mondial prend une tournure des plus radicales, la Tunisie ne souhaite pas être en reste.
Au lieu de chercher la « pourriture » dans les écoles, les hôpitaux, le transport, les routes et le quotidien – déjà bien pénible – des Tunisiens, on préfère la dénicher sur la toile. S’attaquer à ceux qui osent un langage cru, parler de sexualité, d’homosexualité, et afficher des mœurs contraires au schéma classique de la société conservatrice.
Une cabale en masse contre des influenceurs sur TikTok et Instagram. Certains étaient très en vue, d’autres ont été découverts par les néophytes au gré des arrestations et des condamnations. Un coup de pub gigantesque certes, dont ils se passeraient volontiers. Leurs collègues, de peur de subir le même sort, ont préféré déserter la toile. Les réseaux sont débarrassés des futilités que le Tunisien scrollait pour palier l’ennui. Une véritable victoire.
Des mandats de dépôt et de lourdes peines de prison contre des personnes qui, au mieux, sont inoffensives, au pire, coupables de mauvais goût. Elles ne représentent un danger pour personne.
Nous avions parlé d’une éducation sexuelle pour nos enfants, afin de les sensibiliser aux violences exercées contre eux dans le silence des maisons et des salles de classe. A la place, on nous a mis en prison des instagrameurs et des tiktokeurs auxquels nos enfants ne devraient même pas avoir accès. Au lieu de nous donner de la sensibilisation, ils nous ont pris des libertés. Plus facile – et plus rapide - de tout barricader que de devoir se contraindre à préparer des stratégies à long terme pour informer, sensibiliser, et protéger. Plus simple et, certes, plus sensationnaliste.
On avait craint pour nos libertés du temps des islamistes. Le règne, fut-il partiel, d’Ennahdha, avait jeté un voile sur les libertés sexuelles, celles d’expression et de différence. Le modèle de société en avait été menacé et les proclamés progressistes avaient paniqué à l’idée de se voir isolés et marginalisés. Ces libertés s’en retrouvent encore plus menacées aujourd’hui. Emprisonner ces influenceurs dépravés, mettre en prison ces journalistes qui n’arrêtent pas de critiquer et mettre hors d’état de nuire les opposants les plus menaçants, tout cela est enfin possible aujourd’hui.
Le flambeau du parti islamiste a été très noblement assuré par le pouvoir actuel qui règne en maître absolu sur l’application des lois dans le pays. Sans contre-pouvoir pour l’alerter et sans cour constitutionnelle pour hurler à la violation de la constitution, on continue de manière arbitraire à appliquer des lois répressives condamnant des infractions basées sur des notions aussi vagues et obsolètes qu’un « attentat à la pudeur », « aux bonnes mœurs » et « à la moralité publique ». Ou encore celles criminalisant la diffusion d’informations « portant préjudice à la sûreté publique ou à la défense nationale ».
Aujourd’hui, des journalistes, des chroniqueurs et des artistes sont en prison depuis des mois à cause d’une parole, d’un commentaire, d’une information, d’une opinion, d’un graffiti. Sonia Dahmani croupit dans son donjon à La Manouba comme la dangereuse criminelle multirécidiviste qu’elle est. On lui refuse la plus simple des nourritures, on la prive de s’habiller décemment et de jouir des droits les plus élémentaires auxquels un être humain devrait avoir droit. Mohamed Boughalleb, à quelques semaines de sa libération, est malmené jusqu’au bout, son état de santé se dégrade et son moral lâche. Chadha Haj Mbarek n’est plus « qu'un corps frêle et abattu, sans âme, épuisé par la maladie, l'injustice et l'ingratitude, incapable de se lever ou de parler ».
Mourad Zeghidi, Borhen Bsaiss, Rached Tamboura et d’autres… purgent d’injustes peines en silence en attendant des jours meilleurs. Tous sont de dangereux criminels représentant un risque pour leurs concitoyens. La société se porterait beaucoup mieux sans eux...
Thank you for the effort of writing a lukewarm chronicle.
I do not what is happening to this media, where I used to find good analysis, informed journalists and sometimes even profound opinions. There is no "surprise" when I read Business news, lately. Certainly a bad sign, that of a shift towards ideology and away from reality and information, that is helping people to shape opinions based on reliably sourced facts and transparent analysis where the writer explicit where he or she is coming from.
I am not a tik tok user and had to "have a look" at the profiles of those who presumably did condemnable things there. That was quite a shock and surprise. A shock that such obscenity could actually happen in our society. A surprise that it took us so long to tackle that.
I am sorry, Dear Synda, but I do not find it is tolerable to allow for that. And the argument that consists in saying that if we do not allow it, our kids will go and look for it elsewhere - and find it - is a rather strange one. So what do you suggest? We allow everything that could be done elsewhere in our country? It is a counter-argument.
There are a couple of people who were condemned and the trials are still ongoing. The media itself was not censored, but using it as channel to target our youth was, and the result is rather promising. If it was like what you are describing, we would have had thousands of people arrested. Clearly, it is not the case, so please calm down and stick to the facts, at least try, it might work out pretty good sometimes.
Ah, just in case you go in that direction, I am writing this comment as an answer to your chronicle, and nothing in what I express here is meant towards you as a person. Happy to apologize if anything could be ready as such and to say upfront that I have no such intention.
Thank you and looking forward to some real journalism on the columns of this media.
Regards, JH
Si oui, l'offense doit être sanctionnée.
Si non, elle ne doit pas l'être.
Par exemple, une fille en bikini sur une plage va heurter la sensibilité d'un salafiste.
Pour lui c'est une offense. Et comme il considère l'offense comme un délit, cette fille doit ère punie. Voire condamnée à mort, comme en Iran ou en Afghanistan.
Pour moi, non, elle ne commet aucun délit, puisqu'elle ne vole pas, ne violente pas, ne tue pas...
Si elle me dérange, je n'ai qu'à regarder ailleurs.
La discussion est donc fondamentale, pour que le Droit, donc la raison, s'empare du sujet,
On voit qu"il ne s'agit de rien moins que la frontière entre le Droit et la dictature, et il est étonnant qu'un pays dirigé par un homme de Droit n'ait pas encore engagé sérieusement la discussion!
Pour Tiktok, j"avoue ne pas comprendre l'affolement ambiant.
Quand mon gamin avait installé Tiktok sur son phone, nous avions parlé. Pour lui dire que s'il était harcelé, menacé, ou était victime de diffamation... cela relevait de la police. Il fallait qu'il parle, surtout ne pas s'enfermer, ne pas tomber dans la violence, contre soi ou contre les autres. Et signaler aux copains, aux parents, aux profs, à la police si nécessaire.
Et ca a très bien marché et marche encore, il a même bien aidé des copines et des copains a réagir dans des situations qui auraient pu dégénérer.
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Vous êtes là, à longueur de journée, à critiquer, pour critiquer, à errer, "méchine m3a él méchine et jéyine m3a él jéyine", avec comme unique objectif, celui de porter atteinte au président qui a coupé l'herbe sous vos pieds, un certain 21 juillet béni.
Depuis la maudite année 2011, la "racaillisation" de notre société, avec ses centaines de milliers de parvenus, a pris une proportion inquiétante.
Les réseaux sociaux sont devenus pour les déglingués du caillou, un moyen aisé pour se faire de l'argent, sur le dos de dizaines, si ce n'est des centaines de milliers de crétins, de voyeurs et d'écervelés.
Sur le plan com, rien d'extraordinaire, quelques "appâts" visuels et les voilà tous, entrant en transe.
Un petit peu d'exhibitionnisme et l'affaire est dans le sac.
Quand on veut rétablir l'ordre, le respect, la pudeur, la discipline et le savoir-vivre, les débordements et la tolérance, doivent être obligatoirement régulés.
Attribuer systématiquement des arguments négatifs aux actions de l'Etat, peut prendre une tournure dangereuse pour les virtuoses de la "FIT'NA".
Une personne avertie en vaut, deux.
On est un peuple, éternellement insatisfait.
Le peuple français est de nature râleur, mais, alors le peuple tunisien est summum des râleurs.
Il gemit tout le temps, même quand il ya satisfaction, il va vous trouver une faille.
Hahaha
Je ne vais dire autre chose je vais être méchante et je vais blesser, donc je me tais.
Bonne journée
Salutations
Quand on analyse le Tiktok tunisien on remarque que le nombre de Tiktokeuses osées a augmenté. Sur X (ex-Twitter) l'opposition se fait plus virulente. On remarque la réapparition de Jalel Brik, un héros de YT qui essaye de gagner de l'influence sur Tiktok.
Dans le cas Tunisien comme dans le cas Libyen, il s'agit d'une opération médiatique pour signaler la puissance du régime (Haybat Al dawla) et créer une distraction, mais ce sont des opérations inutiles et inefficaces, on détruit la vie d'une douzaine de Tiktokeuses pour rien.
Ceux qui restent vont s'adapter et utiliser des Avatars, des filtres, des proxys, des VPN pour cacher leurs identités.
La majorité des Tiktokeuses produisent des vidéos pour le marketing et comme gagne pain ou non pour une révolution culturelle ou politique. Elles distribuent de iPhone 15 a leurs audience et font la promotion de plusieurs produits et boutiques. Elles cherchent la viralite et le gouvernement avec cette de persécution a augmente la popularité de Tiktok et a encourage la création de plus de Tiktokeuses. Ces Tiktokeuses vont apprendre les leçons de celles qui les ont précéder pour éviter la prison. L'audience de Tiktok en Tunisie a dépassé le million et 70% ont moins de 24 ans. Si gouvernement interdit Tiktok, les jeunes vont vite apprendre les moyens pour contourner l'interdiction. Le gouvernement peut interdire l'Internet mais il y aura surement des entrepreneures qui vont introduire l'Internet par Satellite (e.g. StarLink) et vendre des abonnements comme ce fut le cas des chaines TV payantes par le passé.
Livre 4 , chapitre 8, la grand théière de la vie ultime Pokémon rouge.
Mais nous sommes d une culture differente qui donne une importance aux enfants , aux sacree , au mal au bien .
Le code civil et le code penal des cultures europeennes ne sont que copie des religions jusqu a l adultere .
vous demandez aux tunisiens d etre des francais sans moeur car meme les americains sont plus religieux que nous concernant l alcool le parjure l adultere .
Mais vous avez raison l etat est aux abois economiquement parlant avec leur projet d une economie communiste il est donc dans la bonne lign2 des communiste de suivre la vie social de chaque citoyen
Toi qui est un grand penseur à tes heures perdus, comment c'est possible de tomber si bas ?
Les français sans m'?urs et les américains avec loooooool, faut parler de se que l'on connaît l'ami, l'un comme l'autre ont des économies ronflantes et des m'?urs libre, d'ailleurs, l'un comme l'autre sont très attachés à la notion de liberté et l'un comme l'autre ne s'occupe pas des « bonnes » m'?urs du citoyen, c'est peut-être pour ça qu'il sont à ce niveau là ? D'ailleurs tu connais un pays qui s'occupe des bonnes m'?urs de ces citoyens où il fait bon vivre ?
Vous connaissez très mal la France, ses lois, sa culture.
Barra akra el aarbi.....yè tajine....
'?a n à rien à voir avec la VRAIE liberté d expression...je suis désolé..
La VRAI liberté d'expression que tu dis, Mouais, ça donnerai à rire si les conséquences de ce genre de mentalités ne causaient pas autant de dégât, alors y'a pas de vrai liberté d'expression et une fausse liberté d'expression, soit y'a la liberté d'expression soit y'en a pas (la seul limite est la menace, la diffamation et la promotion de la haine)
Ce pays est en train de s'autodétruire parce qu'il est incapable de se remettre en question et qu'il est englué dans un état d'esprit irréformable.
C'est dans les têtes qu'il aurait fallut faire la révolution, c'est ce qui a manqué. Voilà pourquoi on en est là.
Et l'autre qui cherche a ramener des investissements ... bon courage lol.
Vu de loin, ce pays est en train de sombrer complètement.