Le président du Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri), Dhaoui Midani, est intervenu, ce vendredi 29 novembre 2024, sur les ondes de Jawhara FM, au sujet des menaces pesant sur la saison de récolte et de production d’huile d’olive ainsi que sur les grandes cultures.
Lors de son intervention dans l’émission Sbeh El Ward, animée par Hatem Ben Amara, il a salué toute initiative visant à améliorer la situation du secteur agricole : « Nous félicitons chaque pas positif qui tend à corriger les aspects défaillants du secteur. »
Cependant, il a insisté sur la nécessité de traduire les décisions politiques en actions concrètes, notamment après la récente réunion présidée par le président de la République : « Nous espérons qu’après la réunion présidée par le président de la République, nous passerons à la concrétisation, que ce soit dans le secteur oléicole ou celui des grandes cultures. »
M. Midani a décrit une situation alarmante dans le secteur de l’huile d’olive, marquée par une chute significative des performances. Il a relevé un décalage entre les prix du marché local et ceux du marché international, où le prix de l’huile d’olive dépasse actuellement six euros. En Tunisie, malgré des coûts de production élevés, le prix de base de l’huile est fixé à seulement dix dinars.
Outre cette distorsion, d’autres obstacles pèsent lourdement sur les agriculteurs : « Les agriculteurs sont endettés et engagés auprès des banques et des sociétés. » Il a également déploré la réduction de la durée de la saison de récolte, désormais limitée : « Nous avons retiré trente jours à la saison de récolte. »
Cette réduction provoque de multiples effets négatifs. Les huileries, saturées par des quantités massives d’olives en peu de temps, ne peuvent pas suivre le rythme de la transformation. Cela retarde le pressage, obligeant à stocker les olives plusieurs jours avant leur traitement, ce qui nuit directement à la qualité de l’huile : « Quand la qualité de notre huile est impactée, cela nuit à la notoriété et à la réputation de notre production sur la scène internationale. » En outre, ce décalage perturbe la saison suivante, car les oliviers n’ont pas le temps nécessaire pour se régénérer et produire des olives de qualité.
Face à cette situation, M. Midani a exprimé son incompréhension : « On ne comprend pas ce qui se passe, il y a trop d’opacité. Où est l’Office national de l’huile (ONH) ? »
Malgré les instructions données par le président de la République, il a déploré l’absence d’actions concrètes de l’ONH. Pendant ce temps, les prix continuent de chuter, atteignant des niveaux si bas qu’ils ne couvrent même pas les coûts de vie des agriculteurs. « Nous sommes témoins d’une richesse nationale qui est en train de s’évaporer », a-t-il alerté, évoquant le risque de voir les forêts d’oliviers abandonnées.
Dans la deuxième partie de son intervention, M. Midani a évoqué les retards préoccupants dans la préparation de la saison des grandes cultures, notamment pour les céréales : « Il faut concrétiser les instructions du président de la République », a-t-il martelé, dénonçant l’inertie dans l’application des décisions politiques.
À quelques semaines de la fin de la période des semis, moins de 40% du processus a été accompli : « Il reste entre vingt et trente jours pour clôturer les semis, et nous sommes à moins de 40% de ce processus. »
Ce retard constitue une menace pour la sécurité alimentaire du pays. Paradoxalement, alors que les conditions climatiques sont cette année favorables, les semences font défaut : « Quand nous étions dans une saison de sécheresse, nous avons trouvé les semences. Maintenant, alors que les estimations de production ont été multipliées par trois, nous ne trouvons pas les semences. Il faudra donner des explications. »
H.K
Que chacun travaille + et il aura le prix qu il merite
Les responsables de l'agriculture devraient évaluer les stocks actuels jusqu'à la moindre goutte et décider des prix publics unitaires planchers à appliquer en fonction d'une consommation raisonnable des tunisiens.
Le secteur de l'huile d'olive, véritable patrimoine national doit être vraiment suivi à la loupe.
arrête d'être fataliste, on est au 21eme siècle. comment les autres pays avancent?
Source Businessnews