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Tribunes
Un voyage sans retour
04/08/2021 | 09:54
6 min
Un voyage sans retour


Par Mohamed Salah Ben AMMAR


 

 

« La région de Redaief sans eau depuis 2 semaines » titrait le 3 août 2021 un journal de la place et ce n’est pas un scoop. Chaque été, la sécheresse en Tunisie atteint un seuil plus élevé que l’année précédente. La distribution de l’eau est régulièrement interrompue même dans les régions réputées riches en eau. Les images de barrages presque vides font froid dans le dos. Les incendies sont quotidiens.

Notre gestion de l’eau, source de la vie, est la grande victime de cette inconscience. Que faire ? Il serait difficile d’aborder tous les aspects de la destruction de notre environnement en quelques mots, mais en Tunisie peut être plus qu’ailleurs nous subissons les conséquences de la folie des humains.

Selon l'ONG américaine Global Footprint Network le 29 juillet 2021, l'humanité a consommé l'ensemble des ressources planétaires renouvelables pour l'année 2021 ! A partir de ce jour l'empreinte écologique dépasse la biocapacité de la planète. En 1980 le jour de dépassement était le 04 novembre, en 2000 le 06 août. Autrement dit, le jour à partir duquel l’humanité a consommé plus d’eau, plus pêché plus de poissons, abattu plus d'arbres, construit et cultivé sur plus de terres que ce que la nature peut fournir en une année arrive de plus en plus tôt. Aujourd’hui l’humanité vit à crédit la moitié de l’année et le déficit s’aggrave. Notre planète terre s'épuise. Quelques pays riches contribuent 10 à 15 fois plus que les pays pauvres à ce déficit, mais c’est les pays pauvres qui payent le plus lourd tribut à ce qu’il faut bien appeler un terrecide. Pensez que 1,3 milliards de tonnes de nourriture est jetée ou perdue chaque année.

 

La Russie, la Chine, le Canada, l’Indonésie et les USA qui disposent de la moitié des ressources mondiales en eau surconsomment et gaspille l'eau, ailleurs d’autres humains, 1,5 milliard de personnes n'ont pas accès à une eau potable.

 

La Tunisie sera et est déjà l’une des plus grandes victimes de cette évolution. En effet le stress hydrique « situation critique qui surgit lorsque les ressources en eau disponibles sont inférieures à la demande en eau » est une réalité palpable chez nous. Nos demandes en eau dépassent de loin la disponibilité de cette eau. Notre pays est considéré comme l’une des plus grandes victimes des impacts négatifs des changements climatiques. Certes nous subissons l’inconscience des autres mais nous assumons aussi une lourde responsabilité dans cette dérive.  Nous sommes classés à la 30e position sur 164 pays, dans la catégorie des pays exposés à un stress hydrique. (Institut des ressources mondiales). D’ici 2030 la diminution de nos ressources hydriques est estimée à 30%, l’élévation du niveau de la mer rendra inutilisable certaines nappes qui seront devenues trop salées, les périodes de sécheresses itératives, des canicules de plus en plus rapprochées, la déforestation, la perte de la biodiversité, l'érosion des sols et leurs corollaires que sont les catastrophes naturelles ne semblent pas préoccuper plus que cela les responsables. 

L’unité de planification stratégique de l’eau au Bureau de planification des équilibres hydrauliques (Bpeh) du ministère de l’Agriculture, nous apprend qu'avec une moyenne de 410 m³ d’eau par habitant et par an, la Tunisie se trouve nettement en dessous du seuil du stress hydrique (moins de 500 m³/ habitant / an). L’allocation annuelle en eau est moitié moindre par rapport au seuil de pauvreté qui est de 1000m3 par an et par habitant. Cette allocation par habitant se réduit tous les ans. Nous sommes ainsi devenus l’un des pays les plus mal classés au monde en matière de dotation hydrique.

 

Nous sommes donc plus exposés que d’autres, mais avons-nous pris conscience de la gravité de la situation et qu’avons-nous fait pour y remédier ?

 

La nature n’est qu’un des paramètres. La mauvaise gestion de l’eau en est un autre. Qu’avons-nous fait devant ce qu’il faut qualifier d’urgences climatiques vitales ? Nous savons que la mobilisation de la pluviométrie chez nous est loin d’être optimale. Il tombe sur la Tunisie en moyenne environ 36 milliards de m3 d’eau de pluie par an, or, les eaux de surface mobilisées dans les lacs, les barrages et dans les nappes aquifères ne totalisent qu’environ 4,8 milliards de m3/an, nous savons donc que plus de 80% de cette manne du ciel (soit 31 milliards de m3 /an) vont s’évaporer ou être rejetés dans les sebkhas et la mer. (Direction de la planification stratégique au ministère de l’agriculture).

 

Comme toujours l’un n’allant pas sans l’autre, l’exploitation de ces ressources rares répond à un modèle totalement dépassé, révoltant d’incohérences. Le traitement et le recours aux eaux usées est insignifiant notamment en agriculture, pour mémoire l’irrigation représente 82 % de la consommation contre 14 % pour les ménages ! Des cultures non adaptées à notre climat semi-aride et aride ont été développées par des puissants groupes financiers qui dilapident l’eau sans retenue, pour fournir le marché en produits à des prix souvent inaccessibles à une grande partie de la population. Les piscines et autres pelouses de gazons arrosées en plein jour font le reste.

Par ailleurs notre réglementation, le fameux code des eaux date de 1975. Autant dire qu’il est obsolète. Depuis plusieurs années un nouveau code des eaux est en gestation. Il devrait améliorer la gouvernance des ressources en eau dans une approche "de gestion intégrée, englobant toutes les dimensions : technique, économique, sociale, environnementale, culturelle, juridique, institutionnelle et financière, tout en sécurisant le service de l’eau en quantité et en qualité pour toutes les parties prenantes de la production à l’usage, y compris pour les générations futures." De nobles intentions mais encore faut-il qu’il soit adopté par l’ARP.

Nos experts le savent, la gravité de la situation impose que l’Etat soit le seul acteur responsable de la gestion, la gouvernance et l’exploitation des ressources hydriques. Le modèle des Groupements de développement agricoles (GDA) et des groupements hydrauliques privés n’est plus adapté à notre situation, tous les intervenants en sont conscients.  Mais la création d’une Agence nationale de protection du domaine public hydraulique chargée de préserver les ressources en eau tarde à se réaliser.

Le projet du nouveau code des eaux prévoit aussi de donner la gestion de l’’eau à la SONEDE qui peine à entretenir le réseau national de distribution. Annuellement elle n’assure que 10% des tâches d’entretien qu’elle devrait assurer. L’article 57 de ce code accorde à la SONEDE la gestion de l’eau au milieu rural, avec la mise en place d’un conseil régional de l’eau dans chaque région, il confie en même temps la responsabilité de l’assainissement sanitaire en milieu rural à l’Office National de l'assainissement (ONAS). Encore faut-il que ces institutions puissent se faire payer par les grands consommateurs d’eau que sont par exemple les institutions publiques ! Finalement et après de multiples allers retours, ce projet de nouveau code a été adopté le 17 juin 2021 par la Commission parlementaire de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, du commerce et des services annexes. Ce projet devait être examiné en plénière en juillet, mais...nos politiques ont d’autres priorités en ce moment.

 

Il y a péril en la demeure, au grand désespoir de tous notre pays se désertifie à vue d’œil. Les experts tirent toutes les sonnettes d’alarme possibles et imaginables depuis des décennies, rien de ce qui se passe ne les surprend. Manque de ressources, gaspillages, usages irraisonnés, code des eaux dépassés, les actions à entreprendre doivent répondre à ces problèmes. La question de l’eau est la clé de voute de tout ce qui doit être entrepris dans notre pays.

04/08/2021 | 09:54
6 min
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Commentaires
salima.bouzidi
Positivons
a posté le 13-08-2021 à 09:47
L'anonymat offre un confort à ceux qui veulent dénigrer et polémiquer. Personne ne détient la vérité.
En tant que tunisienne j'ai appris des choses sur un sujet qui m'angoisse.
Les contributions du Dr Jamel Tazarki, de Ben Abdallah, Anyssa et d'autres sont très importantes.
Alors de grâce évitons les bassesses, que chacun apporte son approche, les contributions positives sensibilisent les gens à un problème vital.
Ben Abdallah
Ce n'est pas un manque d'imagination !
a posté le 06-08-2021 à 10:37
Le problème n'est pas technique et je ne pense pas que nos ingénieurs manquent d'imagination pour remédier à la situation.
Tout d'abord, l'eau distribuée par la SONEDE est non potable de nature vu la quantité de sel par litre qui dépasse toutes les normes en commençant par l'eau de Gabès qui n'est même pas bonne pour la lessive - pas de mousse avec les détergents suite aux quantités importantes de sel --
Cependant , une mauvaise gouvernance combinée avec le tarif d'eau sonede facturée relativement assez bas --- car non potable -- , étant donnée que le coût d'exploitation est plus important que le prix de vente public ont fait que la SONEDE n'arrive pas à renouveler les conduites --- dont les dépôts de sel toutes natures confondues ont provoqué la coloration de l'eau vert, jaune, brun, gris.....et aussi une odeur parfois fétide - nitrites et autres....---
Tout universitaire, peu importe sa spécialité pourrait mener des constations et pourquoi pas proposer des solutions ...sachant que l'eau est pour tout le monde de nature....
Anyssa
un monde ultra moderne voué à mourir !!!
a posté le 05-08-2021 à 22:44
le monde dans son ensemble est VOUE AU SUICIDE !
Actuellement, il fait le bonheur d'une poignée de mafieux en col blanc qui articule la machine en fonction de leur stratégie et objectif tout en se disant " après moi le déluge et les manettes je les ai confiées à un successeur qui continuera dans la même direction jusqu'au clash ! ".

Nous sommes articulés par une secte suicidaire...oui oui, par une secte !

Le monde dans lequel nous vivons est déconnecté de la réalité et a emprunté une voie sans issue !

Continuons dans cette frénésie et la mort est au bout de l'impasse.

Il faut retirer du marché boursier les produits alimentaires et tout se qui touchent à la santé et le monde commencera à retrouver un soupçon de vie dans ses poumons.

LES MARCHES FINANCIERS SONT MALADIES et NOUS ASPHYXIENT !

Tout se vend, tout s'achète et la folie humaine avec !
L'homme est fou, il est malade, il est atteint d'un cancer incurable et contagieux, si il ne revient pas à la raison.

Il doit commencer par RESPECTER CETTE PAUVRE TERRE QU'IL N'A DE CESSE DE MEURTRIR.
D'ARR'?TER tout installation nouvelle de satellites et de DIMINUER LE NOMBRE DE CEUX QUI GRAVITENT AUTOUR DE LA TERRE et QUI H24 L'INONDENT DE MICRO-ONDES qui ont un effet néfaste sur toute la planète , sur tout ce qu'elle contient et c'est EUX qui sont à l'origine du dérèglement climatique : feux, tsunami, sécheresse, fonte glacière...etc
TOUTES LES HORREURS !

ET TOUT CELA POUR QU'UNE POIGNEE DE MAFIEUX VIVENT CHICHEMENT, CORROMPENT CERTAINS ET PASSENT LE RELAI A D'AUTRES...PENDANT QUE LA MAISON BR'?LE !

OUI, IL Y A PERIL EN LA DEMEURE et IL FAUT SE REVEILLER et EVINCER CEUX QUI SE PRENNENT POUR DES DIEUX et NOUS des INUTILES !!!

Hedi.B
Décisif
a posté le 05-08-2021 à 15:52
le traitement et l'économie de l'eau est un enjeu de développement primordial en Tunisie, avec des implications très lourdes à court et à moyen terme, et devrait être un axe ultra-prioritaire de l'innovation dans nos écoles d'ingénieurs, et l'objet d'une attention particulière de la part des autorités publiques, pour la promotion et l'encouragement d'une nouvelle culture autour de l'économie de l'eau, car c'est un enjeu vital pour les générations futures en Tunisie.
C'est l'un des facteurs qui décidera d'ici 10 ou 20 ans, si la Tunisie sera un pays où il fait bon vivre ou un pays défaillant où la pauvreté et la misère règnent en maîtres.
Dr. Jamel Tazarki
Aux enfants de mon village Tazarka
a posté le 04-08-2021 à 16:42
Je vous parle d'un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître. Autrefois, dans le village de Tazarka et de ses environs poussaient partout des figuiers. L'histoire du figuier est l'histoire d'un arbre qui a nourri les habitons du Cap Bon avec une si grande générosité sans leur demander de gros efforts de culture et sans exiger le moindre arrosage. Le figuier symbolisait, pour nous les habitants du Cap Bon et en particulier de Tazarka, la volonté de survie mais aussi la richesse naturelle. Le figuier s'accroche au moindre creux de rocher, la moindre fissure pour y puiser l'eau nécessaire à sa survie. Le figuier pousse partout, n'importe où, où peut s'accumuler un minimum de substrat amené/transporté par le vent. Il nous inspirait le courage, l'intelligence et la volonté qui est indispensable à toute survie.

A Tazarka, on se nourrissait abondamment des figues qui nous offraient tous ce que dont notre organisme a besoin: les sucres, le potassium, le calcium, le magnésium, le phosphore, du fer, du zinc, du manganèse, du fluor et du sélénium, les vitamines C, B3, B5, B6, B1, B2, B6, B12, A, E, K. La valeur énergétique de la figue est très élevée puisqu'elle peut atteindre 250 kcal/100g. Elle a des propriétés laxatives et émollientes. Les figues sont aussi très utilisées pour leurs vertus médicinales dans les traitements contre les affections pulmonaires, la toux, les états d'anorexie, les troubles de la circulation sanguine, les hémorroïdes, les varices, les affections urinaires, l'asthme, l'irritation de la trachée et de la gorge et diminue le taux d'acidité dans le tube digestif. Le latex ou "lait" des figues était utilisé dans l'antiquité en médecine comme calmant.

Pour résister au froid en hiver, les habitants de Tazarka consommaient le matin à jeune les figues sèches en les associant souvent à l'huile d'olive.

A Tazarka, Les figues étaient aussi importantes pour notre survie que l'air que l'on respirait.

Il n'y avait pas de problèmes d'eau dans la région de Tazarka. Il y avait un équilibre entre ce que l'on a pompé d'eau douce et le rechargement des nappes souterraines. On cultivait aussi des tomates et toutes sortes de légumes mais toute en respectant intuitivement les besoins de la nature. Puis un jour des gens (des fonctionnaires) sont venus du ministère de l'agriculture avec leurs pseudo-scientifiques et avec un entêtement de destruction et ont arraché tous nos figuiers. Des tracteurs équipés d'une lame frontale faisaient basculer et déraciner nos figuiers en les poussant en un point haut du tronc et terminent l'arrachage et l'extraction en appliquant une poussée latérale et de bas en haut au niveau des racines. On a pleuré, on a hurlé, on s'est battu afin de sauver nos figuiers mais on n'avait aucune chance.

Et ainsi tout le monde a commencé à pomper les eaux souterraines pour les cultures légumières, en particulier des tomates et des fraises, qui ont remplacé nos champs de figuiers. Avec les années l'eau devenait de plus en plus rare. Puis, l'invasion d'eau salée des nappes souterraines s'est produite. Aujourd'hui nos terres salés sont hostiles aux cultures légumières

Le problème venait du fait que l'on a pompé la zone d'eau douce plus rapidement qu'elle ne pouvait se recharger dans un lieu proche de la mer (tout notre Cap Bon n'est qu'un petit bout de terre au beau milieu de la mer), ce qui fait, en retour, que l'eau salée s'est introduite à l'intérieur des terres.

Il faut arrêter de pomper l'eau souterraine pendant plusieurs décennies jusqu'à ce que l'aquifère se recharge et investir entre-temps en l'hydroculture. Aujourd'hui, je propose de réimplanter des figuiers partout en Tunisie (non seulement au Cap Bon) où les eaux souterraines sont salées et d'introduire l'hydroculture pour toutes autres sortes d'agriculture nécessitant beaucoup d'eau et un arrosage incessant.

La culture du figuier est possible partout en Tunisie, car le figuier est un arbre robuste et peu exigeant. Il est tout à fait possible d'avoir une récolte continue qui s'étale entre juin et octobre.

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien
Gg
Vive les figues!
a posté le à 11:34
Je me souviens avoir passé 2 mois de vacances sur une petite ile de l'Adriatique, près de Korcula.
Il n'y avait pas d'eau douce sur cette ile, mais elle était habitée de quelques milliers d'habitants..
Les iliens recuperaient l'eau de pluie, comme le faisaient les romains: les maisons avaient une cour intérieure, et le bâtiment, tout autour, avait des toits de tuiles en pente vers la cour, les eaux de pluie coulaient ainsi dans une gouttière qui faisait tout le tour de la cour, et une citerne récupérait l'eau.
Il y avait même des maisons de deux étages ainsi construites.
Les plus anciennes maisons (2000 ans) avaient une citerne souterraine, construite en pierre.
Cette eau était réservée aux usages sanitaires et à la cuisine.
Pas question de jeter de l'eau, les eaux de la douche servaient pour les toilettes, même les eaux de vaisselle étaient guidees vers une autre utilisation.
Lorsque les gens avaient soif, ils mangeaient de la pastèque!
Et j'avais plusieurs fois traversé l'ile, à pied. Une rando de 15 à 30km, je n'emportais ni à boire ni à manger, parce que partout dans l'île il y avait des figuiers, et des vignes sauvages. Des petits pêchers aussi, des pastèques dans les creux.
Je mangeais et buvais tout le long du parcours, sans rien transporter!
Alors bien sûr, aucune culture intensive, pas de maïs et autres plantes assoiffées!
Ce séjour fut une belle leçon de savoir vivre, les humains vivaient en totale harmonie avec leur nature, et ne manquaient de rien!
Dr. Jamel Tazarki
Des lieux artificiels d'accumulation d'eau!
a posté le 04-08-2021 à 16:41
Introduction: afin de résoudre le problème du manque d'eau et de la sécheresse, il faudrait maîtriser les pluies torrentielles et les inondations --> ce sont deux problèmes symétriques

-->
on canalise d'abord les eaux des pluies torrentielles vers la mer, et après on nous parle des problématiques de manque d'eau

Je vous propose de regarder d'abord les articles sur les liens suivants:

https://www.businessnews.com.tn/Inondations--le-rC3B4le-majeur-du-rC3A9chauffement-climatique,519,92302,3

https://www.businessnews.com.tn/la-circulation-automobile-entravee-par-les-pluies,534,92272,3

Je voudrais insister qu'il faudrait étudier même par simple observation intelligente les lieux d'accumulation et les axes d'écoulement des pluies torrentielles afin de construire un ruisseau artificiel d'une certaine largeur et certaine profondeur et qui serpenterait à travers plusieurs villes et villages et qui se déverse dans la mer, ce ruisseau à grande dimensions serait notre ruisseau principal.
-->
Ce ruisseau principal serait le lieu de déversement de centaines de milliers de petits ruisseaux d'eau pluviale. On pourrait même créer des lieux d'accumulation d'eau pluviale le long du ruisseau principal. Les ruisseaux artificiels devraient être multifonctionnels puisqu'ils sont souvent à sec, mais vitaux en cas de pluies torrentielles.

Je voudrais donner l'exemple de la ville de Munich.
A Munich il y a un ruisseau de très grandes dimensions qui est le Isar (grande profondeur dans le sol, une largeur qui va jusqu'à des dizaines de mètres, et une longueur de plusieurs centaines de Km). Certes tout le monde parle du fleuve Isar, mais en vérité ce n'est qu'un ruisseau à grande dimensions dont la profondeur de l'eau ne dépasse pas une dizaine de centimètres en certaines périodes de l'année.

Le Isar serpente à travers plusieurs villes bavaroises et il est le déversement de centaines de milliers de petits ruisseaux de pluies pluviales. Même le lac de Starnberg se déverse par le ruisseau Wuerm dans le Isar. C'est grâce à l'Isar que la ville de Munich ne connaît pas de situations de collapse comme celle de la Tunisie en période de pluies torrentielles.

-->
J'avoue que j'ai une grande fascination de la façon de maîtrise des eaux pluviales en Allemagne par un système de ruisseaux.

Mais j'ai aussi une grande fascination pour le système d'arrosage de la totalité des oasis de Tozeur, par de petits ruisseaux se basant sur le principe que l'eau prend toujours le chemin le plus facile, et ceci même quand il s'agit d'une différence d'altitude minimale.

Je reviens au cas des pluies torrentielles en Tunisie: Il faut étudier d'une façon intelligente les lieux d'accumulations et les axes d'écoulement des pluies torrentielles afin de créer un système de ruisseaux artificiels qui nous éviterais le pire dans le futur et nous garantirait des réserves d'eau pour notre agriculture. En effet, L'intelligence qui a cartographié et créé le système de ruisseaux d'arrosage des oasis de Tozeur serait aussi capable de créer un système de ruisseaux artificiels afin de protéger notre Tunisie de certaines catastrophes naturelles et canaliser les eaux de pluies vers des lieux artificiels d'accumulation ...

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien
Waterloo
Herr Doktor ... nichts zu tun mit Math .....
a posté le à 11:51
supposons pas de pluies torrentielles, et pas de nappes phréatiques.
c'était la situation en israel, qui importait l'eau par bateau-citernes ...
avec de VRAIS ingénieurs, pas de polytechniciens incompétents, ils développent un système de dessalement original, qu'ils exportent jusqu'en Californie.
depuis, il y a plein d'eau en israel.

votre problème: la France et son système éducatif, que vous copiez comme moutons écervelés.
Dr. Jamel Tazarki
Quelle est notre place dans la Nature?
a posté le 04-08-2021 à 16:37
Introduction: afin de résoudre le problème du manque d'eau et de la sécheresse, il faudrait maîtriser les pluies torrentielles et les inondations --> ce sont deux problèmes symétriques

J'éprouve beaucoup de tristesse devant tant de souffrances, et je me demande quelle est notre place dans la Nature devant ces forces naturelles gigantesques qui nous dépassent. Notre destin est-il de se perdre dans la tempête? N'avons-nous pas d'autres solutions que de regarder passivement les destructions naturelles? Faut-il nous résigner aux malheurs en croyant que nous n'y pouvons rien? Bien-sûr que non!

Je donne un exemple: Le pays où on trouve le plus d'inondations et de débordements est entre autres le Japon, il suffit de penser aux puissants typhons meurtriers souvent accompagnés de pluies diluviennes/torrentielles. Les Japonais ont compris qu'ils ne peuvent pas imposer leur volonté et leur désir à la nature. Ils ont compris en particulier qu'il faut absolument laisser libre les surfaces soumises aux débordements et aux inondations, souvent des plaines relativement basses. Les Japonais ont compris qu'ils détiennent la responsabilité de leur destin. En effet, c'est absurde de construire un village/ville/Agglomération dans une plaine relativement basse où l'eau s'accumule après des inondations souvent régulière.

Par contre le Tunisien, veut imposer tous ses désirs et sa volonté à la nature, sans tenir compte qu'elle est une "créature" très sensible, et qu'elle a besoin d'être écoutée et respectée.

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Je vous propose d'analyser la photo sur le lien suivant:
http://www.businessnews.com.tn/les-mesures-du-gouvernement-pour-venir-en-aide-aux-sinistres-suite-aux-inondations,520,67355,3

Il y a eu des inondations, l'eau s'est accumulée dans les plaines/surfaces relativement basses et a besoin d'un peu de temps afin de s'infiltrer dans le sol. Normalement, c'est extraordinaire et c'est fantastique que les eaux de nos pluies s'accumulent et ne s'écoulent pas directement vers la mer. Mais seulement, nous avons construits nos agglomérations dans des lieux/plaines qui devraient être libres pour l'accumulation et l'infiltration des eaux de pluies/inondations. Et qu'est-ce qu'on fait maintenant? On canalise nos eaux précieuses de nos inondations/pluies vers la mer! Quel gaspillage!

Je propose, de laisser des espaces libres où les eaux de nos inondations ont l'habitude de s'accumuler et de leur laisser le temps afin de s'infiltrer dans le sol! '?a ne sert à rien de reconstruire annuellement certaines de nos agglomérations, après chaque pluie torrentielle, si on sait déjà qu'elles seront de nouveau détruites avec les prochains débordements/submersions.

Il n'y a pas plus méchant et plus puissant que le typhon, et pourtant les Japonais vivent en respect mutuel avec la nature!

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien
Dr. Jamel Tazarki
Tirer profit des pluies torrentielles!
a posté le 04-08-2021 à 16:34
Introduction: afin de résoudre le problème du manque d'eau et de la sécheresse, il faudrait maîtriser les pluies torrentielles et les inondations --> ce sont deux problèmes symétriques

Il est temps de réaliser une cartographie des axes d'écoulement des pluies torrentielles et des zones de leur accumulation afin de délimiter les zones inconstructibles. En effet, quand je regarde les photos et les vidéos des articles:

https://www.businessnews.com.tn/la-circulation-automobile-entravee-par-les-pluies,534,92272,3

http://www.businessnews.com.tn/les-mesures-du-gouvernement-pour-venir-en-aide-aux-sinistres-suite-aux-inondations,520,67355,3

je vois tout de suite ce qu'il faudrait faire afin d'éviter dans le futur le collapse à cause des pluies torrentielles. Pour cela il faudrait sacrifier quelques milliers de maisons/habitations afin de créer des axes d'écoulement et des lieux d'accumulation artificiels.

Il faut avoir aujourd'hui le courage afin de pratiquer des solutions radicales et éviter ainsi les conséquences néfastes des pluies torrentielles dans le futur. Le meilleur exemple est celui de la chine qui a fait l'évacuation quasi complète de plusieurs villes et villages qui se trouvaient dans des lieux d'accumulation et sur les axes d'écoulement d'eau pluviale et ceci afin de construire le barrage des Trois-Gorges. --> En Tunisie on n'a pas d'autres choix: Il faut démolir toutes les constructions/habitations se trouvant sur les axes d'écoulement des pluies torrentielles et il faut faire aussi l'évacuation quasi complète des lieux qui se trouvent dans des espaces d'accumulation d'eau pluviale.

J'insiste que la maîtrise des pluies torrentielles passe par le contrôle/adaptation de leurs trajectoires, et ceci est possible grâce à l'historique des trajectoires des inondations des décennies passées. Il est temps de construire des espaces d'accumulation des eaux pluviales le long des axes d'écoulement.

Les asiatiques préfèrent cultiver du riz dans les zones d'accumulation d'eau que de construire des villes et de se lamenter après de l'agressivité/injustice de la nature comme le font certains Tunisiens!
En Bavière, on fait utilisation des évidences suivantes
1) la meilleure lutte contre les pluies torrentielles est de leur laisser les axes d'écoulement et leurs lieux d'accumulation libre (sans aucun obstacle).
2) la réduction des risques commence par la non-exposition des enjeux socio-économiques aux pluies torrentielles (grâce à l'historique des axes d'écoulement et d'accumulation).

-->

Beaucoup de nos territoires sont exposés au risque d'inondation pluvial parce qu'ils se sont développés de façon inadaptée dans les axes d'écoulement et dans les lieux d'accumulation des pluies torrentielles.

En Tunisie, il nous faut une stratégie qui utilise la répétitivité des axes d'écoulement des pluies torrentielles et des zones de leur accumulation. Il nous faut ainsi réserver des espaces pour les axes d'écoulement et des lieux d'accumulation des pluies torrentielles, et ces espaces devraient être multifonctionnels puisqu'ils ne seront pas utilisés en continuité. Pour cela il faudrait construire des ruisseaux artificiels (pour les axes d'écoulement) et des lacs artificiels (pour les lieux d'accumulation). Certes, ces lieux artificiels seront souvent secs mais vitaux lors des pluies torrentielles. Et j'insiste que tout cela ne coûterait que très peu d'investissement.

C'est très fascinant comment les Allemands gèrent les eaux des pluies qui sont en permanence torrentielles à 80% par les ruisseaux naturels et artificiels.

Notre problème principal est évident, nous ne ressentons pas la nécessité d'améliorer nos méthodes de travail. Il faut que l'on sorte de notre routine des années soixante du millénaire passé. Nous avons baissé les bras et on s'est résigné à suivre les mêmes routes tracées depuis des décennies. Qu'est-ce qui nous empêche d'aller plus loin? Qu'est-ce qui nous freine? La grande problématique des Tunisiens c'est bien cette difficulté à mener une activité à son terme. Il semble que tout nous fasse envie mais nous ne menons jamais les choses jusqu'à leur optimum (rien n'est réellement fini).

Oui, il faut travailler et penser intelligemment afin de faire sortir la Tunisie de l'impasse socio-économique. Se taire aujourd'hui, c'est se rendre complice...

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien
DHEJ
Alors je dis...
a posté le 04-08-2021 à 14:32
L'eau en Tunisie n'est pas entre de bonnes mains.

J'étais au ministère de l'agriculture et je sais comment il recrute, ce ne sont pas les meilleurs.

J'étais à la SONEDE et non plus!

Alors à l'ONAS c'est pire...


D'ailleurs est-ce que notre TOUBIB a le monopole du matériel pour l'hémodialyse?
zozo Zohra
Merci
a posté le à 16:14
C'est comme partout les incompétents et je suppose que c'est pire aujourd'hui avec tous ces recrutements arbitraires
DHEJ
Monsieur le toubib, continuez dans l'incompétence...
a posté le 04-08-2021 à 13:41
Et l'ignorance...

Plus de gestion d'eau, plus de gouvernance des ressources en eau

le mot magique c'est REGULATION!!!

A moins que notre toubib se prend pour Bernoulli, un TOUBIB aussi!

INGENIEUR BARRAGISTE ancien cadre du ministère de l'Agriculture.
DHEJ
C'est qui ce monsieur, c'est le TOUBIB qui nous parle de l'eau?!
a posté le 04-08-2021 à 13:35
Un autre tunisien qui n'a rien compris au message adressé a nos séniors dans les années 80...

Ingénieur BARRAGISTE!
zozo Zohra
Un peu plus d'explication
a posté le à 14:28
Bonjour Monsieur DHEJ,

Serait il possible d'avoir un peu plus d'explication merci
Limou
Sensibiliser
a posté le 04-08-2021 à 12:31
Un sujet qui devrait être une priorité pour les citoyens et les politiques. Malheureusement le peuple est peu conscient du problème. La sonede fait quelques campagnes de communications timides, un spot qui passe avant le journal télévisé de 20 heures a peu de chance d'être vu par les jeunes. Il serait judicieux de passer par les réseaux sociaux. Il faut que ce sujet soit traité plusieurs fois au cours du cursus scolaire afin de sensibiliser les générations futures qui seraient confrontées plus que nous au stress hydrique.
Ibn KHALDOUN
De l'eau et des mensonges
a posté le 04-08-2021 à 12:20
La deuxième nappe phréatique , avec une eau peu salée et qui couvre les moyens plateaux tunisiens , algériens, et marocains peut suffire la population pour 1000 ans . Mais les experts et certains géologues travaillent pour les lobbys des centrales de dessalement. Les archives coloniales de la France confirme la richesse hydraulique du MAGHREB
zozo Zohra
LA SONEDE
a posté le 04-08-2021 à 11:13
A part couper l'eau et rationaliser en "rif" à la campagne toujours elmesquin qui compati, quel était leur programme ? quelle était leur étude pour essayer de garder le maximum d'eau de pluie ? Ni nouveau barrages construient, ni entretien de barrages existants, comme le reste on est face à des incompétents et corrompus et des après moi le déluge