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Chroniques
Souriez, vous êtes filmés...par la police !
12/05/2017 | 15:59
4 min

C’est un fait-divers qui a indigné la sphère internet tunisienne. Chaque semaine ramène son lot de polémiques. Cette fois-ci, c’est une universitaire qui a accusé, sur les réseaux à coups de posts et de photos, des policiers de l’avoir violentée. Il n’en fallait pas moins pour que la toile s’enflamme et que les médias relayent largement le témoignage de la victime. Les ACAB (acronyme anglais qui se traduit par « Tous les flics sont des salauds », Ndlr), fusent de partout. On monte au créneau, on insulte, on condamne cette mentalité d’impunité chez le policier. Une mentalité qui lui permet d’agresser les citoyens et de commettre tous les abus dans un sentiment de surpuissance. Cette haine du policier foncièrement méchant et qui se prend pour plus fort, bien ancrée dans notre inconscient populaire, ressurgit et se déverse. Et pour cause. La version racontée par la dame est édifiante quant aux pratiques de certains agents qui ont dépassé l’excès de zèle d’une bonne étape.

 

Visage tuméfié, cheveux en bataille, vêtements déchirés, la dame explique qu’elle a été sommée de s’arrêter au niveau de l’ambassade US. Après un échange avec les agents, l’un d’eux lui a confisqué ses clés, l’a violemment frappée et insultée jusqu’à ce qu’elle perde connaissance, raconte-t-elle. A son réveil, elle se rend compte que les policiers sont en train  de la prendre en photo, alors qu’elle était presque nue, sa robe étant déchirée. C’est là que la dame explique qu’elle s’est retrouvée obligée de se défendre face aux agissements des agents qui se sont improvisés photographes pour l’occasion. Emmenée au poste par une autre patrouille, elle demande de l’aide mais on lui enfile les menottes sans daigner l’écouter.

 

S’en suit donc une vague de soutien et on réclame la tête des flics agresseurs. Sauf que ces messieurs ont eu la « bonne » idée de partager la vidéo de la scène. Un enregistrement qui montre notre universitaire dans un état second et hystérique, jurant comme un charretier proférant des propos orduriers à l’encontre des agents. Un coup de maître des policiers. Retournement de situation, les défenseurs de la dame tombent des nues : « C’est elle, ivre morte, qui s’en est pris aux gentils policiers sans défense qui essayaient de la raisonner ! », se sont-ils écriés. Se déverse alors cette fois, toute la haine misogyne visant les femmes qui boivent de l’alcool –Dieu nous en préserve- et qui, ivres, se croient tout permis…

 

On en vient, pour certains, à oublier les ecchymoses sur le visage et les vêtements déchirés. Peut-être qu’elle s’est faite agresser toute seule ! D’autres iront même jusqu’à soutenir les efforts fournis par les policiers à « mâter » la mégère. Après tout, elle l’a bien cherché et elle méritait une bonne correction. Les agents n’allaient pas se laisser injurier par une femme, tout de même, sans s’énerver et sans lui servir au moins une petite gifle histoire de la remettre à sa place !

On en vient à omettre que la vidéo a été montée et qu’il y manque une bonne partie. Celle où la dame a été agressée. On en vient à justifier les violences policières sur la base d’un enregistrement de deux minutes où l’on voit une femme, dans un état hystérique, provoquée par des agents qui s’en délectent.

 

Un policier est censé protéger les citoyens, notamment de comportements dangereux envers eux-mêmes. Dans ce cas de figure, si un agent a des doutes sur l’état du conducteur, il n’a qu’à lui faire subir un alcootest. Un examen suffisant pour l’arrêter et l’emmener au poste en cellule de dégrisement pour la nuit, la procédure prendra alors son cours. Que le conducteur gueule ou profère des insultes cela ne justifie en aucun qu’on lui casse la gueule ou qu’on le filme.

Ce dernier phénomène se propage. Des policiers se sont mis à filmer les citoyens à leur insu, en totale violation de leur vie privée. De plus, la publication des enregistrements est considérée illégale si la personne filmée n’a pas donné son autorisation préalable.

 

Qui n’a pas subi en personne, assisté ou entendu parler de violences commises par des policiers ? La Tunisie n’est pas le seul pays qui connait ces abus. Partout dans le monde, les abus des forces de l’ordre sont monnaie courante. Pour y faire face, des solutions existent. Dernière trouvaille en date, les caméras embarquées ou caméras-piétons, fixée sur l’uniforme de l’agent. Un dispositif, peu coûteux, qui permettrait de démêler les affaires où la parole de la police est confrontée à celle de la victime. Le but étant de filmer les interventions et de prouver le bon déroulement ou non des échanges avec les citoyens.

Les extraits feraient office de preuves irréfutables sur les conditions d’intervention lorsque celles-ci seront mises en cause par les citoyens ou pour servir par exemple la justice. Ces caméras pourraient aussi améliorer les rapports entre police et citoyens. Le policier sachant que ses interventions sont filmées, penserait à deux fois avant de demander un pot-de-vin ou user de la force.

Avec ça, la scène avec l’universitaire agressée et tant d’autres bavures policières auraient été évitées.

12/05/2017 | 15:59
4 min
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Commentaires (19)

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Correcteur
| 17-05-2017 19:58
Monsieur Fethi
Vous avez ,surement,un problème avec les femmes.Correcteur,vous conseille de consulter un Marabout.
Votre français est remarquable!Un vrai universitaire.Quel talent!
Correcteur félicite,encore une fois,la belle et talentueuse Ikhlas Latif!
Correcteur autorise@l'épicure à faire de même!
qu'on s'y trompe pas!Son coeur est déjà pris!

Zohra
| 17-05-2017 17:33
Les femmes tunisiennes ycharfouk wa yarfouk. Mettre tout le monde dans le même sac. La femme tunisienne c'est votre mère, votre soeur, votre femme...
C'est la pauvre femme qui travaille sur les champs, c'est des médecins, des avocates, des juges, des professeurs, des institrices, des journalistes ect... et la liste est très longue Mondieur honte à vous.


C'est nul

Fethi
| 17-05-2017 15:02
toute cet long article pour defondre une ....
cela montre bien a quel niveau est nos enseignants et par suite nos université qui ne sont pas même classée, et finalement on pose la question pour quoi il y a autant de chômage....
dommage pour la Tunisie qui a raté le coup.
une tel dame, honte pour toutes les femmes tunisienne sans exception.


eshmoun
| 14-05-2017 16:37
son témoignage à la TV et sa présentation des faits étaient administrés sur un ton qui ne m'a pas convaincu ;les lieux protégés par des unités spéciales composés d'agents censés entraînés à maîtriser leur nerfs et à faire face à toutes sortes de situations....il y a quelque chose qui cloche dans ses déclarations.

majdapro
| 14-05-2017 10:25
La TUNISIE n'a pas besoin de tels comportements. Pour résoudre une infraction il ne faut pas agir de cette manière. Une femme ' tabassée même si elle est ivre ne répond pas à nos moeurs. Il y'en a d'autres moyens de corriger avec une sagesse douce.

Abdelkader
| 13-05-2017 22:29
passée a tabac par des délinquants dépositaires de la puissance publique .
On lui reproche d'être ivre , de dire des gros mots et surtout d'avoir " terrorisé " des agents qui somme toute n'ont fait que se défendre .
La bonne blague !

Soufa
| 13-05-2017 16:42
Tout ce long article pour défendre cette dame,vous dites universitaire moi je la trouve mal éduquée et plutôt vulgaire ,ils ont bien fait de la filmer sinon ils auraient eu Beaucoup de problèmes.

URMAX
| 13-05-2017 09:54
... je me garderais de traiter cette femme de menteuse. Pour pouvoir traiter une personne de la sorte, il convient d'être en connaissance de tous les faits et gestes qui se sont déroulés, ce qui n'est certainement pas le cas, ni pour vous, ni pour moi.
Restons objectifs.
...
URMAX

Zohra
| 13-05-2017 08:32
Bonjour,

INA ACHOUBA ITHA THABAT AKHLAKOHOM THAHABOUUUUUUUUU

Bonne journée

Tadhamen
| 13-05-2017 01:40
ce n'est pas d'avoir pris la précaution de filmer cette femme totalement hystérique, qui les injuriait et n'hésitait pas à les frapper, mais d'avoir diffusé la vidéo publiquement au lieu de la réserver à la discrétion de la justice.

Une fois qu'on a dit cela, il faut aussii reconnaître que les Tunisiens étant à peu près aussi raisonnables à ce sujet que la dite dame l'était face à la police, la diffusion publique était finalement le meilleur des recours pour couper court tout net à la polémique, voir à l'agitation...
De plus cela risque d'avoir une très forte valeur pédagogique et on en a bien besoin à l'époque actuelle.
Si la punition de cette contrevenante s'en tient là et qu'elle ne finit pas en prime devant un tribunal, elle pourra finalement remercier ses "agresseurs".

Quant aux ecchymoses, en visionnant la vidéo on s'aperçoit que rien que la façon dont la femme qui l'accompagnait essayait vainement de la faire taire et de l'empêcher d'attaquer les policiers - en la bâillonnant et en tentant plutôt brutalement de la tirer en arrière - en justifierait une bonne partie, si ce n'est la totalité.
Ajoutons qu'une femme agitée ou un homme agité, qui se montre violent(e) et résiste à une interpellation, c'est du pareil au même ! Une femme violente, dans un état second qui plus est, n'est donc pas moins forte, ni moins possiblement dangereuse, ni plus facile à maîtriser qu'un homme de la même taille et du même poids, sauf peut-être dans l'idéologie rétrograde de certain(e)s, et les policiers n'ont sûrement pas vocation à recevoir des coups et des insultes sans réagir.
Partout ça tombe sous le coup de la loi et partout ça finit très mal en général.

Il faut quand même être sacrément de mauvaise foi pour ne pas reconnaître que cette femme est une fichue menteuse, et que c'est un fait avéré amplement révélé par la vidéo. Et ceci que ça plaise ou pas !
Cela prouvera une fois de plus qu'il vaut mieux essayer de se montrer circonspect quant aux accusations envers les uns ou les autres, y compris quand l'accusateur apparaît "bien sous tous rapports" et que les accusés sont des policiers.
Qu'on se le dise une fois pour toutes...
Dont acte et fin de la polémique en ce qui me concerne.