Par Sofiene Ben Hamida
Recevant son ministre des Technologies de l’information, Nizar Ben Néji, le président de la République Kaïs Saïed a clarifié sa vision concernant le débat national. Pour la première fois depuis longtemps donc, nous pouvons entamer une réflexion sur les modalités et le contenu du débat national proposé par le chef de l’Etat sur la base de déclarations de l’intéressé lui-même et non à travers des déclarations de l’équipe de sa campagne d’explication, qui avoue ne pas être mandatée par le président de la République pour parler en son nom et développe un discours évasif et flou.
Pour atteindre ce stade de clarification de sa vision du dialogue national, le président de la République est passé par plusieurs étapes. Il a commencé d’abord par ignorer la proposition de l’UGTT présentée depuis plusieurs mois sans expliquer les raisons de son rejet qui prend à contre pied l’ensemble des partis politiques et des acteurs de la société civile qui ont exprimé leur adhésion à la proposition de la centrale syndicale.
Il y a eu ensuite le dénigrement de l’idée même de débat. Dans l’une de ses déclarations, le chef de l’Etat est allé jusqu’à considérer que le débat national qui a eu lieu dans le pays n’était ni un débat, ni national. Cela lui a valu une riposte cinglante de la part de Houcine Abassi, ancien secrétaire général de l’UGTT, qui était l’un des principaux animateurs du débat national qui a eu lieu en 2013 et qui a valu à la Tunisie d’obtenir le prix Nobel de la paix. Tout ceci avait été accompagné par une pointe de dérision concernant la feuille de route présidentielle. A ceux qui lui réclamaient une feuille de route claire (kharitatou tariq), il a répondu qu’ils n’ont qu’à aller consulter les atlas de géographie.
Il aurait fallu du temps et beaucoup de pressions de la part des composantes de la société civile tunisienne, mais surtout de la part des différents partenaires étrangers de la Tunisie, américains et européens en particulier, pour que Kaïs Saïed accepte enfin l’idée d’un débat national. Mais attention, ce que propose le président de la République n’est pas un débat n’importe lequel. C’est un débat à sa manière, qui en définitive, n’en est pas un.
En effet, il ressort de l’entretien accordé par le chef de l’Etat à son ministre des Technologies de l’information que des plates-formes virtuelles seront mises à la disposition des jeunes et des moins jeunes dans les différentes délégations du pays pour exposer leurs visions et présenter leurs propositions et suggestions. Ces dernières seront collectées et analysées par la suite pour prendre la forme d’un programme visant à réviser la constitution et le système politique. Cette démarche nécessite quelques remarques, nombre de questions et beaucoup d’interrogations.
En principe le débat nécessite la participation collective dans un espace délimité d’un nombre d’intervenants sur un sujet choisi et débattu dans la contradiction et la diversité dans le but de clarifier une position concertée à propos de l’objet du débat. La communication interpersonnelle est donc une condition nécessaire du débat. Avec le développement des tics, mais surtout avec les contraintes de la pandémie de la Covid-19, des rencontres et des réunions ont eu lieu de plus en plus souvent à distance. Seulement, même si l’espace physique a été remplacé par l’espace virtuel, les participants dans ces réunions 2.0 sont présents et peuvent intervenir à n’importe quel moment du débat et réagir avec les autres participants d’une manière instantanée, ce qui n’est pas le cas avec la concertation et les plates-formes proposées par Kaïs Saïed et son ministre.
En plus, de sérieux soupçons pèsent sur cette démarche. Il est à craindre que cette dynamique qui utilise les moyens financiers et logistiques de l’Etat serve à tisser des liens entre les sympathisants de Kaïs Saïed dans les régions en prévision de l’annonce prochaine de leur organisation au sein d’un parti présidentiel capable de s’imposer lors des prochaines échéances électorales.
D’un autre côté, la dynamique proposée par le chef de l’Etat donne une impression de déjà-vu. Elle ressemble à s’y méprendre à la démarche de l’association Aich Tounsi en 2018. Certes en politique, il n’y a pas de plagiat, néanmoins, cela pose un problème éthique.
Assurément, Kaïs Saïed n’a jamais eu l’intention d’initier un débat national. Sous la pression, il essaie de profiter des suggestions des jeunes, et accessoirement des moins jeunes, pour passer directement au référendum. Dans les conditions actuelles du pays, ce référendum prendra l’allure d’un plébiscite légitimant le pouvoir personnel du président de la République. En clair donc, Kaïs Saïed nous propose un miroir aux alouettes en guise de débat national et un parfait marché de dupes.
Une habitude depuis quelque temps : Chronique ostentatoirement biaisée et hostile à l'exécutif actuel
The article of Sofiene is a major warning and is a truthful picture of what Kais Saied is. He is a poor populist surrounded by ignorant and leninist of the 70's and the 80's.
A warning that our incompetent so called president might end up like Kaddafi. But Khadafi had the cash (we don't and we may end up killing each other in a civil war).
Yes, Sofiene, while I don't agree with him on some of his ideas, I agree with him on the description of Kais Saied in this very good article.
Beware Tunisia and Tunisians. While we all hate the Ikhwan of Ennahdaha and Kalb Tounes, we cant give a blank cheque to Kais Saied the charlatan.
la reponse est qu'il n'a pas le support populaire qu'il pretend et ce sont des robots informatiques qui envahissent l'espace electronique avec des pseudonymes.
s'il va ressembler les gens il y a deux issues :
1- soit il va se devoiler qu'il n'a pas l'appui populaire qu'il pretende
2- beaucoup vont exprimer des opinions different a ce qu'il avance. Il n'accepte pas qu'on le contrarie
Il y aura débat national, et tous les tunisiens seront appelés à s'exprimer sur l'avenir de leur pays. Les tunisiens n'auront pas besoin d'intermédiaires pour s'exprimer dans ce débat.
Les boutiques politiques (je parle des partis politiques) et l'UGTT cherchent à parler pour les tunisiens dans ce débat. Non, les tunisiens sont suffisamment matures et n'acceptent plus que l'on parle à leur place.
Alors, que parle le peuple et que naisse la nouvelle République.
On coupe les têtes trop causantes, on coupe les mains trop agitées, on flagelle, on pend haut et court après une parodie de jugement en place publique...ordre et discipline.
Vous voyez, je vous ai compris!
Il croit fermement qu'il est beaucoup plus intelligent que n'importe quel Tunisien : Tbark Alla 3lih wa 3lè El3askar !
Ce dont vous les journalistes qui avaient dupé les Tunisiens.
Pourtant, c est bien ce qu'il a déclaré avoir l intention de faire dès le 25 Juillet.