Difficile d’être Tunisien par les temps qui courent.
Un ressortissant égyptien, pourtant très populaire, a payé les frais de son honnêteté il y a quelques semaines. Sur sa page personnelle, très suivie par les Tunisiens, il s’était risqué à une critique acerbe de la société tunisienne. Pauvre de lui ! Son statut intitulé « comment guérir de l’amour de la Tunisie », lui a valu d’être vilipendé et lynché sur la place publique. Brûlez donc sur un bucher cet homme qui a osé dire tout haut ce que chacun de nous répète à longueur de journée ! C’est que nous, Tunisiens, aimons tellement ce petit pays que nous ne supportons pas qu’un étranger vienne nous jeter en face nos pires travers. Nous avons tellement honte que nous refusons de voir, nous-mêmes, la vérité en face.
Difficile en effet d’être Tunisien lorsque nous croyons avoir en face de nous une image abjecte qui nous vient d’un lointain pays en guerre, pour nous rendre compte, au final, que la scène se déroule sous nos cieux. Qu’un jeune homme est victime de la hargne policière et privé de ses vêtements - et de sa dignité - à quelques kilomètres de là où nous prenons notre petit café, où nous conduisons nos enfants à l’école et où nous travaillons pour nous garantir un soupçon de vie digne.
Difficile d’être Tunisien lorsque notre chef du gouvernement, sommet de l’exécutif – et du pouvoir (en théorie) – dans notre pays, courbe l’échine devant un chef de l’Etat qui le convoque pour le sermonner. Lui, ce petit garçon turbulent qui aurait, une fois de trop, cassé un carreau en jouant au ballon. Et, qu’après cela, il ne se redresse pas pour partir dans la dignité, mais continue de clamer haut et fort qu’il n’a pas échoué, préférant parler de calculs politiques et de lamentations plutôt que d’avouer qu’il existe un véritable problème. La culture de la démission ne fait pas partie de nos traditions. Nous préférons plutôt rester dans le déni.
Difficile aussi de voir en Une de l’un des plus sérieux journaux arabophones du pays l’image d’un pays symbolisée à travers la marche des singes de l’évolution qui montre nos trois présidences en ligne avec le titre « en arrière toute ». Triste à quel point cette image symbolise notre réalité, la fin de toutes nos espérances et le début de notre déliquescence.
Difficile aussi de regarder les images d’une manifestation organisée pour dénoncer cette violence policière devenir, elle-même, le théâtre des mêmes violences pour lesquelles on s’était indigné deux jours plus tôt. Lorsque l’Etat devient bourreau et que l’impunité est la règle, il ne reste plus qu’à se faire justice soi-même.
C’est ce qui permet à certains quartiers « dits sensibles » de devenir de véritables nids de guêpes dans lesquels c’est la loi de la jungle qui règne. Mais, aussi, aux agents de l’ordre de laisser libre cours à leurs pulsions criminelles et autoritaires – en partie – pour se protéger eux-mêmes.
Hichem Mechichi peut continuer à faire l’autruche et refuser d’appeler les choses par leurs noms. Nous le ferons à sa place. Lui a peur de perdre son poste - et la face - puisqu’il n’est là que grâce à un colmatage politique.
Il est temps que les dirigents admettent enfin que la violence et l’impunité sont aujourd’hui devenues une politique d’Etat. Tout comme un député – dont le salaire continue à être payé par le contribuable – est actuellement en fuite ; tout comme de jeunes gens meurent dans des circonstances mystérieuses en garde à vue ; tout comme les affaires de corruption et de malversation et les abus judiciaires se succèdent, se ressemblent et sont tus…
Ce ne sont plus des excuses qui sont attendues aujourd’hui, ce stade est révolu depuis longtemps, mais des démissions. Pour l’instant, personne n’a ce courage…encore moins cette conscience…
Avant d'être Tunisien par nationalité, ce qui est difficile surtout c'est d'être citoyen, le droit de la citoyenneté bafoué, l'appartenance à la patrie est exposé aux rudes épreuves.
En tout cas c'était trop beau pour être vrai.
Y vivre? Mieux vaut mourir ou déguerpir...
Al balado attayeb
Et
Al balado alkhabith... dont le fruit est ...
L' espoir est mince et les perspectives quasiment nulles !! a moins de se mentir a soi-meme.
Une anecdote: Une estocade personnelle en liaison avec le sujet m' a et' portee par ma fille de 28 ans ce vendredi.
Ma fille binationale ( tuniso - neerlandaise )de 28 ans a refusee de renouveler son passeport tunisien et ce malgre' mon insistance. Il faut aussi dire que partir en Tunisie voir la famille et le reste ne l' interesse plus !
Et j' en connait beaucoup de cas comme ca ...!!!
Deja que nos jeunes veulent s'echapper de la Tunisie meme sur des embarcations de fortune ..et en s' endettant en sus.
Faut-il les blamer Ils ont de fortes chances de finir chez daesh, au fin de la mediterrannee pour engraisser les poissons...
S' ils restent au pays ils auront de fortes chance d' etre malmene's par nos glorieux flics rois de la bhema. S'ils restent au pays ils doivent endurer qutidiennement le le harcelement dans tous ses etants , le chomage , la hogra...
Alors je comprend afterwards que les jeunes de la 2eme et 3 eme generation quitte son "paradis" et sa petite "tranquilite' " pour faire le chemin inverse et aller en Tunisie ( meme pour des vacances).
Et pourtant pour ma part, les cours de Bourguiba School en immersion , les cours sur l' Islam , voire meme des cours de francais .. l' achat d' une maison ..tout ca walou ..pour rien.
Bref saluez moi cette racaille de flics et ces gouvernants incompetents..voire criminels et dites leurs que "Bravo , mission accomplie" , ne creusez plus vous avez touche's le fond..