Je m'explique : la nomination d'un Sécuritaire de ce degré élevé de Colonel Commandant en chef de la Garde nationale, du gabarit de Lotfi Brahem, était en soi illogique, incompréhensible et explicitement inadéquate avec les principes de notre nouveau régime démocratique, dont jouit notre deuxième République tunisienne de régime parlementaire. Comme la lutte contre la corruption au sein des Sécuritaires s'avère plus que difficile, nous avions cru que seul l'un des leurs serait en mesure de la réussir. Notre étonnement s'accentuait d'un jour à l'autre, d'une semaine à l'autre et d'un mois à l'autre. Lotfi Brahem devait avoir d'autres chats à fouetter que de s'intéresser à restituer le respect et la discipline au sein de son Ministère. Au contraire, une brise de relâche soufflait de tous les côtés, jusqu'à nous avoir donné l'impression que le ministre Lotfi Brahem, ne cherchait qu'à être aimé par les Sécuritaires en sa propre personne physique, non pas en la personne et en la compétence d'un ministre de l'Intérieur. C'est comme si un Général de notre armée nationale, voulait être aimé par ses soldats, en les encourageant à l'indiscipline au sein de l'armée, ainsi qu'à l'altération et à la putréfaction de l'ensemble de la doctrine militaire. Un suicide de l'armée en sa totalité, avant qu'il ne soit de l'intéressé lui-même.
Donc, l'anomalie au sein du ministère de l'Intérieur sous l'égide de Lotfi Brahem, fut remarquée et dénoncée de loin avant son limogeage. Inutile de citer des preuves en cette tendance, pour ne pas remuer le couteau dans la plaie de quelqu'un que j'aime et que je respecte beaucoup. Mais néanmoins, il est trop débile de penser que le limogeage de Lotfi Brahem, n'avait ni cause ni raison, ni obligation. Un secret d'Etat qui ne pourra être gardé pour longtemps. Un secret d'Etat qui sera tôt ou tard élucidé plutôt par la Justice militaire que par la Justice civile. D'ailleurs, c'est pour cela que Lotfi Brahem évoque à plusieurs reprises son appartenance au corps militaire, alors que la Garde Nationale ne subit qu'une formation paramilitaire, sans qu'elle n'appartienne elle-même à l'armée nationale tunisienne. Si je ne me trompe, il faudrait donc qu'on se demande où sont les Etat-major de notre merveilleuse armées nationale, quant à la corruption qui gangrène la Garde Nationale devant leurs yeux, sans qu'ils ne puissent la combattre ou l'éradiquer comme ils le font au sein de l'armée elle-même?
Il est clair que la soupe bouille sous le couvercle de la marmite, jusqu'à ce qu'elle soit prête à la consommation populaire.
Allah yostèr Tounes mine Aâdaâ Tounes.