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TABC s'intéresse à la Côte d'Ivoire, le pays qui fait 9% de croissance par an !
20/01/2016 | 20:11
7 min
TABC s'intéresse à la Côte d'Ivoire, le pays qui fait 9% de croissance par an !

 

"Le climat des affaires, opportunités d’investissement et secteurs porteurs en Côte d’Ivoire" a été le thème du 2ème déjeuner-débat organisé, ce mercredi 20 janvier 2016 à l’hôtel Concorde aux Berges du Lac, par Tunisia Africa Business Council-TABC, en présence de l’ambassadeur de la Côte d’ivoire, Bayo Idrissa, du représentant du ministère des Affaires étrangères, Imed Torjmane et la modération de Mondher Khanfir.

 

En effet, le nouveau programme de développement de la Côte d'Ivoire pour la période 2016 - 2020, prévoit des investissements d’environ 29.000 milliards de francs CFA (environ 45 milliards d’euro) : c’est ce qu’a annoncé le président du pays, Alassane Ouattara en décembre 2015 et qui rend la Côte d’Ivoire attractive.

La Côte d'Ivoire est située à l’ouest du continent africain. Elle est un hub économique de par sa situation au cœur de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), une union douanière qui compte huit pays membres et partage la même monnaie (le Franc CFA) au sein de laquelle la Côte d’Ivoire représente 40% du PIB. Elle est un pays phare de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une zone de libre échange qui compte quinze pays membres. Depuis sa sortie de crise, le pays a renoué avec la croissance et son statut de pays à forte capacité de création de richesses avec un taux de croissance qui frôle les 10% depuis 2012, grâce notamment à ses nombreuses potentialités naturelles et socioculturelles, ainsi que la politique économique mise œuvre.

 

Dans son allocution d’ouverture, le président du TABC, Bassem Loukil a présenté le programme de l’organisation et sa mission. En effet, le TABC se veut une passerelle entre la Tunisie et le reste du continent africain et un portail de propositions surtout vis-à-vis des autorités tunisiennes, l’objectif étant de former une stratégie qui permet à la Tunisie de se repositionner sur le continent Africain et de s’imposer comme un acteur majeur lors des manifestations africaines.

TABC a pour mission, donc, de procurer informations et conseils aux entreprises et groupes tunisiens désireux d’investir en Afrique et les accompagner tout au long de ce processus.

 

M. Loukil a souligné que pour investir dans un pays, il faut le connaître et connaître ses atouts. Il a précisé, dans ce contexte, que la Côte-d'Ivoire, dès son accession à l’indépendance en 1960, a fait du libéralisme économique et de l’ouverture sur l’extérieur, les fondamentaux de sa politique économique. Un choix fructueux, vue la croissance enregistrée par ce pays.

Il a indiqué que ce pays regorge d’opportunités d’investissements dans les secteurs agricoles, industriels et tertiaires, en rappelant qu’il est parmi les premiers producteurs mondiaux de cacao, de café et de noix de cajou ainsi que de caoutchouc en Afrique. Il est aussi parmi les premiers exportateurs d’huile de palme. Disposant d’une infrastructure solide comptant 3 grands aéroports, une vingtaine de compagnies aériennes, un véritable Hub de transport maritime avec 2 grands ports et également un réseau routier développé, il se présente comme un pays en pleine croissance.

Bassem Loukil a mis en relief le fait que le gouvernement ivoirien table sur une croissance allant de 8% à 9,8% entre 2016-2020, en notant que la Côte d’Ivoire a enregistré un taux de croissance réelle du PIB de 9,2% en moyenne entre 2012 et 2015.

 

Bayo Idrissa a mis en relief les potentialités économiques de son pays : un pays agricole grands producteurs qui veut installer des industries de transformations industrielle des matières premières agricoles (café, cacao, noix de cajou, huile de palme, canne à sucre, fruits tropicaux, hévéa, coton, plantes ornementales) ; un pays qui regorge de ressources naturelles en minerai (or, diamant, cuivre, fer, Manganèse, bauxite), en pétrole et en gaz mais qui sont timidement exploités et qui veut installer une industrie minière et pétrolière; une plateforme financière importante de l’Afrique de l’Ouest avec vingt-quatre établissements de crédits dont vingt-trois banques sur la centaine que compte au total l’espace UEMOA. Il a indiqué, dans ce contexte, qu’Abidjan accueille le siège de la Bourse régionale dont le volume des transactions s’élève à 7 millions dinars par jour, tandis que la capitalisation boursière et obligataire se chiffre à environ 30 millions de dinars par jour.

L’ambassadeur a, également, évoqué les opportunités à saisir dans le BTP, notamment les logements et les infrastructures, dans le domaine des services, en particulier les technologies de l’information et de la communication, la santé, l’éducation-formation. Il a noté qu’au plan des ressources humaines, le pays bénéficie d’une main-d’œuvre qualifiée et bon marché. L’ambassadeur a enfin mis en relief «des conditions de vie agréable» et d’«énormes potentialités touristiques et naturelles».

 

Autre point, Bayo Idrissa a précisé que 40 réformes ont été engagées entre 2012 et 2014, pour améliorer le climat des affaires, et qui a permis de hisser le pays dans le Top10 des pays les plus réformateurs avec une progression de 35 places, en passant de la 177ème place en 2013 à la 142ème selon le rapport Doing Business 2016.

Le pays aspire, selon lui, à figurer parmi les 30 premiers à l’horizon 2020. Parmi les reformes entreprises, on note la facilitation des formalités et procédures administratives des opérateurs économiques par la mise en place de guichets uniques aux investissements et aux exportations ; la création d’un Comité de Concertation Etat – secteur privé et d’un Tribunal d’arbitrage ; l’adoption d’un nouveau Code des investissements et d’autres codes sectoriels ; l’adoption d’une loi sur le partenariat public-privé (PPP) depuis 2012 avec la mise en place d’un Comité de pilotage des projets PPP ; la promotion de la bonne gouvernance et une contre la corruption ; et l’Etat s’est engagé dans la dématérialisation des actes et services administratifs.

 

Concernant les échanges entre les deux pays, même si quelques hommes d’affaires se sont déjà implantés en Côte d’Ivoire ces dernières années, Bayo Idrissa souligne que «le niveau de ces échanges n’est pas encore à la hauteur des relations d’amitié qui lient les deux pays et ne profitent pas assez de leurs énormes potentialités et richesses». Il a indiqué que les échanges commerciaux sont passés de 22,410 milliards de FCFA en 2010 (environ 74,7 millions de dinars tunisiens) à 30,869 milliards de FCFA en 2014 (environ 102,9 millions de dinars tunisiens).

«Même si, en dépit des efforts qui sont accomplis de part et d’autre, quelques défis demeurent, je reste pour ma part convaincu que la Tunisie et la Côte d’Ivoire peuvent mutuellement tirer profit de leur collaboration. En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, profiter du savoir-faire tunisien pour parvenir à l’émergence. S’agissant de la Tunisie, elle pourrait profiter du positionnement stratégique de la Côte d’Ivoire pour redonner un second souffle à son économie», a-t-il expliqué.

L’ambassadeur a conclu en rappelant qu’en juin dernier, deux importantes conventions ont été ratifiées entre les deus pays pour redynamiser les relations économiques : l’accord de coopération sur la promotion et la protection des investissements ainsi que la convention de coopération tendant à éviter la double imposition en matière d’impôts sur le revenu.

 

Intervenant lors de ce déjeuner-débat, les deux hommes d’affaires Noureddine Hachicha et Riadh Azeiez ont présenté un bref aperçu de leurs expériences dans ce pays. Pour eux, la clé de la réussite réside dans la qualité, un bon prix et le respect des délais d’exécution. Ils estiment aussi qu’il faut se mouiller, aller sur place, être patient et participer aux appels d’offres, dans les domaines d’expertises des sociétés intéressées et dans lesquelles elles excellent.

 

Notons que parmi les grands projets qui ont été annoncés par le gouvernement Ivoirien, il y a :

  • Les filiales d’Attijari et de la BCP (la Banque Centrale Populaire) qui mobilisent 21 milliards FCFA pour les zones industrielles : Ces fonds serviront à financer les travaux de réhabilitation et d’aménagement de la zone industrielle «Yopougon» ainsi qu’une nouvelle zone industrielle PK 24, située près d’Abidjan.
  • Le lancement des travaux d’extension du port d’Abidjan qui ont été entamés en octobre 2015.
  • Le développement du réseau électrique ivoirien pour lequel Eximbank va apporter 800 millions de dollars.
  • En plus, la Côte-d’Ivoire va recevoir 500 millions de dollars du Millennium Challenge Corporation  et cette subvention du MCC est d’autant plus opportune que le gouvernement ivoirien a adapté, en en décembre 2015, un vaste programme d’investissement d’environ 45 milliards d’euros dans le cadre du plan national de développement 2016-2020.

 

Clôturant ce déjeuner, Bassem Loukil a estimé que la Côte d’ivoire est un pays aux perspectives très prometteuses, présentant de belles opportunités d’affaires qui doivent être saisies à leur juste valeur. Ceci dit les autorités tunisiennes doivent faciliter les investissements tunisiens à l’étranger, si elles désirent augmenter les exportations de services tunisiens, qui peuvent avoir des entrées en devises importantes pour le pays. Cela passe impérativement par la réforme de la réglementation de change de la Tunisie.

 

Imen NOUIRA

20/01/2016 | 20:11
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