Rached Ghannouchi, leader du parti islamiste Ennahdha, a pris part à la manifestation organisée, aujourd’hui 16 février, à l’avenue Habib Bourguiba, pour défendre la "légitimité".
Rached Ghannouchi a pris place sur un podium au beau milieu de la foule pour prononcer un discours à l’adresse de ses partisans. Derrière lui, on pouvait voir Mohamed Ben Salem, ministre de l’Agriculture et membre d’Ennahdha ainsi que le prédicateur islamiste Béchir Ben Hassan.
Le leader d’Ennahdha a déclaré que le peuple a gagné la rue aujourd’hui pour défendre la légitimité et a condamné l’appel à la dissolution de l’Assemblée nationale constituante qui représente la seule instance légitime dans le pays depuis la révolution. Dans le même ordre d'idées, il ajoute que ceux qui ont appelé à la fin de la légitimité le 23 octobre dernier sont les mêmes qui appellent aujourd’hui à la dissolution de l’ANC
Rached Ghannouchi a souligné que le peuple est musulman, qu’il ne cèdera pas et qu’Ennahdha n’est pas venu pour le diviser entre musulmans et mécréants et a fait référence à un slogan scandé par la foule, à savoir : « si tu fais la prière tant mieux pour toi, si tu ne le fais pas que Dieu te guide vers la droiture, la Tunisie est pour moi et pour toi. »
Selon M. Ghannouchi, la Tunisie a connu beaucoup de catastrophes dont récemment l’assassinat de Chokri Belaïd et certains veulent en tirer profit en appelant à faire chuter Ennahdha et le gouvernement et se retourner ainsi contre la légitimité.
Le leader du parti islamiste a indiqué que depuis qu’Ennahdha est au pouvoir, les complots ont fusé et se basent sur des théories contre la liberté individuelle et, dans ce sens, les médias, qu’il qualifie de « mauves », sont en train de se retourner contre la révolution. Toutefois, Rached Ghannouchi n’a pas omis de saluer les médias libres et révolutionnaires, selon sa vision, dont ceux qui couvrent en ce moment même le déroulement de la manifestation. Aussi, a t-il évoqué les médias qui, d’après lui, continuent à faire une mauvaise presse d'Ennahdha et n’hésitent pas à salir son image en débitant des mensonges et en inventant des histoires. « Nous prônons la liberté de la presse mais il ne faut pas utiliser la liberté d’expression pour nuire à autrui», dixit Rached Ghannouchi.
En outre, Rached Ghannouchi a fait remarquer que son parti Ennahdha est la colonne vertébrale du pays et qu’il restera au pouvoir tant que le peuple le choisira via des élections. Son parti représente, selon lui, le milieu où se rencontrent tous les Tunisiens, les islamistes et les laïcs et il traduit tous ses principes et ses valeurs.
En condamnant toutes les formes de violence et en soulignant qu’il n’est pas dans l’intention d’Ennahdha de devenir une nouvelle dictature et en appelant à respecter les droits de tous les partis politiques, Rached Ghannouchi n’a pas vraiment été entendu par la foule qui n'a pas hésité à lancer, en toute ferveur, le fameux : « moutou bighaydhikom » (mourez de votre propre frustration) ! Point que Ghannouchi a refusé de suivre, malgré tout...
Na. B
