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Ahmed Driss : le référendum pourrait confirmer le penchant dictatorial de Kaïs Saïed
24/05/2022 | 09:38
3 min
Ahmed Driss : le référendum pourrait confirmer le penchant dictatorial de Kaïs Saïed


Le président de l'Institut politique de Tunis, Ahmed Driss, s'est exprimé, mardi 24 mai 2022, au sujet du décret présidentiel sur la commission consultative pour une nouvelle république. Il a affirmé que le chef de l’État, Kaïs Saïed, s’était mis dans de beaux draps en publiant ce décret expliquant qu’impliquer les doyens dans sa démarche n’est qu’une tentative pour légitimer son projet. 
 
Il a souligné, également, que le référendum que le locataire de Carthage souhaite organiser serait « un processus dangereux » qui n’aurait d’autre résultat que « confirmer le penchant dictatorial » de Kaïs Saïed. 
 
La commission consultative créée sur décision de Kaïs Saïed aura pour mission de présenter – à la demande du président de la République – un projet de constitution pour une nouvelle république dans le respect des principes et objectifs de l’article 22 du décret 117, et des résultats de la consultation nationale, initiée par le locataire de Carthage. Ce texte devrait être soumis au référendum prévu le 25 juillet.
 
 
Cette commission est répartie en trois structures : un comité consultatif des affaires économiques et sociales composé de représentants de l’UGTT, de l’Utica, de l’Utap, de l’UNFT et de la LTDH, un comité consultatif des affaires juridiques composé des doyens des facultés de droit, des sciences juridiques et politiques et présidé par le membre le plus âgé et un comité du dialogue national composé des membres des deux comités précédents et présidé par le président coordinateur de la commission nationale consultative, le doyen Sadok Belaïd.
 
En réaction, les universitaires ont manifesté leur opposition à toute implication des doyens dans les affaires politiques de l’État. A ce sujet, Ahmed Driss a indiqué que plusieurs de ses collègues contactés par la présidence de la République avaient rejeté l’invitation à s’engager dans cette opération. « Le président de la République est face à un dilemme. Il se pourrait que les doyens ne participent pas, l’UGTT a refusé de s’engager, la LTDH a émis des conditions et les partis politiques sont absents. Il est donc appelé à revoir sa démarche, annuler le décret et réfléchir à un autre moyen pour faire participer tout le monde ou continuer dans une logique de passage en force », a-t-il avancé au micro de Wassim Ben Larbi dans l’émission Expresso sur Express FM. 
 
 
Le président de l'Institut politique de Tunis a ajouté que le rejet manifeste de la scène politique concernait la démarche en elle-même et non la personne du président de la République rappelant que le processus que le chef de l’Etat a enclenché est flou et son projet ambigu. « Il y tient, cependant, comme si tout le monde l’appuyait. Peu ont participé à la consultation électronique et ceux qui l’ont fait se sont exprimé en faveur d’une révision de la constitution. Pourtant, le président considère qu’il y a besoin d’une nouvelle constitution et d’une nouvelle république », a-t-il affirmé. 

 

N.J. 

 

24/05/2022 | 09:38
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