Manaus - une ville de 2 millions d'habitants au Brésil - a été citée par divers chercheurs comme un exemple positif d'immunité collective contre le SRAS-CoV-2. Cette possibilité est remise en question de manière critique dans un article de la revue «Nature».

Manaus comme exemple
En mai 2020, il y a eu une épidémie majeure de Covid-19 à Manaus, les hôpitaux étaient surpeuplés et de nouvelles tombes ont dû être creusées en dehors des limites de la ville avec une surmortalité de 120 décès par jour. Malgré le relâchement des restrictions de contact en juin, la surmortalité est tombée à presque zéro en août.

Certains scientifiques attribuent cela au fait qu'une grande partie de la population a entre-temps été exposée et est devenue immunisée. En fait, à la fin de la première vague, des anticorps positifs ont été trouvés chez 66% des plus de 6 000 résidents testés. Les chercheurs ont conclu que le nombre de personnes vulnérables n'est plus suffisant pour une nouvelle épidémie - l'immunité collective aurait mis un terme à la pandémie ici.

Faut-il donc repenser la stratégie actuelle et laisser simplement le virus propager son cours naturel? Les épidémiologistes ont rapidement rejeté ces arguments. Kristian Andersen entre autres , un immunologiste du Scripps Research Institute de La Jolla, Californie, suggère qu'une telle approche entraînerait de grandes souffrances et des pertes de vie catastrophiques, sans que la société ne puisse nécessairement revenir à la normale.

Même ainsi, l'idée d'immunité collective continue de surgir dans divers pays comme la Suède, la Grande-Bretagne et les '?tats-Unis. Une erreur dangereuse sans preuves scientifiques, écrit un groupe de scientifiques dans le Lancet.
Qu'est-ce qui fait obstacle à l'immunité collective?
L'ensemble du concept est basé sur l'hypothèse actuellement non prouvée que les survivants de l'infection sont immunisés de toute façon. L'infection par le SRAS-CoV-2 semble conduire à une sorte d'immunité fonctionnelle - mais personne ne sait actuellement combien de temps l'immunité durera. Pour les virus corona saisonniers, c'est environ un an - jusqu'à présent, rien ne permet de penser que ce sera différent avec le SRAS-CoV-2. Si c'est le cas, tout le beau concept de «l'immunité naturelle du troupeau» s'effondre.

Dans ce cas, il faudrait attendre pour revenir à une vie normale jusqu'à ce qu'une vaccination efficace confère effectivement une immunité collective. D'ici là, le respect des règles restera l'outil le plus important dans la lutte contre la pandémie:
Gardez vos distances, respectez l'hygiène et portez un masque quotidien (couvre-bouche et nez). En automne et en hiver, lorsque nous passons plus de temps dans des pièces fermées, une ventilation régulière est également très importante.