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Rached Ghannouchi, ce chef qui n'a pas su rassembler !
03/11/2019 | 15:59
7 min
Rached Ghannouchi, ce chef qui n'a pas su rassembler !


Les concertations autour de la formation du gouvernement se poursuivent entre Ennahdha, 1er parti au parlement, et certains partis politiques en vue d’établir un consensus quant au programme et à la composition. Ces négociations semblent occulter la personnalité qui occupera le poste de chef de gouvernement auquel Ennahdha ne nie pas son attachement. Sauf que c'est le nom de ce dernier qui ne fait pas l’unanimité parmi les dirigeants nahdhaouis, créant des remous au sein du parti islamiste...


Nous sommes à la 3ème semaine des négociations conduites par Ennahdha, parti vainqueur aux législatives avec 52 sièges au parlement, avec les différents partis politiques autour de la formation du gouvernement et de la mise en place de son programme conçu par Ennahdha sous forme de contrat. Un contrat de gouvernement de coalition qui exprime le projet d’Ennahdha mais celui d’autres partis politiques ayant contribué à sa conception.

Il repose, par ailleurs, sur 5 axes à savoir : la lutte contre la corruption, le développement de la gouvernance et le renforcement de la sécurité. Mais aussi l'éradication de la pauvreté, l’aide aux catégories démunies et nécessiteuses, le développement des secteurs vitaux à l’instar de l’enseignement, de la santé et des services publics qu font également partie de ce contrat.

Il prône, de surcroît, la propulsion de l’investissement, de la croissance et de l’emploi ainsi que le parachèvement des institutions de l’Etat, de l’instauration de la gouvernance locale et la décentralisation.

 

Khalil Amiri a, finalement, assuré qu’il ne s’agit pas d’une version définitive de ce contrat mais uniquement d’un point de départ des concertations autour de la formation du gouvernement.

Si les partis politiques prenant part au nouveau gouvernement se mettent d’accord sur ce projet, un programme bien plus détaillé sera publié par le gouvernement et signé par les partis en question.

 

Ainsi, Ennahdha vise à appliquer ce contrat de gouvernement de coalition qui servira de point de départ aux concertations autour de la formation du gouvernement. La version définitive et détaillée de ce contrat sera signée par les partis prenant part au nouveau gouvernement avec lesquels les négociations se déroulent jusqu’à présent. Des  négociations qui excluent le parti Qalb Tounes de Nabil Karoui, en 2ème position au Parlement avec 38 sièges, ainsi que le Parti destourien libre (PDL) de Abir Moussi, avec 17 sièges. Ces partis avaient, auparavant, nié toute intention de gouverner avec le parti islamiste se positionnant dans les rangs de l’opposition et rejoignant ainsi Tahya Tounes de Youssef Chahed aui a récolté 14 sièges au nouveau parlement.

Les négociations établies par Ennahdha n’étaient pas des plus constructives non plus avec Attayar ainsi qu’avec le mouvement Echaâb. A l’exception de la Coalition Al Karama, avec 21 sièges au parlement, aucun autre parti n’a exprimé sa disposition à coopérer avec le parti islamiste, qu’il s’agisse d’un refus catégorique ou d’une collaboration conditionnée. Même la Coalition Al Karama a assuré qu’elle n’était pas prête à coopérer avec certains partis politiques représentés au parlement à l’instar de Qalb Tounes et du PDL.

Concernant Attayar, ayant récolté 22 sièges, son secrétaire général Mohamed Abbou a clairement expliqué que son parti ne participera pas au gouvernement que lorsque les ministères de l’Intérieur, de la Justice et de la Réforme administrative relèveront de ses prérogatives. Une condition qu’Ennahdha refusera indubitablement, d’après M. Abbou.

Mohamed Abbou a, ainsi, déclaré qu’Attayar n’avait rien en commun avec Ennahdha et aucun moyen d’entente n’était possible entre eux soulignant qu’il sera, de ce fait, dans une opposition intègre et responsable, selon ses dires.

 

Aussi dans les rangs de l’opposition, le mouvement Echaâb dirigé par Zouheir Maghzaoui. Ce dernier a souligne à plusieurs reprises qu’il n’était pas prêt à faire partie d’un gouvernement présidé ou dirigé par Ennahdha vu les profondes et fondamentales divergences entre le mouvement, ayant obtenu 16 sièges, et le parti islamiste qu’il juge responsable de la situation catastrophique du pays.

Dans  ces récentes interventions médiatiques, M. Maghzaoui s’est montré certain de l’échec d’Ennahdha à former le prochain gouvernement rejetant même lors de sa dernière rencontre avec le chef du parti islamiste, Rached Ghannouchi et son-vice président, Ali Laârayedh toute participation au prochain gouvernement.

Si la 2ème condition d’Attayar  pour gouverner avec Ennahdha était de désigner un chef de gouvernement indépendant, intègre, ferme, qui dispose d’une forte personnalité et qui n’a aucun lien avec l’ancien régime,  Zouheir Maghzaoui a, quant à lui, suggéré la nomination d’une personnalité nationale indépendante compétente capable de rassembler les différentes forces politiques dans le cadre d’un « gouvernement du président » qui dispose de « plus de légitimité qu’Ennahdha ».

Ce gouvernement, selon M. Maghzaoui « serait mieux pour le pays » incitant à « exploiter cette sorte d’unanimité populaire dont bénéficie Kaïs Saïed pour qu’il joue un rôle efficient dans la formation du gouvernement ».

 

Visiblement, le choix d’un chef de gouvernement nahdhaoui n’était pas l'idéal pour certains partis politiques. La probabilité de désigner un chef de gouvernement indépendant, évoquée par Rached Ghannouchi, a initialement été appréciée avant de finir par être rapidement abandonnée.

Rached Ghannouchi est le candidat naturel d’Ennahdha, ainsi était la position de plusieurs dirigeants nahdhaouis à l’instar du président du Conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni et de l’élue Yamina Zoghlami, conformément au règlement intérieur du parti.

Le dirigeant d’Ennahdha et ancien ministre de la Justice, Noureddine Bhiri a, pour sa part, rappelé que son parti s’attache à son droit constitutionnel de désigner un chef de gouvernement nahdhaoui.

M. Bhiri est même allé jusqu'à considérer que refuser d’être à la tête du gouvernement était une décision irresponsable aussi bien qu’une trahison des électeurs qui nuira à l’image du pays à l’étranger mais aussi au processus de transition démocratique en Tunisie. La promesse du parti islamiste à ses électeurs étant que Kaïs Saïed, soutenu par Ennahdha, sera à Carthage et qu’Ennahdha sera à la Kasbah.

Toutefois, cette position n’était pas partagée par le dirigeant nahdhaoui et ancien ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Mohamed Ben Salem qui a jugé que le nom de Rached Ghannouchi à la tête du gouvernement n’était pas « rassembleur » et qu’Ennahdha voulait l’imposer à tout prix sans faire des concessions qui étaient nécessaires pour le parti islamiste.

M. Ben Salem a, ainsi, exhorté les parties impliquées à revenir à la raison et à former un gouvernement issu d’une coalition en toute « sagesse et responsabilité ».

Une position qui renvoie à celle adoptée auparavant par M. Ben Salem lors de la désignation des têtes de liste d’Ennahdha pour les élections législatives de 2019. Mohamed Ben Salem était, en effet, mécontent des dépassements du bureau exécutif d’Ennahdha appelant à tenir une réunion exceptionnelle afin d’examiner ces infractions.

M. Ben Salem a, également, contesté la position de la direction d’Ennahdha qui avait outrepassé ses prérogatives en modifiant ses listes électorales. Il a ainsi dénoncé l’éviction de certaines personnalités du parti élues têtes de liste puis remplacées unilatéralement par Rached Ghannouchi, qualifiant cette exclusion d’éthiquement inadmissible.

M. Ghannouchi ayant modifié 30 parmi 33 têtes de liste alors que le règlement intérieur d’Ennahdha accorde à son président la prérogative d'en modifier seulement 10%, et ayant essentiellement porté préjudice, à l’époque, à Abdellatif Mekki, Samir Dilou ainsi qu’à Abdelhamid Jelassi.

 

En tout état de cause, les dissidences au sein d’Ennahdha ne peuvent profiter à personne. Certes, elles ne feront que bloquer le processus de la formation du gouvernement, un processus que tous les partis politiques, les organisations nationales et même le chef de l’Etat appellent à accélérer. Néanmoins et indépendamment de la personnalité qui sera désignée à la tête du gouvernement et de ses futurs membres, la concrétisation d’un programme gouvernemental primant l’intérêt du pays et améliorant les conditions de vie des Tunisiens devra, primordialement, constituer la priorité du prochain gouvernement.

 

Boutheïna Laâtar

 

03/11/2019 | 15:59
7 min
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Commentaires (19)

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Aymen
| 07-11-2019 16:14
ah oui vous avez raison, ce sont hamma hammami, hohsen marzouk, mahdi jomaa et yassine brahim qui ont pu rassembler...Ghannouchi compose très bien et l'arrivé de Mr Kais Saied à la présidence l'arrange beaucoup. Il est l'un des grands strateges et décideurs dans le pays. ça vous fait mal mais c'est la réalité

J.trad
| 04-11-2019 18:56
Avant que tu ne me dise dans quel hôpital tu soigne , les fous d'ALLAH ,je vais t'informer d'un événement , mon obsession (comme tu dis) m'a dicté il y a quelques années les parôles suivantes .../..../et cette Europe crispée /comme une vielle dame grippée / devenue timide et résignée/ elle ,cette jeune femme splendide/ quand elle était candide/ aprés plusieurs avortements /et des guerres de religions /donna naissance à deux enfants /, moitiée bons , moitié méchants ,/la renaissance / le début du mauvais sens/et le siècle des lumières /le massacre des prières / doit-on la laisser seule?!/ Sous les mâchoires des meules/ ?!!! Bien sûr que non/ les frères musulmans / disposent du médicament / etc mon obsession (comme tu dis ) m'a poussé ,trés loin ,dans l'obstination , mon crayon m'obeissait ,je lui dictait tout un programme , pour tirer l'Europe ,de la merde ,de la laïcité ,et pire encore ,le fléau de l'athéisme ,bref la guerre du Golfe ,a poussé vers un autre horizon ,et vers le drame sanglant ,l'obsession (comme tu dis) s'arrêta pour marquer le'Stop', jusqu'à ce que une autre obsession ,( que tu ignore ) me poussa' vers un autre rêve ,cette fois si , c'est une Histerie qui s'est emparé de moi ,bref', je me mis à émettre des phrases comme des raffales'( il faut que l'Islam rayonne /à partir de la Sorbonne /et aussi/ à partir de toutes les académies ,l'obsession (comme tu dis) est de plus en plus forte , je me cramponnais à mon obsession(comme tu dis) ,je ne veux plus guerrir , plus encore ,je prie Dieu ,que toutes les maladies guérissent ,sauf cette obsession,(comme tu dis) je veux que tous les mouslimin soit ,pris de cette obsession (comme tu dis) ,et à ma grande surprise , le réseau miraculeux INTERNET ,me fit découvrir une extraordinaire Historienne ,Marion Sigaut, elle démontre par une éloquence merveilleuse ,que la RELIGION est le FONDEMENT du POUVOIR ,elle invite des chercheurs convaicus ,tel le jeune Youssef Hindi ,un excellent orateur ,qui a déjà publié un ouvrage , sur le thème de mon obsession (comme tu dis) , je souhaite que la contagion puisse t'atteindre ,amen ,

Lone Wolf
| 04-11-2019 16:55
Les jeux sont faits à présent : tout le monde sait à quoi s'en tenir avec Abou Lahab, il est démasqué . Même ses fidèles en ont marre de voir sa sale gueule d'hypocrite, mégalo, magouilleur, menteur, mystificateur. A part ce chien enragé sans muselière d'avocaillon de Makhlouf, personne ne se laissera plus berner par cette figure de la haine, de la discorde sociale et de la destruction qu'est Chikh Boujalgha.

Gg
| 04-11-2019 14:57
Vous êtes atteint de névrose au dernier stade, islamo psychose obsessionnelle.
Helas, on n'en guérit que par immersion dans une culture étrangère, mais c'est long... Dix ans chez les Inuits, par exemple?

J.trad
| 04-11-2019 13:24
Je la cité par son nom ,3abir Mousi ,se permet de placer le président défun , Habib Bourguiba ,dans une position plus prestigieuse ,que tout un partis qui place l'identité religieuse au dessus du concept patriotique ,Bourguiba à joué un rôle ,à sa façon , l'histoire dirait son mot ,des spécialistes évalueront les '?uvres de Bourguiba , mais ce qui est étonnant c'est l'arrogance de 3abir Mousi qui se permet de mettre l'identité primordiale qui rassemble le peuple Tunisien ,comme un ballon dans un match,ou un plat de salade ,ou robe dans une vitrine ,ou une perruque ,ou une chaussure ,qu'elle refuse par simple caprice , la poignée d'adeptes de laïcité doivent réviser leur choix ,je les renvoie ,au poème extraordinaire du poète Labid ,qui coupe la langue à tout (BALID), (alâ koullou' chayin ma khala'ALLAHA bâtilou/wa koullou na3ïmin la ma7alata zâilou) , ni Bourguiba ,ni Marx ,ni 3ammar bouzouer , ni 3abir ,ni mêmes illi habtou sa tal3ou mil bïr ) ,ya 3abir ,(la yab9a ILLA WAJHOU ALLAH .ton allergie contre' les Islamiste , tu peux la soigner en ouvrant le livre de YOUSEF HINDI ,qui démontre la suprématie de la religion dans le concept du pouvoir .ouvre la vidéo de Marion Sigaut : les gilets jaunes ,qui donne la parôle au jeune chercheur Yousef Hindi ,qui présente les grandes idées de son livre .

pit
| 04-11-2019 11:10
Faux ! il a réussi à rassembler tout ce que notre pays compte comme racaille, bandits, terroristes, profiteurs, magouilleurs, minables avide d'argent et de pouvoir, brigandeaux et autres mesquins à l'esprit étriqué et rétrograde...en bref, comme dirait J.W. tous les gueux avec un quotient intellectuel proche de celui d'un haricot. Des personnages dont la haine pour la Tunisie n'a d'égale que leur soif de revanche envers les dignes fils de Bourguiba. Mais rassurez-vous, Tunisiens de bonne volonté, leur fin est proche !

J.trad
| 04-11-2019 10:52
L'avenir de l'ISLAM ,aurait été tout à fait autre , si l'expression restrictive ( ILLA) , avait épargné au poète génial Ibnou Hâni Alandalousi , le sort d'être tué ,pour (chîrk) ,une lettre (hamza) ,aurait transformé le sens ,et fait du sens (moubalara) et (non :chîrk) ,Ibnou HAni , qualifié moutanabbi algharb ,c'est à dire les pays du nord de l'Afrique +l'Andalous . La poésie était un support puissant pour les Califes ,un poème peut jouer le rôle de RASSEMBLEUR ,de temps en tant j'ouvre disant Ibnou HANI Alandalousi , et ses poëmes le plongent dans une extase , la mort de ce poète à la fleur de l'âge ,fut une grande perte ,pour oummata'lislam , les Berbères avait rendu un puissant service à l'Islam ,c'est dommage qu'ils soient aujourd'hui manipulés ,pour jouer l'opposition destructive , ce n'est pas la revendication séparatiste qui est destructive ,car la terre reste telle qu'elle ,que ce soient des Berbères ou des arabes ,ou des résidus romains ou cartaginoix qui l'a peuplent ,la génétique ne change pas grand chose ,c'est la langue arabe qui représente le génie du texte sacré ,le langage berbère ,ne peut en aucun cas rendre la puissance du génie du texte sacré ,les Berbères s'attachent à l'Islam ,ils peuvent propulser le dialecte berbère au rang de langue cotoyante de l'arabe ,et garder la lumière éternelle de la langue arabe ,les Français ont soufflé ,que les Arabes sont des colons ,ils ont brouillé le calme et la paix qui a régné durant des siècles ,tout ce discours est valable pour le partis (ittijah islami),qui a été contraint ,par une pression étrangëre à changer de timbre ,(ahdha ,évoque , le mouvement français Renaissance) que j'ai qualifié (Renaissance /début de mauvais sens) ,chose,que l'historienne Marion Sigaut ,a développée dans ses vidéo . NAHDHA ferait bien de revenir à sa première identité (qui rassemble ) par l'objectif fondamental , qui lui donne ,une l'égalité effective dans le ministérie de l'éducation ,les autres ministères , terres à terre ,Attayyar, achâ3b ,et 3abir ,Nabil El9arwi ,etc sont mieux placés pour plonger dans le domaine ( Fitna ) l'argent ,dont les ficelles ,souillent et brouillent ,et n'ont rien à voir avec les lampes et les douilles .le partis de la Foi ,l'Essentiel ,doit s'occuper des lumiëres ,Nour 3ala Nour , il faut rappeler que les brides de l'argent ,restent légalement dans les mains des gardiens des finances ,un bon nombre de versets ,contiennent des codes puissants pour assurer la santé des budgets de l'Etat ,et de la Famille ,l'argent doit être propre ,et purifié par la merveilleuse censure douce dite AZZAKET , le partis Islamiste , gère ,contrôle ,dirige, sans se salir les mains ,ni s'impliquer dans le magouilles ,à suivre une nouvelle réforme ,fondamentale .

pit
| 04-11-2019 09:16
Pas de coalition avec ... le diable ... cela fait 8 ans que vous êtes au pouvoir planqués derrière des hommes de paille, il est grand temps d'assumer votre incompétence et de quitter à jamais la scène politique !!!

'?puisement politique
| 04-11-2019 07:48
Quand on perd la crédibilité rien ne va plus. Les prochaines élections Ghannouchi va faire face aux électeurs de nahdha. La démocratie est faite pour assainir et vraiment elle commence a fonctionner en Tunisie.

RIGOLO
| 04-11-2019 06:46
Pourquoi Mr Ganouchou veut il être pousser à quitter la scène politique malgré lui ? Qu'il termine sa retraite tranquille dans sa famille . Laissez les nouvelles compétences arranger le sort des citoyens. Ca sera mieux dans tous les sens ..........