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Ennahdha a peur, le pouvoir lui échappe et elle fera tout pour le garder !
02/10/2019 | 11:56
7 min
Ennahdha a peur, le pouvoir lui échappe et elle fera tout pour le garder !

 

Panique au sein d’Ennahdha, les sondages ne sont pas bons pour eux, d’après les propos de leur propre président Rached Ghannouchi. Menacés par Qalb Tounes de Nabil Karoui, les listes indépendantes qui gravitent autour de Kaïs Saïed et les listes de Seïf Eddine Makhlouf, les islamistes sont en train de jouer le tout pour le tout pour survivre. Ils sont prêts à tout. Leur historique sanguinaire le prouve, ils sont prêts à tout !

 

Quand on est en danger, on envoie tout balader, y compris la loi. Partant de cette règle élémentaire de survie, Rached Ghannouchi a envoyé balader le code électoral en donnant un aperçu sur les sondages qu’il suit au quotidien : Ennahdha est au coude à coude avec le parti de Nabil Karoui, Qalb Tounes. Dimanche dernier à Médenine, il a affirmé à ses troupes : « Il nous dépasse encore même si vous votez tous pour Ennahdha, il nous dépassera encore, sauf si vous appelez des centaines de vos amis et membres de vos familles à voter pour nous. Toutes les forces révolutionnaires devront voter pour Ennahdha car c’est le seul parti qui représente cette tendance et qui a des chances de gagner ».

Comme des moutons, les militants et les membres actifs du parti ont suivi le président avec leur sempiternel « Chef oui chef ! ». Il suffit de voir leurs pages et le flot d’insultes, d’injures et de mensonges à l’encontre du candidat classé deuxième au premier tour de la présidentielle et actuellement en prison. Même les soi-disant intellectuels et mesurés parmi eux ont pris part à ce lynchage en bonne et due forme de « l’ennemi » Nabil Karoui. Radwan Masmoudi, ce lobbyiste islamiste installé aux Etats-Unis a consacré pas moins de neuf publications sur sa page Facebook ces 24 dernières heures pour dénigrer d’une manière directe ou indirecte Nabil Karoui. Pêle-mêle, il est qualifié de corrompu, de distributeur de pâtes, de celui qui joue avec l’âme des pauvres etc. Dans la foulée, il a publié deux faux sondages d’opinion attribués à Sigma Conseil (toujours sur les 24 dernières heures seulement) dans lesquels il montre que Qalb Tounes dépasse Ennahdha et qu’il faut donc se mobiliser pour contrer la corruption et la contre-révolution. A entendre Radwan Masmoudi, qui viole clairement la loi alors qu’il affirme être tout le contraire, seul son parti Ennahdha est capable de contrer Qalb Tounes, seul Ennahdha est capable d’assurer une cohésion parlementaire afin de pouvoir gouverner sous la houlette du futur président (sic) Kaïs Saïed.

 

Rached  Ghannouchi, tout comme Radwan Masmoudi, oublient juste que seul et uniquement le parti Ennahdha a participé à 100% des gouvernements depuis 2011. Ennahdha était présent, directement ou indirectement, dans l’ensemble des gouvernements qu’ils soient dirigés par des islamistes (2011-2014), par un technocrate (2014) ou par des progressistes (2015-2019). Ceci est un fait bien dénié. A leurs troupes, les islamistes disent qu’ils étaient au pouvoir, mais qu’ils ne gouvernaient pas. Reprenons avec le même Radwan Masmoudi et son mensonge éhonté publié lundi 30 septembre sur sa page Facebook : « Ennahdha a beaucoup donné à la Tunisie pour préserver la sûreté et faire réussir la transition démocratique. Sauf que ce n’est pas ce parti qui gouvernait et qui avait le pouvoir, sur les 5-6 dernières années, il n’avait que trois ministères sur un ensemble de 37 ministères ». On dénombre au moins huit membres du gouvernement affiliés à Ennahdha dont leur propre secrétaire général, à savoir Zied Laâdhari, Sayda Lounissi, Anouar Maârouf, Habib Dabbabi, Khelil Laâmari, Taoufik Rajhi, Ahmed Gâaloul et Besma Jebali. Ceci sans compter les membres du cabinet de Youssef Chahed et les différents conseillers, lobbyistes et députés qui tournent autour du chef du gouvernement et de plusieurs de ses ministres non-islamistes.

Les islamistes ont tendance à qualifier leur principal adversaire de « corrompu » et oublient qu’ils ont été, eux-mêmes, à l’origine de plusieurs scandales et que leurs dossiers trainent dans les couloirs judiciaires depuis des années. Ils reprochent à leur adversaire d’avoir utilisé la pauvreté des gens alors qu’ils n’ont jamais cessé de le faire depuis leur retour en 2011. Ils parlent des pâtes de Karoui et oublient leurs biffetons et leur Chocotom (biscuit tunisien succulent distribué par les Nahdhaouis à des participants à des manifestations).

 

« Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ». Les islamistes appliquent à merveille et avec beaucoup de succès cette devise depuis 2011 et ils continuent en 2019. Pourquoi changer un mensonge qui marche encore et auquel sont sensibles plus de 400.000 personnes au bas mot. Leur mensonge le plus grossier reste cette histoire de militantisme et de recherche de la protection du peuple tunisien. Sauf que le peuple tunisien n’est pas composé que des islamistes, car tous ceux qui ont des opinions contraires, à commencer par les médias, sont dénigrés et injuriés comme s’ils étaient des martiens. « Ennahdha reste le premier parti, déclare Masmoudi, malgré le dépit des jaloux. Il sera la citadelle pour protéger la Tunisie et son peuple contre le retour de la corruption et la répression. Nous avons milité 40 ans contre la corruption et la répression et nous sommes prêts à militer 40 autres années pour atteindre la justice, la liberté et la dignité pour tous les Tunisiens », dixit celui qui a toujours vécu aux Etats-Unis, n’a jamais mis les pieds un jour en prison et n’a jamais écrit  contre la corruption avant 2011.

Avec Radwan Masmoudi, on reste dans le soft. Le danger qu’il représente est minime par rapport aux faucons qui sont prêts à aller aux manifestations et à brûler le pays pour garder le pouvoir qu’ils n’ont jamais lâché depuis leur arrivée en 2011.

Car non seulement Ennahdha a été présent dans tous les gouvernements depuis 2011, mais c’est aussi le seul parti qui a été majoritaire et qui est resté majoritaire dans les deux parlements depuis la révolution. A l’Assemblée nationale constituante (2011-2014), ils ont été majoritaires et à l’Assemblée des représentants du peuple (2014-2019), ils l’ont été très rapidement. Ils étaient présents dans quasiment toutes les commissions et ont quasiment validé toutes les lois. Leurs tentacules étaient dans toutes les administrations, au point que l’une de leurs députés a même réussi à faire voyager un couple extrémiste interdit de voyage en forçant l’administration et le ministère de l’Intérieur !

Au vu des sondages (que la loi nous interdit de présenter) et si l’on se tient aux propos de leurs grands dirigeants, les islamistes d’Ennahdha s’apprêtent à perdre cette position avantageuse de premier à l’assemblée et le risque de voir plusieurs de ses tentacules coupés. Une fois ces tentacules coupés, avec un parti et un président comme Nabil Karoui, c’est immédiatement l’ouverture de plusieurs dossiers de corruption impliquant plusieurs dirigeants d’Ennahdha. Entre évasion fiscale, blanchiment d’argent, fuite de devises ou participation à des actes terroristes (comme les soupçonnent les avocats des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi), les futurs gouvernants auront l’embarras du choix s’ils sont réellement intègres.

 

Le favori des sondages ne se fait pas d’illusions et leur fait miroiter ce qui les attend d’ailleurs. Dans sa lettre publiée hier et envoyée depuis sa prison, Nabil Karoui les accuse directement d’avoir été à l’origine de son arrestation. « Je refuse de m'allier avec vous et avec votre parti et c'est pour cette raison que je suis encore en détention et ce pour des raisons connues », écrit-il. Nabil Karoui étaye en effet son refus catégorique de s'allier avec le parti islamiste en citant, notamment, le dossier de l'appareil sécuritaire secret d'Ennahdha impliqué dans les assassinats de Belaïd et Brahmi,  l'embrigadement des jeunes et leur envoi vers les zones de conflit, l'utilisation de la démocratie et des institutions de l'Etat pour faire passer les amendements du code électoral, l'instrumentalisation de la justice avec leurs alliés au pouvoir pour son arrestation et sa détention afin d'entraver son chemin vers la présidence, etc. Il leur a promis que le peuple va leur présenter leur facture de huit ans au pouvoir.

Pour contrer cette menace,  les islamistes seraient donc intervenus pour mettre Nabil Karoui en prison. Avec ou sans la complicité de Youssef Chahed, ceci devient secondaire dès lors que ce dernier a laissé faire, au cas où il ne serait pas derrière, puisque lui-même était concurrencé par Nabil Karoui.

Outre l’instrumentalisation de la justice et la tentative (avortée) de pondre une loi sur mesure pour contrer Nabil Karoui, les islamistes sont passés à la vitesse supérieure en s’adonnant à un de leurs sports favoris, le dénigrement, l’insulte et l’injure sur les réseaux sociaux. L’étape d’après, ce sont leurs propres sages qui sont descendus sur le terrain pour participer au lynchage, comme on l’a vu avec Rached Ghannouchi et Radwan Masmoudi. Quelle sera l’étape d’après ? Un attentat, des attaques ciblées contre les personnalités médiatiques et politiques dérangeantes ? D’ores et déjà, Maya Ksouri, Myriam Belkadhi, Lotfi Laâmari ou Mohamed Boughalleb subissent au quotidien le lynchage sur les réseaux sociaux, y compris des personnes soi-disant mesurées d’Ennahdha. Ira-t-on vers l’emprisonnement de ces opposants, comme c’est le cas avec Nabil Karoui ou vers l’assassinat pur et simple ? Cela s’est déjà vu dans plusieurs pays où les islamistes ont risqué ou perdu le pouvoir, il n y’ a aucune raison que les islamistes tunisiens n’agissent pas pareil au nom de leur lutte pour la survie. Leurs épisodes sanguins dans l’Histoire récente de la Tunisie sont encore dans les mémoires.

 

Raouf Ben Hédi

 

02/10/2019 | 11:56
7 min
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Commentaires (26)

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Carthage Libre
| 05-10-2019 19:36
Nous connaissons PARFAITEMENT l'ancien MTI, changé en Ennahdha, depuis les années 80.

Ils n'hésiteront pas UNE SECONDE à passer à des assassinats massifs et/ou provoquer une Guerre Civile très grave en Tunisie.

BCE le savait ; il a préféré fermer un oeil sur cette secte terroriste, au soir de sa vie.

Ce que vous écrivez Business News, on l'a dit, redit, 1000 fois redit, souvent censuré ici même.

Maintenant que vous vous êtes réveillé à la vérité, et parcequ'on aime notre pays, parcequ'on sait que l'islam politique est MORTEL pour nos enfants, notre économie, notre image à l'étranger, notre développement, notre enseignement, on doit voter Nabil Karoui, car ce Monsieur, pour lequel je n'avais aucune sympathie il y'a 1 mois, subit une injustice incroyable et s'avère être le seul bonhomme pour relever ce pays et mettre les bandits d'Ennahdha à leur place, leur juste place, la PRISON.

Olga
| 04-10-2019 12:40
Avec tous les malheurs que t'as pu infliger aux Tunisiens
-Déconstruction méthodique des structures de l'Etat
-Infiltration des systèmes sécuritaires
-Alliances louches et argent distribué au frais de la reine sans oublier ce que tu as empoché (khriji, enfants, gendres et CIE)
tu mériteras qu'une seule chose la guillotine sur une place publique en compagnie de tes disciples

Jaimeplus
| 04-10-2019 10:58
Une grande question ne cesse de me pertiner depuis quelque temps, celui de savoir pourquoi nos médias et prècisemment les plus connus sur la scéne pour les show et beuz.. Et quelques Intellectuels ne se lassent à jouer comme fausseurs de l'histoire et de tèmoins mal saints.. alors qu'ils pourraient, vu leur niveau et le statut qu'ils reprèsentent, beaucoup mieux faire.. Sinon jusqu'à quand on arrête de chercher la bête, connue rècemmment comme l'islam politique, pour lui incombe tout le malheur du monde..

Little Big
| 03-10-2019 21:13
L'heure du jugement a peut-peut-être sonné. Abou Lahab et Béni Qoulayb ont les chocottes, s'ils perdent aux législatives (et c'est en bonne voie), destination Mornaguia garantie pour leurs têtes pensantes et c'en sera fini de l'islam politique qui nous pourrit la vie. Comme la secte est aux abois, elle va tenter tout pour garder le pouvoir et ne reculera devant rien (elle nous l'a suffisamment prouvé pendant 8 ans). Elle va multiplier les faux pas et les maladresses qui causeront sa perte. Amine.

Xavier
| 03-10-2019 20:04
Qui S'?ME la misère R'?COLTE la COL'?RE ,QUI S'?ME LE VENT R'?COLTE LA TEMP'?TE.

MH
| 03-10-2019 16:39
Si NK gagnerait l'élection législative, YC n'a aucun autre choix que de demander l'exil politique ailleurs... Sinon, ça serait la vengeance du genre "oeil pour oeil, dent pour dent", etc.

Je ne voudrais pas être à la place de YC, il est dans une situation très, et même trop difficile. Certes, la justice peut barrer le chemin de l'élection présidentielle à NK, mais pas le chemin de l'élection législative de son parti politique Galb-Tounes...


Et je ne conseille de ne pas falsifier les élections, car les moyens statistiques des sondages sorties des urnes ont une évaluation/estimation extrêmement fiable/crédible des résultats finaux des élections.

Justinia
| 03-10-2019 16:20
M.Khrigi a dit a son beau fils (très beau avec la barbichette) : As tu idée de la chance que tu as eue lors du million des Chinois? Oui,beau père .Et c'est pour ça que j'ai fait la fête au Scheraton.
Oui fiston tu as échappé à 20 ans de prison,regarde "l'autre" il est en prison sans même un jugement.Du dois me dire merci fiston au moins ,toi,tu es libre comme le vent.

Noir
| 03-10-2019 13:52
Je partage pleinement votre commentaire. Cette secte qui a ruiné le pays doit être jugée

Vieux Tunisien
| 03-10-2019 13:22
les criminels d'Ennahda ont peur de perdre le pouvoir, et en cas de défaite, ils vont déclencher le Chaos avec des attentats à l'aide de leur milice secrete et le pays va plonger dans l'inconnu.
La seule facon de régler le problème c'est de les mettre en prison et de démonter la milice et juger tous les criminels islamistes dont Cheik d'Ennakba, Ellouze, Ali araith, Bouchleka et toute la bande

antireligion
| 02-10-2019 21:12
veritas et semblables vous feriez mieux d'arrêter de vous prendre pour les meilleurs l'erreur est humaine donc lâchez nous les babouches