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Hafedh Caïd Essebsi : La légitimité c’est moi…ou pas !
13/07/2018 | 19:59
5 min
Hafedh Caïd Essebsi : La légitimité c’est moi…ou pas !


Le tumultueux directeur exécutif de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, est plus que jamais au cœur de la tourmente aujourd’hui. Critiqué par des membres de son propre parti qui l'avaient auparavant soutenu,  il se retrouve aujourd’hui de plus en plus isolé.  S’il ne se laisse pas faire et essaye de faire croire que les voix qui se lèvent contre lui ne sont qu’une tempête dans un verre d’eau, la fin est-elle pour autant proche ?

 

Réunie le mercredi 11 juillet 2018, l’instance politique de Nidaa Tounes a affirmé être « le seul organe exécutif du parti, capable de prendre des décisions impliquant Nidaa et de diriger le parti de façon collégiale », et ce, en attendant la tenue du deuxième congrès décidée pour les 29 et 30 septembre prochain. Les membres réunis sont Sofiene Toubel, Ons Hattab, Taher Battikh, Zohra Driss, Moncef Sellami, Raouf Khammassi, El Khansa Ben Harrath, Ahmed Zaklaoui, Mohamed Ben Souf et Mohamed Ramzi Khamis. Selon le règlement intérieur du parti, Ons Habbab a été désignée comme nouvelle porte-parole de Nidaa à la place de Mongi Harbaoui.

Dans sa réunion, l’instance politique a appelé les forces progressistes à « se rapprocher », en vue de « privilégier l’intérêt du pays ». Un intérêt que les membres de l’instance réunis voient en dehors du directeur exécutif de leur parti, Hafedh Caïd Essebsi.

 

Mais cette rébellion n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Conscient du danger d’une telle manœuvre, émanant de plus des structures « légitimes » du parti, le principal intéressé est sorti de ses gonds clamant à qui veut l’entendre que « la légitimé c’est lui et personne d’autre ! ».  

Selon Hafedh Caïd Essebsi, l’avis exprimé par les 11 membres de l’instance politique de Nidaa, réunis le 11 juillet, ne serait que celui d’une « minorité d'une dizaine de membres sur un total de 32 ». Leurs propos n’engageraient nullement le parti donc, selon lui, et ne représenteraient, de ce fait, aucune menace réelle. « Cette minorité a choisi la voie de l’insurrection pour des intérêts personnels, dans le but de disperser Nidaa Tounes et de l’affaiblir … », a précisé Hafedh Caïd Essebsi, ajoutant que le parti est sur la voie d’engager les « mesures disciplinaires adéquates à l’encontre de ceux qui jouent un rôle de destruction ».

Une réunion que dénonce également Mongi Harbaoui, porte-parole de Nidaa Tounes, évincé par l’instance politique qui veut le remplacer par Ons Hattab. « Une réunion de déception politique et de trahison. Rencontre hâtive 16 mois après la mort réelle. Une rencontre à l'heure où la Tunisie traverse une des périodes les plus sombres de son histoire dans le non-respect des sentiments des martyrs et des personnes endeuillées. Réunion rapide pour sauver le consensus et sauver Ennahdha du classement du Congress. Une rencontre pour sauver Youssef Chahed de la chute… Vous n’avez aucune légitimité, ni pouvoir décisionnel, ni vous ni ceux qui vous soutiennent dans l’ombre », a écrit Harbaoui, dans un post partagé sur les réseaux sociaux au sujet de cette rencontre.

Sauf que voilà, les 11 membres de l’instance politique représentent bien plus que la moitié étant donné que, parmi les 28 membres initiaux, 9 ont fini par quitter le parti, explique le militant Nidaa Karim Baklouti Barketallah.

 

Dans les faits, ceux qui soutiennent HCE semblent de moins en moins nombreux. L'actuel directeur exécutif se trouve de plus en plus isolé.  Le dernier revirement en date est celui du proche de HCE, Sofiene Toubel, chef du bloc parlementaire de Nidaa Tounes, qui s’est retrouvé ces derniers jours dans l’autre camp. Après avoir été longtemps du côté de Hafedh Caïd Essebsi, Sofiene Toubel le désavoue en public en déclarant que « l’instance politique est l’unique structure légitime du parti ». Le même Sofiene Toubel qui s’est entretenu avec Youssef Chahed en juin dernier et a déclaré à l’issue de cette réunion que « Nidaa Tounes a admis, après avoir analysé les résultats des municipales, la nécessité d'une restructuration locale et régionale et celle de préparer son second congrès ».

 

« Il n’y a pas de camp de Hafedh Caïd Essebsi, et un autre de Youssef Chahed. Il y a juste un camp soucieux du parti et de l’intérêt de la Tunisie, et dont je fais partie. Je me suis inscrite dans tous les mouvements visant à rectifier la trajectoire de Nidaa » avait déclaré la députée Zohra Driss aujourd’hui au micro de Jawhara Fm. En effet au-delà de la guerre de leadership qui secoue Nidaa Tounes depuis plusieurs mois déjà, le parti se fragilise de plus en plus à cause de ses positions quant au maintien ou limogeage du chef du gouvernement Youssef Chahed et les arguments présentés par HCE contre son adversaire et enfant prodigue de son parti ont participé à fragiliser sa position et à le rendre vulnérable tant ils sont basés sur des considérations purement personnelles. 

 

Dans leur communiqué, les membres de l’instance politiques réunis mercredi ont appelé à la « sagesse » du président de la République et fondateur du parti pour « garantir les principes de la constitution en sa qualité de garant de la stabilité politique ». De leur côté, Mongi Harbaoui, Ridha Charfeddine, Lamia Mlayeh, Chaker Ayadi et Lotfi Nébli, de l’autre camp, ont été reçus par le président de la République pour exposer la crise qui secoue le parti et l'appeler, cela va sans dire, à intervenir.

Aujourd'hui, Béji Caïd Essebsi semble être la seule personne capable de remettre le turbulent Caïd Essebsi junior sur les rails ou carrément bénir sa cruelle (et définitive) mise à l’écart. A l’heure actuelle, le silence même du président de la République, qui n’a pas souhaité intervenir, est en soi une réponse. En 2014, Béji Caïd Essebsi avait déclaré que son fils n’héritera que de son nom de famille et ne lui succédera pas à la tête du parti. Tout porte à croire, qu’il semble aujourd’hui vouloir le remettre à sa place…



Synda TAJINE

 

 

13/07/2018 | 19:59
5 min
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Commentaires (11)

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EL OUAFFYA
| 15-07-2018 15:38
à tounsi | 14-07-2018 18: 10 :
vraiment personne ne pourra comprendre qu'est-ce que veulent les manifestants du 2011, peut-être et si j'ai la bonne mémoire une de ces revendications c'est la liberté sans limite et voila lorsque le président se met en accord avec eux ils ne sont pas contents et ils commencent à critiquer en qualifiant le président qu'il n'a pas pu maîtriser le pouvoir comme dit Bourguiba ( Kama goulna wouhalna) .
Si jamais BCE serrera de l'étau on le qualifier du dictateur vraiment a compris pas qu'est-ce qu'ils veulent certains t.
Si l'actuel président gérera le pays à bras de fer il n'y aura pas de contrainte avec ceux qui ont accusé Ben Ali de du dictateur, car le départ de Ben Ali avait pesé sur ses pays et que la liberté de certains c'est le terrorisme sans frontières .
Faux pas faisait de la polémique HCE au droit de postuler comme président sa relation avec son père ne pourra pas l'exclue de ses droits civils quoiqu'il soit considéré prioritaire étant donné est élevé dans un milieu politique plus loin de l'héritage du pouvoir comme jugent certains ignorant au législation de l'Etat actuel .
Il n'est pas permis d'avancer les jugement envers ce jeune qui a la volonté de mettre de l'ordre et redresser ce que ladite révolution avait saccagé et surtout dans les secteurs sensibles ,social , sécuritaire , éducatif et moral .

tounsi
| 14-07-2018 18:10
c est la faute au pére qui a gagné le fauteuil et a perdu le pouvoir
hcb est poussé dans le ravin par celui qui a menti a ceux qui l ont elu

EL OUAFFYA
| 14-07-2018 16:43
à ce ceux qui sont entrain de malmener HCE , vous étiez dans la mauvaise destination Hadef n'est pas le fils de Ben Ali ni les fils noble de Si Mohamed Trablsi cet homme très résistant , il ne cherchent pas la richesse son souhait d'avoir la Tunisie bien placée entre les pays mieux qu'elle était avant les éclatements de 2011 .
Tout ce qu'on dit sur ce jeune vrai ou faut mais il est très occupé de la situation actuelle des jeunes en chommage , la situation économique et sociale s'il y a des accords avec ses collaborateurs ce n'est rien du coté professionnel pour lui l'intérêt du peuple et avant l'intérêt des partis .
Ne s'étonnez pas si demain ce jeune sera élu comme président il avait des appuis de l'extérieur ainsi que l'intérieur .

Ali Baba au Rhum
| 14-07-2018 14:30
"Tout porte à croire, qu'il semble aujourd'hui vouloir le remettre à sa place'?'". ça veut dire quoi? que Bejbouj veut que son filston devienne président , ou bien il veut qu'il ne s'occupe plus de politique?

Kays
| 14-07-2018 10:30
Ce que BCE était parvenu à faire de Nidaa, HCE semble l'avoir déconstruit en ne se soumettant pas au vote interne.

Les élections municipales ont été un échec patent laissant à Ennahdha un boulevard.

Or nous avons besoin d'un parti moderniste et ambitieux pour une vie polique équilibrée en Tunisie.

Les présidentielles approchent et le parti doit être repris de toute urgence par un homme fort. Chahed doit y penser sérieuse ou un autre.

Il est temps de penser efficace car un parti qui perd les élections fait perdre les idées et le modèle de société qu'il porte. L'inverse est vrai et Ennahdha , brillant tacticien politique, le prouve.

Tahya Tounes

lagon
| 14-07-2018 09:49
HCE tu n'est qu'un minable . Fous le camp ,dégage ; Va vendre ton pastis tu n'es qu'un minus que le père voulait mettre au devant de la scène politique. Aucun commentaire des lecteurs ,depuis belle lurette ,n'est en ta faveur. Aucun charisme, aucun niveau d'instruction tu n'es rien et moins que rien. Dégage

bec bec
| 14-07-2018 08:29
HCE pourrait bien concurrencer LVMH s'il fait sortir une marque de sacs poubelle.

SBL
| 14-07-2018 08:12
Comment peut il ne pas lire les commentaires, les articles et la position des nidaistes à propos de son maintien au sein du parti que son père a créé et auquel il fait tant mal.
Comment peut il accepter d'être un responsable qui détruit beaucoup plus qu'il ne rassemble.
Quand les très nombreux avis disent qu'il n'est pas l'homme de la situation, HCE fout sa tête dans le sable et n'écoute que son ego.
Je déplore le silence du Président qui me rappelle les 3 singes de la sagesse: je n'entends rien, je ne dis rien et je ne vois rien.
Mais son attitude est loin d'être sage, bien au contraire.

Aksel
| 14-07-2018 00:13
Il n'a pas vraiment tort ,il réfléchit le petit sarde il sait comme nous d'ailleurs que ces rigolos ont les fesses sur deux chaises et attendent le duel bce chahed et je crois qu'ils ont misés sur le mauvais cheval ils vont se faire ramassés comme des bleus avec chahed trop amateur et grand opportuniste va disparaitre de la circulation pour toujours et retourner dans l'anonymat.

HatemC
| 13-07-2018 20:19
https://www.youtube.com/watch?v=BpOYdzSayE0