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Ministère de l'Intérieur : Un remue-ménage controversé !
19/06/2018 | 19:59
4 min
Ministère de l'Intérieur : Un remue-ménage controversé !

 

Les dernières nominations effectuées dans le corps de la Garde nationale ont fait couler beaucoup d’encre. Des spéculations, des extrapolations, chacun y va du sien dans l’interprétation du vaste mouvement opéré au sein du ministère de l’Intérieur. Retour sur une action qui n’a, certainement, pas laissé indifférents les observateurs de la scène nationale.

 

Une dizaine de jours s’est à peine écoulée depuis le limogeage de l’ancien ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem, pour qu’un vaste mouvement soit opéré au sein du département, touchant, plus particulièrement, au corps de la Garde nationale.

Près de 100 nouvelles nominations ont été effectuées, concernant des directions clés et importantes. Le remue-ménage a touché, en l’occurrence, à la direction de la sûreté générale, la direction de prévention contre le terrorisme, la brigade des renseignements tactiques au sein de la direction des renseignements, la direction antiterrorisme, ainsi que certains districts et zones frontaliers dans la plupart des cas.

 

C’est dire que ce mouvement a été consacré en grande partie au pourvoi des postes vacants depuis un bon bout de temps. Des experts affirment qu’il fallait absolument désigner des responsables à la tête de ces postes tenant compte de leur grande importance stratégique à l’instar du district de Hammamet, où il y avait un vide sécuritaire remarquable. D’autre part, ils estiment que le gouvernement se trouvait dans l’obligation d’effectuer un certain nombre de nominations dans le cadre d’une réforme de l’appareil sécuritaire. En effet, à travers l’action entamée par le nouveau ministre par intérim, Ghazi Jeribi, le gouvernement a tenu à rectifier certaines nominations effectuées par l’ancien ministre Lotfi Brahem. Faut-il encore rappeler que le plus vaste mouvement au sein de la Garde nationale fût effectué en 2015, au moment où Lotfi Brahem était le commandant en chef de la Garde nationale. A cette époque, 250 nouvelles nominations ont eu lieu dans le cadre de l’assainissement et le rajeunissement des cadres sécuritaires.

 

D’ailleurs, Lotfi Brahem avait à relever un désaccord au niveau technique et juridique à propos des nominations de certains sécuritaires et membres du cabinet, lors de la première apparition médiatique suivant son éviction sur Mosaïque Fm. Il avait affirmé son impartialité et son équidistance avec tous les partis politiques, comme le lui ont demandé, lors de sa nomination, le président de la République et le chef du gouvernement. Et d’ajouter qu'il avait une rencontre chaque lundi avec le chef du gouvernement et le ministre de la Défense et qu'il coordonnait tout avec eux. Quant à certaines nominations ou décisions, il a rappelé que son expérience et son expertise, dans l'appareil de l'Etat et au sein du ministère de l'Intérieur, lui permettent de savoir si telle décision ou telle nomination est bonne ou pas.

 

Si les parties officielles avancent qu’il s’agit d’un mouvement ordinaire et d’une remise de l’ordre dans la demeure incluant, mutation, pourvoi de postes vacants et réformes, les « adeptes » de Lotfi Brahem estiment que cette action n’est qu’un règlement de compte personnel, permettant au gouvernement d’avoir la mainmise sur l’appareil sécuritaire, à travers la prise de contrôle sur des postes clés et des directions déterminantes.

 

Les tergiversations autour de ce remue-ménage a jeté son dévolu, inéluctablement, sur les syndicats sécuritaires. Ces derniers se sont retrouvés partagés entre les deux positions, chaque partie selon que ses intérêts soient touchés ou non. Cependant, il est clair qu’il n’y a pas eu de véritables contestations pour les nominations en soi. L’appareil sécuritaire en route, depuis un bon moment, dans la reprise de sa forme, semble soudé, affichant une confiance dans la compétence de tous les cadres sécuritaires ainsi que dans leur patriotisme et leur détermination dans la préservation de l’intérêt suprême de la nation.  

 

Toujours au cœur de la même polémique, le député Ennahdha, et président de la commission parlementaire chargée de la sécurité et de la défense au sein de l’Assemblée, Abdellatif Mekki a réagi aux nombreux remaniements dans les organes sécuritaires, qui ont suivi le limogeage de Lotfi Brahem. Il a donc estimé que le nouveau ministre de l’Intérieur par intérim, Ghazi Jribi et même Youssef Chahed, devront être interrogés par la commission parlementaire à ce propos. « La commission permettra à tous de s’exprimer ». Il a, également, considéré que l’ancien ministre, Lotfi Brahem a voulu faire de la politique, chose qui a nui à sa carrière, ainsi qu’à l’intérêt général du pays

 

En tout état de cause, le limogeage de Lotfi Brahem, ne cesse de créer la polémique dans la mesure où ces retombées alimentent encore le débat. Ce mouvement considéré comme étant une purge pour certains, et d’une remise de l’ordre pour d’autre, semblait être la suite logique à l’éviction de Lotfi Brahem. Toutefois, suite aux bruits qui circulent depuis quelques jours quant à un éventuel remaniement ministériel, tous les regards sont braqués sur ce département, tant convoité, et les ballons d’essai commencent à être lancé. Ainsi, la suite des évènements nous éclairera sur tout le flou qui règne, malgré tout, sur la scène actuelle et donnera un aperçu sur l’équilibre des forces pour l’étape à venir.

 

Sarra HLAOUI

19/06/2018 | 19:59
4 min
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Commentaires (3)

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houda
| 20-06-2018 13:58
mais en 2019 elle va etre deplumèe comme une poule egorgèe ni nahdha ni nida n ont de chance d avoir une masse electorale leur permettant d etre majoritaire le peuple les a vomis

Moustache
| 19-06-2018 20:24
Il est techniquement impossible de mettre en place 100 nominations vu que l'organigramme du ministère de l'intérieur ne contient pas 100 directions et encore moins 100 directions clés (voir l'organigramme publié sur leur site)!
De plus, jusqu'a aujourd'hui aucune nomination officielle au sein de la garde nationale (le nouveau porte parole n'a rien annoncé), on a seulement eu droit aux fuites publiées par le syndicat de la garde nationale, syndicat qui à mon avis devrait apprendre à la mettre en veilleuse, pour ne pas dire fermer sa gueule, puisqu'en divulguant le nom des nouveaux nommés, ils les exposent au danger.
A croire que comme l'UGTT, ils veulent avoir leur mot à dire même dans les nominations (si certains d'entre eux savent lire, il devraient recopier 100 fois, leur attribution et comprendre qu'aujourd'hui, le silence est d'or surtout lorsqu'on se dit sécuritaire)

HatemC
| 19-06-2018 20:08
Il est clair que Nahdha est derrière cette purge ... une purge à la Turc mais bien déguisée ... Nahdha reprend la main sur le MI ... HC