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Habib Belhaj Gouider : La BNA doit poursuivre ses efforts de consolidation pour pérenniser ses résultats !
22/05/2017 | 19:59
8 min
Habib Belhaj Gouider : La BNA doit poursuivre ses efforts de consolidation pour pérenniser ses résultats !

 

Malgré une conjoncture économique difficile, la Banque Nationale Agricole (BNA) a su tirer son épingle du jeu, avec une hausse de son résultat net de plus de 100 millions de dinars et des chiffres qui dépassent ceux du business plan. C’est ce qui ressort globalement de l’Assemblée générale ordinaire (AGO) pour l’exercice 2016, tenue ce lundi 22 mai 2017, sous la présidence de Imed Turki, président du Conseil d’administration, et Habib Belhaj Gouider, directeur général de la banque.

Les sentiments des actionnaires étaient, pour leur part, mitigés. A  la fois soulagés  par les performances réalisées par la banque, ils étaient en revanche frustrés de ne pas avoir droit à un dividende ou à des actions gratuites.

 

La BNA a clôturé l’année 2016 avec un résultat net multiplié par plus de 5, passant de 25,35 millions de dinars (MD) fin 2015 à 140 MD fin 2016, malgré une contribution conjoncturelle exceptionnelle de 3,78 MD et 10,86 MD d’impôt. Son Produit net bancaire (PNB) s’est situé à 378,81 MD en 2016 contre 335,29 MD en 2015, en hausse de 13%.

La banque a réalisé un produit d’exploitation de 674,8 MD (+8,9%) pour des charges d’exploitation bancaire de 396 MD (+4%). L’encours des dépôts et avoirs de la clientèle ont augmenté de 6,6%, situés à 7.025,57 MD et des engagements nets en hausse de 12,3%, atteignant les 7.371,6 MD. Le coefficient d’exploitation a atteint 51,93%, en baisse de 3,07 points par rapport à 2015.

Côté ratios de gestion et de rentabilité, la banque termine son exercice 2016 avec un ROA (rentabilité des fonds propres) de 1,57% contre 0,31% une année auparavant, un taux de créances classées de 22,49% contre 24,76% en 2015 et un taux de couverture des actifs classés de 58,85% contre 57,38% en 2015. Pour sa part, le ratio de liquidité s’est situé à 102,02% contre 48,37% en 2015.

Le groupe BNA, composé de 19 sociétés, a terminé 2016 avec un résultat consolidé de 148,97 MD. La BNA y a contribué avec 146,16 MD, la BNA Capitaux avec 1,4 MD, la Sofinrec avec 0,915 MD. Le PNB consolidé réalisé s’est accru de 13,4% passant de 346 MD à 392,5 MD.

 

Habib Belhaj Gouider a souligné que la banque est en train de suivre le programme mis en place pour sa modernisation, à la lumière des conclusions du business plan et du rapport du full audit. L’objectif étant de transformer l’établissement financier pour qu’il soit pérenne et innovant. C’est dans ce cadre que la banque a investi dans un système d’information à la pointe de la technologie et continue de renforcer la sécurité informatique pour atteindre le niveau 5 en 2019.

La BNA se veut une banque citoyenne qui participe à l’essor de l’économie nationale, qui offre des services modernes et de qualité basés sur des valeurs d’éthique et des règles prudentielles élevées. Avec son réseau de 174 agences dont 70 agences dans les zones d’une densité de moins 100 habitants/km2, la banque désire être au plus proche de sa clientèle. Bien que la banque ait diversifié son portefeuille, les engagements dans le secteur de l’agriculture et de la pêche demeurent intacts et représentent 22,1% de l’ensemble de ses engagements.

Imed Turki a noté, quant à lui, que la dynamique de transformation et le processus se poursuivent en 2017. « Le chantier est énorme mais grâce à la volonté de tout le monde et aux compétences de la banque, la BNA arrivera à relever le défi », a-t-il affirmé.

 

Pour leur part, les commissaires aux comptes ont relevé, dans leur rapport, que la banque a fait l’objet d’un contrôle fiscal approfondi, en 2016, couvrant les exercices 2010 à 2014, qui a conclu à un redressement de l’impôt de 23,01 MD en principal et intérêts. La banque a accepté une partie de la taxation qui a donné lieu à la constatation d’une provision d’un montant de 6,9 MD au 31 décembre 2016. N’étant pas encore clôturé, l’impact définitif de ce redressement ne peut être estimé de manière précise.

 

 

Ouvrant le débat, le président de l’Association des actionnaires minoritaires "ADAM", Khaled Ahres, a mentionné l’exemple de l’Espace actionnaire récemment inauguré et a remercié la direction pour ses efforts.

Moncef Ouaghlani a fait remarquer que les réserves émises par les commissaires aux comptes sont les mêmes chaque année et qu’il faut y remédier. Faycel Mahbouli a appelé, pour sa part, à la mise en place d’une stratégie de transparence et d’un manuel de procédures qui définirait les droits et les devoirs des actionnaires minoritaires. Kais Ben Hamadi a fait remarquer, quant à lui, que le cours de l’action est passé de 15 dinars à 8,7 dinars en l’espace d’un an et que la capitalisation boursière de la banque est 2,5 fois moins importante que ses capitaux propres. Pour lui, la politique actuelle de la banque qui ne distribue ni de dividendes ni d’actions gratuites, est en liaison directe avec le manque d’attractivité de l’action BNA.

Habib Bouzouita a tenu à mettre en relief les performances de la banque en 2016 qui fait preuve d’une «dynamique commerciale remarquable». Il a félicité le conseil, la direction et les cadres pour le résultat accompli. Il a rappelé que « la banque garde un gisement de plus-value important avec ses actions non-vendues SFBT » et a souligné que « la pression du risque a diminué mais que beaucoup de chemin reste à faire en terme de créances classées ».

Pour une fois, l’éternel insatisfait Mustapha Chouaïeb a admis qu’il y a eu un effort considérable cette année, mais il a nuancé ses dires en affirmant qu’il reste beaucoup à faire. Il a estimé, dans ce cadre, que la rentabilité du portefeuille de la banque est dérisoire. Il en est de même pour les sociétés filiales, « qui n’ont rien rapporté », selon lui. Il a aussi appellé à ce que les salaires de leurs DG soient indexés sur leurs performances. Mustapha Chouaïeb s’est interrogé sur l’avancement de l’application de la circulaire de la BCT sur la cession des participations dans les activités hors bancaires. Il a demandé l’intérêt de la participation à hauteur de 10% dans AMI Assurances. Il a réclamé l’assainissement du portefeuille de la banque.

Ahmed Kodia a appelé, pour sa part, le directoire de la banque à faire un effort. Il estime que sur les 140 MD de résultat, la distribution de 10 MD en dividende n’aurait impacté en rien les performances de la banque.

 

En réponse, Habib Belhaj Gouider a rappelé que la banque est tout juste au 1/5ème de son plan de transformation. Pour lui, la banque doit poursuivre ses efforts de consolidation pour pérenniser ses résultats. Il a précisé que sur les 11 réserves structurantes et prioritaires émises par les commissaires aux comptes, 4 ont été traitées et 5 sont en cours de traitement. Il a expliqué à l’adresse de Moncef Ouaghlani, que contrairement à ce qu’il croit, l’inventaire n’est pas facile à faire avec 200.000 à 300.000 références à répertorier. Mais, la réserve du commissaire aux comptes est prise en considération et la banque va acquérir un outil qui va faciliter cette opération.

Le DG a aussi indiqué que la banque se dirige vers la charte actionnaire, mais que, pour lui, c’est une démarche secteur pas facile à réaliser vu qu’il n’y a pas d’antécédent. Il estime, donc, qu’il faudra intégrer l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers dans cette démarche.

Au sujet de la capitalisation, il a admis que la CAPI et le PER sont en décalage total avec ce que doit être le titre et la capitalisation de la BNA. Il a souligné que les dirigeants des banques publiques ont tenu bon malgré les défis et que l’important maintenant est d’implanter les bases d’une structure saine. Pour lui, en un an, le challenge a été bien entamé et les dirigeants vont continuer sur cette lancée.

S’agissant de la cession d’une partie des actions SFBT, M. Gouider a souligné que cette démarche n’a pas été facile vu l’historique, mais qu’il le fallait pour respecter les ratios prudentiels, notamment le TIER1. Pour les créances classées, il a estimé que le chantier vient tout juste de commencer et qu’il est en train d’avancer.

 

Le DG a exprimé sa satisfaction de voir des actionnaires, comme Mustapha Chouaïeb ou Habib Bouzouita, penser que la banque est sur la bonne voie, ce qui donne du crédit à l’action des dirigeants. Il a souligné que les responsables des sociétés filiales ont une feuille de route à suivre et que ceux qui ne la suivent pas sont sanctionnés. S’agissant de la cession des participations dans les activités hors bancaires, il a expliqué que la loi bancaire leur accorde jusqu‘à 2018 pour évaluer les entreprises et céder le superflu. Concernant la participation dans AMI Assurances, il a indiqué que la BNA fait partie du conseil d’administration et qu’elle essaye de drainer des flux par cette participation : la banque essaye de faire de la distribution au compte de l’assurance afin d’engranger les commissions.

En ce qui concerne la distribution de dividendes, M. Gouider a estimé que, à l’heure actuelle, il est primordial de consolider les fondamentaux de la banque et que si la banque a cédé une partie de ses actions dans la SFBT, c’est justement pour atteindre ses objectifs. Pour lui, la banque a fait ce sacrifice pour suivre la trajectoire mise en place et elle n’en déviera pas. Son refus d’accorder des dividendes a été, donc, catégorique et sans appel.

Pour sa part, M. Turki a noté qu’un contrat-programme pour 2016-2020 a été signé le mois dernier avec le ministère des Finances et qui permettra à ce dernier d’évaluer le rendement du conseil d’administration selon des objectifs préfixés. Il a affirmé que la banque livrera les éléments de l’évaluation, lors de la prochaine réunion.

 

La BNA table, en 2017, sur la progression de son PNB de 6%, grâce à la hausse des produits d’exploitation bancaire de 6,8%. La banque poursuit son projet de réorganisation et de restructuration orientée client et qui couvre la modernisation de son système d’information et l’amélioration de sa gestion des risques. Elle compte, aussi, tirer le meilleur de son capital humain et de ses compétences.

 

22/05/2017 | 19:59
8 min
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Commentaires (2)

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sami
| 24-05-2017 00:29
pour la 4eme année consécutive les banques publiques ne distribuent pas de dividendes aux petits actionnaires a causes des crédits accordés aux amis et aux membres des familles regnantes en tunisie et a cause de la corruption et de le mauvaise gestion !!! voila ce qui arrive aux citoyens qui s'associent avec l'Etat ! l'Etat les escroquent tout bonnement sous couvert de renflouer les caisses volés !!! Comment voulez vous que de simples citoyens n'escroquent pas l'Etat quand ils voient que l'Etat n'hésite pas à escroquer par la force de simples epargnant !

DHEJ
| 23-05-2017 09:13
Je ne vois pas Tataouine!!!