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L'Espérance Sportive de Tunis, bien plus qu'une équipe !
28/04/2014 | 1
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L'Espérance Sportive de Tunis, bien plus qu'une équipe !
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A l’instar des grands clubs sportifs internationaux dont certains disposent de budgets colossaux s’élevant à quelques milliards de dollars, certaines équipes tunisiennes, toute proportion gardée, essaient d’élever leur standing à des paliers supérieurs. Parmi elles figurent l’Espérance Sportive de Tunis.

Si les trois grands clubs, à savoir, le Club Africain, l’Etoile Sportive du Sahel et le Club Sportif Sfaxien, ont opté pour le sponsoring avec l’ex-Tunisiana et actuel Ooredoo, l’Espérance a choisi la formule de partenariat avec l’autre opérateur téléphonique historique, Tunisie Telecom, en lançant la marque « Taraji Mobile ».
Ce partenariat stratégique, entrant dans le cadre du projet espérantiste « Perspective 2019 », une date devant marquer les cent ans d’existence du club de Bab Souika, vise le développement d’un pôle économique censé générer et diversifier les ressources du Club.
Ainsi, la mise sur le marché d’une carte SIM aux couleurs « sang et or » constitue, certes, une première en Tunisie, mais il s’agit d’une pratique assez courante suivie par les grands clubs sportifs de par le monde.

Au-delà de ce fait marquant, il est bon de souligner que l’Espérance Sportive de Tunis (EST) s’attelle, depuis quelques années déjà, à acquérir une nouvelle dimension économique et financière, en plus de celle sportive.

En effet, en cette ère de professionnalisme, rares sont les équipes qui parviennent à réaliser une autonomie en matière de leur gestion. Cet objectif est atteint par un ou deux clubs en l’espace d’une année où la moisson des titres, notamment au niveau régional, continental et international, est abondante.
Il  est impératif de mentionner que le football tunisien n’a de professionnel que le nom, puisque tous les clubs, sans exception, dépendent beaucoup plus du rayonnement de leur président, de sa notoriété et de ses apports financiers, que de leurs résultats. Ces présidents, soutenus par quelques supporters fortunés et mécènes, puisent souvent dans leurs propres poches pour assurer la bonne marche des activités de l’équipe, plus particulièrement la garantie de la paie et des primes des joueurs et des divers membres du staff technique.
Pour éviter ce genre de situation où la vie du club dépend de la générosité de quelques personnes, voire d’une seule, l’Espérance semble avoir trouvé le remède en calquant, mais en miniature, les modèles et les approches pratiquées en Europe.

Force est de reconnaître que cette politique a été concrétisée par Hamdi Meddeb, aux commandes du prestigieux club depuis 2007, qui a axé tous ses efforts sur le volet économique de l’équipe sans négliger, pour autant, les installations et les infrastructures. L’Espérance dispose, ainsi de son propre terrain de foot pour les entraînements (Parc B) de sa propre salle couverte (Ali Zouaoui), de son propre hôtel à Montplaisir, …

L’insistance sur l’aspect économique vise aussi et surtout, au comblement du déficit et des dettes, d’où la mise en place d’un nouveau partenariat avec la Société Tunisienne de Banque (STB) et le développement d’activités commerciales.
Et pour contourner les restrictions juridiques, puisque l’EST est, théoriquement et officiellement, une association à but non lucratif, il a été procédé à la création de sociétés satellites disposant de leur propre statut et de leur propre autonomie financière, l’objectif étant de commercialiser des produits et des services divers en vue de renflouer les caisses du club.

L’Espérance a noué, également, des partenariats avec certains managers intermédiaires agréés même par la Fédération internationale de football (FIFA) qui, motivés par des commissions alléchantes, font tout pour recruter des joueurs, aussi bien locaux qu’étrangers, avant de les revendre, un ou deux ans après, au prix fort. Le cas du joueur, Youssef M’sakni, revendu à l’équipe qatarie du Lekhwiya Sports Club pour la somme, relativement, importante de 23 millions de dinars, est fort édifiant à cet égard.
En effet, l’achat et la vente des joueurs est un autre créneau à exploiter pour assainir les comptes du club. Les dirigeants de l’équipe de Bab Souika ont, dans ce contexte, misé sur une démarche consistant à recruter une star par an, pour les revendre, quelques années plus tard engrangeant des bénéfices substantiels.
On citera à ce propos, les exemples de Michael Eneramo, Harrison Afful, Khaled Korbi, Youssef Msakni, Mejdi Traoui, Dramane Traoré, Yannick N'Djeng, Youssef Blaili, Houcine Ragued, etc.

Autre créneau que l’EST tient à exploiter, la création prochaine d’une chaîne de télévision comme en disposent les grands clubs en Europe. Pour ce, l’Espérance assure la diffusion d’une émission spéciale intitulée « Taraji TV » sur la chaîne « Tounesna », un programme quotidien qui constitue, aujourd’hui, l’embryon de la chaîne de demain avec ce qu’elle peut générer comme dividendes et recettes pour le Club.


C’est dire qu’à quatre ans de l’événement majeur qu’est la célébration du centenaire (premier club tunisien à atteindre ce cap), l’équipe de Bab Souika met les bouchées doubles en vue d’assurer son indépendance matérielle et financière et ne plus dépendre d’une ou d’un groupe de personnes.

Ainsi, l’Espérance est en passe de devenir une véritable entreprise économique et commerciale qui se suffit à elle-même. Pour ce, le club joue, désormais, dans la cour des grands sur le plan économique, délaissant les gestions d’antan basées sur les petits comptes d’au jour le jour et mise sur le long terme et la pérennité.



Sarra HLAOUI
28/04/2014 | 1
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