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Pour Mechichi, un coussin pas très confortable
23/11/2020 | 19:59
4 min
Pour Mechichi, un coussin pas très confortable

 

Le chef du gouvernement a tout misé sur son alliance avec Ennahdha et Qalb Tounes pour garantir sa place à la Kasbah. Il a tout misé quitte à grandement mécontenter celui qui l’a désigné pour former un gouvernement loin des tiraillements politiques, le chef de l’Etat, Kais Saïed. Son « coussin » comme il aime à le qualifier ne lui est pourtant pas très confortable. Au premier grand test, à savoir les débats sur la loi de finances complémentaire 2020 et le projet de la loi de finances de 2021, ceux qui sont supposés le soutenir, lui font faux bond.

 

Cela fait plusieurs semaines que la polémique ne cesse d’enfler autour de la LFC présentée par l’équipe Mechichi. Dans les circonstances de crise sanitaire mondiale ayant impacté l’économie nationale, déjà vacillante, la Tunisie affiche un déficit budgétaire que le gouvernement n’arrive pas à comble pour clôturer le budget de 2020. La Banque centrale est sollicitée pour renflouer les caisses. Sauf que la BCT rechigne à s’engager dans un processus qui risque d’aggraver la situation. Une sorte de bras de fer est engagé entre le chef du gouvernement et le Gouverneur de la BCT. Par déclarations opposées, ils prennent à partie la classe politique et le peuple en avançant leurs arguments. Hichem Mechichi veut à tout prix boucler son budget, Marouen Abassi a à cœur de ne pas déséquilibrer la politique monétaire. Le Gouverneur de la BCT conditionne une éventuelle aide par la nécessité d’une autorisation législative exceptionnelle du Parlement.

La situation de blocage est telle que le président de la République intervient pour appeler à la raison et au consensus pour trouver des solutions à la crise.

Mais du côté du Bardo, on ne soutient pas non plus la LFC. Celle-ci est d’ailleurs refusée une première fois par la Commission des finances, et ce ne sont pas seulement les opposants au gouvernement qui ont montré les crocs, mais ses « instables » alliés.  

 

 

A la première occasion, la solidité de l’alliance entre Mechichi et les deux partis vainqueurs des législatives vacille. Tout d’abord Qalb Tounes, le parti qu’on a tenté d’exclure et qui revient en force de par l’entente avec Mechichi. Qalb Tounes s’est carrément opposé à la loi de finances complémentaire et annoncé qu’il votera contre. Coup dur pour le chef du gouvernement qui comptait sur la trentaine de députés du bloc pour améliorer ses chances.

Dirigeant du parti et vice-président de la commission des finances à l’ARP, Yadh Elloumi explique que son parti demande un dialogue étendu sur l’état des finances publiques et la situation économique. Il estime que plusieurs irrégularités sous-tendent la LFC, notamment en ce qui concerne la valeur des prêts et leur utilisation ou les données relatives aux dépenses et à la dette publiques. Pour Yadh Elloumi, Qalb Tounes refuse d’être un faux témoin de magouilles et de dépenses inutiles. Dans le collimateur Qalb Tounes aussi, le projet de la loi de finances de 2021. Le parti de Nabil Karoui critique en effet l’absence d’hypothèses réalistes ce qui nuirait à la gestion des deniers publics, à l’encouragement de l’investissement et à la situation sociale plus globalement.

 

Pour ce qui est d’Ennahdha, un long communiqué du Conseil de la Choura, publié lundi 23 novembre, a égrené un nombre de recommandations qui sont à des années lumières du soutien qu’attendait Mechichi. Après avoir exprimé sa grande préoccupation quant à la détérioration sans précédent de la situation économique et sociale dans le pays, la Choura a épinglé les faiblesses du projet de loi de finances. Point par point, le mouvement démonte les mesures proposées, estimant que le PLF n’a pas pris en considération la gravité de la situation, manque de cohérence, de visibilité et de stratégie claire. Autrement dit le projet de loi de finances est mis au pilori et avec l’entente tacite avec Hichem Mechichi.

Ennahdha appelle « son » chef du gouvernement à réviser les hypothèses budgétaires en se basant sur « des hypothèses plus réalistes » dans le but d’éviter l’ajustement répétitif des budgets. Ainsi, il lui a recommandé de prendre en compte les éventuelles répercussions du développement de la crise actuelle, ce qui nécessite, selon le mouvement, la rationalisation des dépenses, l’optimisation des importations et le renforcement du contrôle sur toutes les formes d’évasion fiscale. La Choura l’exhorte aussi à mettre en place un plan détaillé pour lutter contre toutes sortes de corruption, à réduire la pression fiscale, à coordonner plus sérieusement avec la Banque centrale, à engager des mécanismes pour maitriser la dette publique, etc.

 

Alliance bringuebalante que celle dans laquelle s’est engagé Hichem Mechichi. Son « coussin » qu’il voulait douillet, sort les épines à la première étape importante. Il a pris un risque de par son accointance avec Ennahdha et Qalb Tounes et il n’est pas à écarter qu’à l’avenir il en payera cher le prix.

 

 

 

Ikhlas Latif

23/11/2020 | 19:59
4 min
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Commentaires
aldo
==== miam miam ! hein que c'est bon MCHICHON ====
a posté le 24-11-2020 à 14:13
par contre là maintenant t'es constipé , VAS Y POUSSES ! t'arriveras peut-être à nous pondre une nouvelle connerie c'est l'effet du repas empoisoné ya DOUGHFA .
expert
je doute des competences de koli
a posté le 24-11-2020 à 06:43
michichi ne comprend rien a rien parachute dans le cadre d'une tactique avouée à l echec de KS . koli non plus banquier ne ch que tirer au maximum de la bct il n a pas compris qu il n est plus banquier qu il ne dirige pas une banque mais ministre d'un pays. nous sommes gouvernés par des incompétents heureusement que abbessi est la pour faire face aux conneries des membres du gvt
AR
Et la ceinture ?
a posté le 23-11-2020 à 23:35
Votre analyse me laisse perplexe.
Comment on est arrivé à l'épisode gvr Mechichi ?
Après l'éviction de Fakhfakh, il était impossible de placer un gov de coalition politique. Une question fendamentale se pose ; y'atil des compétences dignes d'être des hommes d'état au sein de ces partis ?
La réponse est plus qu'evidente, les partis politiques sont composés d'incapables de gérer même des gargotes de Kaftaji. La preuve est là devant nous, ce parlement est destiné à d'autres préoccupations que proposer des solutions rationnelles. On est là devant un paradoxe, comment demander à une poignée de bleus d'épauler une équipe de compétences ?
Il faut avoir le sens du pragmatisme, il fallait mettre une composition parlementale de compétents à la disposition de ce gov pour éviter le dialogue de sourds.
Quelle la crédibilité des politiques pour prétendre avoir un avis sur des sujets aussi crutiaux ?
Zéro.
Si je comprends bien, on peut désigner un FTAIRI ( un marchand de beignets) discuter avec le ministre concernant la LFC ?
Et mettre un maçon comme coordinateur général responsable des relations inter...
Tout ça rien que pour satisfaire les caprices de ces partis politiques ?!
Et là vous me parlez de coussin ?
Depuis dix ans nous assistons impuissants, au défilé de la médiocrité et vous continuerez à nous faire croire que cette médiocrité est porteuse de miracles ?!
Sebei
Commentaire
a posté le 23-11-2020 à 22:05
Depuis que les gouvernements sont formés à partir de la résidence de Dar Edhiyfa leurs mondats ne durent plus que trois mois sauf Mr Jemli qui malheureusement n est pas accueilli dès la porte. un accueil qui respecte en quelque sorte la Sonnah en espérant la stabilité, les réformes, les bonnes pratiques de gouvernance, la bonne foi et la paix sociale
Ghazi
Un coussin ou "Dhalfa Hindi"
a posté le 23-11-2020 à 21:04
Celui qui s'assoit dessus ou bien il enlève le pantalon, ou bien le froc, dans les deux cas il enlèvera l'un après l'autre.
En ce qui concerne s'il lèvera ou non, (je veux dire il lèvera la voix ou non), cela dépendra de la grandeur et la dureté du coussin. Une hypothèse rien de plus.
Alors que dire d'un coussin Dhalfa Hindi ? Aie.