La chambre des députés a voté hier l’ensemble de la Loi de finances 2025, après plusieurs semaines de faux débats. La loi a permis de dévoiler le niveau général des députés qui n’ont rien à envier à leurs prédécesseurs. Ce n’est peut-être pas le même cirque que les élus de 2019, mais on fait toujours face à plusieurs députés absentéistes, incultes ou rapaces. Ce n’est pas général, bien entendu, mais c’est ce qui reste dans les esprits.
La première des raisons évoquées par Kaïs Saïed pour justifier son coup de force du 25 juillet 2021 était la situation chaotique et le niveau clownesque de la chambre des députés élus en 2019. Le chef de l’État a changé la constitution et éliminé les partis de telle sorte que les nouveaux élus de 2023 aient le niveau requis pour représenter le peuple. Trois ans après, force est de constater que le niveau général des députés ne s’est pas vraiment amélioré. Certes, on n’a plus de députés qui agressent verbalement et physiquement leurs collègues ou qui présentent un complément alimentaire comme étant le remède miracle contre le Covid, mais la « cuvée » de 2023 n’est pas trop différente de celles qui l’ont précédée. On a toujours des députés qui brillent par leur égo surdimensionné, par leur absentéisme et leur rapacité. Ces députés-là salissent l’image générale et leurs collègues qui tiennent à bien faire leur travail.
Une représentativité en chute libre
Première chose à relever sur nos députés actuels, ils sont les moins représentatifs du peuple tunisien. Ils ont été élus avec 11% seulement de taux de participation, contre 52% pour ceux de 2011, 68% pour ceux de 2014 et 42% pour ceux de 2019.
Deuxième chose à relever sur plusieurs d’entre eux, leur manque de culture législative. Ils ignorent les lois tunisiennes et même la constitution. Pour la Loi de finances 2025, et comme l’a relevé la ministre des Finances, Sihem Nemsia, certaines de leurs propositions de loi sont contraires à la constitution.
Bien avant cela, et cela est la faute de l’ensemble des députés à commencer par leur président, la Loi de finances n’aurait jamais dû être discutée avant le vote des décrets présidentiels promulgués en été. En effet, selon l’article 73 de la constitution, « le président de la République peut prendre, pendant les vacances de l’Assemblée, après en avoir informé la commission permanente compétente, des décrets-lois qui sont soumis à l’approbation de l’Assemblée des représentants du peuple, et ce, au cours de la session ordinaire suivant les vacances ».
D’autres propositions de députés sont juste risibles et sans relation avec la Loi de finances 2025. Comme celle d’autoriser les Tunisiens à ouvrir des comptes en devises qui touche le code des changes et non la Loi de finances.
Absentéisme record et manque de transparence
Ce déficit de culture législative pourrait être surmonté avec une volonté d’apprendre, encore faudrait-il que les députés assistent aux commissions et plénières. Première chose à faire, c’est d’y être présents. D’habitude, c’est l’association Bawsala qui fournit les taux d’absentéisme, mais celle-ci a estimé que les conditions minimales ne sont pas requises pour qu’elle puisse bien exercer son travail. Par manque de transparence, l’actuelle chambre ne fournit pas, non plus, ces taux. Du coup, nous n’avons plus de données chiffrées précises pour obtenir le taux de présence des députés. On doit s’arrêter uniquement aux observations des sièges vides pendant les auditions des ministres lors des débats de la Loi de finances. Dans les annales, la séance du 20 novembre à laquelle n’étaient présents qu’une vingtaine de députés à 11 heures alors que la séance a débuté à 10 heures et que le ministre (de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique) était déjà présent avec son équipe. Théoriquement, cette plénière devait compter 231 élus entre les 154 députés de l’ARP et les 77 membres du Conseil national des régions et des districts. Ce qui signifie que plus de 200 personnes étaient absentes ce jour-là.
Les députés des législations précédentes étaient bien absentéistes, mais ceux de l’actuelle battent des records. Ceci reflète tout simplement une paresse quasi généralisée.
Népotisme et privilèges scandaleux
À l’inculture et à l’absentéisme s’ajoute un népotisme et une rapacité flagrantes. En témoigne, leur mobilisation au profit de leur collègue Hamdi Ben Salah quand il a été arrêté. Ils ont brandi des banderoles appelant à sa libération en mépris total de la justice. Les faits qui étaient reprochés sont assez graves puisque le député en question était accusé d’avoir agressé physiquement et verbalement un agent municipal. Qu’à cela ne tienne, et en dépit d’une condamnation à six mois de prison ferme le 13 novembre, le député a été libéré neuf jours après. Par quel subterfuge judiciaire a-t-il été libéré ? On l’ignore. Le député est revenu sur les bancs de l’hémicycle pour proposer des lois comme si de rien n’était.
On a aussi cet article ajouté à la Loi de finances, proposé par un député, visant à réduire les frais de douane sur l'importation d'olives salées. Ce qui pourrait passer pour une mesure économique anodine a pris une autre tournure lorsque des révélations ont montré que cet élu est également propriétaire d'une société d'importation spécialisée dans ces produits.
L’adoption de cet article n’a pas seulement été acceptée sans débat notable, elle a été suivie d’une célébration publique du député, chaleureusement félicité par ses pairs. Pourtant, ce cas de conflit d’intérêt manifeste n’a soulevé aucune objection. Des lois sur-mesure pour servir des intérêts privés ? Cela ne semble pas gêner les élus.
Mais là où la rapacité des députés actuels prend forme, c’est leurs votes pour obtenir des privilèges pour eux-mêmes. Ainsi, en 2023, ils se sont fait voter une prime de trois mille dinars. En 2024, ils ont fait « mieux ». Hier, lundi 2 décembre, ils se sont fait voter une amnistie totale des amendes et pénalités électorales liées aux élections législatives de 2022 et 2023 ainsi qu'à l'élection des membres du Conseil national des régions et des districts, tenue en 2024. Sous d’autres cieux, on appelle cela de la rapacité.
Un échec institutionnel flagrant
Avec autant de paresse, d’inculture et de rapacité, il est navrant de constater que le niveau de plusieurs députés ternit l’image de l’Assemblée. L’absence de partis pour encadrer et discipliner ces élus est flagrante, expliquant l’image négative qu’ils renvoient.
Kaïs Saïed a pourtant misé fort sur ce parlement pour tourner la page du passé et redorer l’image de l’assemblée et des députés. Le constat est affligeant et prouve qu’il ne suffit pas de décisions politiques cavalières pour obtenir des résultats probants.
Raouf Ben Hédi
- les députés que l'article rabaisse ont eu l'honneur de sauver la Tunisie d'une guerre civile, s'ils n'avaient écarté le Tribunal administratif du processus électoral. La Tunisie aurait pu plonger dans la guerre des légitimités dans la présidentielle du 6 octobre 2024
- Les députés ont été élu sans argent de corruption des électeurs, c'est une première en Tunisie, car, d'habitude, on vote sous le bâton ou sous la carotte dans notre pays
- il est tout à fait normal qu'il y est des divergences d'avis sous la coupole du Bardo, et cela est même nécessaire pour le bon fonctionnement du Parlement
Guerre civile depuis quand un tribunal administrative peut mettre un pays dans une guerre. ils ont une armee
Hier, ils ont vote une immunite contre les accusations emis par la cour des comptes
Le bardo ne fonctionne que pour le Kaiser saied,
--> c'était probablement pour éviter un mécontentement général à l'intérieur de notre parlement qui aurait pu avoir de graves conséquences pour la Tunisie. --> une démocratie ne pourrait jamais fonctionner sans le bon fonctionnement du pouvoir législatif...
@Miel, vous écrivez: "Qu'attend KS pour dissoudre l'ARP. " :))
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Non, KS n'a pas intérêt à dissoudre l'ARP car c'est sa propre construction.
Ce qui me dérange, ce n'est pas la condamnation du député Hamdi Ben Salah, c'est plutôt le nom respect des lois par la dictature: en effet, il faut d'abord réaliser la levée de l'immunité parlementaire avant d'envoyer le député pour 6 mois en prison. Puis, on ne sait pas, si la "bagarre" de Mr. Ben Salah avec quelques citoyens était en légitime défense. Oui, on ne le sait pas et c'est pour cela qu'il faudrait se méfier du "on dit"
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique / -économique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.
ba3 ou rawe7
Hahahaha, hahahaha, hahahaha, grâce à cette damnée dream team de bouseux, nous fîmes instantanément, un saut de cinquante ans dans le passé.
Les troupes de bagla-liha, ex-gardiens d'étables et d'écuries, pour les meilleurs d'entre eux, qui accaparèrent du pouvoir, annoncèrent la couleur.
Ce fut une victoire sans appel, du côté obscur.
Ils décapitèrent, net, l'Intelligentsia Tunisienne.
L'ère des g3ar, des ignares et des incultes, vit le jour.
Elle devint la référence, le nec le plus ultra !
Ya bhéyime, ya jwou3a, ya ssourék, ya hraye'miya, yali mè téh'mdouche Rabi, vous n'avez aucune idée de ce que vous avez déclenché.
Estimez-vous encore heureux et ne rêvez pas trop. Vous l'avez bien cherché.
Tout est à refaire, tout est à reconstruire, tout est à rebâtir, tout est à restructurer, tout est à remodeler.
Ohé, les filles, surtout n'oubliez jamais de remercier, jour et nuit, l'oxydant qui vous extirpa de "misère", ceux, qui, à l'époque, jurèrent du fond de leurs tripes, qu'ils ne laisseront jamais tomber, LE Tunisie, les pingouins !!!
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il faudrait comprendre que "la mobilisation [des députés] au profit de leur collègue Hamdi Ben Salah" était pour le fait que la condamnation de Mr. Ben Salah à six mois de prison a été faite sans la levée de l'immunité parlementaire auparavant --> ce qui est en contradiction avec la loi. Il faut comprendre que c'est le parlement lui-même qui décide de la levée de l'immunité parlementaire. On parle de l'approbation parlementaire. Or et comme d'habitude, on ne respecte pas les lois écrites en Tunisie. --> ce n'est pas du népotisme mais plutôt un comportement de loyauté envers la loi.
@Mr. Raouf Ben Hédi, vous écrivez ci-dessus: ". Dans les annales, la séance du 20 novembre à laquelle n'étaient présents qu'une vingtaine de députés à 11 heures alors que la séance a débuté à 10 heures et que le ministre (de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique) était déjà présent avec son équipe."
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je suppose (je dis bien, je suppose) que c'était une prise de position (réaction) à la condamnation du député Hamdi Ben Salah à six mois de prison sans la levée de l'immunité parlementaire auparavant.
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Cette prise de position (réaction) intelligente de nos députés a conduit probablement à la libération du député Hamdi Ben Salah.
je cite l'Article ci-dessus: "La première des raisons évoquées par Kaïs Saïed pour justifier son coup de force du 25 juillet 2021 était la situation chaotique et le niveau clownesque de la chambre des députés élus en 2019. Le chef de l'?tat a changé la constitution et éliminé les partis"
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Si j'étais à la place de Mr. Kais Saied, je n'aurais pas opté pour un régime Présidentiel, j'aurais gardé un régime parlementaire tout en améliorant notre loi électorale d'avant le 25 juillet 2021 (d'avant le putsch). En effet, il ne manquait à notre loi électorale d'avant le 25 juillet 2021 que quelques retouches, que je résume comme suit:
- b1) redonner aux parti-politiques le poids politique qu'ils avaient avant l'élection législative de 2022:
----------b1.1) tout en gardant les emprisonnements sévères pour les parti-politiques qui achètent les voix des électeurs
----------b1.2) tout en interdisant le passage des députés d'un parti-politique à un autre (non au tourisme parlementaire). Exemple: Les députés de Nidaa Tounes que l'on a votés à l'élection législative sont passés à la concurrence Ennahdha afin de lui garantir la majorité absolue:))
----------b1.3) pas besoin de parrainages à l'élection législative, il faut redonner aux parti-politiques leur poids politique qu'ils avaient avant l'élection législative de 2022
- b2) les parti-politiques qui ont des sièges à notre parlement devraient avoir le droit de proposer un candidat à l'élection présidentielle qui devrait être membre de leur parti politique sans cette histoire de parrainage.
-b3) Le Président de la République sortant ne devrait pas collecter des parrainages à l'élection présidentielle puisqu'il pourrait en avoir des millions par sa position à la tête de l'Etat tunisien.
- b4) Les parrainages à l'élection présidentielle sont réservés aux indépendants sans appartenance à un parti-politique et aux parti-politiques sans sièges au parlement. --> le filtre des candidats possibles à l'élection présidentielle se fait déjà lors de l'élection législative.
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Les retouches qui manquaient à loi électorale d'avant le 25 juillet 2021 (avant le putsch) sont b1.1, b1.2 et b1.3
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Avec les retouches b1.1, b1.2 et b1.3, la loi électorale d'avant le putsch serait meilleure que celle d'après le putsch.
Fazit: J'avoue que je suis pour un régime parlementaire avec une optimisation de la loi électorale d'avant le putsch. Pourquoi? Oui, parce qu'un régime présidentiel abouti dans les pays arabes à la dictature d'une seule personne et à la présidence à vie...
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique / -économique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.
Un pays aussi dépendant de l'étranger et des institutions internationales, en plus de tout ce que j'ai énuméré précédemment, c'est se rendre à la mercie des réseaux, des lobbies et des puissances étrangères. La décennie noire en est la preuve.
La démocratie, ça ne ce décrète pas, ça se mérite après des décennies voir des siècles d'élèvation sociale et sociétale. Les taux d'abstentions (pour ne dire que ça) et la popularité à une époque pas si lointaine du PDL en sont les preuves. Je ne dis pas que la solution c'est le PDL, je fais seulement le constat d'une réalité. Un nombre grandissant de tunisiens étaient nostalgiques du passé. Parmis les abstentionnistes il y a une part importante de ces gens la, et ce, avant la chute de popularité du PDL, mais cela s'applique aux autres parties.
ce paragraphe est magnifique : " Ce qui signifie que plus de 200 personnes étaient absentes ce jour-là.
Les députés des législations précédentes étaient bien absentéistes, mais ceux de l'actuelle battent des records. Ceci reflète tout simplement une paresse quasi généralisée. "
en anglais on dit "leading by example " le leader montre l exemple , si le leader est nul les subalterne seront nul et mediocre .
Si KS avait ete jusqu au bout de sa pens2e communiste et socialiste il aurait envoy2 ces deput2s en prison comme les journalistes et opposant .
Eh oui il faut etre parfait et pas mediocre meme en tant que despote , l exellence commence par le haut et coule vers le bas , de meme que la mediocrit2 coule vers le peuple .
Bourguiba demandait a chaque conseil de ministre que les ministres lisent un livre sur l economie et les id2es qui ont reussi a l etranger et qui pouvait etre copi2 chez nous .
Chez nous on parle de batata , vivement le changement il aura lieu et helas avec le sang car le peuple va se venger contre ces politiques mais ils ne comprennent rien a l histoire .
Pas grave loi de la selection naturelle s appliquera en Tunisie
Ces députés qui, en toute insolence, s'offrent le luxe de se faire octroyer des avantages et des primes illogiques, cela devra être considéré comme de la corruption. d'ailleurs, ils ne vont pas séjourner sous la coupole pour si longtemps., Comme l('exprime bien notre dicton dialectal: "l'inhabitué brûlera ses vêtements."....!
La Tunisie n'avait aucune chance d'avoir un régime militaire dans le passé, maintenant, nous sommes prêt vu l'état de délabrement du pays et la qualité de ses dirigeants et "élites".
Mais le problème avec une dictature éclairée, c'est que 9999% du temps, elle se transforme en dictature tout cours, ce qui en fait toujours une mauvaise idée (1 seul contre exemple au monde: la Corée du Sud).
En réponse à riri, il y a plusieurs autres contre exemples de dictatures éclairées comme la chine, la russie ou le singapour.
