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Crisis Group recommande à l’UE de soutenir la Tunisie à condition d’un retour à la constitutionnalité
28/01/2022 | 14:00
3 min
Crisis Group recommande à l’UE de soutenir la Tunisie à condition d’un retour à la constitutionnalité

 

Crisis Group – une ONG internationale à but non lucratif – a publié, jeudi 27 janvier 2022, sa watch list pour l’année 2022 et dans laquelle, l’organisation identifie une dizaine de pays qui font face à des crises majeures et établit un ensemble de recommandations pour les appuyer à plusieurs niveaux par l’Union européenne.

 

La Tunisie figure sur cette liste. « Le pays est confronté à un ensemble de défis économiques et sociaux de taille. Pourtant, ses dirigeants disposent de moyens limités pour s'attaquer à ces problèmes ou répondre aux attentes de la population », affirme Crisis Group, soulignant que « la pression étrangère et la surenchère populiste pourraient exacerber la bipolarisation entre les forces pro et anti-Saïed, pousser le président vers une répression croissante qui, à son tour, pourrait attiser davantage les tensions et la violence, augmentant le risque de troubles politiques ».

 

Partant de ce constat, l’ONG recommande à l’Union européenne de :

- Maintenir la coopération bilatérale par l'intermédiaire de l'instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (IVCDCI) pour la période 2021-2027, se concentrer, en particulier, sur les causes profondes des troubles populaires, et donner la priorité aux programmes de coopération susceptibles d'aider les autorités tunisiennes à offrir aux populations de l'intérieur du pays de plus grandes opportunités économiques et un accès plus fluide au crédit, à éviter les mesures juridiques répressives portant atteinte aux libertés, et à introduire des critères clairs en termes de nomination des hauts fonctionnaires afin de clarifier les relations entre l'État et les partis politiques.

- Offrir à la Tunisie des incitations économiques supplémentaires au cas où le président Kaïs Saïed se décide à réviser sa feuille de route politique pour y inclure un retour à la constitutionnalité par l’intermédiaire d’un dialogue national inclusif. L’Europe pourrait ainsi appuyer la Tunisie dans une intégration plus efficace dans l’espace européen à travers l’organisation d’une conférence sur la Tunisie en la présence des pays du G7, à titre d’exemple. Elle pourrait aussi accompagner le pays dans sa transformation technologique et industrielle

 

Crisis Group a, par ailleurs, fait part d’un ensemble d’éventuels risques qui pourraient frapper le pays si Kaïs Saïed choisissait de continuer « dans son discours populiste sur la souveraineté pour détourner l’attention des questions économiques et sociales ». Cela pourrait, selon l’ONG, « déclencher des réactions incontrôlables au sein de la population, telles que des manifestations dans les ambassades et délégations étrangères (…) et d’autres violences si Saïed bouleverse les rapports de force locaux au nom de la lutte contre la corruption et avec l'intention de renforcer l'influence de ses partisans dans des domaines particuliers ».

 

Evoquant les risques économiques, Grisis Group signale que la Tunisie  « pourrait être forcée, à court et moyen terme, soit de restructurer sa dette publique en sollicitant le Club de Paris, soit de déclarer la faillite ». « Dans les deux cas, les retombées socio-économiques seraient douloureuses. La restructuration de la dette, bien que moins onéreuse que la deuxième option, aurait un impact sévère sur la population. Les effets pourraient comprendre, entre autres, la dépréciation de la monnaie, la privatisation des entreprises publiques, le gel des salaires du secteur public et les retraites anticipées forcées, une réduction drastique des importations (déclenchant probablement des pénuries chroniques de biens essentiels), une augmentation nette du chômage et de l'inflation, et le risque de l'insolvabilité des banques publiques », explique l’ONG.

 

N.J. 

28/01/2022 | 14:00
3 min
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Commentaires
'?lu de la république française
CRISIS GROUP où êtes vous CRISIS GROUP, la Tunisie n'a pas de l'or noir à cause de cela tout le Monde lui tombe déçu plus les tunisiens et tunisiennes n'arrangent pas les choses pour l'intérêt général
a posté le 29-01-2022 à 11:19
Crisis Group , je vous demande d'aller au Qatar pour défendre les migrants.
Le média Britannique thé guardian met en lumière la face sombre d'un des plus grands événements planétaires. Entretien region MAY Romanos, chercheuse sur la région du golf pour Amnesty international. 6500 travailleurs migrants morts dans les chantiers de construction des stades au Qatar depuis 2010 .
Mondial de football 2022 ; Au Qatar, des milliers de travailleurs sont à la merci d'employeurs sans scrupules , 105 femmes recrutées comme employées de maison au Qatar et nous avons observé que leurs droits étaient bafoués et violés
Mohamed Obey
^ Crisis Group n'a pas le droit de s'immiscer dans les affaires de notre pays!
a posté le 28-01-2022 à 18:34
Crisis Group se veut plus royaliste que le roi. C'est ridicule que ces ONGs prétendent connaître notre pays plus que nous ne p=le connaissions. Mais sa définition de la constitutionnalité, cette ONG doit savoir, ne coïncident pas avec celle de tous ceux qui ont applaudi les mesures exceptionnelles du 25 juillet (dont je fais partie)... C'est avant le 25 juillet que des institutions de l'Etat_ dont l'ARP et le gouvernement_ étaient en inconstitutionnalité avérée...
Houcine
Crisis group, le conseiller n'est pas...
a posté le 28-01-2022 à 14:38
Dans les attendus de son analyse, cette ONG qu'on insiste à désigner à but non lucratif, met de côté l'essentiel.
Ce n'est pas la lutte contre la corruption seule qui fut au motif du 25/7, mais un ensemble de dispositifs de captation du pouvoir ayant conduit à la mise sous tutelle de l'Etat au profit d'une mouvance et d'un clan.
Cette ONG à but non lucratif, omet le terrorisme, les crimes et les assassinats politiques restés punis jusqu'à ce jour, sans y ajouter la mainmise sur une institution cardinale dans un Etat de droit, la justice.
'?videmment, si tout cela est mis de côté, on peut théoriser sur l'inclusion, le retour aux "institutions représentatives".
Cette ONG, fait la preuve de son désintéressement, et nous offre l'image de ce que recouvre ce sigle davantage lobbyiste.