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Covid-19 : les médecins tirent la sonnette d'alarme, la Kasbah fait la sourde oreille
24/09/2020 | 10:15 , mis à jour à 11:45
3 min
Covid-19 : les médecins tirent la sonnette d'alarme, la Kasbah fait la sourde oreille

 Cet article a été publié le 24 septembre. Nous le republions aujourd'hui dans l'espoir d'attirer l'attention de la présidence du gouvernement sur la nécessité de mettre en place une stratégie de communication pour sensibiliser le grand public sur les dangers du covid-19. Les médecins tirent ces derniers jours de plus en plus la sonnette d'alarme. Les appels pour trouver un lit de réanimation deviennent incessants. Faute de suffisamment de lits disponibles dans nos hôpitaux et nos cliniques, on craint fort que l'on arrive bientôt à choisir qui a droit à un lit (et à la vie) et qui n'en a pas. 

 

Ça parait comme une blague, mais ce n’en est pas une hélas et elle devrait faire réfléchir les autorités sur leur stratégie de communication défaillante.

C’est l’histoire d’un chauffeur de taxi qui dit à son client que la cigarette est bonne pour contrer le covid-19. Interloqué, le client lui dit, où avez-vous vu ça ? Et le chauffeur de répondre, c’est à la radio, ils ont dit que l’on doit « netkayfou maâ el wadh3 » (on doit s’adapter à la situation). Sauf que voilà, cette phrase en langue arabe littéraire, si on la traduit en tunisien dialectal, devient : « on doit fumer pour contrer la situation ». Le chauffeur de taxi, à qui on ne peut pas demander de maîtriser l’arabe, a compris ce qu’il voulait bien comprendre des phrases prononcées par nos différents responsables politiques, et certains de nos médias, qui préfèrent l’arabe au dialectal.

« Voilà pourquoi il faut impliquer des professionnels de la communication institutionnelle, publique, dans l'élaboration des stratégies », a réagi non sans colère l’activiste Ahlem Hachicha Chaker. Elle poursuit : « Voilà ce que ça donne de ne pas choisir les bons mots pour la bonne cible.

Recruter des agences de communication qui font de la communication commerciale et de la publicité pour réaliser un spot radio, ce n'est pas de la communication publique.

La gestion de crise c'est décider d'une stratégie, arrêter un plan d'action, choisir les argumentaires, mettre les mots dessus, diffuser le message à la cible mais également aux agents relais (médias, communicants, porte-paroles, responsables, etc).

Vous croyez qu'il est le seul qui va "enfumer" le virus ? ».

 

 

 

 

 

 

A vrai dire, les équipes d’Elyes Fakhfakh et de Abdellatif Mekki ont pensé stratégie de communication et ont élaboré une campagne de sensibilisation publique, à l’instar de ce qui se pratique dans le monde. Plusieurs médias (dont Business News) ont fait preuve d’esprit civique et ont diffusé gratuitement la campagne. Fakhfakh a promis de programmer une seconde campagne de sensibilisation et, celle-ci, devait être payante. Une manière d’aider les médias en difficulté d’un côté et de toucher une cible plus large du public pour le sensibiliser sur les dangers du covid-19 et la nécessité de respecter les gestes barrière et la distanciation sociale. Que s’est-il passé alors pour que la seconde campagne ne voie jamais le jour ? L’éclatement du scandale Fakhfakh, bien relayé par les médias. Visiblement fâché de ne pas être soutenu par ces médias, il a décidé donc d’annuler la campagne et de priver ces « insolents » des revenus publicitaires de cette campagne. Mieux (ou pire), il a réduit les quotas d’abonnements de certains titres, toujours dans l’esprit de vengeance, d’après les témoignages des directeurs de ces titres et d’après un communiqué officiel de la Fédération tunisienne des directeurs de journaux.

 

Pour éviter les malentendus, et pour mieux sensibiliser le public, une nouvelle campagne touchant le grand public élaborée par des agences de communication professionnelles s’impose si on veut lutter sérieusement contre le covid-19. C’est comme cela que cela se passe partout dans le monde et il n’y a pas de raison que l’on ne fasse pas de même en Tunisie. Pourvu que la nouvelle équipe de Hichem Mechichi le comprenne !

 

R.B.H

 

24/09/2020 | 10:15 , mis à jour à 11:45
3 min
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Commentaires
Bechir
Crise ou opportunité
a posté le 01-10-2020 à 12:08
Blaise Pascal a contemplé que « Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés pour ce rendre heureux, de n'y point penser ».

Il semble que les choses n'ont pas changé depuis.

Concernant le sujet, je note ce qui suit :
M comme Médecins, nos Braves Médecins au premier plans de la lutte contre le Covid nous éclairent sur la gravité de la situation sur une chaîne privée

M comme la Mort, la peine de mort et son application sont en débat par les médias et la société civile. Mais, l'ouverture des frontières sans réflexion stratégique ni préparation adéquate concernant l'éventualité d'une deuxième vague n'est pas la cause de la situation grave que nous vivons aujourd'hui et que le gouvernement tarde à vouloir réellement Maîtriser. Cette deuxième vague qui, à ce jour, a déjà condamné plus de 200 citoyens à mourir

M comme Maîtrise, ça suppose une compréhension minimale du phénomène et de sa propagation « exponentielle » et la préparation, la prospective et le suivi rigoureux. La maîtrise suppose aussi l'adaptation des plans à la mentalité du citoyen. J'ai lu hier sur ce site un excellent commentaire sur l'adaptation de la constitution de pays scandinaves à la mentalité des citoyens.

M comme Médias et Manipulation : Depuis un certain temps, nous subissons une manipulation mentale de la part de médias voulant nous habituer au ta3ayech. Alors que pour sensibiliser le citoyen, il faut qu'il sache la vérité, les chiffres journaliers dans chaque gouvernorat. L'institut Parle dans la dernière conférence médiatique nous parle de vaccin !
M comme Misère et Médiocrité, pour revenir à Pascal, la Misère nous poursuit et nous devons nous en débarrasser en même temps que de la Médiocrité.

La Crise du Covid est une occasion en or pour changer pour le bien et pour de bon. Ce changement doit commencer par les Mentalités de tous et de chacun.

Je pense qu'autrement, on risque de nous Mordre les doigts.

On pourra aussi méditer P comme Politique, Parole, Promesse, Préparation, Planification, Pauvreté'?'

Enfin sur le ¨Plan Pratique, je prône particulièrement et un confinement à environ 50 % et même plus si la situation se détériore ainsi que des réformes d'envergure visant la bonne gestion des ressources humaines, naturelles et financières du pays.
En effet, dans toute situation, Il conviendrait de considérer les différents horizons temporels : court, moyen et long terme.
Sur le court terme, nous sommes déjà perdants.
Pour sauver le futur, il nous faut de l'espoir et de la volonté de bien faire pour nous même et pour le pays. D'où la nécessité du changement requis.
A terme, en redécouvrant les valeurs morales et celles de la justice, du travail et du Savoir ( Savoir, savoir faire et savoir être) notre riche pays saura rebondir. A défaut, en restant prisonniers de nos dogmes, préjugés, émotions négatives et individualisme, la Misère ne pourra que continuer. Les misères financière et morale pourrait ne toucher qu'une partie de la population ; mais elle affecteront la majorité.

Gg
Rendre l'argent!
a posté le 01-10-2020 à 11:59
Il est temps pour l'Etat de rendre à la Santé l'argent qui a été attribué à la Tunisie pour lutter contre le covid19.
Des détournements d'aides ont été commis, des sommes colossales, n'ont servi qu'à remplir de devises les caisses de la BCT et à couvrir les déficits des services publics...
Sémite
Les revers et les dangers d'un article de RBH
a posté le 24-09-2020 à 12:29
Tout est dans l'intitulé de mon commentaire. Rien de plus à ajouter
Alya
Ok a 100/100
a posté le 24-09-2020 à 12:25
Actuellement la communication du MSP est très mauvaise le peuple étant très mal informé et essencialement via FB ou cetaines stations de radio , bascule vers la sinistrose ou l insouciance totale