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SUR LE FIL
Comment 2020 aurait dû se dérouler…
Par Synda Tajine
29/12/2020 | 15:59
5 min
Comment 2020 aurait dû se dérouler…

 

Nous sommes le 29 décembre 2020. Ceci est ma dernière chronique de l’année.

L’année qui vient de s’écouler nous aura tous marqués. Beaucoup d’entre nous ont perdu quelqu’un de proche. Tous ont perdu une part de leur dignité et beaucoup de leurs espoirs.

 

Nous avons survécu à une pandémie, plusieurs n’ont pas eu cette chance. Mais aussi à des crises politiques sans précédent, à un nouveau Parlement, un nouveau président et de nouveaux équilibres. L’année qui vient de s’achever aura vu s’éteindre les plus grands, de Lina Ben Mhenni à Gilbert Naccache. Paix à leurs âmes. Ils manqueront à ce monde. Mais, très peu sûr que ce monde, tel qu’il est, leur manquera.

 

Nous aurions dit adieu à quelque uns de nos proches mais aurons abordé l’année à venir avec un plus grand enthousiasme. Comment ne pas être dans cet état d’esprit optimiste et joyeux ? L’année qui vient de s’écouler nous aura donné plus d’une raison de nous enthousiasmer et de porter en nous des espoirs grandissants quant à l’avenir qui nous attend.

Cette pandémie nous aura rapprochés. Tout comme l’effervescence des premiers jours de la révolution, nous nous sommes de nouveau aimés les uns les autres et nous nous sommes recentrés sur l’essentiel. Le Parlement s’est mis à voter les lois qui s’imposent en un temps record et avec une efficacité inédite. Les tiraillements entre des familles et des formations politiques que tout devait opposer ont laissé place à l’apaisement et à la réflexion.

Plus de clivages idéologiques ni politiques entre nous. Nous ne nous insultons plus dans la rue pour un petit feu rouge grillé, nous ne nous bousculons plus dans les files d’attente et nous nous respectons les uns les autres, tels de vaillants petits soldats disciplinés, masques au visage et bien distanciés. Nous ne sommes plus hargneux et dégoûtés à cause des disparités sociales, de l’injustice, de la corruption et de la pauvreté.

 

Etre optimistes pour l’avenir en temps de pandémie mondiale, voilà le paradoxe des grandes catastrophes. Elles ont l’avantage de vous rappeler que demain ne pourra être que meilleur. Surtout lorsque vos gouvernants vous auront prouvé que vous pouviez leur faire confiance et que vous étiez au centre de leurs préoccupations. N’est-ce pas, au fond, la mission pour laquelle ils ont été choisis ?

 

Ce président de la République, pour lequel la majorité d’entre nous a voté et dans lequel on a placé de grands espoirs a été à la hauteur de la responsabilité. Il n’a pas alimenté des théories complotistes farfelues et n’a pas avoué qu’il était trop impuissant pour les éluder. Il a été le catalyseur de la volonté populaire et a servi les causes les plus nobles. On a eu un président de la République plus clair et plus droit dans ses bottes. Moins de menaces et de discours flous, moins de divisions. Il est passé à l’acte, il nous a montré la voie. Un président apolitique, un « outsider » de ces sphères qu’on avait vomies, qui a une véritable vision et qui est porteur de changement. Voilà ce qu’il nous fallait et voilà ce que nous avons eu.

 

Notre chef du gouvernement a bien pris les rênes de la situation. Ancien ministre de l’Intérieur, choisi pour sa poigne et sa connaissance des rouages de l’Etat, il était destiné à sauver la situation et il a réussi à le faire. Muni d’une stratégie bien ficelée, il était parvenu à anticiper des problèmes et à y faire face…même s’ils n’étaient pas bien imprévisibles.

Il a planifié d’implacables mesures pour aider les Tunisiens à appréhender la crise sanitaire. Les entreprises n’étaient plus livrées à elles-mêmes et les citoyens ne sont plus dans le désarroi. En véritable chef de guerre, ses discours ont été sécurisants et rassurants. Il n’aura ni envenimé une situation sanitaire qu’on avait pourtant commencé à maitriser, ni rendu la tâche encore plus difficile à des entreprises en pleine tourmente, ni encore attisé des tensions sociales qui étaient, déjà, au bord de l’implosion.

Ses paroles ont été préparées, maitrisées, annoncées et respectées. Il ne nous a pas annoncé des mesures vitales via des communiqués à 2h du matin, ni mis le feu à des régions entières à cause de simples maladresses. Il a été un véritable chef de gouvernement en temps de guerre.

 

Notre Parlement s’est recentré sur l’essentiel. Des lois de la plus haute importance ont été votées en un temps record compte tenu de la sensibilité de la situation actuelle. Point de clivages, de tensions, de bagarres, ni de violences (!) dans la plus importante institution du pays. Mais des députés responsables qui ne se dénigrent pas les uns les autres et qui n’insultent pas un pan de la société au détriment d’un autre. Autrement dit, le minimum syndical. 

 

Nous avions eu plus de plateaux TV invitant des analystes et des experts pour débattre de la situation politique, économique et sanitaire actuelle et moins d’émissions de TV poubelle. Des économistes, politologues et éminents médecins spécialistes auraient formulé en des mots clairs et intelligibles des solutions à la crise dans nos institutions, nos entreprises et nos hôpitaux. Ils ont été écoutés et suivis.

Personne n’est mort avalé par un trou qui aurait dû être réparé depuis des années, aucun médecin n’aura été englouti par un ascenseur qui devait être remplacé depuis des lustres et aucun citoyen n’aura été écrasé par une pelleteuse alors qu’il aurait tout simplement pu être prévenu…

 

 

Relevant pourtant du simple bon sens, les mots que vous venez de lire sont évidemment de la pure utopie, fruit de ma modeste imagination et de nos plus grandes espérances. Nous aurions tous aimé que les choses se passent ainsi. Peut-être que l’année 2021 sera plus glorieuse, c’est l’espoir (un peu naïf et complètement déconnecté de la réalité) que nombre d’entre nous continuent pourtant à nourrir. Mais comment croire que reproduire les mêmes causes peut donner des effets différents ? …

 

Dans deux jours, nous aurons fait la fête – لمن إستطاع إليه سبيلاً – et célébré le départ (enfin) de cette sombre année. « Alors on va danser, faire semblant d’être heureux, pour aller gentiment se coucher mais demain rien n’ira mieux », disait Saez…

Bonne fin d’année à tous…

 

Par Synda Tajine
29/12/2020 | 15:59
5 min
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Commentaires
EL OUAFI
L'espoir fait vivre !
a posté le 02-01-2021 à 14:09
Franchement nous sommes tous lassés et au bout des nerfs, un espoir qui nous anime tous de sa proche fin,
Ce lot de tous les malheurs de cette année 2020, vivement qu'elle s'achève, et qu'on récupère notre liberté notre joie de vivre.
Recuperer ce lot de privations, nous redonner notre une liberté si chère dans laquelle nous jouissons de tous nos mouvements.
la liberté et son vrai sens, vivement qu'elle disparaisse On n'en veut plus de cette catastrophique année 2020 chargée de malheurs de pleurs et de chagrin.
Une douzaine de mois au paravent j'avais espéré que notre pays allait se diriger vers l'apaisement et la stabilité gouvernementale, une grande cohésion de nos représentants du peuple autour d'un projet efficace qui pourrait nous rassembler tous, les mains dans les mains ,s'abstenir à faire des sit-in paralysants surtout dans les secteurs sensibles,je voulais dire par là ces secteurs sur lesquels notre économie repose, des secteurs vitaux, leurs arrêts nuisent fortement à notre balance commerciale, avec le peu de richesse que notre sol renferme, nous ne pouvions transiger en ce domaine la marge de man'?uvre est étroite,des efforts et des travaux colossaux à accomplir.
Notre économie est tributaire d'un consensus social que la puissante centrale syndicale (UGTT) doit entreprendre, une médiation constructive aux yeux de nos partenaires économiques de l'extérieure, leur donnerait confiance à investir dans notre pays.
Les conditions énumérées ci-dessus sont nécessaires je dirai même sine qua non pour la réussite de nos projets,c'était mes voeux pour mon pays, des voeux sincères pour voir ma tunisie s'acheminer vers cette démocratie si attendue, ce progrès avec ce peu de moyens qu'on possédait, et ainsi on s'acheminait à l'aube de cette année 2020 avec ce grand espoir.
Soudain l'inattendu surgissait de nul part, comme un fantôme, de mauvais augure ,dans ses bras un lot d'étreintes, des cadeaux empoisonnés qui semérent la terreur et la désolation à travers la planète entière, ce féroce et méchant COVID/19 .
Des familles endeuillées partout dans le monde, la déception fût grande et nos espoirs s'évanouissaient,et pour qu'un malheur ne vient pas seul, nos futures projets tombèrent dans l'eau et jetèrent tous ce qu'on espérait accomplir dans l'illusion et l'amertume tous les ingrédients se réunissaient et la cerise sur le gâteau nos représentants à l'ARP se disloquent, se chamaillent à longueur de séances,un spectacle désolant qui nous afflige, nous remplit de questionnement sur d'éventuelles réussites un quelconque projet ?
Tous ces voeux présumant attendus s'évaporèrent comme un pot de chagrin.
Une nouvelle année (2021) est là dans un immense espoir qu'elle nous fera oublier à jamais sa précédente.
L'espoir fait vivre c'est ainsi fait l'humain.
Que cette nouvelle année 2021 résorbera nos malheurs, et que cette pandémie sera vaincue par cette intelligence humaine et la solidarité mondiale dans l'élaboration de ce vaccin si attendu et dans lattente de son efficacité et que cette pandémie sera qu'un lointain mauvais souvenir .(Manai)
pit
Malheureusement
a posté le 31-12-2020 à 09:42
"Chi di speranza campa, disperato muore" dit un dicton italien, c.-à-d. "celui qui se nourrit d'espoir, meurt désespéré" ... Bonne année quand même et tous au Bardo l'année prochaine!
Sebei
Soutien au pouvoir exécutif Ils maintiennent le coup bien bonne continuation
a posté le 30-12-2020 à 18:26
Hors la pandémie c est une année politique comme les autres tantôt ça va bien tantôt ça va mal tantôt ça va comme ci comme ça nos nouveaux gouvernant on ne peut être sévère avec eux en première année de pouvoir malgré ça je pensent qu Ils sont sur le bon chemin le pays nécessite les academiques les haut cadres d administration pour construire le cadre juridique et récupérer les notions fondamentales de la légitimité rationnelle légale et passer de l état de droit à la société de droit et la programmation du peuple aux valeurs de civisme, respect des institutions et la citoyenneté lorsque ceci soit établi le rôle des économistes et hommes d affaire pour gérer le pays sera prêt avec la pandémie un évènement bouleversant nos gouvernants seront plus excusés ils sont débordés dans tous les sens politiquement socialement économiquement et la crise sanitaire a accentué la situation je pense que le point noir dans cette scène est le parlement vraiment son action et son rendement est presque nul que de la censure que de tiraillements et cisaillement que des conflits et des tensions je pense qu il faut être responsable et se surmonter des intérêts égoïstes et partiales et servir les vraies causes de ce peuple notamment la pauvreté et le chômage
Gg
SCOOP?
a posté le 29-12-2020 à 22:47
Attendez, il y a du lourd ici, qui pourrait faire de 2021 une réelle nouvelle année. Si c'est vrai, c'est le réveil du Président :

https://www.realites.com.tn/2020/12/video-des-proches-de-ghannouchi-chahed-makhlouf-tous-interdits-de-voyager-selon-hentati/?fbclid=IwAR127USpbsoaD4sj5zvVHeloQMUZpvS0kAtEr9yrAhEgFlrH79D9GnQWT0M
Habib Boussaadia
entre désarroi et Espoir
a posté le 29-12-2020 à 20:43
Merci Madame,

Les mots me manquent pour décrire mon désarroi ...

Mais l'espoir persiste. je crois fermement à l'arrivée d'une junte patriote
Gg
Aurait pu...
a posté le 29-12-2020 à 18:55
Aurait pu, aurait dû...
Bref, bonne année, Synda, ne changez pas!
DHEJ
Bonne
a posté le 29-12-2020 à 16:22
Bonne fin d'année oui bonne nouvelle année encore mieux !


Ainsi va la Tunisie, Archimède l'avait prédit, des gouvernements FLOTTEURS !


BONNE ANN'?E '? TOUS!
DIEHK
TOUT corps plongé..........
a posté le à 21:16
La poussée d'Archimède:
La poussée d'Archimède est la force particulière que subit un corps plongé en tout ou en partie dans un fluide (liquide ou gaz) soumis à un champ de gravité. On parle aussi du principe d'Archimède et on le présente de la façon suivante assez fréquemment : « Tout corps plongé dans un fluide au repos, entièrement mouillé par celui-ci ou traversant sa surface libre, subit une force verticale, dirigée de bas en haut et opposée au poids du volume de fluide déplacé ; cette force est appelée "poussée d'Archimède". »
Nos gouvernants ne flottent pas, mais coulent la Tunisie!
Je suis centent de vous souhaiter ainsi qu"à notre Gt Virtuel:
1 très bonne année
Et
1 très bonne santé
ainsi à BN et ....
Amitiés cher DHEJ