Par Abdeljaoued KACEM et Salim EL GABSI *
*Directeur adjoint du Laboratoire Interdisciplinaire - Mutations des Espaces Economiques et Politiques - Paris-Saclay (LIMEEP-PS) LIMEEP PS, université Paris Saclay.
* Salim EL GABSI Chercheur politologue, Paris
Le contexte international
Il est vain de proposer une quelconque lecture de la situation politique en Tunisie sans intégrer les nouveaux équilibres internationaux en gestation.
Les agitations que traversent les pays arabes depuis la vague des révolutions de 2011, s’inscrivent dans une perspective américaine d’assoir une nouvelle stratégie destinée à faire des pays arabes un partenaire incontournable comme furent les Européens au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Un choix qui s’impose face à l’émergence d’une Chine conquérante bien décidée à étendre son influence au-delà de son sillage géographique traditionnel. Le revirement stratégique de la Chine s’illustre en l’occurrence via sa politique expansionniste dans le continent africain. Le premier perdant du redéploiement stratégique chinois en Afrique est la France qui assiste à l'étiolement progressif de son influence dans ses anciennes colonies. L’affaiblissement de la position stratégique de l’Hexagone, présente des conséquences désastreuses non seulement sur la France mais également sur les USA, son principal allié. Eu égard ces évolutions, la politique que mènen les USA depuis quelques années en Afrique, ne doit pas être comprise comme une rivalité envers la France, mais plutôt comme une manœuvre de dernier recours visant à contrecarrer l’avancée des Chinois sur le continent.
Dans ce contexte de préparatifs à une nouvelle guerre froide, les USA misent sur l’instauration d’un processus démocratique chez leurs nouveaux partenaires, notamment la Tunisie. Aux sceptiques, il n’est point dérisoire de rappeler que pareille démarche a été déjà entreprise dans les pays européens lesquels seraient, sans l’intervention des USA, tombés sous l’influence du bloc communiste comme l’affirma Georges Marchal, l’initiateur du célèbre plan portant son nom. Nombreux sont les indices confirmant la détermination des USA à mettre en place un plan Marshall-bis destiné à instaurer un partenariat stratégique durable avec les pays arabes comportant un volet politique/démocratique, un volet économique et un volet sécuritaire.
Un bouleversement aussi profond, suscite tout naturellement une résistance des parties qui s’estiment lésées. Des pays tels que l’Egypte, les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite n’hésitent pas à intervenir pour contrer la progression des principes démocratiques dans la région.
Pourquoi le 25 juillet 2021 ?
Le coup de force du 25 juillet 2021 est en réalité le point culminant de l’affrontement entre le projet démocratique et son opposé passéiste. Face à l’indifférence des USA, qui n’est qu’apparente faut-il le souligner, certains pays ont jugé bon de passer à l’action en soutenant K.S. Ils s’acharnent à réitérer l’expérience égyptienne qu’ils considèrent l’unique alternative possible aux processus démocratiques déclenchés suite à l’ensemble des révolutions arabes de 2011.
1ère acte : pour la mise à mort de l’ennemi commun !!!
La plupart des partis politiques se sont hâtés à apporter leur soutien à l’action du 25 juillet dans l’objectif d’évincer une tendance bien enracinée dans le paysage politique et social en Tunisie et face à laquelle ils se sont retrouvés démunis et en manque de moyens pour la vaincre démocratiquement. Les ingrédients d’une alliance durable sont désormais réunis.
Et pourtant ! Malgré la concordance dans les objectifs, cette alliance, somme toute attenue, n’a pas pu aboutir. Le flou, l’incompétence et l’ambition extravagante de K.S sont autant de facteurs qui ont conduit à cet échec. Sa vision dépasse largement ce qu’espéraient ses alliés potentiels, à savoir une mise à l’écart pure et simple de l’Islam politique et rien de plus. Lui en revanche, vise l’instauration d’un régime totalitaire axé sur le culte de la personne.
2ème acte : Une prétention naïve de l’UGTT
Dans un deuxième temps, l’UGTT est rentré en scène soutenant franchement la ligne directrice de K.S. L’UGTT n’a-t-il pas déclaré, en effet, l’impossibilité de revenir au fonctionnement normal des institutions après que celles-ci aient été gelées un certain 25 juillet 2021 ? En outre, l’UGTT propose une feuille de route de laquelle il a sciemment évincé les partis politiques ayant ouvertement pris position contre la démarche de K.S, ainsi que les organisations qui se sont contentées d’une position neutre telle que l’UTICA. Un débat mort-né puisque les seules parties prenantes admises à y participer sont celles qui approuvent sans la moindre ambiguïté, ce qu’ils estiment être une réforme ‘’révolutionnaire’’ visant le dépassement des torts produits par la révolution du 14 janvier 2011. Le président de la République est revenu sur ses promesses préalablement formulées à Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT. Pire encore, il a ridiculisé la proposition de l’UGTT envisagée à l’origine pour lui offrir une sortie de crise politique honorable.
3ème acte : de l’exclusion de l’islam politique vers l’isolement de Kaïs Saïed
Après la déroute des deux scénarios précédents, une troisième alliance semble s’imposer. Elle regroupe l’ensemble des partis initialement opposés à la démarche de K.S. et d’autres, l’ayant soutenu au départ, mais qui se sont désolidarisés tardivement de ses positions. En effet, faute de projets viables conformes avec les règles de la démocratie et en accord avec les dispositions de la constitution, plus aucun parti n’est en mesure d’endosser la responsabilité des dérives autoritaires du Président. Il est désormais esseulé.
Conclusion
Ce retournement de situation est dû à plusieurs variables :
- Les pressions exercées par les USA pour la préservation des acquis de la démocratie en Tunisie. Cette pression a pris plusieurs formes et est montée crescendo.
- La dissuasion des bailleurs de fonds
- Le déclassement par les agences de notation.
- Les évolutions régionales, notamment l’avortement du coup d’Etat militaire au Soudan et la stabilisation politique en Libye.
- La convergence entre la position américaine et française sur le devenir de la région.
- Les avancées démocratiques en Tunisie, même si elles demeurent versatiles, se sont avérées être un rempart culturel efficace contre le retour à la dictature.
Dans les jours à venir, nous assisterons à un retour incontournable aux institutions démocratiques avec la nécessité de mettre en place un conseil constitutionnel et une réforme de la loi électorale. La tentative de K.S. restera dans l’histoire de la Tunisie comme une chance qui a accéléré le processus de l’apprentissage démocratique. Les échecs demeurent la meilleure démarche de progrès…incontestablement.
Grâce à leur futur plan Marshall on sera aussi prospére et démocrate que l'Europe.
Continuez de rêver, pendant que d'autres pays africains même dans notre voisinage direct ont compris qu'il ne s'agit que d'une guerre d'intérêts. Nous ne devons nous soucier que des nôtres peu importe le sort des anciennes puissance coloniale ruinées.
Venez vivre en Tunisie avec les tunisiens et vous comprendrez alors pourquoi le 25 juillet.
Quant à son avenir je vous rappelle les élections prévues cette année et que la vraie garantie de la démocratie est avant tout la volonté et l'éducation des tunisiens.
La pression de nos partenaires a heureusement forcé KS a mettre ses pieds sur terre mais arrêtons de fantasmer et regardons les choses comme elles le sont vraiment.
C'est à nous de faire en sorte que cette orange amène deviennent comestible car il y a du poison plus mortel que d'autres. LOL
Vous comprenez !!!
Le sens du respect du dialogue
Le sens du respect de l'opposition
Le sens du respect de la justice où on exerce une justice avec rigueur et impartialité
Une vie sociale qui a du sens : une vie sociale fondée sur l'équité de répartition des biens (revenu, pouvoirs, bases sociales du respect de soi, etc.).
Ect...
C'est tout ce qu'on souhaite. J'espère qu'on sur le bon sens. Malgré les quelques cafouillages.
Inchallah
Regardez ma dernière phrase
D'ailleurs je suis avec le changement dans le bon sens.
Je n'ai jamais été putschiste.
N'import nawak hhhhh
Après le nettoyage et l'assainissement on aura un état de droit inchallah