En recevant mercredi 4 décembre 2024 Sofien Hemissi, ministre des Technologies, le président Kaïs Saïed a lancé une véritable bombe dans le secteur en lui ordonnant « d’ouvrir le dossier du Centre des études et de recherches des télécommunications (Cert) qui a observé, à son tour, des abus qui touchent à la sécurité supérieure de l’État ». 

Le communiqué présidentiel dit trop et pas assez. On sait désormais qu’il y a de très graves abus au Cert, mais on ne sait pas de quoi s’agit-il précisément. Ces abus, pourtant, font risquer à leurs auteurs jusqu’à la peine capitale puisqu’il y aurait atteinte à la sécurité supérieure de l’État, selon le président de la République. 

Près de 48 heures après la publication du communiqué présidentiel, on ne sait toujours rien sur ce qui se passe dans ce prestigieux centre, véritable douane des articles technologiques. 

Généralement, les communiqués spectaculaires de la présidence de la République sont suivis par une vague d’arrestations et des communiqués du département de la Justice. 

Dans le cas du Cert, ni le ministère des Technologies ni celui de la Justice n’ont dit un mot. 

Qu’il y ait des abus, c’est un secret de Polichinelle. Il y a même des radios qui opèrent ouvertement sans autorisation de l’État et importent du matériel d’émission d’une manière frauduleuse. Mais que ces abus touchent carrément à la sécurité supérieure de l’État, on franchit là une étape dangereuse qui mérite un minimum de communication de la part des autorités concernées. Les propos du chef de l’État ne peuvent pas et ne doivent pas rester sans suites et sans explications.

R.B.H